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Copies d'élèves 2009/2010 - Ecritures d'invention 2nde 10
Devoir à rendre le jeudi 05 novembre 2009. Vers l'écriture d'invention (sujet de type III du bac). Sujet (à coller sur votre feuille double) : après l'étude du GT1 (Les débuts de romans), vous rédigerez à votre tour un incipit régi par les consignes suivantes : · votre production sera de registre réaliste. · Elle mêlera types narratif et descriptif (vous veillerez à utiliser les outils stylistiques propres à ces deux types de texte). · Votre incipit respectera les codes romanesques traditionnels (fonctions informative et « apéritive »). · Vous expliciterez la focalisation que vous aurez choisie : 1. focalisation zéro ; 2. focalisation interne ; 3. alternance des deux : dans ce cas, vous signalerez le(s) changement(s) de focalisation à l'aide d'une croix rouge dans la marge, au niveau de ces changements. · Toute référence culturelle pertinente est valorisée.
![]() Devoir de Claire L. (focalisation zéro) : La sonnerie du téléphone retentit au milieu d’une nuit d’août 1961, après 4h du matin, dans la chambre à coucher modeste, sans fenêtres, du journaliste Paul Stupte. Ce logement demeurait dans une perpétuelle pénombre, îlot d’obscurité entre les murs étroits dont la peinture s’était effacée sous les traces de moisissure qui laissaient échapper une odeur acre. Aujourd'hui vendredi, L'observation Lorsque les aiguilles Dans la salle, c'est le mon Très vite, les illusions s'effondrent. Je trouve ma place et m'y assois. Un professeur âgé d'une soixante d'années, vêtu d'un costume sombre Il nous paraît grand, mince. Son visage est sculpté, rappelant les bustes Les sujets tant attendus et tellement redoutés tar Enfin, dégoulinant Face à face, dédaigneux, il semble me narguer Le surveillant nous ordonne J'empoigne le feuillet, et le retourne energiquement. ...Le combat commence. Je suis en focalisation interne du début à la fin OPERATION ANVIL DRAGOON.
Dans la chaleur de l’ ardent après-midi de Juillet, sous le chant strident des cigales, Etienne Landrais, bientôt âgé de trente-cinq, se reposait au pied d’ un de ces majestueux oliviers, dont l’on pouvait à travers sa taille importante et ses nombreuses nervures deviner qu’il était centenaire. Surligné : Véridique
Hervé C., 2nde section internationale, lycée international de Valbonne Sophia-Antipolis, novembre 2009. Léon du Moulin s’était réfugié dans la grotte qu’il avait aperçue, formée par l’eau dans la paroi rocheuse de la montagne, quelques mètres au-dessus de la route. Il avait escaladé ces quelques mètres à main nues, transi par le froid. Les quelques vêtements qu’il portait ne le protégeaient pas de l’air vif qui le fouettait de ses lanières de glaces. L’homme avait les joues rouges et ne sentait plus ses doigts. Son visage était émacié par le rude travail de cheminot. Ses cheveux bruns s’emmêlaient, broussailleux, comme ses sourcils noircis par la suie ; ses épaules, bien que maigrichonnes, semblaient assez carrées. Il posa son sac sur le sol et s’apprêtait à ramasser un peu de bois sec, lorsqu’il s’aperçut que ses jambes ne lui obéissaient plus et qu’il était mal en point. La fièvre montait en lui, il se mit à tousser. Rampant vers le rebord de la grotte il regarda passer l’avalanche qui l’avait surpris. Deux corps de chasseurs passèrent, inertes, emportés par la coulée. Alors l’homme laissa ses pensées vagabonder avec la neige qui tombait en tourbillons et se heurtait à la paroi de la falaise. Il pria Dieu pour sa survie et lui adressa aussi une fervente pensée pour les deux hommes morts. Lorsque le calme fut revenu, l’homme épuisé regarda dans son sac et sortit ses languettes de viande séchées. Avec ce qu’il possédait, il calcula qu’il pourrait tenir une semaine à raison d’une portion par jour. Seulement, une portion serait-ce suffisant pour tenir ses sens suffisamment éveillés? Une couche de glace commençait à obstruer l’issue de la grotte… Manon B., 2nde section internationale, lycée international de Valbonne Sophia-Antipolis, novembre 2009.
Utilisation de la focalisation interne
Elle était assise, solitaire, sur la plage de galets noirs, réchauffés par le soleil matinal éclatant du ciel bleu du royaume de Piémont. Son regard vert se perdait dans l’étendue liquide qui semblait dormir, comme tous les autres villageois. Les légères vaguelettes de mousse blanche mouillaient ses pieds déchaussés et le bout de sa robe de dentelle marron, livrée la veille, mais déjà déchirée. Elle était consciente que son père la gronderait, la battrait même, mais de toute façon, il n’approuvait aucun de ses actes. Le clocher jaune orangé de Camogli, qui dominait Perdue dans ses pensées, elle observait les flots tranquilles, écoutait leurs chuchotements rassurants accompagnés des rires des mouettes et du vent berçant les feuilles des palmiers, derrière elle. La jeune fille commença à chantonner la comptine qui la hantait depuis toujours, cette mélodie que lui chantait sa mère, qui avait été si aimable… Ah, si elle était là… Elle soupira et chanta de plus belle, alors que son regard suivait les maisonnettes enlacées de Camogli, qui se dégradaient du rouge ocre au jaune citron. La maison de vacances de la famille était de loin la plus belle, de couleur verte. Cela l’écoeurait et l’agaçait. Son père adorait montrer sa richesse et sa puissance. Elle adorait se faire passer pour une paysanne dans les marchés de Nice, où elle passait beaucoup de temps et préférait l’accueil des agriculteurs du royaume de Piémont à l’atmosphère infestée de sous-entendus si discourtois et si sournois de Paris et de sa noblesse . « Mademoiselle Marrrie-Madeleine ! » entendit-elle crier une voix féminine à l’accent italien. Mais elle faisait semblant de ne pas entendre. « Mademoiselle, je vous en prrrie ! Votrrre pèrrre… ». « Je sais », coupa-t-elle en souriant à Anita, cette bonne fille déjà au service de la famille depuis plus de quarante ans, toujours inquiète et vêtue de noir. Jetant un ultime regard sur la mer qu’elle regrettait déjà, inspirant un bon coup, elle ramassa ses souliers, se retourna, prête à affronter celui qui lui avait donné la vie.
![]() Devoir de Sergeï V. : Par une chaude journée août 2004, John se dirigeait vers l'entrée du métro "Lissova" dans la banlieue de Kiev. L'allure juvénile de cet étranger n'était pas celle de l'homme de soixante ans qu'il était. Il marchait allègrement, vêtu d'un pantalon beige et d'un pantalon léger de toile beige et d'un polo noir, un sourire qui se déssinait sur le visage qui exprimait la joie de vivre. La révolution orange avait bien tourné et il s'en félicitait. Brusquement, John est bousculé violemment par un homme qui prend la fuite. Instinctivement, il saisit par les revers de son blouson l'homme qui est devant lui et qui lui a dérobé son portefeuille en criant "ворюга" ("voleur en russe). L'homme du regard lui montre le portefeuille qu'il a jeté à terre après l'avoir pris. John le ramassa flegmatiquement. Il connait bien ce stratagène qui est utilisé depuis la nuit des temps dans les rues d'Istanboul et que Pierre Loti a décrit dans un de ses romans. Il reprit sa marche au milieu des ménagères qui vendaient les légumes de leur jardin à même le sol d'un coté du passage menant à la station du métro. De l'aute coté une multitude de petites boutiques proposaient des montres et des bijoux de pacatille. John observait la foule qui se pressait pour accéder à la rame en partence, toutes ces jeunnes femmes si séduisantes alors que leur aînées paraissaient usées par la vie, ces "babouchkas" qui tendaient la main pour avoir de quoi manger. Il songeait "L'oncle Sam vous en donnera bientôt". Au terme d'une petite bousculade , l'étranger accéda au métro et s'installa avec difficulté sur un des banquettes latérales d'où il eût un magnifique aperçu sur ce fleuve majestieux qu'est le "Dniepre". Il admirait ses îles et les plages qui le bordaient. Après avoir regardé la foule qui se pressait à "Hydroparc", avant d'arriver à la station "Dnipro" d'où le métro descendait dans la terre, John admira la gigantesque statue de trentes mètres de haut qui representait "Vladir" le fondateur de Kiev. Les coupoles dorées de plusieurs églises sur les collines et des gratte-ciel de cinquantes étages lui rappelèrent son New-York natal. Il descendit à la station "Krichiatik" au centre de la capitale ukrainienne où il prit un taxi pour l'ambassade américaine.
Sergeï V., 2nde section internationale, lycée international de Valbonne Sophia-Antipolis, novembre 2009. ![]() Devoir d'Eleonore F. : Critères de réussite du devoir : code des couleurs.
Cela faisait une bonne heure que Simon courait. Le sang battait à ses tempes et son genou sur lequel il était tombé, écorché et maculé de terre humide, le faisait souffrir. Les branches de la New Forest, vaste et somptueuse étendue d’arbres dans la banlieue de Londres et plantée au XIème siècle sous William le Conquérant, fouettaient sans relâche son innocent minois. Ses joues encore rebondies étaient crasseuses et ses cheveux d’un noir de jais s’ébouriffaient en touffes éparses et sales. Son regard d’une étonnante maturité détonnait dans son visage si jeune comme deux taches d’ombre au cœur d’une clairière. On pouvait y lire une certaine résignation, de la tristesse aussi, mais surtout cette flamme d’étonnement propre à ceux dont le malheur était arrivé sans prévenir. Il trébucha, glissa et se retrouva par terre sans avoir pu se rattraper aux branches basses. Rageur, il se releva et épousseta son pourpoint désormais plus qualifiable de loque que de vêtement. Grelottant de plus en plus fort, il reprit sa route plus posément cette fois, lançant de nombreux regards en arrière de peur d’être toujours poursuivi. En ce début de mois d’avril, la température aurait dû commencer à remonter, mais en cette année 1381, rien ne semblait devoir se dérouler comme les autres années. Simon était le premier à le savoir, en quatre mois sa vie avait basculé dans le cauchemar. Il s’arrêta un instant et laissa ses pensées vagabonder, il se souvint d’autrefois, lorsqu’il avait encore une famille et un toit. Il se souvint de sa petite maison dans son pauvre faubourg londonien. Puis la Peste Noire était arrivée, tuant, malmenant, torturant et ravageant tout sur son passage. Simon se rappela le visage de sa mère, ses dernières paroles et son dernier soupir. Il se remémora la fureur de son père accablé par son travail de paysan et par les attentes grandissantes des seigneurs s’acharnant sur les quelques survivants de la tueuse noire. C’est là que la révolte paysanne avait commencé, tous se soulevaient contre ce système injuste, la garde était alors intervenue, frappant et tuant à son tour. Le petit garçon se leva brusquement, espérant ainsi mettre fin aux terribles souvenirs qui hantaient ses nuits et qui lui rappelaient sans cesse sa terrible condition d’orphelin. Il se remit à marcher, le cœur gros et le ventre vide, bien décidé à retrouver la trace d’un petit gibier qui lui ferait office de déjeuner. La miche de pain et le vieux fromage qu’il avait volés le matin même, n’étaient plus que des lointains souvenirs. Il sentait que le découragement n’était pas loin, tapi et prêt à bondir pour lui prendre ses dernières forces, réduire ses espoirs à néant et lui enlever la détermination, le courage et l’obstination qui le caractérisaient et lui permettaient de continuer à avancer encore et encore. Il arriva dans une petite clairière entourée de chênes majestueux qui dominaient un moelleux tapis de mousse l’invitant au repos. Il regarda autour de lui, l’endroit semblait idéal pour passer la nuit. La lumière coulait à flot et réchauffait la terre gorgée de pluie, formant un très léger brouillard où étincelait une myriade d’insectes et de couleurs, et Simon s’installa. Un étrange pressentiment ou un instinct de survie le fit se retourner et par la même occasion lui évita le coup de massue qu’on lui adressait. Il roula au sol et se retourna pour faire face à son assaillant… J’ai choisi la focalisation interne.
Yolaine P., 2nde section internationale, lycée international de Valbonne Sophia-Antipolis, mai 2010.
Eleonore F., 2nde section internationale, lycée international de Valbonne Sophia-Antipolis, novembre 2009. (Point de vue omniscient puis interne à « écoeurée » ) C’était à la fin du printemps de l’année 1675, au début du mois de juin, où les jeunes filles s’épanouissaient sur les places parisiennes baignées de lumière d’un soleil éclatant, approchant son apogée. Le marché Rue Saint Dominique battait son plein, et les commères, menant grand tapage, jasaient encore sur l’arrestation de l’empoisonneuse de la Boivilliers, alors qu’on pouvait apercevoir, au-dessus de vieilles toitures, le dôme des Invalides en construction où se reflétaient aux rayons du soleil quelques dorures naissantes. Mais voilà que dans la foule dense et animée des vendeurs et amateurs du lundi, un homme agile et furtif se faufila dans la masse, ne s’arrêtant que pour dérober une pomme à quelques marchands ou de beaux bijoux aux femmes insouciantes. Le voleur avait une carrure imposante et vigoureuse qui marquait sa virilité, mais il montrait cependant une certaine aisance dans ses gestes, et sa démarche habile laissait croire à un homme élégant. Il était vêtu d’une large chemise de lin surmontée d’une veste courte en cuir, sans manches, et, retenue à la taille par une large ceinture, cachait en partie un pantalon court, aux genoux. Ses habits amples lui permettaient de circuler en toute facilité dans la foule, pouvant mener à bien sa besogne malhonnête. Tout à coup, la foule s’agita, se bouscula et des cris perçants s’élevèrent pour laisser passer une petite calèche de style baroque tirée par deux chevaux balzanés, mi-hésitants, mi-effrayés, qui cherchaient un chemin, guidés par le fouet du cochet. Elle était alors à mi-chemin entre les Invalides et le pont Alexandre III, s’avançant dans la place déjà envahie par la foule que l’événement du jour avait attirée. En effet, on condamnait tantôt un de ces nombreux bandits ou voleurs au rouage, et la noblesse environnante était présente. La passagère du cortège était déjà sortie de sa voiture et prenait place, résignée, auprès de son mari, sur l’estrade qui dominait le lieu de la torture, alors que, déjà, s’élevait dans le tumulte les cris douloureux du jeune accablé. Et plus les cris de l’agonie déchiraient le cœur tendre de la noble femme, plus l’agitation de la foule en délire redoublait. Écoeurée, elle détourna son regard en larmes qui se posa, surpris, sur un puissant homme qui la dévisageait. Dans la foule excitée, l’homme était peut-être le seul qui contemplait, pensif, cette jeune dame désemparée pourtant si élégante, et lorsqu’il vit qu’elle le regardait, rougissante, il éloigna son regard en faisant mine d’observer le massacre, mais il ne partageait pas le plaisir du peuple. « Demain sera mon tour » pensa-il avant de s’enfuir, disparaissant dans la masse. Hector, resté sur la plage, se mit subitement à japper et à courir dans tous les sens, pressentant un danger. Le suivant tant bien que mal, Gaston remonta la rue du Prat ar C’hi, l’avenue Général Leclerc où se trouvait l’école et arriva devant son endroit préféré, là où il avait l’habitude de lire et relire les aventures de Tintin, d’Hergé, que son grand-père lui avait léguées : les menhirs de Lajagdar. Au nombre de cent quarante-trois, ces menhirs faisaient surtout office de slalom lors des joggings organisés par les colonies de vacances et les groupes résidant au club Léo Lagrange. Néanmoins, cela restait un site merveilleux du patrimoine culturel et lorsqu’on se mettait à côté, un sentiment d’immensément petit nous envahissait devant ces grands édifices. Mais cette fois, lorsque Gaston arriva sur place, ce n’est pas une odeur de mer salée, le vent qui fouette sur le visage et le rugissement des vagues, mais une nuée de mouches qui l’accueillit et une odeur de putréfaction lui envahit les narines. Réprimant un haut-le-cœur, il avança de deux pas et vit un cadavre qui gisait entre deux menhirs. Théo D., 2nde section internationale, lycée international de Valbonne Sophia-Antipolis, novembre 2009. (J’ai choisi la focalisation interne). C’était le lundi 13 février 1945, début de la fin de la guerre, disait-t-on. Moi, Kurt Vonnegut, je marchais en fin d’après-midi, le long de la rive droite de l’Elbe, suivi par quelques autres prisonniers et gardes. Nous avions ce jour-là une autorisation de sortie car une cargaison de fer était arrivée pour l’usine et nous devions aider à décharger les camions. Sur le chemin du retour, j’en profitais pour contempler en ces quelques moments de liberté, la majestueuse beauté des monuments de Dresde, ville historique et culturelle. La Frauenkirche se dressait fièrement à quelques centaines de mètres devant nous. Il s’agissait du symbole de toute la ville, et en ces temps sombres, elle redonnait de l’espoir. Si, à cause de la guerre, elle s’effondrait un jour, alors Dresde toute entière disparaîtrait, car sans son âme, elle ne pouvait exister. Malgré cette rancune que je vouais à l’Allemagne nazie, je ne pouvais m’empêcher d’admirer cet endroit, encore et encore. J’avais décidé il y a longtemps que si jamais je survivais à cette guerre, je reviendrais m’installer ici, quelque temps ou peut-être plus. Je m’approchai du fleuve, pour examiner mon reflet. Mes cheveux châtains, mal coiffés, recouvraient une grande partie de mon visage et ma barbe que je n’avais plus le courage de raser depuis des mois, finissait de rendre mon apparence laide et repoussante. La seule partie du visage encore discernable étaient mes yeux gris qui affichaient malgré eux, une lueur d’espoir. Mon accoutrement de prisonnier était noirci par la chaleur de l’usine. Des déchirures permettaient de percevoir une peau maculée et ayant l’habitude d’être recouverte de sueur. Une voix me rappela soudainement à l’ordre. Je rejoignis le groupe et nous continuâmes notre route. Hâtivement, un groupe de réfugiés, sales et négligés, passa devant moi, traînant derrière lui les seules possessions que la guerre ne lui avait pas enlevées. Il n’était pas rare d’en croiser ces temps-ci. En effet, Dresde, une des seules villes allemandes à peu près épargnée de la guerre, était devenue un large camp de réfugiés et de blessés. Cependant, dans leurs yeux, je croyais lire une certaine inquiétude qui différait de celle qui était en ces temps, quotidienne. Un sentiment désagréable s’empara alors de moi. Il était dix-huit heures, lorsque l‘alarme de la ville de Dresde se déclencha.
Sujet d'écriture d'invention n°2
Séquence n°3 : La poésie romantique.
Objets d'étude :
Perspective dominante : histoire littéraire et culturelle Perspective complémentaire : genres et registres
Problématique : quels sont les différents modes d'expression du Moi dans la poésie romantique?
Vers l’écriture d’invention (sujet de type III du bac)
Relisez attentivement Ondine, d’Aloysius Bertrand (GT2) (voir poème ci-dessous). Composez à votre tour un poème en prose, traitant de la thématique de votre choix (dans les limites des convenances scolaires, naturellement), et obéissant aux contraintes suivantes :
Ondine
![]()
Ce poème peut être entendu lu par une élève dans la zone "Téléchargements" du présent site.
- « Regarde moi !- Regarde moi !- c’est l’heure ou l’astre impérial revêtu de son manteau de pourpre s’endort, où sa cour légère, gracieuse et nuageuse, l’escorte à l’horizon, et comme une lourde procession, les arbres se penchent, s’inclinent et se recueillent, où leurs dentelles noires se détachent du ciel ! « Ressens-tu la fraîcheur de la nuit qui transperce mon âme, qui de ces larmes fines coule sur ton visage ? Et mes pleurs glissent, froids, sur ton front éclatant, et mouillent tes paupières, ne me vois-tu donc pas ? «Regarde moi !- Regarde moi !- Suis-je pour toi parjure, injure, souillure ? Pourquoi ne veux tu pas sur moi baisser les yeux ? Et tu regardes au loin la lune froide et pâle, mais c’est moi que, en vain, je veux que tu regardes, et cette perle blanche cache un brasier ardent, se consumant en vain, je ne suis plus que cendre ! * Si je pouvais lui dire que longtemps je savais qu’elle était postée la, que je la contemplais, cette frêle jonquille au printemps de sa vie ! Alors que moi, demain, déjà ! ma vie sera a son zénith et mon doigt à jamais sera pour l’étrangère, mais mon cœur reste là, et tu m’es prisonnière !... Le soleil de sa vie va perdre son éclat, comme au crépuscule d’une longue journée que l’orage et la pluie n’ont fait que tourmenter ! Mais je ne vois plus qu’une fine silhouette qui s’efface et s’abîme, tout là-bas, la fleur fanée a perdu ses pétales et la lune s’est cachée derrière un voile noir.
allitération : En (R) (1ère strophe surtout) en rapport avec le désespoir et la déchirure, la
souffrance. En (L) en rapport avec la tristesse (strophe 2) (ici métaphorisé par la rosée) - « Regarde-moi ! – Regarde-moi ! – C’est bien moi, c’est Narcisse, qui te vois toi au fond de cette eau si claire me sourire ; toi qui brillerais dans le noir, illuminé par ta beauté si charmante, si envoûtante, si irréelle ! Ecoute-moi te parler, fais-moi un signe, m’entends-tu ? Au fond de l’eau limpide où tu résides, laisse-moi te rejoindre ! - « Regarde-moi ! – Regarde-moi ! – Mon cœur frémit, chacun de ses battements t’appartient à présent. Ô toi que j’aime ! Ô toi que j’adore ! Ô toi qui a commencé mon bonheur ! Laisse-moi te regarder, te toucher, t’embrasser toujours ! Vénus s’est incarnée en toi et Cupidon nous a blessés tendrement d’une de ses flèches rouges. Il n’y a plus que toi et moi, au milieu de ce monde absurde de couleurs ! - « Regarde-moi ! – Regarde-moi ! – Ô toi, dont la splendeur ensorcelante a pris mon cœur, mon âme, mon être ! combien de mes larmes faut-il encore pour que cette rivière salée prenne vie et déborde, et que tu viennes à moi ? Pourquoi pleures-tu, toi aussi ? Ne veux-tu pas de moi, ô cruelle beauté ? Mon désespoir ne te suffit-il pas ? Ta perfection gracieuse n’est que l’illusion de mon bonheur, puisque tu ne viens pas à moi. Il est un terme dans le malheur, où les blessures de l’Amour sont mortelles ! » ¬ Et je vis le bel être caresser la surface de l’onde miroitante, chantonner des mots toujours plus doux à son reflet scintillant, en sanglotant de la manière la plus belle qui puisse être. Sa chair magnifique était imprégnée de l’eau de ses larmes et de la rivière. Il y plongea ses deux bras blancs au plus profond qu’il put, pour attraper sa convoitise impossible. Le monde entier le regardait ; mais lui ne voyait que lui-même. Son corps épuisé et son cœur désespéré se jetèrent dans l’eau, là où il pensait être heureux. Les Dieux, les Naïades et les Ondines soupirèrent lorsque le cœur qui n’appartenait qu’à lui cessa de battre. L’herbe parut moins verte, les oiseaux arrêtèrent leurs vocalises et l’eau si calme auparavant se bouscula contre le rivage. Le visage de l’homme noyé changea ; des fleurs blanches apparurent sur la grève ; c’était le printemps. Première strophe : - Assonance en [wa] : symbolise l’apostrophe, la surprise de Narcisse de voir cet être au fond de l’eau Deuxième strophe : - Allitération en [t] : symbolise le battement du cœur de Narcisse
Layla K., 2nde section internationale, lycée international de Valbonne Sophia-Antipolis, mai 2010. Condamné à mort « Sauve-moi! Sauve-moi! Condamné, je ne verrai plus le soleil se lever une seule fois. Un condamné je suis, dont la brise des vents ne caressera plus le visage. Me voici, guettant la mort, essayant désespérément de vivre. Ce monde, je le sens, il me quitte hâtivement. « Sauve-moi! Sauve-moi! Avant qu’il ne soit trop tard et que le néant m’emporte ! Des crimes, j’ai commis certes ; mais seul la mort peut-elle les pardonner ? Je suis né comme toi, j’ai vécu ma vie comme toi, et je vais mourir comme toi. « Ma vitalité s’écoule, le vide se forme et la mort s’empare de moi ; ma courte existence passe comme un film et les larmes affluent. Avant j’étais libre, plein de vigueur… Mais maintenant je suis enfermé, tiraillé entre ma vie et ma mort. Le temps mortifère ne m’aide en rien, seul toi tu le peux ! » Ses supplications m’atteignirent droit au cœur. Il m’annonçait qu’aujourd’hui pouvait être son dernier jour. Je lui répondais que nous étions dimanche, jour où on ne lui ôterait pas la vie. Il m’implora alors de venir voir la guillotine en action. Son dernier souhait, je ne pouvais l’ignorer. Le lendemain, son destin fut scellé. A l’aube, il me regarda, posté devant l’engin de la mort. Le soleil se leva, le couperet brillait sous la lumière naissante du jour, une brise lui caressa le visage, et il sourit. Ce sourire terrifiant gravé sur son cadavre, intégra mon esprit et n’en ressortit jamais. Allitérations : dans les trois premières strophes, il y a deux allitérations : une en [v] et une en [m]. Ces deux allitérations font penser à la vie et la mort. Le condamné est tiraillé entre les deux.
Karim B., 2nde section internationale, lycée international de Valbonne Sophia-Antipolis, mai 2010. « Aime ! Aime ! Libère ton cœur meurtri. Cède à la muse qui charme tes sens. Mime la fougue Et le courage d’Orphée et repars chercher Eurydice. Ne te retourne pas, ne laisse pas le mal te charmer, ne te Complais pas dans cette morne tristesse ! « Vis ! Vis ! Sors de ta lente torpeur. Comme Dionysos, profite, chante, danse, Car tu es jeune et le monde est encore beau. Qu’est ce qu’un chagrin d’amour comme le tien Quand tant de cœurs cachés sont encore à capturer ? « Oui mon ami, je te le dis, je souris de te voir si triste Pour cette jeune écervelée qui, sans comprendre Son erreur, t’a remplacé pou un sot. Telle Circée, Elle a su distiller un venin trompeur dans ton Cœur envouté mais cela doit se terminer. »
Comme ses paroles m’imprègnent, Je les bois comme le vin nouveau Riche en conseils et pleins de bienveillance Si seulement il était la plus souvent a mes cotés Mais mon cœur est partagé entre le regret et la raison, L’oxymore de la passion qui déchire mon cœur. L’âme de celle que j’aimais est comme un ange Invisible dont le chant ne cesse de me hanter. *
je regardai ce soleil rouge sang, j'entendis ce vent crier à mes oreilles; les praires s'enflammaient, les champs se transformaient en poussière et les campagnes s'évaporaient !
des flammes brûlaient atour d'elle et elle s'avançait brusquement, agressivement et abominablement vers moi tel Hadès s'avancerait vers une âme pour s'en emparer, mais tout à coup, je me réveillai d'un bond; Morphée m'avait juste joué un tour. David B., 2nde section internationale, lycée international de Valbonne Sophia-Antipolis, mai 2010. ![]() Devoir de Clara H. : "Regarde! Regarde! Tu le vois avec sa tête d'ange, ce sourire charmeur, ces yeux rieurs. Emprisonné dans ce château, il attend qu'une princesse vienne le délivrer de son triste futur. Depuis toujours je suis fascinée. -Regarde! Regarde! N'as-tu jamais vu être plus mignon? Je suis ensorcelée et aucune fée ne peux me délivrer. Nos destinées sont liées et bien qu'il soit dur de m'en débarrasser, j'en reste à jamais charmée. Je la regardai s'évertuer de garder ce bon vieil ami que j'avais dû supporter depuis mon enfance. Elle supplia, larmoya et s'énerva mais je lui dis qu'il était temps de le laisser vivre une nouvelle vie. Elle se mit soudainement à soupirer, puis à sourire et sortit en sifflotant. Tout cela pour se rendre compte que le temps ne s'arrête pas et qu'un jour ou l'autre il fait se séparer de son enfance. Clara H., 2nde section internationale, lycée international de Valbonne Sophia-Antipolis, mai 2010. ![]() Devoir d'Hervé C. :
Apollon et Daphné (, ou le mythe du laurier)
- « Regarde ! - Regarde moi Daphné ! Je suis Apollon le dieu de l'amour et de la beauté et pourtant je ne peux rester de marbre face à ta beauté ! Fille de la terre je dois t'avouer, que dès la première fois que je te vis, je sus que mon cœur tout à toi déjà était épris ! Moi, le musagète, je peux sans mentir te déclarer, que de la beauté de mes muses tu n'as rien à envier.
« Regarde belle nymphe ! - Regarde, c'est moi Phébus, celui par qui l'amour arrive ; je sais que tu tiens à ta liberté, et qu'aux hommes, tu préfères la chasse et la solitude, mais je te prédis un avenir radieux: auprès de moi tu seras déesse, je te laisserai ta liberté et en échange je te demande juste de m'aimer !
« Arrête ! - Arrête-toi ! Tu ne peux me fuir éternellement ! Tu fuis plus rapide que la brise légère et pourtant tu ne peux rien contre moi, le plus grec de dieux. Tu te fatigues et déjà sur ta nuque, mon souffle tu ressens. Il ne te sert à rien d'aller vers le fleuve Ladon, ton père ; il ne pourra rien faire pour toi, du moins je l'espère ! »
*
Daphné, suppliant son père de la délivrer de cet amant trop aimable, ressent alors une lourde torpeur envahir ses membres : ses cheveux poussent en feuillage, une mince écorce ceint sa délicate poitrine et ses pieds, il y a un instant si rapide, sont fixés au sol par de solides racines.
Phébus, cependant, brûle toujours de la même passion, la main droite posée sur le tronc il sent battre le cœur de la jeune nymphe. Il étouffe alors l'arbre de ses baisers ; mais le bois les refuse. Alors le fils de Zeus, à défaut d'en faire sa femme, fit du laurier son arbre.
Légende: Anaphore d'un verbe à l'impératif Allitération de [:r] : Met en avance l'amour d'Apollon et le coté romantique de la scène Allitération de [:b] : Le bruit des baisers d' Apollon Rythme ternaire
Hervé C., 2nde section internationale, lycée international de Valbonne Sophia-Antipolis, mai 2010.
Devoir de Julie C. :
Julie C., 2nde section internationale, lycée international de Valbonne Sophia-Antipolis, mai 2010.
+ «Approche! Approche! J'attends ta venue depuis le crépuscule, comme un père guette le cri de son nouveau-né. Par Hypnos, gardien de songes douillés, dépose ici sur le duvêt des langes, tes pensées consommées. Entends le chant des étoiles du bal de mes nuits et délecte-toi du lait nourricier de la voie lactée. + Libère les chaînes du jour pour la volupté de Nyx. Saisis mes ailes! Envolons nous au large des constellations. Les semences du ciel ne sont pas réservés qu'au dieux. + Déleste toi de tes bagages et des mots qui t'affligent, et ferme la porte de ton monde ici-bas et ondulons dans le bain féerique des particules de rèves. Approche! Approche! Mon nom n'est pas une farce. Compagnon, aie confiance et prends garde au jour possessif. Des cernes fossiliseront tes yeux et le magma de ton énergie s'éteindra. Comme des strates horizontales, étends ton corps las, érodé des vestiges quotidiens. Habille tes yeux de quartz, fléchis le souffle. Une petite brêche dans ton esprit détendu suffit à me faufiler. * Morphée, vieil imposteur... Il veut me voler mes heures du crépuscule à l'aube. De mes veilles dépend mon travail. Dormir?... Je ne puis! Gardien de nuit je suis. Morphée, ce vieil indiscret... Seuls mes secrets l'intèressent, il veut gommer ma mémoire , me prendre en otage. Il déplore la luminescence de mes nuits, les rues ornées de diamants suspendues où les noctambules taquinent la Lune. Il jalouse les feux de ma conscience et l'écho d'un piano ravivant mes sens à l'infini. + Morphée, l'effronté, l'audacieux, le perspicace voleur de nuits. L'héritage de son père ne suffit plus à baisser ma garde. Ses ailes goudronnées de marc de café, il se noie peu à peu dans les gorgées du liquide noir absorbé. Sa tentative est vaine. Il fait grand jour dans ma tasse. Je n'ai pas sommeil. Hugo B., 2nde section internationale, lycée international de Valbonne Sophia-Antipolis, mai 2010. Date de création : 16/11/2009 @ 10:28 |