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Copies d'élèves 2009/2010 - Parcours 2nde 10
La dimension baroque dans Tartuffe de Molière (Julie C., Gabrielle G. et Hugo B.)

 
  


INTRODUCTION








Avec le Tartuffe, Molière réalise une comédie totale.

Une comédie bouffonne, sa pièce apporte la plupart du temps le rire par des jeux de gestes, de scènes dignes de la farceou des effets comiques parfois suscités par l’emploi des mots etdes expressions.

Une comédie critique, elle fustige l’hypocrisie socialeen dénonçant les mariages forcés et l’autorité du paternel, mais également l’hypocrisie religieuse qu’incarne le personnage de Tartuffe. La pièce est une attaque en règle l’église, partie de dévots intolérants et extrémistes qui eurent leurs heures de gloire. Cela annonce un assouplissement des mœurs qui caractérise le siècle baroqueetl'art baroque, excessif, passionné.


Même si la construction de la pièce reste très classique(V actes, respect des 3 unités), il y a tout de même des éléments baroques aussi bien dans le fond que dans la forme :

- Les règles de la bienséancene sont pas respectées (notamment lorsque Tartuffe touche Elmire sur scène),
- Il y a aussi des excès et des invraisemblancesqui sont contradictoire avec le mouvement classique (comme l'intervention d'un envoyé du roi),
- Et aussi le thème du jeu sur les apparencesqui est récurrent dans le théâtre baroque.

Enfin, le Tartuffe présente des aspects proprement baroques dans une dialectique du masque et du visage, liée à la thématique de la mise en abîme, dela sincérité au service du mensonge etdutourbillon des apparences des personnages.


     

 

 

Définition du terme « BAROQUE » 


a). Définition du Baroque :

L'étymologiede ce mouvement qui succède au mouvement Humaniste, “Baroque”,est incertaine, le mot peut venir du portugais baroccomais également venir de l'espagnolbaruecoasignifiant “bizarre” et désignant des perles de formes irrégulières.Le baroque est donc l’anormal, l’exubérant, voire le décadent.

Ceci est compris actuellement comme qualifiant l’art de la période qui commence en Italie (milieu du XVIème siècle) et se diffuse dans pratiquement toute l’Europe et une bonne partie de l’Amérique du Sud. Les plans dominants de l’art ainsi diffusés sont:
L’architecture, la peinture, la sculpture, la musique et la littérature.

L’architecture baroque est caractérisée par l’excès de décorations et de grandiose. La littérature baroque se base sur les thèmes de l’affliction psychologique de l’homme. Pour cela il se sert majoritairement de métaphores et d’allégories, qui servent ce thème de réflexion. Les sentiments qui en ressortent sont ceux du chaos et de l’incohérence.



b). Caractéristiques de l’art Baroque :

Caractérisé par la peur de la mort, la perturbationde toutes les idées admises en cette époque de troubles politiques, il faut mieux le comprendre lorsqu’on fait le rapport entre les avancées scientifiques et les convictions religieusesde l'époque qui ébranlent l’Europe. Cela se répercute sur la littérature et sur les thèmes philosophiquesqui s’adaptent à tous ces changements et énoncent dans leurs œuvres le chaos, le sentiment de mort et de chute qui environnent et entourent leur époque.
La théâtralités'est par exemple exprimée en terme de mouvement, dans la forme autant que dans les thèmes. Les artistes ont joué des contrastes, des éclairages, des effets de masse.
La peinture baroquepartage avec la sculpturela description outrée des personnages dont les gestes et les expressions exagérés traduisent les passions humaineset révèlent l'intérêt des artistes de l'époque pour le lyrisme et le pathétique. Les corps sont souvent représentés dans un état transitoire, en mouvement entre deux immobilités. Le baroque cherche avant tout l'espace et le mouvement.
Le baroque efface volontiers les frontières entre la vie et la mort, le rêve et la réalité, le vrai et le faux. Il imagine le monde comme un théâtreet la vie comme une comédie. Il aime la surprise, l'héroïsme, l'amour et la mort. Il insiste aussi sur les différencesentre les êtres, les sentiments et les situations. C'est un style plein de diversitéet de contradictions. Il manifeste, en littérature, le goût des antithèses, des décalages, des hyperboles,et surtout des métaphoresqui relient des univers différents.


c). Différences entre Baroque et Classicime:

Il faut savoir que le Classicismeest avant tout un mouvement littéraire qui traite du beau.
Le Baroque s’oppose au classicisme:
- Le Baroque conçoit le mondecomme étant en voie d’élaborationalors que le classissisme le voit totalement achevé.
- Le Baroque voit l’universcomme étant en perpetuelle transformation tandis que le classicismele ressent comme figé, fixé et est hypnotisé par l’absolu et le vérité.
- Deplus, le classicisme est souvent connnu pour la simplicité de sa beauté.


     

 

 

PARTIE I :
LES TROIS REGISTRES EMINENTS DU GENRE BAROQUE


La Dimension Baroque dans Tartuffe se caractérise par l’emploi de trois registres éminents :


I). LE COMIQUE


De nombreux éléments mettent en évidence que Tartuffe est avant toute une comédie comique et qu’il a pour rôle de faire « rire ».

a). Le comique de GESTES

De manière générale au théâtre, les didascaliesindiquant des gestes sont peu nombreuses et par conséquent lorsque l’on en rencontre une, elles sont d’autant plus significatives et remarquables.
Tartuffe n’est pas une farce mais les giflessont présentes : par exemple celle de Mme Pernelle à Flipote dans l’acte I, scène 1 et surtout celle raté d’Orgon à Dorine, à l’acte II, scène II. Dans l’acte III, scène II, Tartuffe tire son mouchoir de sa poche pour voiler pudiquement la poitrine de Dorine, trop découverte selon lui. Les indications de gestes sont plus nombreuses dans ce même acte III, lorsque Tartuffe se déclare à Elmire; je cite : « Il lui touche le bout des doigts ».
Aussi, nous avons un long déplacement des chaisesparticipant au comique baroque dans Tartuffe.
A l’acte V, Orgon est caché sous la table pour écouter les propos de Tartuffe et Elmire tousse pour souligner les passages importants.

b). Le comique de MOTS

La comédie baroque aime jouer avec la langue, utilisant des déformations des mots, des jargonsen tous genres :
On observe des répétitions systématiquescomme; je cite: « Et Tartuffe? » et « Le pauvre homme! ». Ce comique de répétition est inséparable du caractère de Tartuffe. L’expression « le pauvre homme » est reprise à la fin, à l’acte V, scène III, par Dorine sur le ton ironique (c’est le moment où Tartuffe vient d’être démasquer).
Molière ne met pas de côté les jeux de mots. Dans la première scène, Mme Pernelle déforme l’expression « Tour de Babel » en « Tour de Babylone ».
Enfin on trouve un mélange de styles assez comiques dans plusieurs scènes. Le tonà la fois dévot et plutôt galant de la part de Tartuffe.

Tous ces procédés contribuent à un comique baroque de manière générale et empêchent la pièce de tomber dans le drame
.
c). Le comique de CARACTERE et de SITUATION

C’est deux formes comiques sont inséparables car les situations sont amenés par les caractères :
Le comique du personnage Tartuffeest essentielle fondé sur la contradiction de son double visageet sur le fait que la masque ne le cache pas entièrement de la réalité. De ce fait, le personnage se retrouve dans des situations grotesques, come par exemple : la fois où il continue de jouer son rôle devant Dorine malgré le fait que Dorine l’a déjà démasqué (Acte III, scène II). De même, il ne cesse jamais de jouer le dévot tandis qu’il prouve le contraire à la femme d’Orgon. Par conséquent, Tartuffe est ridicule car il est double et le spectateur ainsi que certains personnages le savent.
La situation d’Orgonest autant comique parce qu’il se retrouve contraint à assister à la déclaration de Tartuffe à sa femme. Il se retrouve doublement humiliéen tant que dévot naïf et en tant que mari bafoué par Tartuffe.
Un quiproquose met en place lorsqu’Orgon s’entretient avec Marianne pour son mariage. Sa fille persuadé qu’on lui destine ne peut être que Valère méprend les intentions de son père.
Le comique de situationrepose aussi sur les nombreux retournements de situationet coups de théâtreque comporte l’actionainsi que des effets de répétition : à l’acte V, scène III, Mme Pernelle rejoue exactement la même scène d’aveuglement qu’Orgon à l’acte I.



     

 

 

 


II). LE TRAGIQUE(très peu d’information)






Dans Tartuffe, le registre tragique ne se dévoile pas en premier plan. Car Molière a décidé de faire du « rire » une arme combattant les mœurs tragiques de cette pièce. C’est par le traitement volontaire comique du sujet que Molière fait de Tartuffe une comédie :


a). Repérage du tragique dans Tartuffe :

Le tragique n'est pas en surface, dans les scènes et dans les phrases prononcées.
Il est en arrière plan :
- encore plus dans le désastre de la vie de famille
- et dans le désespoir qui y règne,
que dans le retournement de situation qui se produit juste avant la fin.


b). Gestes et situations tragiques :

Quelques gestesqui rappellent le tragique :
- La scène d'exposition, c'est une dispute,ce qui ne fait pas rire
- Quand Tartuffe se met à genoux,
- Ainsi que la situation d'Orgonlorsqu’il apprend que la maison et ses biens ne lui appartiennent plus.



c) Comparaison avec le drame bourgeois :
.
Tartuffeest bien une pièce qui relate les démêlés pathétiques entre une famille bourgeoiseet un parasite doublé d'un hypocrite.
Ces éléments pourraient en faire non pas une tragédie mais au moins un drame bourgeois.

Pourtant la pièce met en scène des bourgeois, des servanteset non des héros hors du commun.
L'intrigue se termine heureusement et met en valeur la justice du roi.
Voilà déjà des éléments qui ramènent ce possible drame bourgeois vers la comédie.






 

III). L’IRONIE et L’HYPOCRISIE


1). L’IRONIE

Nous allons nous intéresser à une scène particulière : Acte I Scène IV(lire la scène)


a). Repérage de l’Ironie dans la scène :
D’abord, l’ironie consiste à faire entendre le contraire de ce que l’on dit, en général pour dénoncer un point de vue ou un comportement.
Dorine trouve dans cette scène l'occasion de tourner en dérision à la fois Tartuffe, l'imposteur, et Orgon, sa dupe. Son ironie a ainsi deux cibles : Tartuffe d’abord, puis Orgon.
b). L’ironie contra Tartuffe :
On observe la présence d’ironies, lorsque Dorine explique que :
Je cite : « Il reprit courage comme il faut,
Et contre tous les maux fortifiant son âme,
Pour réparer le sang qu’avait perdu Madame,
But à son déjeuner quatre grands coups de vin. »
Tout d’abord, Tartuffe n’a pas besoin de « reprendre courage »puisqu’il ne l’a jamais perdu. En revanche, c’est Elmire qui en aurait besoin.
La phrase qui hors contexte semblerait positive s’inverse donc : sa signification apparemment positivement se retourne ironiquement pour dénoncer l’indifférence de Tartuffe aux malheurs des autres.
D’autre part, Tartuffe a bu du vin "pour réparer le sang qu'avait perdu Madame"– or, il n’y a aucun rapport entre les deux. Ce n'est donc pas pour soigner Elmireque Tartuffe s'enivre, même si Dorine propose ironiquement cette interprétation qui est complètement invraisemblable au sujet de son comportement.
Ces justifications ironiquesde la gourmandise de Tartuffe ont moyen d’attendrir Orgon, qui est totalement inconscient, et qui n’entend même pas les ironies.
c). L’Ironie contre Orgon
La conclusion de Dorine est aussi ironique : "je vais à Madame annoncer par avance/la part que vous prenez à sa convalescence."On observe comme un jeu littéraldans cette phrase car elle suggère que cette part est importante. Mais si on relie cette citation, Dorine va informer Elmire de « la part »qu’Orgon prend à la convalescence de sa femme. Or, cette part est absolument nullepuisqu’Orgon ne se préoccupe pas du tout de la santé de sa femme.

2). L’HYPOCRISIE

Le principal défaut de Tartuffe est l’hypocrisie. En effet il a été remarqué par tous sauf Orgon et sa mère :
«Tout son fait, croyez-moi, n'est qu’ hypocrisie» (acte I, scène I).
Tartuffe prétend ne pas s'intéresser à l'argent, alors qu’il veut s'emparer de la fortune de son bienfaiteur. Bien qu'il pardonne à Damis de l'avoir sali, il se refuse à réconcilier le père et le fils.
Aussi il se choque du décolleté de Dorine,tandis qu’il tente de séduire Elmire dans le dos d'Orgon.

L'hypocrisie se manifeste également dans les enseignements qu’il prodigue à Orgon. En effet, Orgon révèle à Cléante que son maître lui a conseillé de «n'avoir affection pour rien»,qu'il pourrait voir «mourir frère, enfants, mère et femme» sans s'en soucier, alors que la famille est très importante du point de vue de l’église.


     

 

 

PARTIE II :
LES TROIS THEMATIQUES DU GENRE BAROQUE



Par ailleurs, Molière dépeint le Baroque avec les procédés suivants :


I). LA MISE EN ABYME (le théâtre dans le théâtre, la comédie dans la comédie)


a). Les rôles de « Tartuffe » :

Molière, en prenant le thème du masque comme objet de réflexion théâtrale suscite le trouble chez les spectateurs. Devant eux, les comédiens jouent à jouer un rôle. Celui de l’imposteur fait de la scène le lieu où sont représentées plusieurs pièces : celle de Molière et de ses acteurs et à l’intérieur de cette même illusion celle de Tartuffe. La mise en perspective des niveaux de représentation permet comme un effet de profondeur au texte et conduit à s’interroger sur le rôle du comédien.

Dès qu'il paraît, on sait qu'il ment, il incarne le pur comédien, le théâtre même. Il est une illustration de l’hypocrisie religieuse. Derrière des apparences d'un bon catholique qui va «chaque jour à l'église»(acte I scène V), fait des actes de charité ou bien se fait lui-même violence pour expier ses fautes se cache en fait un homme qui utilise la dévotion pour ses propres intérêts.

b). « Marianne et Valère » :

En plus de la fausse dévotion de Tartuffe, nous avons un théâtre dans le théâtre entre Marianne et Valère. En effet ces deux amoureux jouent un rôle indifférent devant une situation pour le moins tragique.Le mariage qu’avait promis son père à Valère n’est plus et Marianne est désormais promise par Orgon à Tartuffe et qu’elle ne se doit en aucun cas le refuser.

c). « Elmire »

En outre, la femme d’Orgon joue le rôle de séductrice, afin de démasquer la vraie personnalité de Tartuffe à Orgonqui lui est caché sous la table, car cet imposteur fait des avances à Elmire. On observe un certain paradoxeentre le moment où Tartuffe enlève son masque et Elmire en met un.En effet, c’est à ce moment précis que Tartuffe soulevé par ses émotions cesse de jouer lacomédie et donc fait une rupture de son deuxième rôle.
Sa véritable nature est ainsi dévoilée.

(Il y a aussi Dorine qui joue aussi un rôle de victime de la manipulation de Tartuffe alors qu’en réalité elle dénonce sa gourmandise et pour conclure sa fausse dévotion.)



 
II). LA SINCERITE AU SERVICE DU MENSONGE :


a). « Elmire »

Dans l’acte III, scène 3, Elmire fait semblant de séduire Tartuffe,alors qu’en fait celle-ci est artificielle,par des gestes et des répliques, tout en lui montrant une grande sincérité.
Cette scène constitue le centre de la pièce. La longue déclaration de Tartuffe est un exemple à la fois comique et ignoble, c’est parce que celui qui la prononce est un imposteur qui n’hésite pas à abattre son masque. Le fait qu’on ne sait pas lorsque Tartuffe ment, fait de lui un personnage dangereux, cynique et dont on doit craindre les réactions imprévisibles.

b). « Tartuffe »

Egalement dans ce même acte III, scène VII, Tartuffe nous apparaît direct and franclorsqu’il se désole afin d’éveiller une certaine compassionde la part d’Orgon. Mais réellement, il plaint son sort afin d’attendrir Orgonet par conséquent à diminuer sa colère et sa nervosité. Evidemment, il ne dit pas toute la vérité puisqu’il ne révèle rien sur la liaison avec Elmire.

c). « Orgon » dupé

Elmire n'est pas dupe de la sincérité de Tartuffe. Elle sait que le bonhomme est plein d'amour-propre pour l’argent. Orgon, lui, reste persuadé, en dépit des apparences, que Tartuffe se sacrifie à longueur de journée. Se jugeant lui-même incapable d'avoir autant de courage, il plaint son héros.




III). LE TOURBILLON DES APPARENCES et DES PERSONNAGES :


a). Les redoublements des personnages

Les redoublements de personnages, de répliques ou de situations relèvent d’une même esthétique baroque.
Molière concevait précisément les personnages d’Orgon et de Tartuffe comme un couple : l’un ne vas pas avec l’autre ; l’hypocrite et se dupefont la paire. Leur comportement et leurs répliques sont parfois très proches. A la fin de la pièce, le dévouement que Tartuffe manifeste pour Louis XIV, n’est pas sans évoquer celui que revendiquaient Orgon pour son protégé.

b). L’apparence de « Tartuffe »

Tartuffe agit en fait toujours sous le masque de l’hypocrite, même dans la scène 7 de l’acte V, son discours reste celui d’un imposteur, alors que son masque ne permet plus de dissimuler sa véritable nature. C’est comme si une métamorphose avait eu lieu, non celle du personnage, mais celle de la perception que d’autres personnages en ont(Orgon et ensuite Mme Pernelle).



 


CONCLUSION







Molière utilise des procédés classiques au genre baroque comme la mise en abîme, la sincérité au service du mensonge, et autre procédés stylistiques. « Tartuffe » réunit les 3 grands registres de l’art baroque malgré que ce soit une pièce majoritairement classique telle que l’ironie et l’hypocrisie, le comiqueet le tragique.

Comme conclusion, Tartuffe porte un masque par nécessité : il veut s’élever socialement, sa condition de « gueux » ne lui permettant pas et la condition de dévot qu’il a choisi pour réaliser ses ambitions le lui interdit. Il lui faut à tout moment dissimuler son être véritable, faire mine d’être ce qu’il n’est pas. Et pour ce faire, il joue avec excès, car Dorine, Damis, Cléante et Elmire le percent à jour et il le sait. Le côté démoniaque de Tartuffe, c’est qu’il n’est qu’un masque insaisissable.

La comédie classique de Molière porte en elle des traits similaires à ceux d’un texte parfaitement représentatif de la littérature baroque. 



   Julie C., Gabrielle G. et Hugo B., 2nde section internationale, lycée international de Valbonne Sophia-Antipolis, juin 2010.  

 

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Parcours de lecture : Yolaine P. et Hervé C.

 

Tartuffe : La satire de la fausse dévotion


 


 


 


 


 

Introduction

Tartuffe est une œuvre théâtrale de Molière écrite en 1664 dont la censure ne sera levée qu'en 1669.Cette comédie a fait beaucoup de bruit à son époque et a longtemps été critiquée par l'Église. Aussi, Molière précise bien dans son premier placet au roi que « le devoir de la comédie est de corriger les hommes en les divertissant » et que l'hypocrisie était un fait des plus dangereux, surtout dans la religion. Il ajoute qu'il ne veut pas attaquer la religion et tous les dévots dans son œuvre mais bien, l'hypocrisie religieuse; les « faux dévots », qu'il a pris toutes les précautions pour les différencier l'une de l'autre et que ce n'est pas libertin, comme l'accusèrent ses opposants, de dépeindre la réalité.

« Tartuffe » est une pièce de vers ou l'auteur attaque certains vices et les ridicules de sont temps. Tartuffe, dont le personnage éponyme est le faux dévot et l'hypocrite par excellence, montre plusieurs satires; celle des mœurs, celle de la société, et aussi celle qui nous est primordiale: celle de la religion.

Il en découle de se poser la question: « En quoi « Tartuffe » est une pièce théâtrale dénonçant les abus de l'Église et montrant une satire de la religion par l'hypocrisie de la fausse dévotion? »

 

1/ Une image caricaturale des vrais dévots



 

a) Qu'est ce qu'un dévot? En quoi Tartuffe n'en est-il pas un?


 

Un dévot est une personne pieuse, pratiquant la religion avec ferveur. Hors, Tartuffe et tout sauf un dévot et, en cachant son jeu derrière un visage machiavélique, il essaie de parvenir à ses desseins qui sont de s’accaparer les biens de la famille et la femme d’Orgon, son fidèle admirateur.

Tout d’abord, Tartuffe arrive à mettre madame Pernelle et Orgon (en effet ils sont les maitres de la maison) en confiance pour éloigner de lui tout problèmes : « Mme Pernelle à Elmire : « Je vous dis que mon fils n’a rien fait de plus sage quand recueillant chez lui ce dévot personnage » (Acte I, scène 1, vers 145-146).

Mais le vrai Tartuffe et très vite démasqué par Dorine, la domestique, qui le définit de sensuel, jouisseur et d’hypocrite, surtout lorsqu’il réplique : « couvrez moi ce sein que je ne saurais voir » (Acte III, scène 2, vers 860). L’intelligence de celle-ci montre aussi une satire de la société où le servant est plus habile que son maître.


 

De même, Cléante découvre ce faux dévot en disant à Orgon : « Les bons et les vrais dévot, qu’on doit suivre à la trace, ne sont pas ceux aussi qui font tant de grimaces. Hé quoi ! Vous ne ferez nulle distinction entre l’hypocrisie et la dévotion ? » (Acte I, scène 5, vers 329-332). De plus, il expose sa pensée sur les vrais dévots qui n’est autre que la pensée de Molière incarnant son personnage pour montrer à la Cabale, opposante à celui-ci et à son œuvre, qu’il fait bien la différence entre les vrai et les faux dévots et qu’il ne critique pas la religion même, mais ceux qui en abuse : « Mais en un mot, je sais, pour toute ma science, du faux avec le vrai faire la différence, Et comme je ne vois nul genre de héros, Qui soit plus à priser que les parfaits dévots, aucune chose au monde est plus noble et plus belle, Que la sainte ferveur d’un véritable zèle, Aussi ne vois-je rien qui soit plus odieux, Que le dehors plâtré zèle spécieux. » (Acte I, scène 5, vers 353- 360). Et dénonce ensuite l’hypocrisie des faux dévots avec, je cite : « qui savent ajuster leur zèle avec leur vices, Sont prompts, vindicatifs, sans foi, pleins d’artifices » (Acte I, scène 5, vers 373-374). Pour conclure en disant ce qu’il pense de Tartuffe : « Votre homme, à vrai dire, n’est pas de ce modèle, C’est de fort bonne foi que vous vantez son zèle, Mais par un faux éclat je vous crois ébloui. » (Acte I, scène 5, vers 405-408).


 

Mais seul l’amour de Tartuffe pour Elmire, la femme d’Orgon, peut le démasquer. Il essaie tout de même de la mettre en confiance : « Ah ! Pour être dévot je n’en suis pas moins homme » (Acte III, scène 3, vers 996) mais il jette le masque lorsque Elmire le met, et déclare sa flamme sans retenue, Elmire n’est pas dupe. « J’aurai toujours pour vous, Ô suave merveille, Une dévotion à nulle autre pareil » dit-il vers 985-986 (Acte III, scène 3). Lorsqu’il est démasqué par Orgon, caché sous la table, il ne cherche pas à se justifier ; il sait qu’il faut agir par la ruse face au maître de maison, mais il sait bien qu’Orgon est assez naïf, comme le montre le vers1524 et 1526 (Acte IV, scène 5): « C’est un homme, entre nous, à menez par le nez » … « Et j e l’ai mis au point de voir tout sans rien croire ». Il affecte l’humilité du pécheur repentant et se chargeant de tous ses crimes, sauf de celui dont on l’accuse pour détourner le sujet et se mettre sous l’aile protectrice d’Orgon : « Oui , mon frère, je suis un méchant, un coupable, Un malheureux pécheur tout plein d’iniquité, Le plus grand scélérat qui n’est jamais été. Chaque instant de ma vie est chargé de souillures ; Elle n’est qu’un amas de crimes et d’ordures » (Acte III, scène 6, vers 1074- 1078). Il n’est alors pas cru le seul moment ou il dit entièrement la vérité sur sa personne, ce qui montre son esprit machiavélique et diabolique. Tartuffe sait bien qu’Orgon prendra sa défense et se punit lui-même en le manipulant pour arrivé à son but pour répliquer enfin : « Je fuirai votre épouse et vous ne me verrez,… », pour qu’Orgon réponde « Non, en dépit de tous, vous la fréquenterez. ».


 


 

Tartuffe a donc réussi à « voler » la femme d’Orgon, il veux maintenant s’emparer des biens d’Orgon comme il réussi à le faire en héritant de celui-ci la cassette. Il déclare au vers 1558 (Acte IV, scène 7) : « La maison m’appartient, je le ferai connaître ». Il n’a aucune pitié pour Orgon et sa famille et ne fait preuve d’aucune indulgence envers elle.

Mais Molière ne laissera pas à cette histoire une triste fin : la tragédie cède à la grande comédie,

tandis que l'Exempt arrête Tartuffe et l'accuse à juste titre de nombreux crimes.

 


 

b) Les vrais dévots dans Tartuffe

De tous les personnages de la pièce, deux seulement sont réellement des dévots: Mme Pernelle et Orgon. Or Molière les représente tous deux de manière relativement ridicule: Mme Pernelle est opiniâtre, autoritaire et fait sourire le lecteur, tandis que Orgon est représenté comme l'homme relativement stupide qui se fait avoir du début à la fin. Ni l'un ni l'autre comprend que Tartuffe abuse d'eux. Dans Tartuffe, nous avons l'impression que Molière s'attaque plus aux vrai dévots qu'à Tartuffe, et donc cela peut donner l'impression que l'on peut conclure que la foi la plus sincère (celle d'Orgon et de Mme Pernelle) plonge les croyants peu raisonnable dans ce que l'on peut appeler la sottise ou l'injustice (Orgon veut obliger sa fille à épouser Tartuffe alors qu'elle est déjà promise à Valère).
 

2/ L'ambiguïté de la pièce


 


 

a) Selon certains, la pièce de Tartuffe constitue une attaque contre la religion

A l'époque, nombreux étaient les personnes qui pensaient que Tartuffe constituait une attaque contre la religion. Les partisans de cette thèse s'appuyaient principalement sur trois arguments:

En premier lieu, Molière, à travers Tartuffe, ridiculise le souci de fuir le péché (ce qui est très important pour un chrétien). En effet, c'est ce que fait Tartuffe qui s'accuse « à péché la moindre bagatelle » (Acte I, scène 5, v.306).

En second lieu, Molière va à l'encontre des moralistes chrétiens qui soutenaient que « la nudité des corps » était un péché : Dans Tartuffe, Dorine affirme qu'il faut être hypocrite ou anormal pour s'offusquer d'un décolleté (Acte III, scène 2, v.863 à 868). Par ailleurs, le mépris qu'a Orgon pour les biens matériels (Acte II, scène 2, v. 484 à 490) était totalement conforme à la morale chrétienne. Or Molière fait d'Orgon un personnage facile à abuser et, même, parfois, il faut dire, assez stupide.

En troisième lieu, les déclarations de Cléante (acte I, scène 5, v.388 à 391) réduisent la religion à une simple morale sociale que n'importe qui, même un non-chrétien, peut accepter et cela vide la foi de tout contenu.


 


 


 

b) Selon d'autres, Tartuffe n'est pas une attaque contre la religion

Face à cela, ceux qui réfutent cette thèse opposent trois objections majeures :

En premier lieu, il est inconcevable que Tartuffe ait été représenté à la cour si son intention eut été antichrétienne, Louis XIV ne l'aurait pas permis. De plus Molière a toujours nié que sa comédie critiquait la religion.

En second lieu, Mme Pernelle et Orgon sont tous deux ridicule, non pas car ce sont des dévots, mais bel et bien parce qu'ils sont superstitieux: Les prétextes imaginés par Dorine dans le but de décaler le mariage de Tartuffe et de Mariane en témoigne : elle lui suggère d'invoquer quelques « présages mauvais » ou un « miroir cassé » (Acte II, scène 4, v.804 à 806). Or ce comportement n'a rien avoir avec le christianisme.

En troisième lieu, il existait à cette époque là une forme de catholicisme qui essayait de rassembler la raison avec la foi, et en ce sens là, la position sage et raisonnable de Cléante n'est donc pas si suspecte.


 

c)L'art face à la question religieuse

Dès les premières représentations de Tartuffe, la polémique s'installe : on critique Molière pour avoir fait une œuvre immorale et contre la religion, et on vient même à le menacer excommunication et à lui contester le droit d'aborder le sujet de la religion dans ses comédies.

Cette question de la représentation de la religion a toujours suscité le débat.

 Dès le Moyen-Age les fabliaux ( bref récit en vers, édifiant ou satirique)

offrent une image parfois grotesque des hommes d'églises : au XVI°, Rabelais, dans Gargantua, livre une satyre virulente de la vie monastique. Jean De La Fontaine, un contemporain de Molière, mit en scène,à travers ses fables, les abus des hommes d' églises de l'époque (« Le Curé et le mort », « Le rat qui s'est retiré du monde »). Plus tard, au XVIII°, Voltaire conteste le fait qu'une église prédomine,en France, sur les autres. Puis, finalement, en 1905, ce débat aboutit à la séparation de l'État et de l'église.


 


 

Conclusion


    Molière est un écrivain engagé qui a eu une grande influence à son époque. Étant proche du roi il a pu imposer ses idées comme ses critiques sur la société de son époque.

    Dans Tartuffe il présente plusieurs dévots : Mme Pernelle et Orgon qui sont tous deux des vrai dévots et Tartuffe qui est l'hypocrite incarné. Il les représente tout les trois de manière péjorative . C'est à travers la Grande Comédie que Molière fait comprendre son point de vue sur les faux dévots et l'hypocrisie. De plus, la polémique que fit Tartuffe lors de son apparition montre à quel point ce chef d'œuvre est d'une grande richesse, dont le sens est inépuisable et qui peut se prêter à de nombreuses interprétations.


     


 

Sources :



Yolaine P. et Hervé C., 2nde section internationale, lycée international de Valbonne Sophia-Antipolis, mai 2010.

     

 


Date de création : 04/06/2010 @ 16:37
Dernière modification : 20/06/2010 @ 08:33
Catégorie : Copies d'élèves 2009/2010
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