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Copies d'élèves 2010/2011 - Ecritures d'invention 2nde 4
      Devoir à rendre le lundi 08 novembre 2010 



 

 
 Vers l’écriture d’invention (sujet de type III du bac)


 
 
Sujet (à coller sur votre feuille double) : après l’étude du GT1 (La rencontre amoureuse), vous rédigerez à votre tour une rencontre amoureuse régie par les consignes suivantes :
 
§ Elle mêlera types narratif et descriptif (vous veillerez à utiliser les outils stylistiques propres à ces deux types de texte).
§ Votre production respectera les codes romanesques traditionnels (rôle du regard, utilisation d’hyperboles, admiration etc).
§ Vous expliciterez la focalisation que vous aurez choisie : (cochez la case voulue)
Focalisation « zéro »
Focalisation interne
Alternance des deux : dans ce cas, vous signalerez le(s) changement(s) de focalisation à l’aide d’une croix rouge dans la marge, au niveau de ce(s) changement(s).
§ Toute référence culturelle pertinente est valorisée.
 
                                                                                             
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Devoir d'Hélène D. (focalisation interne) :



              Un soir de février, marchant seul le long du port d'Antibes, je la vis pour la première fois.  Malgré le froid et le vent glacial qui me faisait face, j'apercevais au loin les couleurs orangées du soleil couchant. Je prenais le temps d'admirer les bateaux qui, toutes voiles dehors, dansaient sur la mer agitée. C'est toujours à ce moment-là que je rêve de voyages, de partir ne serait-ce qu'une heure ou deux, loin de toute civilisation. Mais seul, cela ne serait pas amusant. Ensuite, un sentiment de solitude m'envahit et je me demandai quand je rencontrerai la maîtresse de mon cœur, ma Princesse de Clèves ou ma Manon Lescaut. 
                Je m'arrêtai devant un grand navire majestueux dont les voiles blanches, attachées à un mât de vingt mètres, se balançaient dans le vent. C'est à ce moment-là que je la vis. Une silhouette noire sur le pont, à l'avant du bateau, tournée vers le coucher du soleil. Mon regard suivit ses courbes féminines et ses longs cheveux soigneusement tressés et réunis par un mince ruban de soie. Tout à coup, je me sentis tout enflammé, oubliant le froid et les voiliers dansants. Mes yeux fixés sur son corps, digne de rendre Aphrodite jalouse, je m'avançai, m'agrippant à la rampe pour ne pas tomber. Arrivé sur le voilier, je me rendis compte avec effroi que je ne devrais pas monter sur un bateau privé. Bravant ma propre peur, je me dis qu'il en allait de mon devoir : conquérir cette femme qui n'était autre que la beauté en personne. Elle se retourna en entendant mes pas, me dévisagea, perplexe, et je me sentis rougir sous son regard perçant. Ses yeux étaient d'une beauté foudroyante, d'un bleu infini. Son châle blanc crème s'accordait à merveille avec sa longue robe azurée de velours qui lui allait à ravir. Une chaîne en or, ornée d'une petite croix, scintillait au creux de sa gorge. Au loin sa silhouette m'était apparue élancée, fine et élégante telle un trait de plume. De près, cette vision restait la même, celle d'une jeune femme gracieuse et simple, au visage doux.  Je ressentis une peur grandissante de lui déplaire mais, baissant mon regard, je découvris un somptueux décolleté qui me redonna courage.
                D'un mouvement, je lui pris la main et, la serrant dans la mienne, je lui souris avec un air idiot de jeune homme amoureux. Elle la retira aussitôt, mais, sans trop savoir ce que je faisais, je la saisis de nouveau. Je fus frappé de la froideur de sa main ; elle fit un dernier effort pour l' ôter, mais enfin elle me la laissa.
                Mon âme fut inondée de bonheur et rayonnait comme un soleil de juillet. Je me crus obligé de parler ; en me présentant, ma voix était forte et éclatante alors que celle de ma chère amie répondait, pleine d'émotion. Je lui proposai d'aller prendre un thé. Elle me sourit, attendrie, et accepta vivement ma proposition.  
 
Hélène D., 2nde section internationale, novembre 2010.

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Devoir de Léa D. (focalisation interne) :


 

C'était le jour de la rentrée de l'année 2008. Je rentrais en classe de quatrième dans un collège nommé « L'Odyssée » à Menton, qui évoque l'épopée grecque antique d'Homère et lui rend hommage.


 Je ne connaissais personne car je venais de déménager. Je fis donc connaissance de quelques camarades mais soudain, l'arrivée d'un jeune homme interrompit ma conversation et ce fut comme si le temps s'arrêtait. Je n'avais jamais éprouvé un tel sentiment pour un garçon.

C'était un jeune homme de mon âge, il était grand et avait l'allure du dieu grec Poséidon avec ses yeux bleus profonds tel l'océan, son sourire de star, ses cheveux blonds et rayonnants comme un reflet de soleil, et sa somptueuse musculature. Son physique d'athlète me fit rêver. Mon cœur battait la chamade et il me fallut quelques instants afin de revenir à la réalité. Pendant toute la journée, je ne pus m'empêcher de le regarder, de l'observer, de le contempler et de penser à lui à tel point que je n'écoutais même plus les paroles du professeur et celui-ci me le fit remarquer à plusieurs reprises.

 On m'avait appris son prénom et même lui me paraissait divin et enchanteur.

« Thibault ! Thibault ! », me répétais-je sans cesse. De temps à autre, je croisais son regard et il me souriait.


A la fin de la journée, je me décidais à l'aborder. Je lui demandais s'il était nouveau dans le collège et où il habitait. Il me répondit qu'il habitait à Monaco et qu'il était effectivement nouveau.

Quand il me répondit, je sentis mon cœur s'enflammer et chacun de mes membres fut embrasé. C'était un bonheur indicible, insupportable même, que de savoir qu'il habitait à quelques pas de chez moi.

Je ne voulais pas que notre discussion s'arrête là et je proposai à mon destiné de rentrer ensemble jusqu'à Monaco. Il me répondit affirmativement avec son sourire enchanteur et magnifié. Nous prîmes le bus et discutâmes pendant tout le trajet de sa famille, des vacances précédentes et de toute sorte de choses qui m'en apprenaient plus sur lui. Ses paroles étaient une source de bonheur que je buvais avec passion et chaque mot me rendait encore plus heureuse et amoureuse que jamais.

Après vingt minutes de bus, ce fut l'arrêt de Thibault et il dut partir, à mon grand désespoir. Je le regardais disparaître au loin mais me réconfortais en pensant que ce n'était pas la dernière fois que je le voyais. Je fus aussitôt impatiente à l'idée de le revoir.


Léa D., 2nde section internationale, novembre 2010.


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Devoir de Fantine B. : 


Mlle Adélaïde Delacroix est une jeune fille sage et sans grande histoire. Née de petite noblesse. Elle vit au château de Versailles autour des années 1680, du fait de la profession de son père qui est l'écuyer officiel de Louis XIV. Ce jour-là, elle effectue sa promenade quotidienne dans les jardins du palais lorsqu'elle fait la rencontre de Louis De France, lui-même fils du roi-soleil. Entre eux nés une grande passion, mais cet amour demeure néanmoins impossible. Quelques années plus tard Mlle Delacroix le retrouve et , bien qu'ils soient tous deux mariés, ils entretiendront ensemble un adultère qui durera toute leur vie. Cet extrait présente la première rencontre entre le jeune prince et Mlle Delacroix.

Focalisation interne.

En ce début d'été 1699, dans les prestigieux jardins de Versailles, à l'ouest de Paris, J'étais assise sur un banc, songeuse. J'appréciais les senteurs florales, et me relaxais tout en étant bercée par le vent frais et paisible dans mes cheveux, Les nobles passaient et repassaient devant moi dans un rythme régulier presque monotone. J'étais loin de m'imaginer que ce qui allait m'arriver resterait à jamais gravé dans ma mémoire. Un homme, jeune, passa devant moi et se posta non loin de là où je me trouvais. Quand je l'aperçus, je ne pus détourner mon regard cet être mystérieux et étonnamment attirant. Cette vision me fit oublier tout ce qui m'entourait, si bien que le décor bien que magnifiquement coloré et attrayant, n'eus plus aucun intérêt à ses yeux, et ne laissa qu'à ce jeune homme des couleurs éblouissantes. Cette belle personne, à l'allure sensible et aux yeux d'un vert émeraude qui se perdaient dans le paysage d'herbe fraîche et de cresson bleu enchanta mes yeux et réchauffa mon cœur. Gênée pas l'effet que ce jeune homme me produisit et dans l'excitation de faire sa connaissance, je baissai la tête et sentis mes joues blafardes s'empourprer. Je ne connaissais rien de lui, mais, sa prestance et sa particulière tenue vestimentaire m'impressionnaient et me donnaient le sentiment qu'il était l'idéal masculin auquel j'aspirais.

Il portait un pourpoint grisonnant descendant en pointe vers la ceinture. Tailladé d'une fente appelée par ces messieurs une «  chiquetade », le collet droit de celui-ci était blanc et à franges inégales. Il était également vêtu avec de hautes bottes à pont levis avec des bas assortis à sa tenue. Il avait de longs cheveux frisés et brillants dans lesquels je rêvais déjà de poser mes mains .

Mes yeux restèrent longtemps baissés, de peur de me brûler l'iris tant j'avais l'impression que les rayons du soleil était tous braqués sur lui. Lorsque je levai un œil, je sentis l'étreinte de son regard posé sur moi, a cet instant, de lourdes larmes chaudes coulèrent le long de mes joues.

C'est alors qu'il s'avança vers moi, et avec une douceur infinie, me baisa la main. Face à cette première marque d'affection, je ne sentais déjà plus mes membres, j'étais pétrifiée. De son autre main il essuya , d'un léger mouvement, les quelques gouttes salées qui perlaient au coin de mes yeux. Il esquissa un sourire d'une grande maturité, ce qui me fit perdre mes moyens. Jamais je n'aurais songé un jour être à ce point comblée lorsque je repense encore à l'époque où mon plus grand bonheur ne se faisait sentir qu'a travers la lecture des œuvres de Racine. Il restait là, agenouillé devant moi, me regardant, ne parlant pas, comme si nous nous connaissions depuis toujours. J'explorais cet être mystérieux dans toute sa magnificence et sa splendeur, ses traits fin, ce regard ingénu et ses cheveux clairs. Ses yeux miroitant étaient comparables aux vaguelettes d'une paisible rivière réchauffée par les rayons d'un soleil charmeur.

Il me tandis le bras et tous deux, tels deux amants perdus qui n'ont peur de rien, commencions à vagabonder dans les jardins. Toujours sans un mot, la puissance des sentiments grandissant, accrochée à un bras protecteur, nous nous assîmes sur le banc principal qui dominait toute la cour. Il rompit le silence le premier et me demanda:

- « Mademoiselle, je ne connais rien de vous, si ce n'est, la douceur de vos regards ainsi que celle de votre peau. Auriez-vous l'extrême amabilité de donner votre nom ? » .

Subjuguée par le souffle de ces belles paroles, les mots me manquèrent et je ne pus dire seulement:

- « Adélaïde... Adélaïde Delacroix, fille de l'écuyer officiel de sa majesté, puis-je à mon tour entendre le vôtre? ».

D'un ton amusé et sûr de lui, il me répondit:

- « Mme Adélaïde, je crois que vous le savez déjà ! ».

- « Par ma foi, monsieur, je vous en conjure, je n'en ai pas la moindre idée ».

- « Et bien ma douce, je suis Louis De France, le premier fils de sa majesté Louis XIV ».

A ses mots, j'entrepris une révérence maladroite qui me fit perdre l'équilibre et ma tête heurta le sol tel une feuille d'automne dans ma longue robe pourpre. Mon dernier souvenir fut la chaleur de ses lèvres sur les miennes. Quand je rouvris les yeux, je me trouvai au même endroit, je ne me rappelais plus ce qui m'était arrivée, j'étais seule a coté de moi se trouvait un billet, je l'ouvris et lus: « Mme Adélaïde, notre rencontre m'a réchauffé le cœur, mais comme vous le savez, mon statu ne me permet pas ce genre de péripéties. Je suis promis à la duchesse De Tourneville et je serai bientôt le duc. Vous êtes ma plus belle rencontre et je ne vous oublierai jamais. » M. L de France.

À cet instant, tout me revint en mémoire, tous mes rêves d'amour s'envolèrent avec lui. Il prit mon cœur dans ses lignes et l'emprisonna. Je restai là, immobile , insaisissable et honteuse. Je me promis alors de le retrouver, il devint le seule pensée qui m'obsédait et m'obséderait joue et nuit. Jamais je n'aimerais à nouveau si je ne retrouvai pas celui qui avait volé mon cœur.



Fantine B., 2nde section internationale, novembre 2010.



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Devoir de Solène O. (focalisation interne) :

 

Il faisait gris ce jour là. Les rouleaux ne cessaient de grandir sur la mer sombre et effrayante et le vent glacial soulevait des nuages de sable qui vous fouettaient les mollets. Il y en avait beaucoup, pourtant, qui avaient refusé de rester dans leur bungalow sous prétexte que les vacances avaient un coût et qu’il fallait donc en profiter pleinement. Ils étaient donc tous là, allongés sur leur serviette, tenant leur chapeau d’une main et leur magasine de l’autre. Les plus jeunes, eux, se jetaient dans les vagues, sous les cris apeurés de leur mère.
Je me tenais debout, face au rivage, regardant cette vaste étendue sombre, mais pourtant d’une magnificence inégalée. Mon regard se tourna alors sur un buste dont les traits rappelaient cette statue d’Héraclès que j’avais longtemps observé lors d’une visite au Louvres. Il portait sur ses épaules larges un petit bonhomme âgé de six ans peut être. Quand il se retourna, la beauté et la finesse de son visage, la profondeur et la tendresse de son regard et l’éclat de son sourire me donnèrent une sensation d’impuissance et de vulnérabilité. Plus rien n’avait d’importance, ni le froid, ni les cris, ni le vent. Quand il s’avança, je dévorai chacun de ses gestes et m’imprégnai de l’immense bonheur qu’il me procurait. Plus il s’approchait de moi, plus les battements de mon cœur s’accéléraient. Lorsque qu’il ne fut plus qu’à quelques mètres, je fus traversé d’une sensation nouvelle qui me fit perdre le contrôle de mon esprit. Je restai, là, immobile, comme si mon corps tout entier avait été paralysé par son regard de braise.
Il me sourit et je ne pus m’empêcher de lui sourire en retour. Mon regard lui fit certainement comprendre l’admiration que je lui portai, mais il ne détourna pas le sien pour autant.
Je le regardai à présent s’éloigner de moi, se retournant de temps en temps dans ma direction en me lançant un regard, tel une flèche, qui m’affaiblissait à chaque fois un peu plus. Il prit quelques affaires sur le sable froid et s’en alla, riant aux éclats. Lorsqu’il disparut, la plage qui me semblait si belle quelques minutes auparavant me parut maussade, triste, tout comme le temps.
Après un long moment, je me décidai à rentrer. Je marchai lentement sur le chemin du retour, hantée par cet homme qui me semblait maintenant une apparition divine.
 

Solène O., 2nde section internationale, novembre 2010.



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Devoir de Julie D. (focalisation interne) :

 

J’étais cocher, elle était princesse. Elle frôlait la perfection, je me savais médiocre.
Ses cheveux étaient d’une dorure éclatante qui m’éblouissait chaque matin, relevés gracieusement sur son crâne  pour faire apparaître un large front à la peau satinée. De son petit nez délicatement posé au centre de son tendre visage et de sa petite bouche dessinée avec rigueur, sortaient un souffle chaleureux et une odeur troublante. Cette odeur douce me traversait le corps et me remplissait de frissons, je  la gardais bloquée dans mes poumons  afin qu’elle y reste à tout jamais. Elle avait un visage reposant et sage, un cou léger, des épaules rebondies, des bras angéliques, des hanches étroites qui demandaient à être enveloppées et des chevilles fines habillées de bas luisant. J’aurais pu  écrire un  poème  sur sa silhouette unique, son allure rythmique, dans lequel j’aurais glissé des vers interminables de volupté. Son  charme inexplicable me rendait fou.
  J’étais au service de sa noble famille, mon devoir était de me tenir à leur disposition  pour tout déplacement. Dès que  le palefrenier avait  attelé les chevaux, je venais me placer devant son château. Le clocher de Notre Dame de Paris sonnait les matines quand elle descendait les somptueuses marches de la grande entrée accompagnée de son cher père. Je fixais ces pas, son déhanchement ainsi que la couleur chatoyante  de sa tenue qui différait chaque jour : jaune doré, rouge pourpre ou bleue pénétrant.  En montant dans mon fiacre, elle relevait légèrement sa belle robe pour ne pas la froisser, il me paraissait qu’elle avait  inconsciemment repris ce  geste issu de  la cour royale. Puis tous deux s’installaient, me tournant le dos. Il était impossible de distinguer son visage mais j’apercevais sa chevelure flamboyante en me retournant. Ses mèches rousses se mêlaient aux feuilles d’automne qui s’envolaient et  tourbillonnaient. Le vent soufflait fort en cette saison-là, je m’inquiétais souvent pour ma désirée, avait-elle froid ? Bien qu’elle soit réchauffée dans mon carrosse, j’aurais préféré la voir blottie contre moi.                                       Le soir de Noël, elle laissa son foulard délicatement imprégné de son enivrant parfum dans le fiacre. Mon cœur s’emporta. Je  serrais si fort  l’étoffe contre moi qu’il me parut la voir enfoncée dans ma poitrine. Puis j’osai l’apporter à mes narines pour me parfumer de son odeur si attirante. Mais cet étourdissement s’accéléra lorsqu’il me vint à l’esprit cette folle idée : était-ce un signe ? Un message qu’elle aurait voulu me faire passer ? Je devenais fou.
   Je n’étais qu’un cocher, même une bourgeoise n’oserait poser un seul regard sur moi de peur de se salir son oeil. Je me résignai à la dure réalité, cela ne pouvait être qu’un oubli. Malgré moi, je reposai ce merveilleux cadeau du ciel là où je l’avais pris. Car j’avais pour ordre de ne communiquer avec aucun membre de la famille. Je rêvais  pourtant d’effleurer  la peau de ses mains en lui rendant moi-même son foulard.
   Le lendemain, à sa montée dans le fiacre, elle retrouva son bien. Je la regardais discrètement l’envelopper autour de son cou, si fin et  si fragile, elle fit alors un mouvement brusque et se retourna. Nos regards se croisèrent et je sentis comme un foudroiement dans mon cœur. Ses iris uniques m’avaient fixé intensément  et je les avais contemplées longuement en oubliant tout le reste. Je gardais en mémoire ses yeux que je n’avais jamais aperçus de si près. Je repris connaissance lorsque j’entendis le claquement de doigts provenant de son père qui me demandait de  les conduire aux Invalides, j’exécutai. Je donnai un petit coup de fouet pour faire avancer mes chevaux. Nous traversions la Seine en prenant le Pont Royal, le sol parisien fait de larges pavés fatiguait mon attelage qui s’épuisait à tracter .Mais à la hauteur du Grand Palais, ses yeux n’avaient toujours pas quitté mes pensées…
   Le matin même de la nouvelle année,  je découvris, à nouveau sur la banquette, un mouchoir blanc de ceux qui  s’agitent pour les adieux et sèchent les lourdes larmes. Je le dépliai lentement et aperçus des mots écris à l’encre brune. Alors je me posai une centaine de questions, je ne savais plus raisonner. Je m’assis là ou elle prenait place chaque jour et je déroulais en entier le tissu de soie blanche. Je le posai sur mes genoux et avec une joie fulgurante je lus : «  Ma prison dorée m’empêche de vous aimer. » 
 

Julie D., 2nde section internationale, novembre 2010.


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Devoir d'Audrey D. (focalisation interne) :

Code des couleurs :


  • Type narratif.
  • Type descriptif.
  • Hyperbole, admiration, regard.
  • Référence culturelle pertinente.
          Par une fraîche soirée de novembre, alors que ma journée de cours était terminée depuis longtemps, je m’apprêtais à regagner mon dortoir où mes camarades m’attendaient, lorsque des notes de piano me parvinrent. Me croyant seul dans les couloirs à une heure si tardive, je fus quelque peu intrigué de me trouver en présence d’un inconnu. Je me laissai donc guider par le son de la douce mélodie, et me retrouvai bientôt dans un long couloir obscur. Dans la pénombre si profonde, je ne discernais qu’une faible lueur lointaine d’où semblait provenir la musique. Je m’approchai donc d’un pas hésitant, le cœur battant, vers la lumière rassurante. Une fois parvenu au bout du corridor dont la traversée m’avait paru interminable, je m’arrêtai face à une imposante porte de bois. En tendant l’oreille, je reconnus le célèbre morceau de Beethoven, La Lettre à Elise. Poussé par une extrême curiosité, j’ouvris délicatement la porte, et soudain une lumière aveuglante inonda de clarté le couloir, jusqu’à présent plongé dans l’obscurité. Lorsque mes yeux se furent acclimatés à cette clarté nouvelle, je distinguai, dans un coin de la pièce, une fine silhouette assise sur un tabouret, en face d’un immense piano noir. 
          C’était le plus beau spectacle qu’il m’eût été donné de voir. Je restai immobile, comme foudroyé, hypnotisé par cette scène, incapable d’effectuer le moindre mouvement. Je ne pus m’empêcher d’admirer ce corps de déesse, svelte et droit, cette magnifique cascade de boucles dorée qui descendait jusqu’à sa taille. Ses yeux verts émeraude couronnés de longs cils recourbés éclairaient son visage ovale, d’une perfection absolue. Mon regard coula le long de son corps, jusqu’à ses longs doigts fins qui couraient sur le clavier du piano, produisant un florilège de notes qui résonnaient dans toute la pièce. Soudain, ses yeux profonds se posèrent sur moi, et lorsque mon regard croisa le sien, j’eus l’impression que mon cœur s’était arrêté de battre. Elle s’arrêta de jouer,  et sa bouche délicate esquissa un léger sourire. Elle me demanda comment je m’appelais, et je lui répondis d’une voix tremblante. J’entendis tout à coup un bruit de pas précipité venant du couloir, et n’eus pas le temps de lui retourner la question. C’était le proviseur, qui effectuait sa ronde de nuit. Lorsqu’il m’aperçut, il me réprimanda sévèrement et m’ordonna de regagner immédiatement mon dortoir. Dépité, je me retournai une dernière fois vers la sublime jeune fille, et traversai à nouveau le long couloir sombre et désert. Lorsque j’arrivai dans ma chambre, je me laissai tomber sur mon lit.
Je ne pus trouver le sommeil cette nuit-là, me demandant si je reverrai un jour ma belle inconnue…

Audrey D., 2nde section internationale, novembre 2010.


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Devoir de Margot B. (alternance de focalisation zéro et de focalisation interne) :


Focalisation zéro.
 

Il arrive parfois que deux personnes soient faites l'une pour l'autre sans qu'elles ne se soient toutefois jamais rencontrées; qu'elles s'accordent sur certains points, diffèrent sur d'autres et rendent de ce fait plus forte encore leur concordance. Il advient parfois que deux regards se cherchent, deux souffles se mêlent, et on ne sait si cela est le fruit d'un pur hasard fort bien adroit, ou la rencontre de deux destinées amenées à se trouver.


Deux âmes, solides comme deux tours jumelles, souriant en accord mais cachant de nombreuses failles en leur fort intérieur, qu'il faudrait à l'autre découvrir pour mieux les guérir...


Nous étions le onze septembre 2001, et il faisait beau, à New-York. Ce n'était pas un de ces beaux temps rempli d'une chaleur insurmontable, où le soleil brille à vous en brûler les yeux et la peau, mais plutôt une matinée agréable, une de celles qui sont propices aux coups de foudre et aux rencontres amoureuses, où le vent balaie délicatement la chevelure des belles créatures et la lumière fait luire la musculature des heureux garçons. Une rencontre explosive allait changer à jamais la vie de Nathan Trawis, jeune sapeur-pompier américain, mais il ne le savait pas encore.


Des cris, des gyrophares d'un bleu profond clignotant sans cesse, les sirènes des camions de sa caserne, des policiers qui hurlaient aux passant dans des portes-voix de ne pas céder à la panique et de se diriger derrière les barrières, voilà tout ce qu'entendait Nathan. Quelques minutes plus tôt, deux avions se projetaient sur les tours jumelles du World Trade Center, le contraignant à aller chercher les rescapés dans les décombres insignifiantes qui, quelques minutes plus tôt, semblaient d'un parfait accord.


C'est absurde de voir deux destinées s'assemblant comme les pièces d'un puzzle se faire détruire par deux menaces volantes, pour satisfaire la lubie d'un aliéné, et exploser en cendres comme si elles ne s'étaient jamais entendues. « Le sourire d'une belle inconnue qui ne présage qu'un avenir rempli de fortune est bien plus trompeur que le soleil avant la pluie. Cette impression de bonheur peut s'en aller d'une minute à l'autre, et la plupart d'entre vous l'apprendrez à vos dépends  », disait un vieux sage victorien, dont Nathan lisait les ouvrages avec un engouement sans failles. Il lui aurait certainement donné raison, plus encore si on l'eût interrogé après ce qui allait se passer.


Armés de défibrillateurs, ses collègues s'exécutaient, tentant de ramener à la vie des âmes déjà en route pour la longue traversée. Nathan voulait les aider, mais il n'arrivait pas à avancer. De vives douleurs longtemps enfouies surgissaient de sa mémoire, des émotions qu'il avait trop longtemps niées le paralysaient entièrement. La fumée lui brouillait les sens. Il essayait de se vider la tête, mais le vacarme ambiant l'empêchait d'oublier.


Il faillit partir en courant, mais à ce moment-là un de ces collègues ramenait des ruines fumantes une jeune femme dont la blondeur l'éblouit dès le premier instant. Nathan se ressaisit et s'approcha d'elle. (Focalisation interne ) Il observa brièvement ses traits tandis qu'un autre pompier préparait le défibrillateur. Ses yeux, fermés, semblaient apaisés mais trahissaient une certaine angoisse, sa bouche exerçait sur lui une profonde attirance et ses cheveux brillants paraissaient doux comme de la soie.


Voyant que son partenaire n'arrivait pas à la ranimer, il le pria de le laisser faire. Il ne savait pas pourquoi, il ne savait pas comment, mais il croyait avoir les moyens de la ramener à la vie, comme une intuition que cette belle inconnue lui aurait chuchotée à l'oreille, comme s'ils pouvaient être reliés. Nathan appuya la paume de ses mains contre sa poitrine, et commença un massage cardiaque. Ce premier contact lui envoya une décharge électrique qui lui pinça le cœur. Il crut la sentir tressaillir elle aussi, mais n'en eût pas la certitude. Une audacieuse assurance poussa ses lèvres au-dessus des siennes, il avait le pressentiment que le bouche à bouche resterait la meilleure solution pour la ranimer, car son magnifique aspect donnait l'impression qu'elle s'était juste endormie et qu'elle n'avait point subi d'autres traumatismes.

Focalisation zéro.

Tout le monde autour d'eux s'était tu, on aurait dit que la fumée s'était éclipsée le temps d'un baiser pour laisser deux âmes amies se rapprocher d'un peu plus près. Nathan, qui semblait n'avoir rien remarqué, pressa sa bouche contre les lèvres de cette femme. Elle avait la peau douce, une odeur fruitée s'échappait de son cou, qu'on aurait dit appartenant à un enfant. La pâleur de sa peau, due à son malaise certainement, accentuait la roseur de ses pommettes. Ses cheveux d'or encadraient ce visage d'une parfaite beauté, qu'on eût cru sorti tout droit de ce tableau de Renoir qu'il avait longuement contemplé lors de sa dernière visite au Metropolitan Museum trois jours auparavant.


Un instant, il se figura qu'elle lui rendrait son baiser, il lui sembla que les commissures de ses lèvres tremblaient. Le cœur de Nathan s'emporta, il le sentait palpiter plus vite et plus fort. Il lui prit la main, et ce fut comme si leurs doigts s'étaient toujours touchés, leurs poignets toujours caressés. Il sentait en cette main le plaisir familier du picotement amoureux, la protection que seul vous octroie un être cher à votre cœur, la confiance qui vous donne de l'assurance, et qui vous prouve que vous êtes quelqu'un de bien. Nathan effleurait en cette main tous les sentiments qui lui avaient toujours manqué, et sans lesquels il s'était résolu à vivre.


Enfin, elle se réveilla. Son regard de velours réchauffa immédiatement la vision glaciale que Nathan portait sur l'amour et sur le monde en général. Son sourire lui fit découvrir un émail pur comme le frais bouton de glaïeul qui éclot au printemps. Il ne savait que dire, elle prit donc l'initiative de lui donner son prénom, comme si elle eût su ce qu'il voulait, mais n'osait demander. « Clémence » fût son seul mot, et pourtant il y a des fois où un seul mot veut dire bien plus qu'une phrase entière, où parfois encore les regards se chargent du dialogue sans laisser de place à l'inutile parole qui gâche un moment merveilleux où deux êtres se rendent compte qu'ils sont faits l'un pour l'autre.


La foule alentour reprit enfin du mouvement. Les pompiers s'affairaient, les passants s'interrogeaient, certains pleuraient. Nathan observait le brancard où était étendue quelques secondes plus tôt celle qui lui avait volé son cœur, mais elle ne s'y trouvait plus. Elle n'avait pas eu besoin de le remercier pour ce qu'il avait fait, car ils savaient pertinemment tous deux que s'il lui avait sauvé la vie, elle allait secourir la sienne...


Seul restait, comme volontairement abandonné, un papier plié en quatre, qu'il s'empressa d'ouvrir:


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« Metropolitan Museum Of Art,

Romaine Lacaux, Renoir.

Le treize septembre »


 

Après quelques secondes durant lesquels un état d'incompréhension totale se glissait dans son esprit et dans son cœur, il ne fallut pas longtemps à Nathan pour comprendre qu'il s'agissait du tableau qui l'avait tant marqué quelques jours auparavant...


Margot B., 2nde section internationale, novembre 2010.


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Devoir d'Adam B. (alternance de focalisation zéro et de focalisation interne) :




 
Le Grand Amour
Focalisations : alternance des deux, signalée d’un croix rouge.
 
Rachid était assis sur les escaliers de son immeuble avec ses amis, quand il décida d’aller se promener dans la capitale, tout seul. Ce jeune homme d’une quinzaine d’années était grand, et plutôt mince. Il avait des cheveux blonds et des yeux bleus, et son visage agrémenté de traits fins lui donnait une apparence d’ange. Son gros nez, qui l’avait complexé pendant tant d’années, engendrait souvent les moqueries de ses camarades qui le vexaient autrefois, mais qui l’amusaient à force de les entendre. Malgré ce défaut, Rachid était un beau garçon, le nombre de ses conquêtes amoureuses lui conféraient une bonne expérience.
Il arriva rue de Rivoli en fin de matinée. X C’est alors qu’il aperçût, sortant à peine du musée du Louvres, trois jeunes et belles demoiselles, l’une d’elles attira immédiatement son attention, répondant à son idéal féminin. X Elisabeth avait de longs cheveux, d’un blond soleil. Ses yeux verts et son nez aquilin faisaient tout son charme. De jolies fossettes ornaient ses belles joues dès qu’elle souriait. Son apparence vestimentaire était élégante. Ses hauts talons aiguille ainsi que sa petite jupe blanche symbolisaient son innocence.
La demoiselle, issue d’un quartier chic de Londres, vivait a Paris depuis sa plus tendre enfance, d’où son petit accent anglais lorsqu’elle s’exprimait. Ses parents étaient souvent absents, régulièrement dans le cadre du travail. Elisa, son petit surnom, reçut donc une éducation simple et naturelle de sa gouvernante.
Le courtisan s’avança à pas rapide à la rencontre de l’objet de ses convoitises. Il engagea la conversation, sans gène, et si poliment que ce dernier en fut surpris lui-même. Son aisance dans la discussion plut à l’élue de son cœur, malgré les préjugés qu’elle avait sur lui au départ, ces préjugés qui fichent d’un trait les personnes au niveau vestimentaire différent, pour une autre couleur de peau, ou bien encore sous prétexte que l’on soit issu d’une cité. X La jeune fille commença vraiment à s’intéresser au garçon. Ses yeux bleus et sa belle chevelure blonde renforçaient encore plus ce sentiment d’amour. X Les deux tourtereaux furent pris en quelques instants d’un amour fou l’un pour l’autre. Malgré leurs différents milieux sociaux, ils s’entendaient à merveille. La jouvencelle en oublia même la présence de ses copines, en retrait pour mieux laisser les amoureux se connaître et s’exprimer.

A la fin de sa journée, le garçon conta tout les évènements qui se passèrent ce jour-là, a son grand frère, ravi de l’entendre. D’habitude, celui qu’il considérait comme un exemple était très dévalorisant et critique, mais cette fois là, il lui fit même quelques compliments ainsi que des encouragements. Son aîné garda une bonne impression de la sublime rencontre qu’effectua son cadet et espéra de tout cœur qu’elle le rende heureux, pendant longtemps.

 Adam B., 2nde section internationale, novembre 2010.

 

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Devoir d'Emma L. :

Focalisation zéro.

 
 
   En cette froide journée d'hiver de 1890, la neige fraîche recouvrait les hauts arbres dénudés de la cour. [Interne] A l’instant même où Marc entra dans la vaste salle prestigieuse ornée d’or et d’impressionnantes calligraphies, il tenta de demeurer coi. [Omniscient]Sa nervosité et sa stupéfaction devant la découverte d’un si bel endroit transparaissaient à travers le teint de son visage qui s’empourprait au fur et à mesure qu’il s’avançait dans l’allée. Parmi d’innombrables tableaux en vogue, [Interne] il ne reconnut que l’œuvre d’Amaury-Duval, La Naissance de Vénus, et Le port d’Anvers d’Eugénie Boudin. Son regard émerveillé parcourait l’époustouflante pièce lumineuse, quand il distingua une silhouette svelte perchée sur de hauts escarpins. Il ne put s’empêcher d’admirer l’incomparable beauté et sérénité que dégageait le visage de la jeune femme. Sa fraîcheur et sa frêle apparence le troublaient et il fut saisi par la perfection de sa fine peau satinée. Il y avait comme quelque chose d'indescriptible dans la douceur des regards et le charme trompeur de la demoiselle distinguée. Elle lui parut tel un ange venu des cieux et il eut peine à croire qu'elle ne fut qu'à quelques pas seulement de lui. [Omniscient] Etant de nature assez candide, et n'étant entré au service de la haute Cour que depuis peu, Marc ne se doutait à aucun moment à quel rang social appartenait la nouvelle élue de son coeur. C'est lorsqu'il découvrit un domestique s'adresser à sa dulcinée en employant maintes formules de politesse et de respect, et qu'il l'entendit répondre au nom de Comtesse Ludivine de Mercure, qu'il comprit à qui il faisait face. Cette annonce le bouleversa et il prit conscience qu'aucune romance n'était possible entre eux. Le visage pâle, les mains moîtes et tremblantes, le coeur palpitant et transit de peur, il s'approchait d'un pas indécis vers la comtesse. Une douce mélodie de Frédéric Chopin l'accompagnait dans son mouvement. Lorsqu'il fut assez près de Ludivine de Mercure, dans un élan de tendresse, et, épris d'un amour passionnel, il se jeta aux pieds de la jeune fille sans aucune retenue. Indignée et offusquée par ce manque de respect, Ludivine le toisa du regard et s'en alla rejoindre sa nourrice sans l'ombre d'un émoi.


Emma L., 2nde section internationale, décembre 2010.


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Devoir d'Ignacio R. :


Le lundi matin à huit heures, comme tous les lundis depuis deux ans, je prenais le train pour aller à mon travail au New York Times, à quarante-cinq minutes de chez moi. Je m’installais dans mon bureau, et commençais  à écrire pendant de longues heures. Mon déjeuner, un banal sandwich que je mangeais tout seul, toujours assis à mon bureau. Puis je me remettais à écrire sans beaucoup d’enthousiasme sur mon vieil ordinateur qui n’hésitait pas à être défectueux  lorsque j’en avais le plus besoin. Les rares fois qu’il m’arrivait de regarder la fenêtre, je ne voyais que des immeubles, tous pareils, gris, aux structures imposantes, immobiles, qui atteignaient le ciel camouflé par le mauvais temps. A vingt heures, lorsque je finissais de travailler, je prenais un autre métro qui passait près de Central Park.
 
Lorsque j’arrivais à la gare de New York Penn Station, je pouvais constater, comme tous les soirs, un rassemblement de personnes, toutes identiques, habillés en couleur sombre de travail.
Mais j’aperçus une lueur rouge parmi ces ombres, une femme très belle qui portait une robe rouge fluo de tango. Cachée par toutes ces personnes, elle s’avança, comme le soleil voulant sortir de derrière les nuages. Quand les portent du train s’ouvrirent, je remarquais qu’elle entrait la première, alors je fis tous ce qui pouvait être possible pour ne pas la perdre de vue, pour ne pas perdre le soleil qui me manquait tant... Je combattis toutes ces personnes me bloquant le passage pour atteindre cette lueur qui réveillait en moi de l’enthousiasme et de la force. Je pus finalement entrer, et j’aperçus au fond du compartiment cette jeune femme. Pour la première fois je pouvais la voir entièrement.
Elle devait avoir dans les trente ans, elle avait les cheveux brillants, bruns, attachés avec un élastique en forme de fleur, et la peau mate. Elle était incroyablement belle, vêtue d’une magnifique robe rouge, avec des talons, ni trop grands, ni trop petits, juste parfaits.
Je m’assis à environ cinq mètres d’elle. Sa beauté illuminait le compartiment, et dégageait une chaleur extrêmement agréable, qui faisait battre mon cœur... J’avais chaud, mon cœur battait fort, et mes mains étaient tremblantes. Je dus desserrer ma cravate parce que je n’arrivais plus à respirer. Sa gracieuse présence réveillait en moi des sensations et émotions que je n’avais pas ressenties depuis bien longtemps.
Les minutes passaient à une vitesse extraordinaire, je craignais son départ. Je ne pouvais décrocher mon regard d’elle. Et à force de la regarder, nos regards se croisèrent pendant dix secondes. Elle avait les yeux bleus, pas un bleu comme les autres, un bleu unique, foncé et brillant à la fois. Ces sourcils étaient taillés à la perfection, donnant à son visage un charme naturel.
Ces dix secondes de parfaite harmonie passèrent au ralenti, ou je pus juste esquisser un sourire, un sourire partagé...
Son arrêt arriva avant le mien, elle quitta le compartiment en laissant mon cœur rempli de tendresse, en sachant que je reverrais de nouveau dans le métro la jeune femme à la robe de tango...
 

Ignacio R., 2nde section internationale, décembre 2010.



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 Devoir de Naomi O. :

Assise dans un vieux fauteuil dans l'immense foyer de l'hôtel, je lisais paisiblement mon livre, Madame Bovary, le soleil réchauffant mes mains à travers la grande fenêtre en saillie donnant sur la rue. Au fond de la salle, où les rayons de lumière parvenaient à peine, un homme jouait une valse de Chopin sur le grand piano à queue.
 
C'est alors que je l'aperçus; un jeune homme traversant le hall d'un pas lent, hypnotisant. Sa beauté me laissait la bouche entre-ouverte, mes mains empoignant mon livre d'une force que je ne reconnaissais pas. Je fus pétrifiée, positivement enflammée par cet homme qui s'était emparé de mon cœur si facilement. Avec quelques pas sans effort, il était parvenu à entraîner mon regard et bien que j'étais consciente de la manière impolie dont je le fixais, et que cela me gênais, je ne pouvais pas le détourner. Ses yeux, d'un marron clair et sublime, avaient une profondeur mystérieuse et attirante. Il avait une figure pâle et sa peau me paraissait satinée. Je fus mise en transe par ce visage parfait et ces cheveux bruns, légèrement bouclés, qui brillaient comme des milliers de bijoux. Il était grand et mince et je n'avais jamais vu quelqu'un de si bien habillé de ma vie. Il avait les doigts délicats d'un pianiste ou d'un homme qui était habile avec ses mains. Je n'eus aucun doute, c'était un ange, tellement il était magnifique. Sa splendeur éclatante me rappelait le brillant ensoleillé d’Apollon, je le vis comme un dieu. Me levant brusquement, sans penser, je m'élançai dans sa direction et m'arrêtai, tellement près de lui que j'entendais son souffle doux, je sentais son parfum pur, fleuri. Je fus surprise par mes actions enfantines et irrationnelles. Il me regardait, alarmé mais avec un sourire aux lèvres et me salua de sa voix charmante et tendre. J'étais en extase et ne pus prononcer aucun mot.
 
Après une introduction laconique, il me conduisit à une table au soleil ou nous discutâmes longuement. Je me contentais d'intervenir qu'à quelques moments, écoutant attentivement ses mots langoureux. Il semblait à l'aise mais parfois il avait l'air embarrassé, réservé, comme un petit garçon. Malgré cela, chaque fois qu'il souriait, je ne pouvais m'empêcher de lui rendre son sourire, bien qu'il fût moins parfait que le sien. J'appris beaucoup sur les circonstances de sa visite à Paris. C'était un homme des Arts et comme tous les bons artistes il s'était retrouvé dans la capitale pour en rencontrer d'autres, tout en essayant de connaitre du succès. Ses projets avaient changés lorsqu'il m'avait aperçue. Qu'il était charmant! Son éloquence et sa perfection m'étonnèrent. Le temps passa et je ne voulus jamais le quitter. Mais, par la fenêtre je vis le soleil qui se couchait dans une auréole fougueuse derrière les bâtiments de la capitale.
 
Noami O., 2nde section internationale, décembre 2010.


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Devoir de Manon D. :

Il la vit par un dur jour d’hiver, recroquevillée dans un coin de l’autre côté de la route, frigorifiée à cause de la neige lourde et glaciale qui lui tombait dessus. Ses longs cheveux roux glissaient le long de son dos nu, sa peau douce et blafarde était comparable à celle d’un ange, et son regard intense semblait inondé les alentours d’un éclat aveuglant. Il ne pouvait détourner son regard de cette merveille éblouissante aux yeux d’un vert profond, et aux lèvres roses et pulpeuses. Il admira ses mouvements tellement naturels et exercés d’une telle facilité quand elle se leva. Sa silhouette fine et son allure élégante l’attiraient. Elle monta dans une calèche noir et brillante qui faisait ressortir sa longue robe à bretelle blanche. Il traversa la route rapidement, et monta dans cette calèche qui s’apprêtait à partir.
 
La femme le dévisagea, choquée par son arrivée soudaine. Elle observa cet homme séduisant qui lui souriait et la regardait d’un air absurde. Il ne pouvait cacher des marques d’admirations ; la splendeur de cette femme parfaite l’étonnait et l’envahissait d’une envie de lui parler. Son cœur battait à la folie en voyant le regard troubler de cette déesse. Il chercha quelque chose à lui dire, bafouilla quelques mots, puis lui proposa son manteau. Elle hésita, puis accepta avec joie, tant la température glaciale l’empêchait de bouger de plus en plus. Elle craignait qu’un moment à l’autre, elle n’aurait plus aucune force pour marcher, ni parler. Fier de lui-même, il s’assit à côté d’elle, et c’est comme ça que la conversation commença. Il lui parla de son pays, de pourquoi il avait déménagé en France quelques semaines auparavant, de ses hobbies, et elle aussi, lui parla de toutes ses aventures, ses voyages, bref, sa vie. Ils sentaient tous deux qu’un amour naissait entre eux. Le jeune homme profita de cette occasion romantique pour se pencher vers elle, et l’embrassa. Ils continuèrent ainsi leur route, main dans la main.
 
 
Manon D., 2nde section internationale, décembre 2010.
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Devoir de Lorna C. :

 
 
Catherine avait beaucoup aimé la pièce. Cette interprétation de « Notre-Dame de Paris » était un chef-d’œuvre. Alors qu’elle sortait, Catherine aperçût un homme fort bien bâti, attendant son chauffeur sous la pluie battante, qui s’était mise à tomber un peu avant la sortie des spectateurs. Elle-même cherchait un taxi. Ils n’étaient pas nombreux lors des grandes averses qui caractérisent Paris.
C’est donc ainsi qu’elle s’approcha de l’homme qui orienterait sa vie en une direction alors inimaginée. De plus près on pouvait remarquer le vert profond de sas yeux et le brun doré de ses cheveux, parfaitement coupés afin de mettre en valeur un visage carré et une bouche envoûtante. Elle commençait à avoir froid et grelottait, quand il la vit.
Elle l’éblouit de par sa beauté, fragile et délicate. Dès le premier regard, il la trouva extrêmement belle. Ni grande, ni petite, elle avait la taille fine et de longs cheveux d’un brun chocolaté, relevés en un chignon soigné et élégant. Elle était dotée des yeux les plus éclatants qu’il lui avait été donné de voir. Ceux-ci semblaient être un mélange de bleu et d’argent, et donnaient à cette femme, déjà divinement sublime, un air angélique et doux. Elle avait une peau d’un blanc laiteux, et le jeune homme eut une envie soudaine, irrésistible, de la caresser. Il voulait la protéger de cette pluie glaciale et de ce vent sec et froid, qui la faisait trembler.
Son chauffeur arriva, et avec lui toutes les craintes de ne jamais la revoir. C’est ainsi qu’il lui demanda si elle ne voulait pas profiter de sa voiture pour rentrer chez elle. C’était son seul souhait, mais elle n’en fit rien paraitre, n’acquiesçant que faiblement, ne voulant pas montrer son excitation. Elle était trempée jusqu’aux os, et ne trouvait pas de taxi. Mais surtout, elle tremblait d’impatience à l’idée d’être aux cotés de cet homme, de lui parler, d’en apprendre plus sur sa personne.
Elle s’engouffra donc, pleine de nouveaux espoirs, dans la voiture, en direction de la rue Montmartre et d’un avenir prometteur.
 
Code des couleurs :
·         Vert : Focalisation interne (point de vue de Catherine)
·         Jaune : Focalisation zéro.
·         Bleu : Focalisation interne (point de vue de l’homme)

 
Lorna C., 2nde section internationale, décembre 2010.


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Devoir d'Elodie M. :

Focalisation interne

C’était une matinée d’automne comme il y en a tant, le soleil commençait sa folle course. Après avoir fait un voyage exténuant, je déambulais à présent dans les rues de Paris. Je retrouvais cette sensation de solitude devant l’immensité de cette ville. Je l’avais presque oubliée, elle, cette sensation, qui m’avait pourtant accompagnée toute mon enfance. Les feuilles mortes flottaient dans le vent et la pluie tombait doucement sur le boulevard Saint Michel.  L’air était lourd, et la brume enveloppait tous les passants. Une ombre se distingua de la foule, elle s’avança vers moi jusqu’à ce que je puisse la percevoir clairement. Je découvris une silhouette masculine qui émergea tel un dieu grec avec force et agilité. Je restais là, immobile, devant lui, j’étais plongée dans son regard dont je n’arrivais pas à me défaire. J’aurais pu le regarder des heures, tellement sa beauté m’avait frappée. Il possédait un charme fou, à la fois bouleversant et attendrissant. Il m’apparaissait avec une élégance inouïe, ses cheveux bruns ombraient légèrement son front mais laissaient apparaître ses yeux d’un bleu clair et profond. Son teint légèrement doré, me rappelait celui des statues de l’époque de l’Antiquité. Son visage me semblait chimérique, comme sorti d’un rêve. Il me confia quelques mots que je n’écoutais même pas. Le temps s’était soudain arrêté autour de moi, j’étais hypnotisée par ce bel inconnu. Je compris, malgré tout, qu’il me demandait son chemin, il voulait se rendre au Jardin du Luxembourg.  J’eus alors, l’ingénieuse idée de l’y accompagner. Il accepta avec plaisir. Cette promenade me parut une éternité, nous discutâmes longtemps, de sa vie, de la mienne, de nos idées, de notre avenir. J’appréciais tout chez lui, sa façon d’être, son assurance, sa beauté. Petite, j’avais souvent parcouru ce chemin, mais aujourd’hui, c’était différent, tout avait changé, je marchais auprès de celui que j’avais toujours attendu. Je le connaissais depuis peu et pourtant, nous nous tenions la main, comme deux amants, tels Roméo et Juliette, qui venaient de se retrouver après une longue absence. Un manque s’installait en moi, dès qu’il s’éloignait et le besoin d’apprendre à le connaître se faisait de plus en plus grand. J’avais la vague impression que nos chemins allaient se recroiser, que ce n’était que le début d’une belle histoire. Au fond de moi, j’espérais que cela était vrai.

Elodie M., 2nde section internationale, décembre 2010.

 

 

 


 

 

 

 
Sujet d'écriture d'invention n°2


Séquence n°3 : La poésie romantique.
 
Objets d'étude :
·Un mouvement littéraire et culturel du XIXème siècle
·Le travail de l'écriture
 
Perspective dominante : histoire littéraire et culturelle
 
Perspective complémentaire : genres et registres
 
Problématique : quels sont les différents modes d'expression du Moi dans la poésie romantique?
 
Vers l’écriture d’invention (sujet de type III du bac)
 
Relisez attentivement Ondine, d’Aloysius Bertrand (GT2) (voir poème ci-dessous). Composez à votre tour un poème en prose, traitant de la thématique de votre choix (dans les limites des convenances scolaires, naturellement), et obéissant aux contraintes suivantes :
1.Votre texte devra être de registre lyrique.
2.Votre production sera composée, comme Ondine, de cinq strophes ou paragraphes, à peu près d’égale longueur, et terminé(e)s par une ponctuation forte.
3.Le poème se décomposera en deux parties typographiquement distinctes, séparées par une étoile. (Les trois premières strophes et les deux dernières séparées d’une étoile.)
4.Les trois premiers paragraphes seront rédigés entre guillemets, au discours direct : un personnage s’adresse à un autre, en le tutoyant.
5.Les deux dernières strophes seront au discours indirect : ce n’est plus le même personnage qui parle, c’est le poète (vous, ou votre « narrateur-poète ») qui commente ce qui vient d’être dit, et qui parle du personnage à la troisième personne du singulier (comme dans Ondine).
6.Vous utiliserez l’anaphore d’un verbe à l’impératif dans au moins deux paragraphes, comme dans le poème initial.
7.Votre texte comportera deux allitérations et deux rythmes ternaires (au moins), à chaque fois signalés d’un signe + dans la marge. Ces deux sonorités devront pouvoir être interprétées dans la perspective du contenu de votre production.
8.Toute référence culturelle pertinente est valorisée.
Ondine
... Je croyais entendre
Une vague harmonie enchanter mon sommeil,
Et près de moi s'épandre un murmure pareil
Aux chants entrecoupés d'une voix triste et tendre.
Ch. Brugnot. - Les deux Génies.
« Ecoute ! - Ecoute ! - C'est moi, c'est Ondine qui frôle de ces gouttes d'eau les losanges sonores de ta fenêtre illuminée par les mornes rayons de la lune; et voici, en robe de moire, la dame châtelaine qui contemple à son balcon la belle nuit étoilée et le beau lac endormi.
» Chaque flot est un ondin qui nage dans le courant, chaque courant est un sentier qui serpente vers mon palais, et mon palais est bâti fluide, au fond du lac, dans le triangle du feu, de la terre et de l'air.
» Ecoute ! - Ecoute ! - Mon père bat l'eau coassante d'une branche d'aulne verte, et mes sueurs caressent de leurs bras d'écume les fraîches îles d'herbes, de nénuphars et de glaïeuls, ou se moquent du saule caduc et barbu qui pêche à la ligne ! "
*
Sa chanson murmurée, elle me supplia de recevoir son anneau à mon doigt pour être l'époux d'une Ondine, et de visiter avec elle son palais pour être le roi des lacs.
Et comme je lui répondais que j'aimais une mortelle, boudeuse et dépitée, elle pleura quelques larmes, poussa un éclat de rire, et s'évanouit en giboulées qui ruisselèrent blanches le long de mes vitraux bleus.
Aloysius BERTRAND, Ondine (in Gaspard de la nuit).
 
Devoir de Manon G. :
Ulysse
 
 
               -"Tisse! -Tisse! -Ma douce, écris sur ton métier la douleur de mon absence.
Que notre amour reste à jamais dans tes fils, et noue de tes longs doits fins, nos destins provisoirement séparés.
Ma belle, ne t'arrête pas, et résiste-leur.
Travaille sur ce métier en hommage à nos cœurs déchirés!
 
               "Chaque brise est l'un de tes soupirs, chacun de tes soupirs est un appel, et chacun de tes appels me fait virer de bord pour pouvoir te revoir, toi, ton visage, et ton sourire.
 
                -"Tisse! Tisse! Mon amour, les voiles de mon retour, car par dessus les mers, les terres, et les chemins, je ne peux trouver mieux que ta main.
Souffle dans mes voilures ma Pénélope, je n'ai rien conquis de plus beau que ton cœur, et malgré mon amour du voyage, je ne suis vivant qu'à tes cotés."
 
 
*
 
 
                Les larmes de mes yeux coulaient, devant cette mer calme couverte par ces voiles blanches, qui emportaient mon aimé.
 
                Notre amour éternel le fera vite rentrer, ses voyages lui ont révélés que mon absence lui était douloureuse.
Je sais qu'il veut rentrer pour me retrouver et pour cela, je dois tisser.
Tisser! Tisser! Pour lui, Ulysse, pour renvoyer ces rivaux car je suis celle qui ne peux aimer qu'un seul homme.
 
 
Allitération en [r] = Le déchirement d’Ulysse loin de Pénélope
Allitération en [l] = L’eau de la mer qui emporte Ulysse en comparaison avec l’eau des larmes de Pénélope.
Rythmes ternaires
Manon G., 2nde section internationale, mai 2011.





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Devoir de Fantine B. :
«  J’ai gravé ton nom sur une lame de couteau pour que tu sois le dernier à traverser mon cœur »
« Serre-moi ! - Serre-moi ! - Etouffe-moi d’amour, notre amour pourtant reste impossible. Notre destin est plus fort que le désir. Je ne pouvais m’imaginer que t’aimer serai se retenir, c’est pourquoi je veux m’enfuir, partir de ce monde, rejoindre les ténèbres pour ne plus avoir à souffrir. Ma doctrine est le carpe diem, vivre chaque jour comme il nous vient et jouir de celui-ci, pourtant c’est impossible. Piètre paysanne amoureuse d’un futur roi, vers de terre amoureux d’une étoile. Nous ne sommes pas compatibles mais nos cœurs le sont, pourtant il est impossible de m‘y résoudre, je mourrai de désir !
 
« Serre moi ! - serre moi ! - Dans tes bras, je t’aime pourtant même Aphrodite ne me laisse pas vivre mon amour en liberté, je me refuse à souffrir préférant libérer mon cœur d’un pareil tourment. Je me rappel alors combien ce fut difficile de ne plus pouvoir t’approcher, combien la douleur fut immense mais la peine beaucoup plus. Puis se fut la rage qui les remplaça, la soumission, le combat, le désespoir mais tout cela pour rien, espérant chaque jour pouvoir être heureuse avec toi. A présent je ne veux plus souffrir. J’ai les yeux rivés sur le compte à rebours pour enfin me délivrer de cette souffrance atroce qui brûle pas à pas mon cœur endolorie. J’ai compris très tôt le message de la vie : jouir des plaisirs présents, aimer à corps perdu celui que l’on aime et vivre la vie que l’on entant, pourtant bien que je l’ais compris mon amour et ma vie n’ont plus aucun sens quand nous ne sommes pas réunis. Je laisserai à Adès la possession de mon âme et les tourments de mon cœur !
 
« Serre moi ! - serre moi ! - J’ai besoin de cela pour vivre, hélas c’est impossible, à la manière de Bérénice on me prive de mon amour, tu vis en moi sans m’approcher, je sens ton souffle et tes caresses sans que jamais tu ne m'effleures, cet amour qui éclate à l'intérieur ! J’aimerais me laisser glisser dans tes bras, boire tes paroles et te regarder dormir près de moi. Mes rêves sont peuplés de ton visage. J’ai compris maintenant, sûrement trop tard, car je ne serai bientôt plus là, j’aurais aimée ne fuir que le temps, réel assassin qui nous aura tous et j’aurais aimé illustrer à merveille les paroles d’Epicure, pourtant cet amour me détruit, je ne supporte plus la vie d’une femme qui subie, alors je me retire, je t’aimais, je t’aime, mais je dois abandonner, le destin en a décidé ainsi, je dois t’adorer, mais surtout t’oublier mais pour moi tu es moi et nous ne formerons qu’un ! »
***
 Et sans que j’ai pu la retenir, elle est partie, partie, se saisissant de cette lame meurtrière s'évanouissant sur le sol au loin derrière les grilles de mon château, mes yeux plein de chagrin contemplent l’horizon, cherchant le monde parallèle où elle a perdu la vie et de ce fait m'a ôté la raison. Le vent à présent glace mon âme. Mes larmes coulent en silence, mais je ne veux plus me cacher, laisser enfin éclater mon amour au grand jour mais maintenant c’est trop tard ! Plus rien à faire ! Je me recueille devant la mer, l’endroit de notre premier regard qui a bouleversé mes sens. Le sang quitte mes veines. Cette mer contient mes pleurs, et cette immense douleur. Ce qui me tenait en vie et m’aidait à ne pas perdre la raison était l’espérance de croiser une seule seconde son regard, mais à présent aucun de mes rires, pleurs, pensées ou même n’importe quelle substance de mon être n’a de sens si elle n’est plus de ce monde !
 
Tout me ramène à elle, même les étoiles, qui brillent haut dans le ciel, dessinent son visage, mais elle est bien partie, elle a hissé les voiles, m'as laissé ici, seul sur ce rivage. Quand je regarde la mer, je ne pense qu'à elle, et mon esprit s'envole, nos souvenirs aussi, car je ferais tout pour revoir, ne serai-ce qu’une seule fois la douceur de son regard. Je te rejoins là-bas, là-haut, au paradis, oui ! Je vais la rejoindre ! Je ne peux plus supporter l’idée qu’elle m’ait quitté, notre amour était impossible, il ne le sera peu être plus. On raconte que là- haut tout est possible et qu’enfin nos âmes seront en paix et nos destins ne feront qu’un. Je t’aime et si je laisse mon pays et abandonne mon poste de successeur à la cour , c’est pour la retrouver, elle, mon unique royaume !
 
Codes des couleurs du poème :
 
fjjjjjjji Allitération en [R] pouvant exprimer la rage mais également la vie ruinée de la jeune femme.
jDddiAllitération en [M] pouvant exprimer la mort fatal des deux personnages mais aussi l’amour qui les unis
dddjiAllitération en [S] pouvant exprimer le souffle du vent qui balaye la vie! Mais également le sang ou la
solitude.
dddiiAssonance en [An] qui est un phonème trainant pouvant exprimer la lenteur de la mort.
………iProjection des sentiments sur la nature environnante
…iiRéférences culturelles
…….Anaphores
…….Rythme ternaire
 
Fantine B., 2nde section internationale, mai 2011.




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Devoir d’Igniacio R. :
L’océan
« Regarde ! Regarde ! L’océan atlantique nous tend ses bras. Voguons sur son corps jusqu’à l’horizon. L’être le plus pur, le plus vaste, le plus beau. Admire sa beauté sous le ciel étoilé, le mouvement élégant des vagues du au battement de son cœur. Vois à travers le rideau bleu, et regarde la diversité de sa faune qu’il protège, et qu’il cache de l’être humain, vivre et respirer grâce à lui. Quel spectacle quand elle se met à danser avec le vent, où ses vagues grandissent et accélèrent le mouvement.
 
« Écoute ! Écoute ! Le doux bruit de ses vagues, l’harmonie de ses flots, le vent qui joue avec l’océan, qui se faufile sur les vagues, les faisant de plus en plus grande. Mais écoute également la puissance de ces flots, qui se jettent sur les hautes falaises, qui d’un simple mouvement détruirait le plus imposant des navires. Laisse-toi caresser par la fluidité de ses vagues, si calmes et si  fortes à la fois. Ecoute la musique que crée l’océan grâce à ses vagues et la faune qui l’entoure, une musique simple, tranquille, apaisante.
 
« Sens ! Sens ! Son doux parfums qui se répand par les vagues qui caressent le sable des côtes .Laisse toi envahir par sa présence, si douce, protectrice et naturelle. Sens sa force, lorsque ses vagues surgissent des profondeurs pour s’écraser contre les falaises, sens sa douceur, quand elles caressent les parois des navires, et qui glissent au contact de la coque. Laisse- toi envoûter par les sensations que provoque son doux bercement ! »
*
Ce marin amoureux de l’océan, synonyme de l’utopie qui navigue sans fatigue de la Terre de Feux jusqu’aux Iles Canaries, emmène son fils pour lui faire découvrir ce qu’est l’océan, et partager l’amour qu’il ressent pour l’océan. Il lui dit les nombreuses  richesses que cache celui-ci et ses qualités.
 
Le marin amoureux rappelle à son fils que l’océan n’est pas simplement une grande quantité d’eau, mais c’est aussi une vraie mère, qui protège la vie. Sans elle, la vie sur terre ne serait pas possible, on serait perdus. Et tant qu’elle est avec nous, jamais on ne se sentira seul !
 
Igniacio B., 2nde section internationale, mai 2011.





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Devoir d’Audrey D. :
« Laisse-moi ! Laisse-moi ! Toi, que j’aimais tant, toi qui m’a fait vivre, rêver, vibrer, toi qui déversais sur mon cœur et sur ma vie tant de bonheur et d’allégresse.  Figés dans le temps, ancrés l’un à l’autre tels les Amants bleus de Chagall, rien ne pouvait briser notre étreinte éternelle, rien ne pouvait rompre ce serment solennel.
« Moi qui te croyais aimant, fidèle et loyal envers celle à qui tu as ouvert ton cœur et unis ta destinée pour l’éternité, je te découvre égoïste, fourbe et malhonnête. Moi qui t’ai accordé ma confiance et mon amour, je me retrouve seule, perdue et humiliée dans ce monde insipide et cruel, où tu étais mon seul repère, ma seule étoile.
«  Laisse-moi ! Laisse-moi ! Pars et ne reviens jamais ! Ne vois-tu pas ces larmes de douleur ? Elles te supplient de t’en aller, loin, rejoint celle pour laquelle ton cœur bat le plus fort. On dit que le temps peut guérir les blessures les plus profondes, laisse-le à présent apaiser les miennes. »
 
*
Chaque syllabe est un couteau qui s’enfonce un peu plus dans mon cœur et dans ma chair, comme autrefois la flèche de Cupidon avait transpercé nos cœurs. A chaque mot qu’elle prononce, je me meurs un peu plus dans mes regrets et mon chagrin, à chaque larme qui coule de ses joues rosées, c’est un océan de remords qui envahit mon être.
C’est une biche blessée, un cœur meurtri qui me supplie de l’abandonner, mais comment le puis-je ? Les images du passé ressurgissent sans cesse dans mon esprit, tels les vagues qui reviennent inlassablement sur le rivage de cette plage qui a vu naître notre amour.   Je suis seul sur cette grève désolée, seul, face à des souvenirs qui me hantent. Comment pourrais-je l’oublier ?
 
 
 
Anaphore d’un verbe à l’impératif
Rythmes ternaires
Allitération en [v] : sonorités suaves et douces, symboliques de l’amour du couple autrefois.
Allitération en [t] : sonorités fortes et brutales, symboliques de la trahison et de la colère.
Allitération en [l] : qui rappelle les larmes et la douleur de la femme trompée.
Allitération en [r] : rappelle le roulis des vagues sur la plage.
 
Audrey D., 2nde section internationale, mai 2011.




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Devoir de Lorna C. :
"Nous étions inséparables Heathcliff, comme la vie et la mort, opposés mais liés inévitablement. Qu'en est-il maintenant? Regarde-moi! Regarde-moi! Ne vois-tu pas la douleur dans mes yeux? La tristesse de mon regard? La langueur de mes gestes?

"Regarde-moi! Regarde-moi! Ne te rappelles-tu pas nos folles et terribles courses dans les landes, sous un soleil radieux comme sous une pluie torrentielle? Pourquoi m'as-tu abandonnée quand j'avais besoin de toi?

"C’est moi, c’est Cathy! Laisse-moi entrer, Heathcliff! J'ai assez erré, seule sur ces collines! Il fait froid dehors, je veux te retrouver encore une fois, une dernière fois; ouvre cette fenêtre!"

 

*

 

 

Elle me rend fou! Je l'aimais plus fort que la vie, elle était ma vie, mon âme, ma raison d'être. Je ne pouvais pas la regarder, elle qui avait été si forte et qui devenait si faible! Au moindre regard, un flot immense de souvenirs d'enfance, merveilleuse, passée à ses cotés, me subjuguait et me laissait plein d'une terrible mélancolie.

Qu'elle entre! Qu'elle m'emporte en ses bras marmoréens! Je veux la rejoindre, dans ce repos éternel qui nous sépare depuis trop longtemps! Je veux pouvoir de nouveau caresser ses belles boucles blondes, plonger dans ses yeux azuréens, entendre la mélodie de sa voix! Qu'elle entre!

 

 
Code des couleurs :
- > allitération en [r] = sonorité dure : lyrisme malheureux
- > allitération en [l] = languissement
 
 
Lorna C., 2nde section internationale, mai 2011.




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Devoir de Léa D. :
« Reviens ! Reviens ! C'est moi, c'est Juliette. Je viens d'apprendre ta mort et je viens en deuil. La Mort t'a emporté, et maintenant, je ne puis vivre sans toi, mon idole, mon âme sœur, mon Dieu car je n'ai plus de but, d'objectifs, d'exemple à suivre. A présent, je n'ai plus rien à faire dans ce monde cruel et sans pitié !
 
« Reviens ! Reviens ! Pourquoi as-tu choisi ce destin sordide ? Tu étais mon amour, ma lumière, mon roi. Tous ces moments d'amour et de joie passés avec toi seront gravés à jamais dans ma mémoire. Je ne puis vivre sans ta présence !
« Ô Roméo, mon Roméo ! Je me meurs ! Tu ne méritais pas ce sort atroce et sans nom. Tu étais ma seule et unique raison de vivre. Nous étions fait l'un pour l'autre. Tu t'es ôté la vie, je dois donc abréger la mienne. Que vais-je faire maintenant que tu ne fais plus partie de ce monde ? »
 
*
 
Après ces paroles, Juliette éclata en sanglots. Je lui répondis que mon cœur s'était arrêté de battre, mais que mon âme demeurait. Je conjurais l'être qui m'est le plus cher de persévérer, et de vouloir la voir m'éblouir, briller, scintiller depuis le Paradis, le monde de l'au-delà.
 
Depuis le ciel, je vis la chose la plus atroce et la plus terrible qu'il est possible de voir. Ma bien-aimée, à bout de force, épuisée, sortit un poignard et tomba raide morte sur mon cadavre. Quelques instants plus tard, je la retrouvais à mes côtés. Ces quelques minutes m'avaient parue une éternité et à cet instant précis, je sus que je ne la quitterais jamais plus.
 
 
Légende:
 
Anaphore: renforce le lyrisme du poème.
Allitération en [t]: renforce le lyrisme de la souffrance (tonalité dur).
Allitération en [d]: renforce la dureté de l'éloquence (son dur).
Allitération en [r]: renforce la souffrance de Roméo (tonalité dure).
Allitération en [m]: représente le passé heureux et amoureux du couple (son doux) et donc renforce le vide et la souffrance.
Antithèse: renforce le manque et le désir/amour de Juliette pour Roméo.
Rythme ternaire: contrairement au balancement binaire qui représente l'ordre, le rythme ternaire représente le chaos, le désordre, mais aussi le tourment.
 
Léa D.., 2nde section internationale, mai 2011.





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Devoir d’Alexandre F. :
 
"Regarde! Regarde-moi! Volant dans le ciel, libre comme l'air, tel un oiseau. Filant sans aucune limite, aussi haut que possible, souriant comme un enfant. Insouciant, je m'envole, et tu me regardes m'éloigner de toi, du sol, de tout. Plus rien maintenant ne me retient sur la terre ferme, les cieux m'appellent.
 
Le soleil est comme un immense aimant, attirant, mystérieux, puissant. Irrésistiblement attiré, je me rapproche de ce joyau de feu. Ses rayons pénètrent en moi, me traversent, je suis invincible, ivre de nouvelles sensations que même toi, mon père, tu ne peux ressentir.
 
Regarde! Regarde! Rien ne peut m'arrêter, Mère Nature elle-même ne peut m'empêcher d'atteindre le soleil, de m'en approcher assez près pour pouvoir le toucher, ressentir sa chaleur. Hélas, à me croire plus puissant que la Nature, je brûle mes ailes qui cessèrent de me retenir, je lutte en vain; et je plonge dans la mort froide, sombre, envoûtante.
 
*
 
Je restais là, à le regarder tomber comme une pierre, disparaissant en un instant. Rien ne pouvait plus laisser deviner qu'un jeune homme avait perdu la vie en luttant pour sa liberté. J'étais libre, mais plus prisonnier que jamais; enfermé dans un désespoir profond, une tristesse insurmontable.
 
Des Ondines me regardèrent et se mirent à chanter, mais je n'avais nul besoin de cire dans les oreilles pour leur résister, ma tristesse et mon désespoir avaient pris toute la place dans mon esprit. Je continuais mon chemin tandis qu'Eole emplissait le ciel de nuages sombres. Le nom de cette mer sera à jamais hanté par la mort d'un homme lors de sa lutte pour la liberté, une jeunesse inachevée.
 
 
 
Légende:
 
- Rythme ternaire
- Allitérations en [L]
- Allitérations en [P]
 
Alexandre F., 2nde section internationale, mai 2011.


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Devoir de Julie D. :
« M’entends-tu ?
J’envoie mes belles paroles au fin fond de ton esgourde. Avant de te parvenir, mes lettres prennent le temps de jouir, de frémir, de tressaillir ! Puis mes sons te transpercent, tu les engloutis, sans perdre un instant ! Mais cet élan d’amour t’est insuffisant. Tu cours après ma voix, je galope après la tienne. Elle transforme ton visage, en une folie de sourire qui ne cesse de s’agrandir, puis s’envole en s’entremêlant à mon éclat de rire. Ecoute ! Ecoute ce serment et profitons de notre amour : tu es ma mer, à deux nous formons un océan déchaîné.
 
Me sens-tu ?
Plus encore, tu t’enivres de mon odeur, tu respires mon corps, tu absorbes mon sang !
Je pénètre ton territoire, tout en expirant profondément afin de te faire frissonner. Je me faufile le long de ta nuque, me glisse sur ton dos et te baise le nez, rude certes, mais puissant ; capable de pressentir chaque instant. Tes narines, à elles seules repèrent les dangers, elles sont même plus rapides que mon ouïe, mon odorat et ma vue rassemblés. La forme de ces deux creux change selon tes états d’âme. Tu sais, grâce à elles, je devine quand tu es inquiet, méfiant, heureux ou impatient. Je t’annonce qu’à ce moment, elles reflètent ta gourmandise!
 
Me touches-tu ?
Maintenant, tu me cherches désespérément, tu me contournes langoureusement, tu m’enlaces inlassablement ! Ne persiste pas ! Ne persiste pas à découvrir des chemins inconnus, des impasses inaccessibles. De ta main souple, tu tentes de me posséder. Cela est déjà fait. Mon terrain est le tien, mon corps t’appartient. Tu habites mes hanches, tu t’engouffres entre mes seins, tu t’abrites sous mon toit. Ne t’acharne pas il ne te reste rien à explorer si ce n’est mon coeur. »
 
                                              *
 
Je l’entends, je la sens, je la touche. J’applique cette devise à longueur de journée sans ne jamais m’arrêter. Le soir tombé, je la goutte, je la dévore, cette femme est mon trésor. Parfois mon nez, emprisonné dans ses mèches grisées, sourit, heureux de pouvoir vivre auprès d’elle tout en reniflant son odeur naturelle. Elle est ma Nyx, déesse de la nuit, mais reste aussi sombre le jour que la nuit.
 
Alors je retranscris ses formes et m’interroge. D’où vient cette certitude ? Celle qui m’assure qu’elle est belle, magnifique, splendide. Pour moi, c’est évident, elle ne peut se dessiner autrement. Ses formes, son odeur et sa voix colorient mon âme. Après tant d’années passées auprès d’elle, j’ai la sensation d’apercevoir une silhouette à travers mes lunettes noires.
 
Julie D., 2nde section internationale, mai 2011.





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Devoir de Naomi O. :
« Ouvre-moi! Ouvre-moi la fenêtre glacée qui depuis vingt ans me sépare de toi. Longtemps j'ai erré les collines blanches, gelé, qu'étant jeunes nous avons tant aimé. Les rayons d'été ne me chauffent pas le coeur plus que de te voir, comme je te vois maintenant!
 
« Ne veux-tu pas me toucher une dernière fois? Mon amour, ma mort, mon âme; c'est toi qui m'incarne chaque moment que tu es loin de moi. Sans toi je suis un être en agonie, perpétuellement perdue, éternellement seule.
 
« Ouvre-moi, ouvre-moi! Laisse moi entrer, toucher ton visage une dernière fois. Dans la nuit, chaque nuit je t'ai implorée! Ma voix est devenue faible, mon corps tout entier tellement froid. Prends cette main que je te tends, embrasse ce corps fragile, flétri... »
 
*
 
Mais mon rêve est brisé. Avec remords je découvre que la vitre est vide et seuls le
vent et la nuit reçoivent mon regard. Ô, reviens à moi! Mon idole, je la chéris! Elle a
quittée ce monde mais son esprit me suit. Hélas, cette vitre d'Hadès la détient dans
des ténèbres inexorables!
 
Et je laissai sortir un soupir désespéré. Son visage pâle me hante chaque heure de
de la journée. La voix douce de ma bien-aimée m'arrache chaque nuit de mon
sommeil! Je suis fou de penser que je souhaite la rejoindre, mais j'étais fous de la
laisser m'échapper. 
 
 
 
Poème fondé sur l'histoire de Cathy et Heathcliff dans le roman Wuthering Heights
de Emily Brontë.
 
Interprétation:
Allitération en [m], [l]- représente la douceur, l'amour que Cathy a pour Heathcliff.
Allitération en [v]- représente la frustration de Heathcliff face à la déception de son
rêve.
 
Naomi O., 2nde section internationale, mai 2011.
 
 
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Devoir de Guillaume F. :  

 

- « Regarde ! -Regarde la sauce qui ruissèle entre mes pains, ton envie de croquer est indéniable. Je ne suis pas le premier mais sûrement le dernier, peu importe tant que tu y prends plaisir ! Accompagné de frites croustillantes, d’une salade césar et d’une boisson, laisses-moi t’emmener sur les rives du Styx, terres que tu ne pourras quitter pour l’éternité.

 

« Ah, j’oubliais que vous, mortels, vous préoccupiez trop de la santé de vos corps. Hélas, ma saveur éternelle ne te fera jouir si tu ne te laisses aller. Laisse à l’eau tomber tous tes principes, faits place en ton corps pour les délices, les régales et merveilles que ce monde a à t’offrir.

 

« Viens ! -Viens ! -Le veux-tu ? -Le peux-tu ? -Dans l’emprise de la société actuelle, manger n’est plus une vertu. Or, bien profondément en toi, je le sens et toi aussi, tu as envie de moi jusqu’en faire vibrer tes os. Quand on en aura fini, ils ne pourront plus te supporter mais quelle belle mort que de n’avoir trop vécu ! »

*

Le sandwich captivait mon attention, la tentation insoutenable ne faisant que déséquilibrer le combat entre envie et devoir. Je suis conscient d’avoir depuis midi dépassé mon apport journalier, une bouchée ne ferait que me le rappeler.

 

Je veux m’enfuir mais en suis incapable, le burger me regarde et l’envie est trop forte ! je suis faible. Mon honneur est au plus bas, mais après tout, à quoi sert la vie si l’on ne peut pas en cueillir les fruits ?

 

Guillaume Fontan

 

 

INTERPRETATION :

1. Rythmes Ternaires

frites croustillantes, d’une salade césar et d’une boisson: Il n’y a pas de manque de nourriture, au contraire il y en a assez pour achever le personnage.

 

les délices, les régales et merveilles : Repetition des qualites gustatives du plat. Cela renforce le sentiment de plaisir qui a lieu quand on croque dans un burger.

 

 

 

 

2. Alliterations

: exprime la rage,la frayeur en relation avec l’enfer « les rives du Styx ».

 

: exprime la douceur en relation avec le gout somptueux du plat.

Guillaume F., 2nde section internationale, mai 2011.
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

 

 

 

 



 

 
 

Date de création : 23/11/2010 @ 19:13
Dernière modification : 11/09/2011 @ 17:34
Catégorie : Copies d'élèves 2010/2011
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