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Copies d'élèves 2014/2015 - Ecriture d'invention romanesque 2nde 8

Vers l'écriture d'invention (sujet de type III du bac).

 

Sujet (à coller sur votre feuille double) : après l'étude du GT1 (Les débuts de romans), vous rédigerez à votre tour un incipit régi par les consignes suivantes :

 

·        votre production sera de registre réaliste.

·        Elle mêlera types narratif et descriptif (vous veillerez à utiliser les outils stylistiques propres à ces deux types de texte).

·        Votre incipit respectera les codes romanesques traditionnels (fonctions informative et « apéritive »).

·        Vous expliciterez la focalisation que vous aurez choisie :

1.     focalisation zéro ;

2.     focalisation interne ;

3.     alternance des deux : dans ce cas, vous signalerez le(s) changement(s) de focalisation à l'aide d'une croix rouge dans la marge, au niveau de ces changements, tout en indiquant les focalisations dans la marge.

·         Toute référence culturelle pertinente est valorisée.

·         Le site de Lettres du CIV propose des copies d’élèves ayant eu à traiter le même sujet, au cours des années précédentes.

               

Devoir de Kim-Anh S. :

 

Focalisation zéro

Focalisation interne

 

                Avant même que le soleil ne se soit levé sur la ville de Boulogne-Billancourt, le réveil d'Odette Frossard sonna. Il était cinq heures du matin. Elle se leva malgré son épuisement, une longue journée l'attendait. Paul Frossard, lui, n'avait pas besoin de se lever en ce matin de janvier 2004, car on lui avait accordé une semaine de vacances après le Nouvel An. Son mari remua légèrement lorsqu'il sentit Odette lui tapoter l'épaule, grogna, et se remit à ronfler fortement sans faire attention à sa femme. Elle fixa longuement l'homme qui dormait profondément et partageait son lit tous les soirs, se demandant où l'homme attentionné et doux dont elle était tombée amoureuse sept ans auparavant était passé.

 

                Odette se traîna dans la salle de bain avec beaucoup d'effort, et se regarda dans la glace avec regret. La jeune fille souriante et pleine de joie qu'elle était n'existait plus, tout comme son mari. À sa place, Odette voyait maintenant une femme terne et sombre. Ses cheveux châtains, négligés, fins et secs encadraient mollement son visage sans vie. Ses grands yeux verts étaient soulignés de poches bleuâtres qui contrastaient avec son teint pâle. Son regard avait perdu l'étincelle qui s'y trouvait auparavant. Au centre de sa figure se trouvait un nez trop grand pour son visage, légèrement tordu vers la gauche, parsemé de tâches de rousseur. Une petite bouche sans expression complétait son visage qui inspirait une profonde tristesse.

 

                Après s'être contemplée longuement devant le miroir en recomptant ses nombreux défauts, Odette enfila rapidement une robe longue d'un rouge terne qui lui donnait un air démodé. Elle attacha ses cheveux en un chignon serré après un rapide coup de brosse, elle était prête. Elle sortit de la petite pièce et se dirigea vers la cuisine, qui faisait aussi office de salle à manger. Elle s'assit sur une chaise qui grinçait et grignota un morceau de pain de la veille en buvant un café noir. Odette était issue d'une famille modeste. À la mort de son père, sa belle-mère disparut et ce fut comme si elle n'avait jamais existé. La jeune femme n'avait jamais connu sa mère, décédée à sa naissance, et sa belle-mère avait toujours été distante. Elle n'avait qu'une amie, Clara, sa confidente depuis l'école primaire, mais elle avait déménagé dans le Sud de la France l'été précédent. À tout juste vint-cinq ans, Odette éprouvait un sentiment de grande solitude.

 

                L'horloge indiquait six heures moins le quart. Odette se mit en route. Elle s'enveloppa de son châle et de son manteau noirs, enfila ses grandes bottes dont les semelles étaient usées, attrapa son sac à main raccommodé et quitta sa médiocre demeure. Lorsqu'elle sortit du vieil immeuble gris, l'air glacial d'hiver pénétra ses vêtements rapés. Une fine couche de neige fraîche recouvrait le trottoir de l'avenue Jean-Baptiste Clément. Au moment où elle s'engagea dans l'avenue, l'air du Temps des cerises traversa son esprit, un rappel nostalgique et quotidien de ses jours heureux et insouciants. De petits nuages blancs s'échappaient de ses lèvres froides pendant qu'elle fredonnait tout bas cette chanson. Les commerces étaient encore fermés, leurs vitrines illuminées par les décorations et lumières colorées des fêtes de fin d'année. Odette regarda autour d'elle et aperçut quelques passants qui effectuaient leur sport matinal ou qui, tout comme elle, partaient gagner leur vie.

 

                La jeune femme traversa quelques petites rues et bifurqua sur le boulevard Jean Jaurès, se dirigeant d'un pas soutenu vers la station de métro. Après dix minutes de marche, Odette chercha son porte-monnaie dans son sac, mais se rendit compte avec stupéfaction qu'elle avait dû l'oublier. Elle fit immédiatement demi-tour en courant de peur d'arriver en retard pour l'ouverture de la boulangerie qui se trouvait dans le Vème à Paris. Elle ne prit pas le temps de regarder devant elle et dans sa précipitation elle heurta un homme qui descendait l'escalier. Son sac tomba au sol.

 

                « Oh ! Veuillez m'excuser, commenca-t-elle, s'accroupissant pour ramasser ses affaires dispersées. Je suis en retard, je ne faisais pas attention à -

– Odette... »

 

                Au son de cette voix si familère, Odette releva brusquement la tête et se redressa. Elle regarda le sac à dos et les deux valises que portaient son mari, et une grande confusion envahit son esprit. Elle ne comprenait pas, que pouvait-il bien faire ici ?

 

                « P-Paul, que… que fais-tu ? murmura-t-elle tout en connaissant déjà la réponse qu'elle redoutait.

– Je m'en vais, lui répondit-il d'un ton ferme. »

Kim-Anh S., 2nde section internationale, décembre 2014.

***

Devoir de Clara T. :

Ce devoir est rédigé avec une alternance de focalisation interne et de focalisation zéro.

 

 

                Marie s’approcha de la fenêtre de la librairie. Elle colla son front à la vitre chaude et observa l’extérieur. Le soleil éblouissant brillait fortement et se reflétait dans les flaques d’eau. Elle ouvrit la fenêtre et une forte odeur d’évaporation l’envahit, tout comme le bruit des passants. Les rues de Paris étaient très animées. En effet, la population, accablée par trois jours de temps gris et pluvieux, sortait enfin profiter de l’accalmie. Toutefois, Marie pouvait ressentir que l’allégresse n’était pas totale. Et pour cause, des drapeaux rouges, ornés de croix gammées noires, flottaient sur les immeubles haussmanniens. Nous étions le 17 juillet 1942 et tout le Nord de la France était occupé.

Marie avait vingt-deux ans. Née dans une famille aisée, elle avait passé toute son enfance parmi les livres. La jeune femme les adorait et les dévorait un par un. Depuis son plus jeune âge, Marie s’inventait des histoires dont elle devenait l’héroïne. Evidemment, dans ces récits, elle était grande, belle, intelligente, courageuse et faisait chavirer le cœur de tous les hommes.

Mais en réalité, la jeune femme ne possédait pas toutes ces qualités. Certes, elle était cultivée, intelligente et elle pensait être courageuse (bien que la vie ne l’ait jamais mise à l’épreuve). Mais belle ? Non ! Marie n’était pas belle. Elle n’était pas laide non plus, mais ses cheveux bruns ternes, ses yeux marrons inexpressifs et son nez trop long la rendaient quelconque. Quant à faire chavirer les cœurs, c’était impossible : elle était trop timide et ne sortait jamais avec les gens de son âge. En 1940, lorsqu’elle avait eu vingt ans, elle avait ouvert sa propre librairie où elle passait toutes ses journées avec ses plus chers amis : les livres, les seuls à qui elle donnait tout son amour. S’était en juin de la même année que les Allemands avaient pris la ville.

Marie souhaitait de tout son cœur depuis deux ans maintenant qu’ils partent, eux, leurs violences et leurs lois antisémites stupides. La veille encore, la gestapo et la police française avaient raflé près de quatorze mille Juifs et les avaient entassés dans le Vélodrome d’Hiver. Toute cette violence l’écœurait. Mais que pouvait-elle faire ?

La jeune libraire referma la fenêtre et retourna s’assoir à son bureau, où l’attendait sa petite routine. Elle commença à faire son travail. Le même depuis deux ans, pensa-t-elle avec amertume : faire l’inventaire des livres, les trier et les ranger dans les bibliothèques.

Soudain, elle entendit le carillon de la porte d’entrée retentir et vit une jeune fille entrer. Marie tourna la tête, étonnée par l’arrivée d’une cliente, et encore plus par son jeune âge. Celle-ci devait avoir aux alentours de onze ans et elle semblait perdue. Elle portait une étoile jaune sur sa petite robe violette et rapiécée. Marie n’en eut cure, il lui vint une irrépressible envie de protéger cette enfant.

Clara T., 2nde section internationale, décembre 2014.

 

***

Devoir de Nina M. :

Focalisation zéro.

Le 22 juillet 1889, par une journée étouffante, Federico traversa la passerelle du bateau, sur lequel il venait de passer trois longues semaines à s’impatienter, et fit ses premiers pas sur les quais de New York où se mêlaient des odeurs de mer et de carburant. Le jeune Federico fut frappé par la foule et par la multitude de bruits provenant des quais. De tous les côtés des personnes s’agitaient, des porteurs hurlaient, des italiens se retrouvaient et criaient leur joie. Les grands immeubles, l’immensité de cette ville, le fleuve, ces quartiers dont il avait tant entendu parler, tout l’attirait et en même temps l’inquiétait. Les lumières blafardes des lampadaires l’effrayaient un peu mais l’idée de retrouver bientôt des visages connus le rassurait. Federico était un adolescent de quinze ans, typiquement méditerranéen : la peau mate, de grands yeux bruns et des cheveux bouclés très noirs. C’était un garçon généreux mais d’une timidité presque maladive. Il portait ce jour-là ses plus beaux vêtements, un peu usés, mais qui avaient été soigneusement rapiécés par sa mère avant le départ. Il avait laissé ses parents, paysans et sa jeune sœur, Maria, à Morgantina, petit village dans la montagne sicilienne. La situation était difficile là-bas, les parents parvenaient tout juste à les nourrir en exploitant les terres arides et stériles du pays. Voulant les aider, il décida, comme quelques autres du village de partir vers le Nouveau Monde.

 Il chercha désespérément dans la foule bruyante et mouvementée son parrain, Francesco, qui avait fui sa Sicile natale, avec sa femme et sa fille, pour rejoindre New York en 1880 dès le début de la crise économique italienne. Le regard de Federico apeuré et perdu allait de visage en visage. Il aperçut finalement un homme qui semblait correspondre à l’image de son parrain. L’homme, d’une quarantaine d’années environ, portait un beau costume, il était grand et fort. Il était accompagné d’une jeune fille du même âge que Federico. Elle avait de longs cheveux bruns, de beaux yeux verts mais était immobilisée et se déplaçait en fauteuil roulant.

Luttant contre sa timidité, il se dirigea vers cet homme. « Je suis Federico », dit-il en rougissant. Francesco tout d’abord bouleversé, se ressaisit et embrassa avec joie son filleul.

La jeune fille, elle aussi très émue souriait, ravie de voir Federico dont elle était très proche autrefois mais qu’elle n’avait pas vu depuis huit ans. Federico, gêné et intimidé, fut très étonné de trouver Benedetta dans cette situation mais n’osa pas poser de question. Il n’était pas au bout de ses surprises car un homme à la peau noire qui les accompagnait insista auprès de Federico pour prendre ses minces bagages qu’il transporta vers un fiacre. Federico jeta un dernier regard vers la foule qui commençait à se disperser. Il se rendit compte qu’il avait tout quitté et qu’il ne reviendrait jamais en Italie. Une nouvelle vie commençait pour lui…

 

Nina M., 2nde section internationale, décembre 2014.

***

Devoir de Noa L. :

Le froid continuait de figer la ville en cette pénible soirée du 25 janvier 1942. Marie était assise sur un tabouret et contemplait par la fenêtre la pleine lune, dont la clarté contrastait avec l’obscurité de la ville endormie. Elle avait nettoyé la maison minutieusement comme elle le faisait chaque après-midi. Elle avait préparé le souper et avait couché les enfants de bonne heure. Sa modeste demeure n’était pas grande, elle l’avouait, et pouvait à peine accueillir ses quatre enfants : Juliette, l’aînée, âgée de neuf ans, Pierre, âgé de sept ans et les jumeaux Clémence et Adrien, âgés de cinq ans.

Des traces d’humidité imbibaient les coins de chaque pièce et les murs avaient à peine pu retenir le froid insupportable qui était survenu le mois précédent et qui sévissait toujours. La jeune femme pouvait enfin profiter d’un instant de sérénité, celui-ci n’étant pas gâché par le raffut incessant de ses enfants, accompagné du hurlement quotidien des soldats allemands. À travers la fenêtre, Marie voyait son propre reflet. La jeune femme venait de fêter son trente-cinquième anniversaire. Au physique, elle était une femme mince, de petite taille. Ses cheveux roux, ternes et sans éclat étaient toujours attachés dans un chignon qu’elle relevait à l’aide d’une pince. Son grand visage, marqué par le travail, révélait un gros nez qui était disproportionné par rapport à l’apparence frêle de la jeune femme.

Au loin, les cloches de la cathédrale de Notre-Dame de Paris sonnèrent minuit. Marie ouvrit une fenêtre, car l’autre, cassée la veille, ne s’ouvrait plus, et respira une grande bouffée d’air glacial. Cela faisait exactement un an que son mari avait disparu. Le coeur lourd, elle laissa couler une larme sur sa joue, la sentit dégouliner sur sa lèvre pour ensuite déposer une saveur salée dans sa bouche. Elle resta quelques instants immobile, ses yeux bleus noyés dans le vide. Toujours prise par l’émotion, elle serra dans ses mains la vieille nappe qui lui servait de tablier et songea à cette vie sacrifiée, cette vie perdue à jamais. Mobilisé deux ans auparavant, son mari n’avait plus donné aucune nouvelle depuis le 25 janvier 1941. Marie n’avait reçu aucune lettre lui annonçant la mort de son mari mais elle se doutait depuis un certain temps qu’elle ne le reverrait plus. Comment la vie pouvait-elle être si injuste?

Essayant de refouler ses sentiments, Marie se leva, retira son tablier et l’accrocha sur le porte-manteau situé à proximité de la porte d’entrée. Mais l’objet glissa de son support. La jeune femme se baissa pour le ramasser et vit en s’accroupissant, une paire de chaussures qui attendait silencieusement dans le vestibule. Quelques secondes plus tard, on frappa à la porte.

 

Noa L., 2nde section internationale, décembre 2014.

***

Devoir de Johanna C. :

Focalisation interne

 

Sa vie dans son vieux château décrépi l'ennuyait, elle était morne et monotone. Sa demeure de pierres blanches devenues grisâtre avec l'usure le révulsait, il ne rêvait que de partir, de s'enfuir de son quotidien que son père régissait et dirigeait d'une poigne de fer. Richard ne pouvait rien faire sans son autorisation, ce qui l'agaçait au plus haut point. Tous les jours il regardait par les 124 fenêtres qu'il avait compté lors de ses journées enfermés à rien faire, l'horizon et imaginait ce que pourrait être sa vie. Il aimait voir au loin les forêts, la rivière qui semblait arriver de l'autre coté de la Terre et qui traversait la vallée que la bâtisse surplombait. Son regard se perdait alors dans les flots intrépides de cette eau limpide qui ne s'arrêtait jamais, pas même en hiver lorsqu'elle devenait tumultueuse ou en été lorsque le soleil écrasant semblait la boire afin qu'il ne reste qu'un fin filet qui semblait peiner à se frayer un chemin dans le lit qu'elle avait elle même creusé lors de ses jours plus furibonds. Il commençait à tousser et savait que s'il arrivait ainsi devant son père celui-ci le priverait de sa première sortie depuis le début de l'hiver qui devait avoir lieu le jour même. Il savait aussi que le lendemain, le 23 mars 1812, il atteindrait ses seize ans et que tout allait changer. Il retourna dans sa chambre afin de se couvrir chaudement car même en ce début de printemps l'air frais s'engouffrait partout.

Il se réveilla brusquement et se rappela qu'aujourd'hui il atteignait ses seize ans et pourrait donc faire ce que bon lui semble comme le lui avait promis son père de longues années auparavant. Il couru à la fenêtre et y vit son reflet. Sa peau aussi blanche que la neige fut la première chose qui attira son regard comme tous les matins. Ses cheveux, mal coupés et ébouriffés après sa nuit agitée lui donnait l'air d'un épouvantail que ses cernes renforçaient. Ses yeux verts qu'il pensait comme l'herbe des prairies ou des immenses sapins étaient entourés de rouge tellement il avait mal aux yeux. Ses paupières gonflés du au maque de sommeil semblaient se refermer toutes seules. Il décida d'ouvrir la fenêtre pour ne plus avoir à ce regarder et l'air vif lui piqua le visage. Il resta un moment perdu dans ses pensées puis vit enfin les nuages clairsemés pour le moment mais surtout les nuages qui arrivait de loin, le plus loin que son regard portait, qui étaient noirs et annonçaient une tempête d'une violence extrême. Ils se rapprochaient et il sut immédiatement qu'il ne passerait pas une nuit de plus dans cet endroit qui l'avait tourmenté des années durant. Il déplia alors la grande serviette légère dont il se souvenait qu'il avait emprunté aux cuisines et mit dessus toutes les affaires auxquels il tenait et dont il ne voulait pas se séparer. Il ferma son baluchon qui semblait si fragile, le jeta sur son épaule, attrapa une veste et, décidé, il franchit la porte de sa chambre. Il se dirigeait vers l'entrée du château lorsqu'il vit sa sœur Mélissa qui lui demanda ce qu'il faisait. Il ne répondit pas et s'engagea sur les derniers escaliers avant d'atteindre l'extérieur. Elle le suivit, le rattrapa et, la regardant une dernière fois dans ses beaux yeux bleus, lui répondit qu'il partait. Ses cheveux blonds qui s'accordaient parfaitement avec ses yeux bleus et ses fines lèvres rouges gercées jusqu'au sang, tombaient sur ses frêles épaules blanches. Son regard s'attarda sur son cou où figurait le collier d'argent qui s’oxydait qu'il lui avait offert à sa naissance. Sa vieille robe bleue qu'elle portait si souvent s'arrêtait à ses chevilles et il vit ses petites pieds, bleus de froid. Des larmes commencèrent à perler aux coins de ses yeux et elle le supplia de rester avec lui, de ne pas l'abandonner. Il se rappela tous les bons souvenirs qu'ils avaient vécus, ensembles, et se promis de revenir la chercher, un jour, lorsqu'il aurait moins peur des réactions violentes de son père. Il détourna son regard, si triste de la faire souffrir et franchit les derniers mètres avant sa liberté comme il entendait sonner 9 heures au clocher de la petite église du village normand près duquel il habitait. .

 

Johanna C., 2nde section internationale, décembre 2014.

***

Devoir d’Emma J. :

 

Focalisation zéro.             

 

       Joshua Wong ne veut pas grandir. C’est un enfant de hong kong et c’est pourquoi le 6 octobre 2014 ,juste avant minuit, sa petite amie et lui (et l’amie de sa petite amie, parce que les ados ne se déplacent qu’en bande) se rendent dans le quartier ouvrier de Mongkok pour manger des oignons grillés, de l’ananas rôti, des nouilles baignées dans l’ail et le fromage, en somme un plat mixte typique de Hong kong.

              Wong, qui fêtera ses dix-huit ans ce mois-ci, avale ses pâtes avec une main et consulte son smartphone de l’autre.

              Les gens parlent fort en cantonais. Une télévision  allumée  montre les images du mouvement de protestation des étudiants qui occupe  depuis une semaine déjà l’immense quartier des affaires à Admiralty.Tout le dilemne de cette ville composite élevée sur des idéaux démocratiques mais dirigée par une Chine autoritaire se tient là.Personne dans le restaurant ne prête attention aux nouvelles , bien trop occupés a s’empiffrer que de tenir compte de la triste réalité que montre l’ecran .Ce genre d’endroit-avec des lumières fluorescentes, des tables en formica et une variété incroyable de nouilles au fromage-est l’une des raisons pour lesquelles  Wong, ne quittera jamais sa ville natale et ne deviendra jamais un adulte ,l’espèce la plus dédaigneuse qui puisse exister selon lui . Le futur ne doit pas être décidé par les adultes. Pourquoi ces adultes, des personnes avec de l’argent et du pouvoir ne se battent-ils donc pas pour la démocratie?

 

              Huit jours après la prise de contrôle d’Admiralty “la révolution des parapluies” tient bon. Elle nargue les autorités et l’ultimatum du chef de l’exécutif, Leung Chung Ying, qui avait exigé un retour à la normale dans la cité de sept millions d’habitants. En face la police s’est calmée et n’asperge plus les protestataires de ces horribles gaz lacrimogènes(qui s’ étaient protégés avec leur parapluie)

 

               Joshua retourne à sa lutte même s’il a déjà subi quarante-six heures d’arrestation la semaine passée.

              Sur son chemin il croise un homme d’affaire , portant des chaussures parfaitement cirées , un costume noir beaucoup trop grand pour sa petite taille ridicule . Son teint blafard et ses joues creuses font ressortir ses yeux sombres . Il a le regard pensif, presque absent .  A quoi peut -il penser ? le travail , le business, l’argent ?  Mais sûrement pas à la cause de Joshua . C’est peut -être un de ces hommes de pouvoir , semblable à tous les autres , indifférent à leur lutte , à la vie difficile qu’ils subissent sous leurs simples tentes .

               Joshua aurait aimé l’arrêter un instant , lui expliquer son combat , lui montrer , avoir du soutien , mais  á quoi bon . L’homme ne croisa même pas son regard .

              Joshua continua son chemin tout en contemplant les immenses buildings à demi cachés par l’habituelle brume froide et mélancolique du ciel bas de Hong Kong . il  est fatigué, sale, tourmenté par l’occupation qui faiblit de jour en jour .Il a l’impression que les couleurs des petites tentes deviennent de plus en plus pâles , un peu comme la lumière de l’espoir en laquelle il  croyait tant. Il monte sur le podium et poliment explique que la bataille pour une totale démocratie n’est pas finie.

”-Restez” dit-il dans son micro .

 

Emma J., 2nde section internationale, décembre 2014.

 

***

Devoir de Pari-Ann A. :

Focalisation interne.

 

Elle était en vacances chez son frère et son père aux Etats-Unis en Floride. ça faisait exactement trois mois que son père lui avait fait une proposition; qui à force de l’entendre, semblait plus devenir comme un ordre. 

Ce jour-là, son frère était à l’école, il n’allait pas tarder à rentrer. Leur père leur interdisait de sortir seuls en mer. Mais c’est sur son bateau que Catherine se sentait le mieux et pouvait complètement s’isoler. S’isoler des disputes, des cris et du bruit. s’isoler de tout et de n’importe qui. Elle avait donc profité que son père était au téléphone pour s’emparer des clefs et s’échapper pour une heure ou deux sur son refuge,son bateau blanc et bleu.

Quand elle avait arrêté le moteur, il était dix-huit heures. Elle s’était assise à l’avant du bateau et tout en admirant le couché de soleil apaisant aux couleurs si belles rouges et orangées, laissait flotter ses pieds à la surface de l’eau. Quelques dauphins nageaient devant elle et parfois même, l’effleuraient. Elle les écoutait rire et les regardait s’amuser. Ils étaient heureux, ils étaient libres, libres d’aller où bon leur semblait, ils ne se souciaient de rien. Ils lui offraient un spectacle sans pareil à tout autre; ils tourbillonnaient, sautaient hors de l’eau et l’éclaboussaient en retombant dans cet immense étendue bleu foncée. En recevant ces quelques goûtes, elle commençait à réaliser que la température du vent qui soufflait dans ses cheveux indomptables longs et noirs avait baissé de quelques degrés. Elle était vêtue d’une simple robe à bretelles  en soie rouge vive qui s’arrêtait un peu plus haut que ses genoux. Sa peau matte avait la chaire de poule, ses poils étaient hérissés et le confort que lui procurait la tiédeur de l’eau en comparaison de la fraicheur de l’air sur sa peau lui fit prendre conscience que la nuit n’allait pas tarder à tomber et qu'il était temps de rentrer. Son père s’inquièterait et serait même sûrement furieux qu’elle lui ait désobéi. 

Elle savait à quoi elle devait s’attendre. Mais elle était résignée à lui révéler ses pensées. Auparavant, elle avait déjà  vécu trois déménagement, abandonné trois fois ses amis et avait dû trois fois se réintégrer dans ses nouvelles écoles dans lesquelles les enfants pouvaient se montrer très mesquins et renfermés. Et même si maintenant, du haut de ses 16 ans, toutes ces gamineries semblaient faire parties du passé, elle en était encore répugnée. Il était donc hors de question d’en subir un quatrième alors qu’elle se sentait enfin bien là où elle était. 

Elle s’était alors séparée de ses compagnons marins et remise au volant avant de faire demi-tour.

les rugissements du moteur et le bruit des vagues qui s’écrasaient contre la coque du bateau avaient interrompus ses pensées. Regardant droit devant elle, elle fini par apercevoir son père qui l’attendait de pied ferme sur le pontont, posté à côté du grand panneau de bois sur lequel était inscrit « in God We Trust » .

 Il était trop tard pour reculer. Elle inspira une grande bouffée d’air qu’elle garda longtemps avant de l’expirer en fermant les yeux… Il était temps de s’expliquer.

 

 

 

Pari-Ann A., 2nde section internationale, décembre 2014.

***

 

Devoir de Guillaume B. :

Focalisation zéro.

 

 

Dans un collège de campagne près de Bordeaux, c'était la rentrée scolaire. Dans la cour, on pouvait déjà remarquer de petits groupes d'élèves qui pour certains, se retrouvaient pour la première fois depuis des mois.

Quand la cloche sonna, tous se mirent en rang et entrèrent dans leur classe avec les professeurs. La classe de cinquième-trois comptait seulement trente-cinq élèves, ce qui était la plus petite classe du collège. Les tables étaient très usées, et certaines étaient gravé par des inscription que les élèves avaient marqué l'année précédente. Mais les bancs, quant à eux, n'étaient presque pas abîmés.

Les élèves portaient tous un uniforme comportant un bas noir, une chemise blanche et une veste noire. Tous regardaient le bureau du professeur qui était encore impeccable malgré les nombreuses années de service. A côté, le tableau était d'un vert très foncé, on distinguait la date écrit a la craie blanche « Lundi 7 septembre 1896 ».

Les murs étaient d'un blanc noirci par les années, il y avait de nombreuses fissures, le plus souvent cachées par des cartes ou des exposés.

Le maître était un homme d'une trentaine d'année que les élèves trouvaient plutôt jeune. Il semblait être sympathique et bon professeur.

Tous les élèves l'écoutaient faire son discours de début d'année, tous sauf un ; c'était Victor, il était solitaire et de grande taille. Ses camarade le surnommaient « Général ». Son visage était carré et ses yeux de couleur bleue, il ressemblait a tout élève perturbateur qui se caché au fond de la classe. Ce jour là, pendant que le professeur parlait, lui il préférait regarder dehors et rêvasser devant cette cour vide.

Le professeur l'interpelle : « Toi, le garçon au fond de la classe, peux-tu me répéter ce que je viens de dire ? »

Il ne sut que répondre...

 

 

Guillaume B., 2nde section internationale, décembre 2014.

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Devoir de Fleur H. : 

Son corps s’asseyait péniblement sur une chaise en bois, avec une cigarette entre ses doigts, comme à son habitude. Cette chaise, qui grinçait était d’un marron foncé qui penchait vers le rouge sombre. Elle appartenait auparavant à son père, a qui elle a hérite son nom Gabrielle Jean-Henrie de la Cour. Gabrielle laissait ses yeux balader entre le peu d’outils de décoration qu’elle avait. Puis la porte, en bois avec une couche de moisissure causé par la fuite due à la pluie d’hivers, accrochait son regard.  Cette chambre vide et monotone l’attristait. La stérilité de cette pièce sombre, morte lui faisait apercevoir la médiocrité extreme de sa vie. La seule chose dans cet appartement auquel elle accordait de l’importance était sa trousse a bijoux, dans laquelle reposaient quelques merveilles qu’elle portait le plus souvent possible pour essayer d’oublier la misère dans laquelle elle vie. Elle percevait de plus en plus la banalité de sa vie. Une vie maigre et indifférente au monde dans lequel elle vie. En vérité une seule chose hantait ses pensées: le désir d’une rencontre amoureuse. Pour Gabrielle, jeune, jolie, naïve l’idée de partager une vie, sa vie, la seule vie qu’elle aura, avec une personne qu’elle aimait la rendait rêveuse et impatiente. Toutes cette absences de perfection l’étouffait, la noyait dans un océan de détresse et de désir inachevé. Puis tout a coup elle se leva, et pris la direction des fenêtre closes: en pensant à sa vie hostile, une bouffée de chaleur surgit et la fit suffoquer. D’un geste précis, elle déverrouilla les pans en verre qui la séparait du monde extérieur, et avala un grand bol d’air frais, libre. 

 

C’était l’été 1858. L'extreme sècheresse de cette été rendait le peuple fou. Les rues parisienne étaient désertes pendant les heures les plus chaude de la journée. A l’exception de quelques malheureux vieillards mendiant pour de l’argent. La chaleur était meurtrière, même les enfants ne pouvaient faire un pas sans s’arrêter et reprendre leur souffle et faire baisser leur température.  Le climat n’affectait d’ailleurs pas que les mondains, les récoltes du pays en souffraient également. C’est pour cela que Gabrielle devenait de plus en plus légère, du aux pénuries de nourriture, le prix haussait fortement et devenait trop couteux pour la jeune femme. 

 

Gabrielle, toujours dans son appartement qu’elle avait prit en grippe, partit se recoiffer devant son miroir ovale. Le miroir reflétait, malgrès les nombreuse fissures et taches, son maigre visage osseux, âgé de vingt-quatre ans seulement. Se regardant profondément dans ses propres yeux, elle lâcha un sourire coquin, regarda ses imperfections peu nombreuses qu’elle ne pouvait cacher, puis d’un pas décidé, elle s’envola de sa demeure pour rejoindre un bar.  

Belle de nature, nombreux furent ceux qui se retournaient pour la regarder dans la rue. Mais elle ne leur accordait aucun intérêt. En entrant dans le bar, ceux à la poche vide et le sang bouillant la dévorait des yeux, vulgairement. Les clients de cet endroit étaient peu recommandables; il y avait des hommes pauvres, seuls et ivres, entourés par un nombre incalculable de femmes à la poitrine bombée, les jambes entrouvertes, le cou orné de millions bijoux scintillants censés attirer les hommes d’affaires, et le corps dissimulé sous des robes avec des trous comme si des souris l’eussent grignoté, comparable à Gabrielle.

Ce soir là, vingt-neuf Juillet 1858, dans cette pièce ennuagé de fumée, un homme dînait seul à sa table. Il se faisait discret, bien que l’ élégance de son allure et son costume remarquablement bien taillé indiquait son aisance, et ne pouvait qu’attirer l’oeil aveuglé de Gabrielle. Elle mêla d’ailleurs ce dernier au sien, et, avant qu’elle n’eut le temps de feindre l’indifférence, il marchait dans la direction de sa table.

 

Fleur H., 2nde section internationale, décembre 2014.


Date de création : 03/12/2014 @ 18:24
Dernière modification : 18/12/2015 @ 10:58
Catégorie : Copies d'élèves 2014/2015
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