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Question de corpus 1ère FLS

Question de corpus

 

Corpus :

 

·         Texte A : Mai (in Alcools, 1913), de Guillaume Apollinaire.

·         Texte B : Le pont  Mirabeau (in Alcools, 1913), de Guillaume Apollinaire.

·         Texte C : Zone (in Alcools, 1913), de Guillaume Apollinaire.

 

 

Texte A : Mai

Le mai le joli mai en barque sur le Rhin
Des dames regardaient du haut de la montagne
Vous êtes si jolies mais la barque s'éloigne
Qui donc a fait pleurer les saules riverains 

Or des vergers fleuris se figeaient en arrière
Les pétales tombés des cerisiers de mai
Sont les ongles de celle que j'ai tant aimée
Les pétales flétris sont comme ses paupières

Sur le chemin du bord du fleuve lentement
Un ours un singe un chien menés par des tziganes
Suivaient une roulotte traînée par un âne
Tandis que s'éloignait dans les vignes rhénanes
Sur un fifre lointain un air de régiment

Le mai le joli mai a paré les ruines
De lierre de vigne vierge et de rosiers
Le vent du Rhin secoue sur le bord les osiers
Et les roseaux jaseurs et les fleurs nues des vignes

 

Texte B : Le pont Mirabeau

Sous le pont Mirabeau coule la Seine

Et nos amours

Faut-il qu'il m'en souvienne 
La joie venait toujours après la peine


         Vienne la nuit sonne l'heure
         Les jours s'en vont je demeure


Les mains dans les mains restons face à face
Tandis que sous

Le pont de nos bras passe
Des éternels regards l'onde si lasse


         Vienne la nuit sonne l'heure
         Les jours s'en vont je demeure


L'amour s'en va comme cette eau courante
L'amour s'en va

Comme la vie est lente 

Et comme l'Espérance est violente 


         Vienne la nuit sonne l'heure
         Les jours s'en vont je demeure


Passent les jours et passent les semaines
Ni temps passé

Ni les amours reviennent
Sous le pont Mirabeau coule la Seine


         Vienne la nuit sonne l'heure
         Les jours s'en vont je demeure


 


Texte C : Zone (extrait, du début jusqu’à « il détient le record du monde pour la hauteur »).

À la fin tu es las de ce monde ancien

Bergère ô tour Eiffel le troupeau des ponts bêle ce matin

Tu en as assez de vivre dans l'antiquité grecque et romaine 

Ici même les automobiles ont l'air d'être anciennes 
La religion seule est restée toute neuve la religion 
Est restée simple comme les hangars de Port-Aviation

Seul en Europe tu n'es pas antique ô Christianisme 
L'Européen le plus moderne c'est vous Pape Pie X 
Et toi que les fenêtres observent la honte te retient 
D'entrer dans une église et de t'y confesser ce matin 
Tu lis les prospectus les catalogues les affiches qui chantent tout haut 
Voilà la poésie ce matin et pour la prose il y a les journaux 
Il y a les livraisons à 25 centimes pleines d'aventures policières 
Portraits des grands hommes et mille titres divers

J'ai vu ce matin une jolie rue dont j'ai oublié le nom 
Neuve et propre du soleil elle était le clairon 
Les directeurs les ouvriers et les belles sténo-dactylographes 
Du lundi matin au samedi soir quatre fois par jour y passent 
Le matin par trois fois la sirène y gémit 
Une cloche rageuse y aboie vers midi 
Les inscriptions des enseignes et des murailles 
Les plaques les avis à la façon des perroquets criaillent 
J'aime la grâce de cette rue industrielle 
Située à Paris entre la rue Aumont-Thiéville et l'avenue des Ternes

Voilà la jeune rue et tu n'es encore qu'un petit enfant 
Ta mère ne t'habille que de bleu et de blanc 
Tu es très pieux et avec le plus ancien de tes camarades René Dalize 
Vous n'aimez rien tant que les pompes de l'Église 
Il est neuf heures le gaz est baissé tout bleu vous sortez du dortoir en cachette 
Vous priez toute la nuit dans la chapelle du collège 
Tandis qu'éternelle et adorable profondeur améthyste 
Tourne à jamais la flamboyante gloire du Christ 
C'est le beau lys que tous nous cultivons 
C'est la torche aux cheveux roux que n'éteint pas le vent 
C'est le fils pâle et vermeil de la douloureuse mère 
C'est l'arbre toujours touffu de toutes les prières 
C'est la double potence de l'honneur et de l'éternité 
C'est l'étoile à six branches 
C'est Dieu qui meurt le vendredi et ressuscite le dimanche

C'est le Christ qui monte au ciel mieux que les aviateurs 
Il détient le record du monde pour la hauteur

 

QUESTION : en quoi ces trois poèmes allient-ils tradition et modernité ?

 

Devoir de Yana R. :

         Le corpus proposé se compose de trois textes poétiques de Guillaume Apollinaire tirés de son receuil célèbre, Alcools. Les poèmes s’intitulent Mai, Le pont Mirabeau et Zone. Comme les textes étaient publiés en 1913 dans l’ensemble du recueil, tous les textes illustrent le mouvement du surréalisme dont Apollinaire était précurseur. Il serait donc intéressant d’étudier en quoi ces trois textes poétiques allient tradition et modernité. Premièrement, nous allons analyser la structure de ces poèmes et, en deuxième lieu, le thème du passage du temps présent dans les poèmes étudiés.

 

         Tout d’abord, nous pouvons retrouver des structures différents de ces trois textes. Les règles de l’écriture traditionnelles sont combinées avec leur réfus. De cette manière, nous pouvons distinguer quelques aspects parfaitement traditionnels tels que les vers dans Zone : on remarque l’alexandrin du vers 20, l’hexasyllabe du vers 38 et le décasyllabe du vers 33. Le poème Mai, en revanche, illustre majoritairement la poèsie traditionnelle : elle est composé entièrement d’alexandrins, de quatrains et de rimes embrassées (sauf la strophe 3 où on trouve un quintil) : «arrière/mai/aimée/paupières » (strophe 2).

          Néanmoins, les aspects traditionnels sont présents en conjonction avec une écriture plus moderne. Ainsi, la structure homogène des strophes et des vers dans Mai et dans Le pont Mirabeau est combiné avec son éclatement et irrégularité : on remarque un quintil parmi les quatrains dans Mai ainsi q’un refrain répétitif et les décasyllabes brisés retrouvés dans chaque strophe du Pont Mirabeau : «...la Seine/Et nos amours (4 syllabes)/Faut-il qu’il m’en souvienne (hexasyllabe) » (v. 2). De même, on remarque l’absence de ponctuation: « Les directeurs les ouvriers... » (v. 17, Zone) ; qui, en dépendant des lectures variées, peut superposer le sens dans une façon novateure, on lit ainsi : « Sous le pont Mirabeau coule la Seine/et nos amours./ » ou «...coule la Seine./ Et nos amours,/Faut-il qu’il m’en souvienne » (v. 1-3, Le pont Mirabeau).

 

 

          De plus, le thème passage du temps, un des thèmes très traditionnels, est révélé dans les poèmes étudiées. Ainsi, on remarque le registre élégiaque au long de ces textes, qui est fréquent dans la littérature au travers des siècles : « Ni les amours reviennent» (v.21, Le pont Mirabeau), « et tu n’es encore qu’un petit enfant » (v. 25, Zone). Le temps est traditionnellement comparé à l’eau qui « coule » (v.1, Le pont Mirabeau) et sa fuite provoque la souffrance,, « fait pleurer les saules » (v. 4, Mai) et énonce le passé joyeux mais perdu, comme l’enfance « flamboyante » et « adorable » d’Apollinaire. Cette nostalgie est aussi traditionnelle dans la littérature.

          En revanche, cette élegie est modernisée, car on remarque la nouvelle notion de permanence. On retrouve le champ lexical respectif dans tous les poèmes : « je demeure » (v.6, Le pont Mirabeau), « le pont » (v.1, Le pont Mirabeau) « les ruines » (v. 14, Mai ), « se figeaient » (v.5, Mai), « éternelle » (v.31, Zone). L’absence de ponctuation fait penser aussi à la permanence, car la lecture ne s’interrompt pas, juste comme le passage du temps dans les textes. On observe le même effet avec les refrains du Pont Mirabeau. Lors de la lecture de Zone, nous pouvons penser que le passage du temps n’est pas lié qu’à la tristesse, mais aussi à la source d’inspiration, au progrès, car le poème est dédié au quotidien urbain, le thème jamais présente dans l’art traditionnel : « livraisons à 25 centimes » (v.13), « grace de cette rue industrielle » (v.23), « les prospectus les catalogues » (v.11).

 

 

          En conclusion, la structure de ces poèmes et le théme du passage du temps ont des aspects illustrants l’écriture traditionnelle et moderne au même temps. Nous retrouvons des vers traditionnels et des strophes éclatées, l’absence de ponctuation, le thème de la fuite du temps et une nouvelle notion de permanence. Ce refus de règles classiques et cette élegie modernisée sont les traits principals de la totalité du recueil.

 

Yana R. (Russie), 1ère FLS, avril 2018.

 

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***

 

Devoir d’Andrea T. :

 

           Le corpus proposé comporte trois textes du même recueil : ALCOOLS de Guillaume Apollinaire. Apollinaire est nait à Rome, fils illégitime d’un général de l’armée Italienne et d’une princesse polonaise, meurt en 1918 après la Grande Guerre ; il fut le premier écrivain à décrire le mouvement surréaliste. Le premier texte à notre disposition est Mai, poésie du recueil écrit entre 1898 et 1913, ici Apollinaire parle de son séjour sur les rives du Rhin, fleuve Allemand. Le deuxième texte s’intitule Le pont Mirabeau, enfin, le dernier texte est un extrait du poème Zone. On va étudier en quoi ces textes allient tradition et modernité à travers deux axes de lecture : les éléments modernes, et les marques classiques.

 

 

         Dans ces trois textes la modernité est très présente notamment avec l’absence complète de ponctuation : cette caractéristique laisse interpréter un même passage de plusieurs manières différentes : on a l’exemple dans Mai, on a difficulté à comprendre si les dames regardent le poète du haut de la montagne ou plutôt si c’est le poète au sommet et les dames dans la barque.

 Dans le poème Zone, le lexique du quotidien est présent, les arguments traités ne sont pas importants mais au contraire font preuve de banalité : « les livraisons à 25 centimes » (v.13), même le numéro « 25 » n’est pas rédigé mais c’est écrit en chiffres. Deux autres preuves de ce lexique banal sont : « sirène » au vers dix-neuf et « sténodactylographes »  au vers treize.

 Ce même poème est symbole de refus de tout ce qui est ancien, on peut le dire grâce à son premier vers : « à la fin tu est las de ce monde ancien », ceci est un commencement paradoxal car il commence le poème avec « à la fin ».

 Dans Mai, un quintile est présent entre la deuxième et la troisième strophe qui sont deux quatrains, cela est une preuve de modernité car Apollinaire ne respecte pas les règles classiques.

 Dans Le pont Mirabeau, on a des décasyllabes qui sont cassés en un tétrasyllabe et en un hexasyllabe, cela est très moderne car il transforme les tercets originaux en quatrains.

 

 

            Ces textes font preuve de grande modernité, mais aussi des beaucoup d’éléments classiques sont présents, on va les présenter.

  Les thèmes traités sont en rapport avec l’amour, argument très ancien, utilisé dès l’antiquité Grecque et Romaine ; dans Mai, le titre même du poème symbolise la saison de l’amour, le printemps, ce qui est confirmé dans le texte par : « les cerisiers de Mai » (v.6) ou « les fleurs nues des vignes » au dernier vers.

 Dans Le pont Mirabeau Apollinaire se souviens de l’amour perdu avec le lexique de l’amour : « restons face à face » (v.7) ou bien « mains dans les mains » toujours au même vers.

 Le thème religieux est très présent dans Zone, il occupe toute la quatrième strophe dans une élégie d’une enfance pieuse ; ce thème est aussi très classique, c’est une preuve d’éléments classiques.

 Un autre thème classique qui est présent dans ce corpus est celui du passage du temps, qui va avec l’amour : dans Mai, le passage du temps est représenté par le fleuve Rhin qui coule et part symboliquement, comme l’amour pour le poète.

 De même, dans Le pont Mirabeau le passage du temps est symbolisé aussi par un fleuve, la seine à Paris.

 

 

           En conclusion, ces trois textes font preuve de modernité dans l’absence de ponctuation, qui laisse parfois une interprétation subjective du sujet traité, néanmoins, des thèmes classiques comme l’amour et le passage du temps sont traités. Ces textes de Guillaume Apollinaire sont donc des symboles de l’apparition du mouvement surréaliste.

 

 

Andrea T. (Italie), 1ère FLS, avril 2018.

 

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Devoir de Tabea B.

 

      Les trois textes proposés sont des extraits du recueil Alcools, paru en 1913. Tous les trois textes font partie d’un seul genre littéraire : la poésie. Il serait intéressant de savoir en quoi ces trois textes poétiques allient tradition et modernité, c´est pourquoi dans un première temps on va observera les aspects qui montrent la tradition et puis on parlera sur les aspects qui montrent la modernité dans les trois textes.

 

        Tout d´abord, la poésie d'Apollinaire s'appuie premièrement sur la tradition. Un aspect important de la tradition dans les poèmes est la promesse et la fin de l´amour, qui apporte aussi la souffrance. Dans le premier texte, comme nous pouvons remarquer dans la phrase « Vous êtes si jolies », le poète s´adresse directement aux femmes a la deuxième personne du pluriel, qui peut marquer le début d´une histoire d´amour. Mais cette promesse du bonheur sentimental disparait très vite, car le poète parle d´une « barque » qui s´éloigne, donc c´est l´image de la fin d´un amour. Mais aussi dans le deuxième texte d´Apollinaire, l´aspect de la souffrance apparait, on peut remarquer une élégie, une expression traditionnelle qui montre une plainte douloureuse et les sentiments mélancoliques. De plus le poète parle de l´amour qui s´en va, donc la fin de l´amour. Un autre aspect est le passage du temps. Dans le premier texte, l´image du temps qui passe est symbolisée par l´écoulement du fleuve, comme dans le deuxième texte, mais dans le texte 1 il s´agit du Rhin et dans le texte 2 il s´agit de la Seine. L´autre image est le changement de saison, ce changement de saison se montre quand le poète dit : « Les pédales tombés » et « Les pétales flétris ». Dans le deuxième texte, l´image de l´eau qui coule est une métaphore concrète du passage du temps, quand le poète dit « Ni temps passé/Ni les amours reviennent » ou « Les jours s´en vont ». Dans le troisième texte, le poète montre le passage de temps en parlant de deux siècles différents, premièrement de « l´antiquité grecque et romaine » et du « monde ancien » et au même temps il parle de l´actualité, quand il parle par exemple de la « jeune rue ». Un aspect très important de la tradition, est l´évocation religieuse, qui apparait que dans le troisième texte, quand Apollinaire parle de « l´Église », du « Christ » de beau « Lys », qui symbolise la pureté et l´innocence, de « L´étoile à six branches », qui est le symbole du peuple de Jérusalem et de la judaïcité ou quand il parle des couleurs bleu et blanc, qui sont les couleurs de la vierge Marie, la mère de Jésus.

 

       De plus, la poésie d'Apollinaire s'appuie aussi sur la nouveauté, la modernité. Un aspect important pour la modernité est la disparition du poète, qui est bien montré dans le premier texte. Dès la première strophe le poète est présent, ça nous montre le pronom personnel « Je », mais la présence du poète disparait de plus en plus, dans la troisième strophe les seuls êtres humains sont les tziganes, à la dernière strophe le seul aspect humain est la personnification des roseaux. Dans le texte 2, dans la première strophe, comme nous montre le pronom réfléchi « me », mais les dans les strophes suivants la présence du poète disparait. Mais aussi dans le troisième texte on peut remarquer la disparition du poète. Le poète est présent jusqu´à la ligne 23, comme nous montre le pronom personnel « Je » et « vous », mais la place principale à la fin occupe la religion et le Christ. Un autre aspect est la notion de permanence, une élégie, qui est présent dans les textes 1, 2 et 3. Dans le deuxième texte, on peut constater que le temps passe, les êtres changent, mais le poète garde son identité, qui ne change pas malgré les aléas de la vie. Mais aussi les « ruines » dans le texte 1, montrent la permanence, ils restent. Dans le texte 2, les « éternels regards » ou « L´Esperance », peuvent signifier la permanence. Dans le texte 3, la permanence ou l´éternité est rappelée avec « éternelle » et « toujours ». Un aspect est aussi l´absence de ponctuation, qui permet de varier les interprétations possibles de certains passages, comme dans le texte 1, il y a un changement de position, la première possibilité c´est que « les femmes regardaient du haut de la montagne. » ou « les femmes regardaient. Du haut de la montagne, vous êtes jolies. ». Les femmes regardaient le poète du haut de la montagne ou elles sont regardées par le poète du haut de la montagne. Ce manque de ponctuation, qui est présent dans les trois textes crée des opacités de sens assez modernes.  L´autre aspect est l´éclatement du vers, dans le texte 2, la présence d´un vers de quatre syllabes et puis d´un hexasyllabe est aussi un signe de modernité. De plus le troisième texte est même écrit dans une façon moderne, comme nous montre le lexique de la vie ordinaire et banale avec « prospectus », « catalogues », « affiches »,  « centimes » et « automobiles ». Cette écriture moderne montre bien sur le côté de la modernité dans Zone.

 

     A partir de ces trois textes d´Apollinaire, on peut dire qu´il a essayé d´allier la tradition et la modernité. La tradition était prisé par des anciens poètes, c´est pourquoi c´est possible de penser, que les poètes comme Apollinaire, ont essayé de mettre des nouveaux aspects dans les poèmes, mais en gardant des aspects de tradition.   

 

      Tabea B. (Allemagne), 1ère FLS, avril 2018.

                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                 

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Devoir de Polina D. : 

Le corpus proposé est constitué de trois textes poétiques du même recueil Alcools de  Guillaume Apollinaire. Ce recueil a été publié au début du XX-ème siècle et représente le mouvement littéraire de surréalisme. Le premier texte est le poème Mai (1901) raconte une histoire d’amour malhereux. Le texte est essentiellement lyrique . Le deuxième texte est le poème Le pont Mirabeau (1912) , qui ressemble à une élégie modernisée où l’on trouve le théme traditionnel de la fuite du temps et de l’amour. Le troisiéme texte est l’extrait du poème Zone ressemble à une évocation religieuse. Le poète dans ce texte a une attirance profonde pour le monde contemporain et précisément la modernité.

            On va étudier en quoi ces trois textes poétiques allient la tradition et la modernité : premièrement, grâce à leur aspect traditionnel poétique, deuxièmement, grâce aux éléments modernes présents dans les poèmes.

 

            Tout d’abord, on peut dire que ces trois textes comportent des éléments traditionnels.

            Dans le poème Mai d’Apollinaire, la tradition est clairement représentée par le sujet même : une histoire d’amour est possible, ainsi la fuite du temps est représentée par « la barque qui s ‘éloigne ».

L’auteur emploie le vers traditionnel : il utilise l’alexandrin «  Le mai le joli mai en barque sur le Rhin » au début du poème.

            Les éléments traditionnels sont aussi présents dans « Le pont Mirabeau ». Ici , on retrouve l’expression d’une plainte doulourouse et des sentiments mélancoliques , comme dans la poésie antique, que l’on appelle l’élégie. La structure répétitive des rimes est embrassée ABBA «seine ...amours ...souvienne ...peine ». L’allitération en [l]et [s] s’ajoutent aux anaphores de mots et de vers qui apportent de la musicalité au texte, qui font penser aux chansons du Moyen Âge. Dans ce poème, il s’agit de la description de la nature , ce qui est aussi l’élément traditionnel.

            Comme dans les deux premiers poèmes, dans le poème « Zone » on trouve du lyrisme. On remarque une évocation lyrique de la religion , empreinte d’une certaine émotion qui se traduit par l’anaphore « c’est ». L’anaphore est à la fois au service de la poésie et de la puissance religieuse. Dans ce poème , il y a de nombreuses métaphores , par exemple « Bergère, ô tour Eiffel », ce qui apporte un aspect traditionnel.

 

            Par ailleurs, dans les textes de corpus on remarque des traits de modernité. Chacun des trois textes du même recueil « Alcools » témoigne de la modernité.

            Dans le poèmes de Guuillaume Apollinaire , il n’y a pas de ponctuation, ce qui costitue un élément novateur. L’abscence de ponctuation peut entraîner des intrepretations différentes.

            Dans l’oeuvre « Mai », on observe la disparition de l’homme , à partir du vers 3 l’auteur utilise le mot « tsiganes » après des animaux : « ours » , « singe », l’humain disparaît peu à peu.

            L’auteur emploie le vers traditionel, mais pour le rendre plus moderne il casse sa structure dans chaque poème. Dans les trois textes, on constante l’éclatement du vers de quatre syllabes puis d’un hexasyllabe « Et nos amours/ faut-il qu’il m’en souvienne », il s’agit en fait d’un décasyllabe déstructuré . Aussi il, y a les assonances à la place de rimes, par exemple : « C’est le beau lys que tous nous cultivons/ C’est la torche aux cheveux roux que n’éteint pas le vent / C’est le fils pâle et vermeil de douloureuse mère... »

            Dans la poème « Zone », Apollinaire semble être fasciné par les formes modernes d’architecture « les hangars de Pont-Aviation », de même l’auteur utilise les neologismes de l’époque. Dans ce poème, il parle de l’individualisation et de l’architecture contemporaine , par exemple : de la «  Tour Eiffel » . Il y a plusieurs métaphores qui nous font penser à la tour Eiffel : la description bucolique qui représente la tour comme une gardienne du troupeau.

            On trouve aussi le vocabulaire lié au champ lexical du travail industriel: « directeurs », « ouvriers ».

 

 

            On peut donc dire que tous les trois textes illustrent l’antithèse entre la tradition et la modernité. L’auteur utilise les différentes formes traditionnelles qui ne sont pas figées, car elles évoluent vers une forme moderne sous la plume d’Apollinaire. La poèsie change avec le temps , mais les éléments traditionnels et modernes y côtoient. Le poète fait appel aux éléments traditionnels tout en apportant des éléments nouveaux.

 

  Polina D. (Russie), 1ère FLS, mai 2018.

 

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Devoir de Ksenia I. : 

Le corpus proposé est constitué de trois textes poétiques qui sont pus écrits par Guillaume Apollinaire et font partie de son fameux recueil Alcools, publié en 1913. Les poèmes proposés appartiennent au mouvement littéraire de surréalisme, caractéristique de XXème siècle. Le premier texte est le poème  « Mai », qui se réfère au mois de mai 1902, époque où Apollinaire était amoureux de Annie Playden. Le deuxième poème s’intitule « Le pont Mirabeau » et le troisième poème, ouvrant le recueil, s’intitule « Zone ». Is serait intéressant d’étudier en quoi ces trois textes allient la tradition et la modernité en analysant d’abord les aspects traditionnels présents dans les textes et puis en voyant les éléments modernes apparaissant dans les poèmes.

 

Premièrement, malgré le siècle et le mouvement littéraire, il existe des éléments traditionnels présents dans tous les poèmes et les poèmes d’Apollinaire ne sont pas une exception.

Il s’agit dans les trois textes de la poésie lyrique, dans chacun des textes on trouve une émotion forte, qui est exprimée par l’auteur dans sa poésie. Dans les trois textes proposés on parle de registre élégiaque, de l’expression de la nostalgie de l’auteur: dans les poèmes « Mai » et « Pont Mirabeau » l’auteur parle de ses amours passés et de sa souffrance: « Et comme l'Espérance est violente » (v.16 de « Pont Mirabeau »); « Qui donc a  fait pleurer les saules riverains » (v.4 de « Mai »), alors que le poème « Zone » exprime la nostalgie de l’auteur de son enfance pieuse passée: « Tu n’es encore qu’un petit enfant », « tu es très pieux » (v.25 et 26).

Les figures de style, notamment les métaphores et les comparaisons sont traditionnelles: dans le « Pont Mirabeau » et « Mai » l’auteur compare la fuite du temps avec l’écoulement de l’eau inarrêtable et éternel : « l’amour s’en va comme cette eau courante » (v.13 de « Pont Mirabeau »); « … mais la barque s’éloigne »(v. 3 de « Mai »), dans « Zone » on trouve également des métaphores assez typiques pour les œuvres classiques telles que me fleur de lys symbolisant la pureté et l’innocence (v.33). Les anaphores omniprésentes faisant penser à une chanson sont aussi du côté traditionnel : « Vienne la nuit donne l’heure » (v.5 et v.10 et v.15 de « Pont Mirabeau »); « Le mai le joli mai » (v.1 et 14 de « Mai »); « C’est le beau lys que tous nous cultivons C’est la torche aux cheveux roux que n’éteint que le vent.. » (v.33-39 de « Zone »).

De plus, les rimes embrassées dans « Mai » et les rimes suivies dans « Pont Mirabeau » et « Zone » qui créent une certaine musicalité des poèmes sont aussi un aspect traditionnel important.

 

 

Cependant, les trois textes ont été écrits au XXeme siècle qui fut celui des grands bouleversements dans toutes les matières humaines et appartiennent au mouvement de surréalisme ce qui influence beaucoup la façon dont ils sont écrits. On trouve alors plusieurs aspects modernes apparaissant dans les trois poèmes d’Apollinaire.

L’absence de ponctuation caractéristique à chacun des trois textes permet les différentes interprétations de sens de poèmes, comme l’illustre le début de « Pont Mirabeau » « Sous le pont Mirabeau coule la Seine et nos amours » (v. 1-2).

De plus, dans les poèmes “Zone” et “Pont Mirabeau” l’auteur utilise les paysages urbains pour les comparer avec ses sentiments, il suffit de voir les vers “Bergère o tour Eiffel le troupeau des ponts bêle ce matin” (v. 2 de “Zone”) et “Sous le pont Mirabeau coule la Seine” (v.1-2 de “Pont Mirabeau”).

Ensuite, on remarque les objets pas caractéristiques à la poésie, “anti poétiques” apparaître dans les poèmes “Zone” et “Mai” ce qui illustrent les vers “..simple comme les hangars de Port-Aviation” (v.6 de “Zone”) - les objets de monde réel, prosaïque et les vers “Suivaient la roulotte traînée par un âne” (v. 11-12 de “Mai”).

Enfin, la construction, la structure des poèmes est tout à fait moderne, inhabituelle pour la poésie. Les ruptures à l’hémistiche omniprésentes donnent aux poèmes une forme très moderne, ce qu’illustrent les vers

 “Sous le pont Mirabeau coule la Seine

  et nos amours” (v.1-2)

 

 

 

On peut donc conclure que tous les trois textes poétiques allient la tradition et la modernité, en restant harmoniques et agréables à lire. On parle souvent de l’actualité éternelle de la poésie car elle est une sorte de miroir de la société. Il est donc intéressant d’observer comment la poésie évolue par rapport au temps qui passe en gardant quand même les éléments traditionnels uniques.

 

 

 

 

  Ksenia I. . (Russie), 1ère FLS, mai 2018.

 

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Date de création : 29/04/2018 @ 18:08
Dernière modification : 26/05/2018 @ 17:01
Catégorie : Copies d'élèves 2017/2018
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