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e) Dissertation 1ère FLS

Lycée international de Valbonne Sophia-Antipolis

 

 

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Centre international de Valbonne

 

1ère FLE/FLS  2005/2006

 

Professeur : JF Bouché

 

 

Vous trouverez ci-dessous la copie de dissertation d'Olga, élève russe préparant l'EAF (épreuve anticipée de français). Il s'agit d'une dissertation rédigée en temps limité, à l'occasion de l'un des bacs blancs de l'année.

 

Objet d'étude : le biographique

 

Corpus :

 

 

 

Sujet : Suffit-il de se souvenir pour écrire un récit autobiographique? Vous répondrez à cette question en un développement composé prenant appui sur les textes du corpus, les textes que vous avez étudiés en classe et vos propres lectures.

 

 

Code des couleurs :

 

Introduction :

 

1ère étape : phrase d'appel, amorce.

2ème étape : repérage de la problématique.

3ème étape : reformulation de cette problématique.

4ème étape : annonce du plan, c'est-à-dire des thèses.

 

Développement :

 

 

Conclusion :

 

1ère étape : rappel des thèses du devoir.

2nde étape : ouverture.

 

 

Code des couleurs : ce guidage méthodologique ajouté aux copies elles-mêmes est destiné à faire de ces productions d'élèves un potentiel outil d'élaboration de futurs devoirs, ou encore de remédiation ou de correction.

 

 

 

Centre International de Valbonne.

Olga N. 



Baccalauréat blanc de français du 10.04.2006. Epreuve écrite.



Objet d’étude : Le Biographique (l’Autobiographie et les genres apparentés).


Dissertation.


« Suffit-il de se souvenir pour écrire un récit autobiographique ?

Vous répondrez à cette question en un développement composé prenant appui sur les textes du corpus, les textes que vous avez étudiés en classe et vos propres lectures ».




_______________________



        Notre vie est en fait une chaîne d’événements qui après leur réalisation se transforment en souvenirs. Mais suffit-il de se souvenir pour écrire une oeuvre autobiographique ? Autrement dit, ne faut-il pas ajouter ses jugements actuels, ses sentiments, ne faut-il pas en plus analyser ? Les émotions sont-elles nécessaires dans une autobiographie ? Dans la réponse à ces questions, il y a une ambiguïté. On l’étudiera donc de deux côtés contradictoires. Dans un premier temps, on verra que les sentiments et les émotions ne sont pas indispensables à l’écriture d’une oeuvre autobiographique, puisqu’ils remettent en question l’authenticité : seul le souvenir semblerait alors primordial. Puis on prouvera que les autobiographies ne sont souvent pas seulement un miroir des souvenirs et qu’elles prennent des dimensions différentes.

 

 

 


        La mémoire est bien la base de toute oeuvre autobiographique, il suffit donc de se souvenir pour décrire sa vie. On peut parler d’une autobiographie si et seulement si le narrateur, l’auteur et le personnage principal sont la même personne. Et si l’autobiographe nous présente des faits purs et vrais de son existence sans chercher à les embellir, à rajouter, à inventer, il est donc franc et sincère. Et à travers l’égalité précitée (trio qui soit une même personne), l’authenticité de l’oeuvre est renforcée, elle atteint une importance extrême. Quand le narrateur n’ajoute pas de sentiments, il n’y a donc presque pas d’impact personnel : l’auteur laisse le lecteur décider, juger, réfléchir librement de la situation décrite. On ne cherche pas à persuader le destinataire – on raconte les histoires comme elles se sont passées. Par exemple, dans W ou le souvenirs d’enfance, Georges Perec décrit plus ou moins objectivement les trois souvenirs de son enfance les plus marquants. Cette authenticité est prouvée par l’énumération des éléments mémorisés : « les gros yeux de mica, le truc qui pendouille par-devant ». Il n’y a pas d’émotions dans ces mots, seulement la description du souvenir, d’où l’extrême franchise de l’auteur.

        En outre, l’obligation, le principe d’un autobiographe devant son lecteur est d’être objectif. Et pour suivre cette règle, il faut prendre une certaine distance, un écart par rapport aux événements et au lecteur. Pour garder cette distance, il faut plutôt ne pas décrire, ne pas peindre le monde intérieur, ne pas chercher à faire un livre trop intime. C’est en fait proche d’une focalisation externe dans les romans, quand l’auteur donne les faits, mais n’explique pas pourquoi tel événement s’est passé : l’objectivité est ainsi gardée. Dans l’exemple des mémoires, on trouve aussi cette recherche de distance. Dans ce genre apparenté à l’autobiographie, l’auteur n’est véritablement pas le sujet du livre, il cherche à décrire son époque, comme le fait François René de Chateaubriand dans ses Mémoires d’outre - tombe. Et pour faire une analyse des événements historiques, il faut bien être objectif et pour cela, il suffit d’en témoigner et de s’en souvenir.

 

 

 



        Se souvenir seulement, ne pas chercher à embellir, permet d’être extrêmement sincère. Pourtant, en ajoutant des émotions, des sentiments, des analyses du moi du narrateur ou de la situation, l’auteur enrichit son oeuvre. Le pacte autobiographique devient plus difficile à suivre, néanmoins c’est le risque à prendre, puisque le récit brut des événements rappelle parfois un manuel d’histoire et représente souvent un moindre intérêt pour le lecteur. Le fait de compléter les souvenirs avec des sentiments, avec des pensées permet à une autobiographie d’avoir une dimension nouvelle et donc d’être intéressante, et exceptionnelle. Par exemple, dans Enfance de Nathalie Sarraute, la voix de la narratrice se dédouble, on a ainsi un dialogue avec sa propre conscience, ce qui est nouveau dans le genre biographique. Il n’est, bien sûr, plus question d’une stricte objectivité. En faisant une analyse de soi-même, l’auteur ne se limite pas, il fait une introspection, comme le fait Montaigne dans ses Essais. Il médite sur la vie et cela représente un intérêt particulier pour le lecteur, puisque cela le concerne souvent. L’oeuvre prend ainsi un aspect philosophique et général. L’auteur peut aussi viser à émouvoir son lecteur, accentuer les émotions et rendre par conséquent  son oeuvre lyrique. On trouve cette particularité dans Le Livre de Ma Mère de Cohen. Le type de l’autobiographie peut également varier : narratif ou descriptif. Il peut devenir argumentatif selon les intentions de l’émetteur. Comme dans le cas de Rousseau : il veut se justifier, se disculper, se défendre dans ses Confessions. Dans tous ces exemples, on trouve une intimité importante : le narrateur se confie à son lecteur – il dévoile ses sentiments, ne raconte pas seulement les faits nus – et le lecteur flatté de cette confiance témoigne de la vie du personnage principal.

        Ne pas seulement raconter, mais aussi méditer sur les aspects différents de sa vie, d’autres possibilités des issues de situations variées, permet à l’oeuvre d’être multiforme, d’être un prisme qui ne déforme pas le rayon, le message, mais qui l’enrichit, qui ajoute des couleurs séduisantes pour le lecteur, parce qu’il est fort possible qu’il trouverait un écho, une même ombre de cette gamme dans sa vie privée. La mémoire, ce livre illustré de l’intérieur de l’autobiographe, cesse d’être un trésor intime, elle devient celui de l’humanité.

 

 

 


        Une simple description des événements permet au narrateur d’atteindre la limite de sincérité et de garder une objectivité précieuse. Pourtant les émotions et les analyses rendent l’oeuvre plus intéressante, elles offrent la possibilité d’être unique et particulière, et en même temps de se référer à toute personne qui lit cette autobiographie. L’auteur doit quand même ne pas perdre son objectivité et rester franc, malgré les défauts inévitables de la mémoire et de son choix pour des moments décrits. Grâce à ces dimensions et ces différents aspects, les autobiographies sont d’une très grande importance, puisqu’elles permettent à la fois de connaître les vies de personnes souvent connues et témoigner de l’époque et de ses événements principaux. Certaines sont de véritables monuments historiques, comme les Mémoires d’Outre-Tombe de Chateaubriand. Et cela renforce l’aspect de généralisation, puisque l’histoire de la France, par exemple, constitue le patrimoine commun de tous les Français. La lecture de cette oeuvre prise comme un exemple est donc importante, et même indispensable.

 

Olga N. (Russie), 1ère FLE/FLS, section internationale, lycée international de Valbonne Sophia-Antipolis (Centre international de Valbonne) ; avril 2006.

 

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Epilogue : Olga N. a obtenu 12/20 à l' écrit  et 20/20 (!) à l'oral de l'EAF de juin 2006.

 


 


 



Date de création : 12/11/2006 @ 22:30
Dernière modification : 25/09/2009 @ 22:53
Catégorie : Copies d'élèves (2005/2006)
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