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Copies d'élèves 2009/2010 - Commentaire 1ère FLS
02.12. (après-midi) : BAC BLANC N°1, de 14h à 18h.
Objets d’étude : Un mouvement littéraire et culturel ; L’argumentation : convaincre, persuader et délibérer. Corpus : Texte A - E.N. Damilaville : Article « Paix » (Encyclopédie, 1750-1772). Texte B : Montesquieu, Lettres persanes, 1721 (lettre XXIX) (extrait). Texte C : Voltaire, Zadig, chapitre 6, 1747. Texte A - E.N. Damilaville : Article « Paix » (Encyclopédie, 1750-1772) Étienne Noël Damilaville, né à Bordeaux le 21 novembre 1723 et mort le 13 décembre 1768, est un homme de lettres français, ami de Voltaire et de Diderot. Il a participé à la rédaction de l’Encyclopédie, l’une des œuvres majeures des Lumières. PAIX. La guerre est un fruit de la dépravation des hommes : c'est une maladie convulsive et violente du corps politique, il n'est en santé, c'est-à-dire dans son état naturel que lorsqu'il jouit de la paix ; c'est elle qui donne de la vigueur aux empires ; elle maintient l'ordre parmi les citoyens ; elle laisse aux lois la force qui leur est nécessaire ; elle favorise la population, l'agriculture et le commerce : en un mot elle procure aux peuples le bonheur qui est le but de toute société. La guerre au contraire dépeuple les états ; elle y fait le désordre ; les lois sont forcées de se taire à la vue de la licence qu'elle introduit ; elle rend incertaines la liberté et la propriété des citoyens ; elle trouble et fait négliger le commerce ; les terres deviennent incultes et abandonnées. Jamais les triomphes les plus éclatants ne peuvent dédommager une nation de la perte d'une multitude de ses membres que la guerre sacrifie ; ses victoires même lui font des plaies profondes que la paix seule peut guérir. Lexique : · ligne 1 : « dépravation » : perversion, déviance ; · ligne 1 : « convulsive » : qui provoque les convulsions, c’est-à-dire des tremblements, des secousses, de l’agitation ; · ligne 3 : « vigueur » : force ; · ligne 6 : « licence » : l’absence de respect des lois, des règles, des convenances ; · ligne 9 : « dédommager » : rembourser, donner en retour. Texte B : Montesquieu, Lettres persanes, 1721 (lettre XXIX) (extrait)
LETTRE XXIX Le pape est le chef des chrétiens. C'est une vieille idole qu'on encense par habitude. Il était autrefois redoutable aux princes même : car il les déposait aussi facilement que nos magnifiques sultans déposent les rois d'Irimette et de Géorgie. Mais on ne le craint plus. Il se dit successeur d'un des premiers chrétiens, qu'on appelle saint Pierre, et c'est certainement une riche succession : car il a des trésors immenses et un grand pays sous sa domination. Lexique : · Ligne 2 : verbe « déposer » : ici, dans le sens d’enlever son pouvoir à quelqu’un ; · ligne 3 : « successeur » : celui qui vient ensuite, après ; · ligne 6 : « évêque » : grands responsables de l’Eglise catholique ; · ligne 6 : « subordonnés » : qui sont inférieur hiérarchiquement à lui ; · ligne 8 : « dispenser » : permettre de ne pas faire quelque chose ; · ligne 11 : « rahmazan » (ou ramadan) : pratique de la religion musulmane qui consiste à ne pas se nourrir ni boire pendant un certain temps pour rendre hommage à Allah (le dieu des musulmans) ; · ligne 12 : « s’assujettir » :obéir, respecter une règle ; · ligne 12 : « rompre ses vœux » : ne plus vouloir être religieux alors qu’on s’était engagé à l’être ; · ligne 13 : « les défenses de la loi » : ce que la loi interdit ; · ligne 13 : « serment » : ce qu’on a promis ; · ligne 16 : « dervis » (en réalité, derviche : religieux musulman appartenant à une confrérie) ; · ligne 17 : « disputer » au sens de discuter ; · ligne 21 : « ralliement » : de « se rallier » : se regrouper, se mettre ensemble, former un groupe ; · ligne 22 : le « différend » : la dispute, le désaccord ; · ligne 23 : « intelligible » : compréhensible. Texte C : Voltaire, Zadig, chapitre 6, 1747. Zadig ou [À la cour du roi de Babylone, le jeune Zadig se fait apprécier pour ses qualités. Il se heurte aux méchants mais, après de nombreuses péripéties, il est nommé ministre du roi.] Le roi avait perdu son premier ministre. Il choisit Zadig pour remplir cette place. Toutes les belles dames de Babylone applaudirent à ce choix, car depuis la fondation de l'empire il n'y avait jamais eu de ministre si jeune. Tous les courtisans furent fâchés ; l'envieux en eut un crachement de sang, et le nez lui enfla prodigieusement [...]. Il [Zadig] se mit à exercer son ministère de son mieux. 1. divan : conseil des ministres. QUESTION : En quoi ces différents textes illustrent-ils l’esprit des Lumières? ( COMMENTAIRE : Vous ferez le commentaire du texte B.
En Europe, et particulièrement dans la France du XVIIIème siècle, le mouvement de la philosophie des Lumières remit prit parti en faveur de la raison éclairée de l’être humain et l’idée de liberté commença à changer l’ordre social établi. Les Lumières s’opposèrent aux oppressions religieuses, morales et politiques, en combattant l’irrationnel, l’arbitraire et la superstition des siècles passés, et en procédant au renouvellement du savoir de l’éthique et de l’esthétique de leur temps. Un de ces hommes, Montesquieu, auteur des Lettres Persanes, grande œuvre de sa vie, développe les principaux thèmes de la philosophie des lumières. Il vise une société plus juste, plus libre et dans laquelle les gens sont plus égaux. Dans cet extrait, Montesquieu exprime ses idées à travers une lettre entre deux Persans. D’une part, il dénonce les actes illégaux des évêques et du pape en utilisant le paradoxe et l’ironie. De plus, il dénonce les problèmes religieux qui sont irrationnels et ridicules à travers un regard naïf et extérieur.
Tout d’abord, la plus remarquable caractéristique de ce texte est l’utilisation du paradoxe et de l’ironie que l’on trouve à travers tout le texte. Et cette utilisation est aussi une manière très populaire au XVIIIème siècle car leur impressionnant effet peut bien convaincre les autre gens. En utilisant la paradoxe, Montesquieu expose bien la « maladie » de cette société : « deux fonctions bien différentes » (l.7), « Quand ils sont assemblés ils font, comme lui, des articles de loi ; quand ils sont en particulier, lis n’ont guère d’autre fonction que de dispenser d’accomplir de la loi »(l.6, l.7) Il montre bien que les évêques sont hypocrites et qu’ils ont deux côtés : l’un est juste et naïf lorsqu’il est en public ; l’autre est égoïste et ce côté est inconnu du grand public. L’autre exemple de paradoxe est le suivant : « Les évêques ne font pas des articles de foi de leur propre mouvement. » (l.15), « il n’y a qu’à partager le différend par la moitié et donner une distinction à ceux qui accusent d’hérésie » (l.22). Cela présente les pensées irrationnelles des religieux. Ils ignorent les problèmes dans leur groupe mais ils accusent violemment ceux de l’autre groupe. Ainsi, par le paradoxe, Montesquieu bien présente bien les défauts du monde religieux de son époque.
Montesquieu dénonce donc les problèmes de religion, c’est ainsi qu’on peut parler donc de la manière dont il représente ces problèmes, c’est-à-dire le regard naïf, un regard extérieur. Montesquieu joue à devenir un Persan, à travers une lettre apparemment écrite depuis la France et destinée à son pays, la Perse. Comme il est persan, il n’a pas grandi en France, quand il regarde cette société, il est en dehors de cette société, donc son avis est juste et objectif. Comme il n’a pas l’habitude de vivre dans la société française, il la trouve ridicule et choquante : « Ainsi puis-je t’assurer qu’il n’y a jamais eu de royaume où il y ait eu tant de guerres civiles que dans celui de Christ ». Cet étonnement, conséquence du regard naïf, impressionne les lecteurs.
A travers ses yeux, on voit les problèmes. La religion n’est qu’un mensonge. Les responsables religieux dictent la loi, mais ils s’y soumettent seulement quand ils sont devant un public. En dehors de public, ils sont totalement différents. Ils trahissent leurs serments et ils ont une bonne excuse : « il est moins aisé de remplir ses devoirs que d’avoir des évêques qui en dispensent » (l.10). Ils se moquent de leurs problèmes, mais ils détestent les « hérétiques ». Sans doute, on ne peut pas découvrir facilement ces problèmes religieux, mais on les voit bien à travers les yeux naïfs des Persans. A travers ce texte, Montesquieu a bien dénoncé l’irrationnel et l’injustice de la religion, grâce au regard naïf. Comme les autres, Montesquieu désire améliorer la société. Ces philosophes, une élite avancée de cette époque, oeuvrèrent pour un progrès du monde, en sortant de l’obscurantisme. On sent la grande transformation révolutionnaire qui va suivre leurs efforts. Mi Y. (Chine), 1ère FLS, lycée international de Valbonne Sophia-Antipolis, décembre 2009. Commentaire de la fable de la Fontaine Les obsèques de la lionne.
Aussitôt chacun accourut Pour s'acquitter envers le Prince De certains compliments de consolation, Qui sont surcroît d'affliction. Il fit avertir sa Province Que les obsèques se feraient Un tel jour, en tel lieu ; ses Prévôts y seraient Pour régler la cérémonie, Et pour placer la compagnie. Jugez si chacun s'y trouva. Le Prince aux cris s'abandonna, Et tout son antre en résonna. Les Lions n'ont point d'autre temple. On entendit à son exemple Rugir en leurs patois Messieurs les Courtisans. Je définis la cour un pays où les gens Tristes, gais, prêts à tout, à tout indifférents, Sont ce qu'il plaît au Prince, ou s'ils ne peuvent l'être, Tâchent au moins de le parêtre, Peuple caméléon, peuple singe du maître, On dirait qu'un esprit anime mille corps ; C'est bien là que les gens sont de simples ressorts. Pour revenir à notre affaire Le Cerf ne pleura point, comment eût-il pu faire ? Cette mort le vengeait ; la Reine avait jadis Etranglé sa femme et son fils. Bref il ne pleura point. Un flatteur l'alla dire, Et soutint qu'il l'avait vu rire. La colère du Roi, comme dit Salomon, Est terrible, et surtout celle du roi Lion : Mais ce Cerf n'avait pas accoutumé de lire. Le Monarque lui dit : Chétif hôte des bois Tu ris, tu ne suis pas ces gémissantes voix. Nous n'appliquerons point sur tes membres profanes Nos sacrés ongles ; venez Loups, Vengez la Reine, immolez tous Ce traître à ses augustes mânes. Le Cerf reprit alors : Sire, le temps de pleurs Est passé ; la douleur est ici superflue. Votre digne moitié couchée entre des fleurs, Tout près d'ici m'est apparue ; Et je l'ai d'abord reconnue. Ami, m'a-t-elle dit, garde que ce convoi, Quand je vais chez les Dieux, ne t'oblige à des larmes. Aux Champs Elysiens j'ai goûté mille charmes, Conversant avec ceux qui sont saints comme moi. Laisse agir quelque temps le désespoir du Roi. J'y prends plaisir. A peine on eut ouï la chose, Qu'on se mit à crier : Miracle, apothéose ! Le Cerf eut un présent, bien loin d'être puni. Amusez les Rois par des songes, Flattez-les, payez-les d'agréables mensonges, Quelque indignation dont leur coeur soit rempli, Ils goberont l'appât, vous serez leur ami. |