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Copies d'élèves 2010/2011 - 1ère FLS : bac blanc n°5
TEXTE C : Italo SVEVO (1861-1928), Fables (1954).
Un héros sauva une fée d’un grave danger. La fée, reconnaissante*, lui dit : « Demande-moi ce que tu veux, tu l’obtiendras. »
Sans hésiter, le héros répondit : « Donne-moi la gloire ! » La fée lui offrit de l’or : « Avec ceci, il te sera plus facile de te la procurer*. » Le héros réfléchit, puis dit : « Eh bien, donne-moi l’amour. » La fée répéta le même geste : « Ceci te procurera autant d’amour que tu veux. — Si gloire et amour sont de l’or, déclara le héros, je ne veux ni gloire ni amour. Le bonheur paisible me suffirait, la vie contemplative*. Garantis*-la moi. — Fou que tu es ! s’exclama la fée en souriant. Prends cet or, car il en faut même pour la seule contemplation. » Lexique :
Commentaire de Laurie-Lee C. : Le XXème siècle fut le temps du mouvement littéraire : le Surréalisme, qui met en place l’impossible et l’imaginaire. Italo Svevo , un écrivain italien, considéré comme l’un des plus grands romancier du XXème siècle et un écrivain pilier de fables en Europe écrit un grand nombre de fables dont quelque uns sera publié dans le recueil « Fables » en 1954. Tout d’abord, dans la fable de Svevo, il sera intéressent d’analyser le manque d’un retournement de situation et puis la morale implicite et sa leçon. Premièrement, dès la première ligne, le lecteur attend un retournement de situation, après que le héros sauve la fée, mais jamais elle lui remercie correctement. On remarque au cours de la fable que le héros au début, reste le héros à la fin. Lorsque ce héros sauve la fée d’un « grave danger » le lecteur attend que la fée le remercie d’une façon ou d’une autre : « La fée reconnaissante, lui dit : « Demande-moi ce que tu veux, tu l’obtiendras. » » (l.1). Premièrement il demande qu’elle lui promette de la gloire. En d’autres termes, il lui demande la fierté des autres, et leur regard estimé sur lui, une chose que l’on peut facilement interpréter comme souhait arrogant au premier vue, sauf que quand la fée lui procure de l’or, un plaisir artificiel, un objet, il n’est pas satisfait. Ainsi le héros de la fable demande pour quelque chose de plus abstrait : l’Amour. Lorsque l’or semble être la seule chose qui garantira l’amour, le héros va se contenter de quelque chose d’encore plus abstrait : le bonheur paisible. On assiste à une dégradation de ses souhaits dans l’importance dans la reconnaissance publique. La gloire consiste de regard public sur le héros, également l’amour consiste de deux à plusieurs personnes, mais pour le bonheur paisible, le héros n’a besoin de qu’une personne : lui-même. Le héros semble se faire apprendre une leçon tout seul, sans assistance de la fée. Même que si les souhaits du héros deviennent de plus en plus abstraits et de moins en moins tangibles, la fée semble incapable de procurer autre chose que de l’or.
En revanche le retour de cette action héroïque venant de la gentillesse pur du héros est attendu, de la part des lecteurs, dès la première ligne : « la fée reconnaissante », mais le retournement de situation ne prend jamais place. La fée lui offre de l’or pour ces trois différents souhaits, et au même temps devient moins patiente : « La fée lui offrit de l’or » (l.4) ; « la fée répéta le même geste » (l.6) ; « Fou que tu es ! […] Prends cet or. » (l.9). Il y a une contraste entre la gentillesse du héros et son attention pour l’autrui, et l’impatience de la fée qui ne pense qu’à elle seule. Avec ses souhaits modeste ; « Le bonheur paisible me suffirait, la vie contemplative. » (l.8), on ne comprend pas pourquoi la fée ne les procure pas, ainsi il y a une manque d’un retournement de situation.
En second lieu, le manque d’un retournement de situation est utilisé de façon intelligente par l’auteur car il va amener à la morale. La morale n’est pas écrite, ni présenté clairement, mais l’on tire toujours une leçon. La morale de cette fable est écrite implicitement et de façon ironique. La fée est décrite par ses gestes contrariés : « la fée répéta le même geste » (l.6) et « s’exclama la fée en souriant » , alors que le héros utilise des mouvements de connotation plus positive : « sauva » (l.1) ; « réfléchit » (l.5) et « suffirait » (l.8). Le contraste des personnalités de ces deux personnages met en valeur la modestie et l’attention sincère par rapport à l’autrui de héros. Le fabuliste porte un ton moqueur en vers la fée et pour cela lui fait exclamer de façon arrogant : « fou que tu es ! » (l.9), qui met en valeur sa naïveté et l’hypocrisie, par rapport à son «reconaiss [ance] » (l.1) apparemment inexistante. Le contraste des personnages amène le lecteur à comprendre ensuite la morale implicite de la fable.
En outre, le lecteur arrive à la fin de la fable avec la morale dans leurs esprits, car même si elle n’est pas écrite de façon explicite, inconsciemment, on le comprend, comme le héros de la fable. Le héros réalise que parfois les plaisirs de la vie sont simples et comptent beaucoup plus que les plaisirs artificiels comme dans ce cas : l’or. Le lecteur peut même croire que la fée aurait pu aider le héros faire cette réalisation et à comprendre que l’or, qui représente toutes plaisirs artificiels, ne rend pas toujours content ou satisfait, mais cela est sous interprétation. La morale est écrite de façon implicite et n’est pas présentée clairement, mais aide le lecteur à chercher plus profondément.
En conclusion, Svevo, avec un manque de retournement de situation, fait pousser le lecteur à réfléchir plus profondément. Svevo a pu être inspiré par les Fables de la Fontaine, notamment la fable « Le Vieillard et les Trois Jeunes Hommes », où également l’utilisation d’une morale implicite, approfondit la lecture, même au XVIIème siècle. Egalement Svevo a pu vouloir consoler les familles victimes de la Première Guerre Mondiale, qui n’avait plus d’objet de valeur matérielle, et donc ont dû vraiment se contenter des plaisirs plus simple de la vie, comme par exemple la vie elle-même.
Laurie-Lee C. (Angleterre), 1ère FLS, juin 2011. Date de création : 18/06/2011 @ 12:34 |