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Copies d'élèves 2017/2018 - Commentaire 2nde 3
2nde 3 Mardi 20 février 2018
DS : commentaire
Paul Verlaine (1844 – 1896), poète symboliste, est un artiste maudit : son talent littéraire ne sera reconnu qu’après sa mort. Sa vie tumultueuse est marquée par sa liaison avec Arthur Rimbaud, et son œuvre révèle une grande sensibilité, en résonnance parfois avec l’inspiration de compositeurs ou des peintres impressionnistes. Les Poèmes saturniens constituent le premier recueil du poète, celui de l’adolescence et du début de l’âge adulte ; le titre s’explique par le fait que Verlaine croyait à l’influence des astres et se pensait alors maudit par celle de Saturne. Nevermore (« jamais plus », en français) fait référence à Elisa, le premier amour du poète, qui repoussa ses avances, sans agressivité, mais avec clarté.
Nevermore
Souvenir, souvenir, que me veux-tu ? L'automne
Paul Verlaine, section Melancholia des Poèmes saturniens (1866).
[1] Oiseau [2] Sans dynamisme, sans énergie [3] Brillait, lançait ses rayons [4] Vent assez violent [5] Emettre un bruit violent, à la manière d’une explosion [6] Qualité particulière du son de la voix [7] Avec dévotion, vénération ; révèle un attachement quasi religieux [8] Chuchoter, murmurer
Devoir d’ I. T. :
En guise de début, le poète est perçu comme un Dieu, telle était la conception de Baudelaire, qui considérait le poète comme un intermédiaire entre le monde terrestre et le monde dissimulé, ou divin. Le poète était déchiffreur de symboles, de sens cachés - un thème récurrent dans le poème “Nevermore”; c’est donc grâce aux analogies que se distingue le mouvement symboliste.
I.T., 2nde section internationale, avril 2018.
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Ensuite, on peut s’apercevoir que ces comparaisons et ces embellissements du couple de Verlaine se font à cause de l’élégie profonde de fait que ces temps heureux sont passés. Lorsqu’il décrit ses instants perdus avec Elisa, Verlaine s’occupe de mettre en valeur l’aspect précieux de son temps avec elle de manières variées. Premièrement, il fait des correspondances horizontales entre quatre sur cinq des sens principaux. Il y a des sonorités, avec la « voix douce et sonore » et « d’or vivant » d’Elisa (v.8, 9), et son « sourire discret » pour l’aspect visuel (v.10). Ensuite il y a le touché lorsque Verlaine « baisai » la « main blanche » d’Elisa (v.11) et enfin l’odorat avec l’odeur « parfumée » des « premières fleurs » (v.12). Ce mélange des sens humain dans les deux dernières strophes , qui fait référence aux correspondances Baudelairiennes, donne de la précision et de la valeur à cet instant particulier, aussi bref qu’il aurait put être. En outre, ces détails nombreux et variées mettent en évidence l’importance du moment et l’admiration totale qu’a Verlaine pour Elisa. Deuxièmement, Verlaine offre une dimension religieuse à la femme qu’il aime. Cela peut être observé lorsqu’au vers 9 il décrit le « timbre » de sa voix comme « angélique », et au vers 11 lorsqu’il baise sa main « dévotement ». Ce champ lexical du divin montre qu’il met en valeur Elisa et ce moment de bonheur entre eux. Finalement, la dernière strophe contient une allitération en [r] (« premières fleurs », « parfumées », « bruit », « murmure charmant », « premier » etc.) qui rend les vers plus difficile à prononcer. Le lecteur prend donc plus de temps pour lire cette strophe finale, ce qui souligne une fois de plus l’instant décrit. Tous ces procédés stylistiques rendent les deux tercets plus importants, comme si Verlaine voulait faire durer ces moments qui lui sont si signifiants. Pour finir, malgré ses envies d’étendre les temps heureux, Verlaine fait comprendre au lecteur que la fuite du temps est inévitable. Cela peut être vu principalement par l’aspect progressivement réducteur du poème en entier. En effet, étant un sonnet, il commence avec deux quatrains et finit avec deux tercets, indiquant la fuite du temps et les instants de bonheurs qui défilent devant même les yeux du lecteur. Il y a aussi les rimes, qui se répètent de manière ordonnée et plate dans les deux premières strophes (rime en [on] pour la première strophe, et rime en [vã] pour la deuxième) mais qui se mêlent et se désordonnent dans les dernières strophes. Cela montre l’aspect dévastateur du temps, source de l’élégie de Verlaine. Enfin, il est intéressant de voir au tout premier vers l’anaphore « souvenir, souvenir », qui rappelle dès le début au lecteur que ces instants ne sont que souvenir, emprisonnés dans la mémoire de Verlaine.
En conclusion, les thèmes de la nature, de l’amour et de l’élégie sont bien présents dans le poème « Nevermore ». Les procédés stylistiques de Verlaine reflètent bien le mouvement symboliste, notamment avec les correspondances et les allégories. Verlaine n’est d’ailleurs pas le seul à avoir visités ces thèmes communs du Symbolisme. On peut voir par exemple Baudelaire avec son recueil « Les Fleurs du Mal », ou bien Rimbaud avec son recueil « Cahier de Douai ».
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Devoir d'Aubin B. :
Le XIXème siècle est marqué par de nombreux changements politiques notamment entre monarchie, empire et république. La guerre franco-prussienne joue un rôle important en France. Durant ce siècle, la France va fortement se moderniser, ainsi nous pouvons observer l’apparition de nouveaux mouvements littéraires tels que le Symbolisme. Ce mouvement, apparu vers la fin du XIXème siècle, luttait contre le réalisme. Les symbolistes, comme Verlaine et Mallarmé, pensaient que les mots ne devaient pas être utilisés pour décrire le monde de façon réaliste mais pour exprimer les sentiments. Ces auteurs favorisaient la poésie pour les exhaler. Paul Verlaine par exemple faisait parti des symbolistes. Il fut un poète maudit et son talent ne fut reconnu qu’après sa mort en 1896. Il vécut une vie tumultueuse marquée par ses relations amoureuses notamment avec Arthur Rimbaud. Il s’inspira de grands compositeurs et de peintres impressionnistes pour rédiger ses œuvres. Le poème « Nevermore », issu du recueil Poèmes Saturniens, fait référence à Elisa, son premier amour. Dans ce sonnet écrit en alexandrins, nous retrouvons l’élégie avec tout d’abord les souvenirs heureux du poète, puis ses souvenirs empreints de tristesse, mais aussi la nature qui joue ici le rôle d’un état d’âme.
Dans ce poème, Paul Verlaine se souvient tout d’abord d’une journée qu’il passe en compagnie d’Elisa, son premier amour. Il est heureux de se souvenir de cette période de sa vie. En effet il est possible de constater que le poète emploie une quantité remarquable d’hyperboles mélioratives comme « son regard émouvant » (v.7), « Sa voix douce et sonore, au frais timbre angélique » (v.9), « sa voix d’or vivant » (v.8). De plus, il utilise de nombreuses allitérations qui peuvent évoquer la douceur, la tranquillité et le calme par exemple l’allitération en [s], « Souvenir » (v.1), « soleil » (v.3), « jaunissait » (v.4), « seul à seul » (v.5), « pensée » (v.6), « Soudain » (v.7), « son » (v.7), « sa » (v.8) qui se poursuit dans la troisième strophe. L’allitération avec le son [l] est aussi remarquable avec « seul à seul », « elle et moi », « la », « quel », « plus ». Elle continue également dans la troisième strophe avec « angélique », « réplique » et « blanche ». L’assonance en [an/en] composée de « rêvant » (v.5), « vent » (v.6), « pensée » (v.6), « tournant » (v.7), « émouvant » (v.7), « vivant » (v.8), « angélique » (v.9), « dévotement » (v.11) renforce cette sensation de calme et d’apaisement. Toutes ces figures de styles peuvent nous faire penser que le couple restera intact et ne s’éloignera pas, ni ne se brisera. A ajouter que le poète finit sur une touche positive en énonçant son souvenir le plus heureux car c’est le plus beau jour ou moment qu’il ait vécu durant sa vie. Ainsi le poète prend du plaisir à se souvenir de ce premier amour.
Cependant tous ces souvenirs heureux et optimistes contrastent avec la tristesse du poète. Celui-ci rappelle dès le début du texte que son poème n’est qu’un souvenir, donc que l’union entre le jeune homme et la jeune femme n’existe plus aujourd’hui. Cette sensation d’avoir perdu cet amour et le fait que le poème ne soit qu’un souvenir est renforcée par les verbes au passé « faisait » (v.2), « dardait » (v.3), « marchions » (v.5), « fit » (v.8), « donna » (v.10), « baisai » (v.11). En effet, tous les verbes de narration autre que « détone » (v.4) sont au passé ce qui nous fait voyager à travers le temps. Dans la deuxième strophe, le pluriel est favorisé dès le début du premier vers par les termes « Nous étions » (v.5), « marchions » (v.5), mais il se transforme et le « nous » devient « elle et moi » au vers 6, ce qui laisse pressentir l’éloignement que vivront le poète et sa bien aimée. De plus, les gestes amoureux et la sensualité ne sont pas présents dans le poème ce qui peut évoquer une certaine distance entre les deux personnages. En outre, des sonorités plus dures apparaissent notamment avec l’allitération en [r] formée par « souvenir, souvenir » (v.1), « grive à travers » (v.2), « l’air » (v.2), « dardait un rayon » (v.3), « marchions en rêvant » (v.5). Celles-ci contrastent avec les sonorités douces et dimminuent l’effet qu’elles produisent. Enfin, dans ce poème, la touche de bonheur évoquée dans la dernière strophe est antérieure au souvenir d’Elisa, ce qui accentue l’éloignement de la période heureuse du poète. Nous pouvons donc constater que bien qu’heureux de se souvenir de son premier amour, l’auteur exprime toute sa tristesse de l’avoir perdu.
Paul Verlaine s’appuie sur la nature pour projeter ses sentiments et les dévoiler au lecteur. En effet la nature est très présente dans le texte. Elle est montrée sous des aspects très contrastés notamment entre la première et la dernière strophes qui sont en opposition car elles montrent deux saisons opposées. La première montre un automne monotone avec un soleil pâle. La dernière met en évidence un printemps avec le parfum des fleurs et dans lequel on sent plus de vitalité. Cependant, nous pouvons observer des contrastes au sein même de la première strophe avec de nombreux oxymores tels que « voler la grive » et « l’air atone », « un rayon » et « monotone ». il y a donc de nombreux contraires qui s’assemblent, notamment le mouvement et l’inertie et la clarté et l’uniformité. Ces contrastes peuvent être reliés au désarroi du poète. La nature peut donc être considérée comme un état d’âme reflétant les sentiments de l’auteur. Dans la première strophe où sa tristesse semble l’emporter, l’automne se fait plus ressentir, alors que dans la dernière strophe ou Paul Verlaine retrouve satisfaction et légèreté, le bonheur et le printemps s’associent. En effet, dès les premiers vers, l’automne, le vent violent, l’immobilité suggèrent au lecteur toute la mélancolie du poète tandis que dans la dernière strophe, les termes « les fleurs » et « pafumées » évoquent le bonheur ressenti. Ainsi, le paysage dans lequel évolue le poète dépeint les sentiments contradictoires qu’il ressent.
L’expression des sentiments, le bonheur comme la mélancolie, et l’évocation de la nature ont ici des rôles très importants, celles-ci sont liées du début jusqu’à la fin du poème. L’élégie ainsi que la nature jouant un rôle d’état d’âme sont des thèmes récurrents chez de nombreux artistes de différents courrants littéraires comme le Romantisme et le Surréalisme et chez des poètes tel que Lamartine dans « Le Lac » et Baudelaire dans « Harmonie du Soir ».
Aubin B., 2nde section internationale, mai 2018. *** Devoir d'Erwann M. : Le poème étudié est publié en 1866, dans un contexte historique de forts bouleversements économiques, industriels et sociaux. Il émane du mouvement Symboliste, qui mise sur l’utilisation du symbole pour permettre au poète de déchiffrer et de décrire l’au-delà. “Nevermore”, est écrit par Paul Verlaine (1844-1896), écrivain et poète Symboliste. Le poème est extrait du recueil Poème saturniens, oeuvre majeure du Symbolisme, et décrit une rencontre avec Elisa, le premier amour du poète. Dans un premier temps, le poète emploie un lyrisme élégiaque pour raconter ce moment, et ensuite utilise plusieurs procédés stylistiques et littéraires pour faire l’éloge d’Elisa, qu’il considère comme étant la femme parfaite.
Tout d’abord, Paul Verlaine exprime ses sentiments à l’aide d’un lyrisme élégiaque. On retrouve le sens étymologique du mot élégie: chant de deuil dans le poème, qui représente la mort de son premier amour. On note que le poème est un sonnet, composé de deux quatrains puis deux tercets. Cette réduction en longueur de strophe fait preuve de la régression de l’amour. En effet, on pourrait croire qu’un vers a été enlevé au deux dernières strophes, tout comme le refus d’Elisa l’enlève de Verlaine. Malgré les illusions du poète, qui imagine un amour réciproque entre Elisa et lui-même, ce changement de structure marque le début du deuil pour Verlaine. De plus, on peut constater que l’organisation des rimes révèle davantage les sentiments élégiaques du poète: on trouve au deux premières strophes des rimes suivies. Celles-ci semblent représentatives de la “monoton[ie]” décrite par Verlaine. Leur rythme invariable suggère un aspect inexorable, presque pessimiste. A travers les rimes, on comprend que Verlaine décrit un souvenir d’une époque remplie d’espoir et de possibilité, qui est désormais perdue. Ensuite, dans les deux dernières strophes, on retrouve deux vers qui riment entre eux, puis un vers qui riment avec un vers dans l’autre strophe, qui révèle l’isolement qui commence à affliger le poète. D’autre part, alors que le poète décrit une rencontre amoureuse qui semble aboutir au succès, le paysage état d'âme nous revele la verite. Effectivement, le paysage environnant est un symbole qui accorde une voix à l’inconscient du poète. Premièrement, le soleil est “monotone”. Tout au long du poème, Elisa est la force qui anime Verlaine: c’est elle qui l’”[émeut]”, et qui inspire sa “dévot[ion]”. La monotonie mentionnée révèle donc la véritable absence d’Elisa, qui par son rejet de l’amour du poète, réduit l’existence de Verlaine à une monotonie subie. En outre, Verlaine emploie l’adjectif “atone”, qui suggère un manque d’énergie et de vie. En effet, cet absence de vie évoque la mort, qui est directement liée au chant de deuil que l’on observe dans ce poème. De surcroît, le poème insiste subtilement sur la non-réciprocité de l'amour, une autre forme de deuil pour le poète. D’abord, la césure à l'hémistiche au vers 9 marque une délimitation importante. La figure de style crée une frontière entre l’univers paradisiaque d’Elisa, qui se rapporte à la divinité (“angélique”, “dévotement”), et celui de Verlaine. On retrouve également un chiasme au vers 5, qui construit un symétrique entre les verbes “étions” et “marchions”, et les adjectifs “seul” et “seule”.On pourrait superficiellement interpréter ce chiasme comme un symbole de l’amour épanouissant et réciproque entre Verlaine et Elisa, mais en réalité ce procédé insiste sur l’inverse. La figure de style renforce la non-réciprocité de l’amour: en effet la symétrie du chiasme fait songer à un reflet dans un miroir, que l’on peut observer mais jamais saisir. Le chiasme est donc une réaffirmation de l'inaccessibilité d’Elisa, et fait preuve du lyrisme élégiaque employé par Verlaine.
Malgré le malheur que transmet le lyrisme élégiaque de l’auteur, celui-ci est tout de même utilisé pour faire l’éloge d’Elisa. Verlaine la vénère, et dans “Nevermore”, la décrit comme la femme parfaite. Dans un premier temps, Elisa se révèle au-dessus des autres femmes. La césure à l'hémistiche au vers 9 non seulement montre la séparation entre Elisa et Verlaine, mais aussi la distinction entre Elisa et les autres femmes. Tout comme grammaticalement la césure sépare la description de la voix d’Elisa du reste du poème, ce procédé sépare Elisa des autres femmes, l'idéalisation totalement. En outre, l’emploi de couleurs et la sollicitation des sens dans le poème continuent l’éloge d’Elisa. Verlaine fait d’abord référence au “blanc” et à l“or vivant”. Le blanc se rapporte à la pureté mais aussi à l’aspect divin d’Elisa, tandis que l’or renforce la richesse de sa voix tout en s’opposant à la pauvreté matérielle de Verlaine. Ceci accentue clairement l’insuffisance de Verlaine et la supériorité absolue d’Elisa. De plus, la “monoton[ie]” du soleil peu certe être interprétée comme un aspect du paysage état d’âme, mais l’adjectif cache également une autre éloge d’Elisa. On peut comprendre que le soleil n’est que “monotone” comparé à Elisa. C’est sa beauté, qui par son intensité sans parallèle, rend banal tout ce qui l’entoure, et constitue l’idéal féminin aux yeux de Verlaine. D’autre part, les sonorités qui sont employées amplifient encore plus la splendeur d’Elisa . On retrouve par exemple, tout au long du poème, une allitération en [s] (“souvenir”, “seul”, “soudain”, “sonore”). Celle-ci est mimétique du “frais timbre angélique” de la voix d’Elisa. Effectivement, l’omniprésence de cette sonorité révèle l’obsession de Verlaine. La perfection d’Elisa est telle que le poète est incapable d’y résister ou d’y échapper. On note aussi une allitération en [v] (“rêvant”, “cheveux”, “voix”, “vivant”) à la dernière strophe. Cette figure de style semble lier les mots qui forment l’allitération. On peut même dire que pour Verlaine, la voix d’Elisa est la source du rêve et de la vie. Pour le poète, les bonheurs de la vie, voire la vie elle même émanant d’Elisa. On peut donc dire qu’elle est l’ultime femme, et qu’elle représente la perfection aux de Verlaine.
Pour conclure, Verlaine emploie un lyrisme élégiaque pour exprimer le deuil de son premier amour, tout en faisant l’éloge de la femme qu’il considère comme parfaite. En effet Nevermore est emblématique des thèmes majeurs de son recueil et de son mouvement. A la première lecture, on peut comprendre une histoire d’amour heureuse et réciproque. Or à travers les symboles et les procédés stylistiques, l’inconscient du poète peut se manifester, et suggère la vérité.
Erwann M., 2nde section internationale, mai 2018.
Date de création : 01/05/2018 @ 17:31 |