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Copies d'élèves (2006/2007) - Commentaires 2nde 7

Commentaire rédigé en devoir surveillé (3 heures)

le mercredi 24 janvier 2007.

 

 

 

Sujet : vous ferez le commentaire du texte suivant.

 

 

A une jeune fille

 

 

Vous qui ne savez pas combien l'enfance est belle,
Enfant ! n'enviez point notre âge de douleurs,
Où le coeur tour à tour est esclave et rebelle,
Où le rire est souvent plus triste que vos pleurs.

Votre âge insouciant est si doux qu'on l'oublie !
Il passe, comme un souffle au vaste champ des airs,
Comme une voix joyeuse en fuyant affaiblie,
Comme un alcyon sur les mers.

Oh ! ne vous hâtez point de mûrir vos pensées !
Jouissez du matin, jouissez du printemps ;
Vos heures sont des fleurs l'une à l'autre enlacées ;
Ne les effeuillez pas plus vite que le temps.

Laissez venir les ans ! Le destin vous dévoue,
Comme nous, aux regrets, à la fausse amitié,
A ces maux sans espoir que l'orgueil désavoue,
A ces plaisirs qui font pitié.

Riez pourtant ! du sort ignorez la puissance
Riez ! n'attristez pas votre front gracieux,
Votre oeil d'azur, miroir de paix et d'innocence,
Qui révèle votre âme et réfléchit les cieux !

 

 

Victor HUGO, recueil Odes et ballades, 1826.

 

Code des couleurs :

-1ère étape de l'introduction : présentation de l'époque et du mouvement littéraire.

-2ème étape  de l'intro : présentation de l'auteur et de l'oeuvre dont émane le texte à commenter.

-3ème étape : présentation de l'extrait.

-4ème étape : annonce des axes de lecture.

-Connecteur logique.

-Amorce d'un axe de lecture.

-Rappel de l'axe de lecture en cours.

-Transition.

-1ère étape de la conclusion : rappel des axes de lecture du devoir.

-2nde étape de la conclusion : Ouverture.

 

 

Code des couleurs : ce guidage méthodologique ajouté aux copies elles-mêmes est destiné à faire de ces productions d'élèves un potentiel outil d'élaboration de futurs devoirs, ou encore de remédiation ou de correction.

 

 

Commentaire de Lisa C. :

          Le romantisme est le principal mouvement littéraire du XIXème siècle. Il est caractérisé par l’utilisation de certains thèmes comme le passage du temps, l’expression de sentiments intimes et intenses ou le rapport entre les sentiments humains et leur projection sur la nature, abordés dans les textes et surtout dans les poésies romantiques. Victor Hugo, considéré comme le plus grand auteur romantique, a écrit, en 1826, le recueil  Odes et Ballades  duquel est tiré le texte à commenter. « A une jeune fille » est un poème qu’Hugo dédie « à une jeune fille » comme le montre le titre, mais qui s’adresse de manière générale à tous les jeunes, à tous les enfants. Dans le texte on retrouve des éléments exprimant un lyrisme omniprésent ainsi qu’une multitude de procédés stylistiques évoquant la fuite du temps.



          Tout au long du poème, Hugo exprime ses sentiments les plus intimes par rapport à la jeunesse et le passage à l'âge adulte. Tout d’abord on retrouve une vraie valorisation de cette période de la vie, le poète cherche à partager ses pensées avec le lecteur et à lui faire comprendre à quel point l’enfance est une période facile, d’insouciance, de laquelle il faut profiter. On retrouve en effet au vers 5 : « âge insouciant », et au vers 1 l’expression « combien l’enfance est belle ».
          On remarque aussi l’utilisation de la métaphore comparant les « heures », les moments de jeunesse, à « des fleurs […] enlacées » (v.11), évoquant ainsi le fait que, comme des fleurs, les heures s’ « effeuille[nt] ». Aux vers 5, 6,7 et 8 on peut voir la figure de style qui compare « l’âge insouciant » à un « souffle au vaste champ des airs » et à un « alcyon sur les mers » : l’utilisation d’un rythme ternaire renforce l’image donnée à l’enfance, la beauté que l’on cherche à expliquer
à travers cette expression des sentiments.
          Afin de faire comprendre son point de vue, l’auteur utilise en outre beaucoup d’exclamations et d’impératifs, ce qui fait presque passer les conseils qu’il donne à travers l’épanchement de ses sentiments pour des ordres. On retrouve l’interjection «  Oh ! » (v.2) et l’adresse très directe au destinataire «  Enfant ! » (v.2), les impératifs « n’enviez point » (v.2), « ne vous hâtez pas » (v.9), puis l’anaphore de « Riez » (v.17 et 18) et de « jouissez » (v.10). Le poète cherche à persuader, à convaincre l’enfant de suivre ses conseils et de profiter de sa jeunesse par l’utilisation d’impératif et d’interjections,
ces dernières étant typiques du registre lyrique car elles expriment bien les sentiments.
          De plus, on remarque que la dévalorisation de la période adulte est bien exprimée par le poète, à travers l’utilisation d’un champ lexical plutôt négatif. En effet, il qualifie cette période d' « âge des douleurs » (v.1) où le « cœur […] est esclave et rebelle » (v.2). C’est selon lui l’âge des « regrets » (v.14), et de la « fausse amitié » (v.14), des « maux sans espoir » (v.15). L’oxymore qui se trouve au vers 4, « le rire est souvent plus triste que vos pleurs », met en évidence un effet de contraste, d’opposition entre « rire » et « pleurs », la « tristesse ». Il peut être interprété dans le sens d’une réelle contradiction entre l’âge insouciant de l’enfance auquel on associe les « rire[s] » et l’âge adulte, difficile, auquel sont associés « pleurs » et « tristesse ». Ces sentiments sont cependant caractéristiques de l’expression de sentiments négatifs, d’un lyrisme malheureux.

 


 

          L’expression du lyrisme malheureux est due à plusieurs causes, dont la principale est le passage et la fuite du temps. Tout d’abord, on peut parler du temps qui passe inexorablement, sans que rien puisse l’arrêter. On ne peut agir sur le temps, il faut donc profiter du moment présent, de la jeunesse, de la vie. Hugo exprime très bien cette pensée à travers des procédés tels que l’alternance du champ lexical du temps et du destin, avec les mots « âge » (v.2), en anaphore au vers 5, ou les « heures » (v.11) qui passent trop « vite » (v.12). Le « temps » (v.12) ne s’arrête pas et nous entraîne vers la vieillesse à cause du « sort » (v.17), du « destin » (v.10). On retrouve ajouté au mot « sort » le nom « puissance », qui renforce l’idée de fuite du temps, menant vers un destin invincible, irrémédiable, fatal. Cet enchaînement inéluctable peut évoquer la présence de registre tragique dans ce poème.
          On perçoit en outre tout au long du poème une  réelle fuite du temps, illustrée par des procédés tels que l’allitération en [r] aux vers 2, 3,4 (« notre » ; « douleurs » ; « cœur » ; « tour à tour » ; « rebelle » ; « rire » ; « pleurs ».). Cette sonorité très dure montre les sentiments de douleur, de souffrance, de difficulté auxquels sont confrontés le poète et l’homme d’un point de vue plus général. On remarque aussi l’évocation des difficultés que l’on a à l’âge adulte, des complications, des « regrets » ou des « maux sans espoir », comme cela est dit aux vers 14 et 15, qui nous attendent avec le passage du temps. Ainsi on est emportés vers un sort qui nous est destiné, et que l’on ne peut contrôler. Le temps passe, fuit, et nous n’y pouvons rien. Cette pensée renforce le registre tragique relevé auparavant.

 

 


          Après l’analyse de ce texte, on peut affirmer qu’il appartient au mouvement romantique puisqu’il reprend différents thèmes typiques de ce courant littéraire. Tout en étant le chef de file du romantisme, Victor Hugo est contemporain de bien d’autres auteurs romantiques. Nous pouvons par exemple citer Gérard de Nerval, ou bien Alphonse de Lamartine, ainsi que F.R. de Chateaubriand, qui expriment leurs sentiments dans des poèmes comparables à « A une jeune fille ».

 

 

Lisa C., 2nde section internationale, lycée international de Valbonne Sophia-Antipolis,  janvier 2007.

 

 

 

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Commentaire de Wilfred S. :

 

 

            Le romantisme est un mouvement littéraire prédominant. Il est important au point de constituer un courant clé à l’échelle de l’histoire de la littérature. Il se développe au cours de la première moitié du XIXème siècle. "A une jeune fille" accompagne donc l’apogée du romantisme. Ce poème est rédigé dans le recueil "Odes et ballades", en 1826 par Victor Hugo. Ce dernier est le plus grand auteur, dramaturge et poète romantique français. Il siège parmi l’élite des écrivains les plus fameux. Dans cet extrait, le poète s’adresse à une jeune fille. Il exprime des sentiments personnels puis il devient peu à peu le mentor de la personne à qui il s’adresse. Le poète lui reproche d’être empressée et de ne point savourer l’instant présent. Par conséquent, le poème se caractérisera par des émotions intenses. Le poète tentera de conscientiser le destinataire par le biais de passages allégoriques, ayant un impact significatif. Ces passages attribueront à cette poésie un aspect lyrique. Le temps imparti à l’existence est jugé trop fugitif par le poète. De ce fait, ce dernier fera de la fuite du temps une thématique principale de cet extrait.

 

 

 

 

 

Tout d’abord, il y a dans ce poème une dimension lyrique qui domine. Nous pouvons repérer de multiples expressions de sentiments personnels telles que : "[envie]", "douleurs" (v.2), "cœur" (v.3), "rire", "triste", "pleurs" (v.4), "doux" (v.5) exprimant la douceur, le bien-être mais aussi le mal-être qui peut être éprouvé, avec les termes "joyeux" (v.7), "jouissez" (v.10), "plaisirs" (v.16), "n’attristez", "gracieux" (v.18) par exemple. La ponctuation forte est également révélatrice du souci de l’auteur d’exprimer ce qu’il ressent : "Oh ! [...] riez !" (v.17 et 18) et enfin "les cieux !" (v.20). Le champ lexical des émotions s’allie à une ponctuation forte, riche en exclamations. Ces procédés caractérisent donc à merveille le registre lyrique.

          Par ailleurs, les sonorités en [r] témoignent de la douceur, de la caresse de la beauté d’un âge peu avancé, illustré avec "enfant" (v.2) mais paradoxalement de la douleur de la même façon. Cette allitération est particulièrement opportune car elle unit deux émotions opposées, formant un ensemble mitigé. Ces sons amplifient la tonalité lyrique trouble avec "notre [...] douleur", (v.2) "cœur tour à tour [...] rebelle" (v.3), "mûrir" (v.9), "votre oeil azur, miroir" (v.19). De façon implicite, ces sonorités véhiculent le lyrisme intense que l’écrivain entend transmettre.

          Néanmoins, la tonalité négative émise dans le premier quatrain ne révèle pas la vraie nature de sa suite. Le poème est plutôt optimiste, car le lyrisme malheureux se dilue à la fin sur un symbole : le ciel, avec "les cieux" (v.20). Hugo dépeint le ciel avec une couleur "azur" (v.19), signe de quiétude morale, car il montre que ses conseils peuvent y mener.

 

 

 


             A la manière du lyrisme, l’écoulement du temps est caractérisé par une idée fondamentale, érigée par un grand philosophe, du nom d’Epicure. Hugo invite la jeune fille à profiter du moment présent, à ne pas se soucier de l’avenir avec "ne vous hâtez point" (v.9). Le poète fait usage des impératifs comme "jouissez" (v.10) mis en anaphore. Ce martèlement obsessionnel qu’on retrouve avec "où" (v.3 et 4) et "riez" (v.17) met du rythme dans la poésie et insiste sur la célèbre notion de "carpe diem" (cueille le jour) que l’on doit à Epicure. Il y a donc une trace d'intertextualité avec "Le Lac", de Lamartine. Il insiste sur la nécessité de profiter de l’instant présent, car on ne sait pas de quoi est fait demain.

          On retrouve fréquemment le champ lexical du temps avec, par exemple : "âge" (v.2), "heures" (v.14), "plus vite que le temps" (v.15) et "ans" (v.16). Les métaphores sont très également très présentes, comme le "souffle" du temps et le vol de l’alcyon, le "matin" comme moment éphémère de la vie, "le printemps" dont il faut profiter, symbolisant l’amour. Les fleurs sont aussi des allégories du temps, elles sont précieuses, il faut les savourer sachant que leur beauté et leur éclat n’est pas éternel. Des sonorités sont associées aux allégories, les phonèmes [v] et [f] qui sont des consonnes douces avec "vous", "savez", "enfance", (v.1) "enfant", "enviez", (v.2) "esclave", (v.3) "souvent", (v.4) "souffle au vaste" (v.6), par exemple. Ces sonorités imitent la douceur et le vol du temps, représenté par l’alcyon, et le phonème [s] imitant le souffle du vent, et, par le même biais, le souffle du temps. Le poète accentue cette idée avec une formule comparative "comme" (v.6,7,8) mis en anaphore.

 

 

 

 

 

 

          Dans ce poème s’intitulant "A une jeune fille", Victor Hugo dépeint des caractéristiques primordiales mises au service du romantisme. Les thématiques de la fuite du temps et du lyrisme sont agencées très adroitement, illustrées par la propre expérience du poète. Ces dernières sont éclaircies par de nombreux procédés stylistiques. A l’instar d' Alphonse de Lamartine, Gérard de Nerval ou encore Alfred de Vigny, Victor Hugo transcrira des poèmes aux tonalités lyriques, réjouies ou éplorées dans un cadre qui concernera le temps, ou la nature.

 

 

 

Wilfred S., 2nde section internationale, lycée international de Valbonne Sophia-Antipolis, janvier 2007.

 

 

 

 

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Commentaire de Mélodie D. :

 

 

 

          Le romantisme est le principal mouvement littéraire de la première moitié du XIXème siècle. Victor Hugo, le célèbre auteur des vers romantiques du poème proposé, démontre à travers ce poème appartenant au recueil ODES ET BALLADES, qu'il reste incontestablement l'un des plus grands auteurs romantiques de cette époque. A UNE JEUNE FILLE est un poème romantique composé de cinq strophes, mettant en scène deux personnages opposés par l'âge et valorisant à travers le registre lyrique, les sages paroles et conseils d'un vulnérable vieil homme face à une "jeune fille" appartenant à la génération suivante qui souhaite grandir plus vite que le temps ne le permet. Deux grands thèmes se distinguent lors de la lecture d'"A UNE JEUNE FILLE". Le passage du temps qui varie en fonction de la génération concernée (mais qui continue à s'écouler tout de même) est omniprésent à travers ce poème ainsi que l'homme vulnérable face à une nature puissante qui est maîtresse de nos destins.Le lyrisme douloureux est également présent et nous démontre les sentiments de regret exprimés par le vieil homme.

 

 


 
          Tout d'abord, le passage du temps joue un rôle majeur dans ce poème malgré le fait que l'écoulement du temps n'est pas perçu de la même façon par la jeune fille représentant l'innocence, comme nous le confirme le vers 19,"votre oeil d'azur, miroir de paix et d'innocence", que par l'adulte, qui, lui, a déjà bien profité de la vie et qui ne souhaite qu'une chose, retourner vers sa jeunesse.Ce poème est paradoxal car chacun des deux êtres "possède" ce que l'autre voudrait avoir. De plus, le champ lexical de l'enfance nous démontre ce que l'adulte voudrait pouvoir revivre. Nous avons au vers 1, "l'enfance" renforcé par l'adjectif "belle","l'âge insouciant" au vers 4, la jeune fille a le "front gracieux"(v18) et incarne "l'innocence", comme le dit le vers 19. L'adulte vulnérable essaye de faire comprendre à la jeune fille à travers ses paroles sages que le plus bel âge est l'adolescence et qu'elle ne devrait pas essayer de faire avancer le temps. Nous avons dans la deuxième strophe un rythme ternaire contenant trois comparaisons.En effet, "comme" est repris en anaphore dans les vers 6,7 et 8. La construction de ces vers forme egalement un parallélisme qui peut nous faire penser à une vie ordonnée et qui avance par étapes, l'enfance, l'adolescence, la vie adulte et enfin le troisième âge. Toutes ces techniques rassemblées en trois vers donnent du rythme et cela peut faire penser au temps qui s'écoule. Une preuve de cela se trouve au vers 6 avec "il passe.." qui fait donc référence au temps.  Enfin, "l'adolescence" est une période connotée par le narrateur car elle est comparée à de belles choses, à de bons souvenirs que le narrateur voudrait repouvoir connaître. Le passage du temps est donc très présent dans le poème et c'est ce qui nous fait avancer dans les différentes étapes de notre vie.
          De plus, plusieurs expressions font comprendre le désespoir de l'adulte qui a déjà vécu une majeure partie de sa vie. C'est lui, le narrateur du poème, et par la même occasion, l'auteur, donc Victor Hugo. Etant donné que c'est lui qui décrit l'adolescence et son reflet d'une telle manière en s'adressant à la jeune fille, toutes les expressions citées auparavant caractérisent bien sa vision des choses, c'est-à-dire son regret de ne pas avoir pleinement profité de sa vie. Malgré cela, il accentue certaines choses pour insister sur la chance qu'elle a en parlant de façon péjorative de son époque à lui. On peut parler de lyrisme douloureux en majeure partie à cause du regret. Dans le premier vers, il s'adresse à la jeune fille en la vouvoyant mais aussi en lui faisant part de son ignorance. Les premiers mots du premier vers nous le démontrent bien " Vous qui ne savez pas...". L'auteur utilise l'impératif pour lui donner des ordres qui sont plutôt des conseils afin d'éviter qu'elle ne fasse pas la même bêtise que lui, c'est-à-dire ne pas profiter pleinement de l'instant présent et sans vouloir aller trop vite. On a "n'enviez" (v2), "hâtez" (v9), "jouissez"(v10) repris en anaphore pour insister sur la notion épucurienne de  CARPE DIEM, "effeuillez"(v12), "riez" repris en anaphore aux vers 17 et 18. Il lui conseille aussi de "laissez venir les ans" (v13) et donc de ne pas accélérer le temps. La jeune fille est donc bien ignorante, inconsciente et innocente. Hugo est là pour l'aider à comprendre le passage du temps qui nous emportera tous un jour, car cela fait partie de la nature, qui est bien plus puissante que l'Homme.
 
 
 
 
 
          C'est évident, l'Homme se montre impuissant face au temps qui lui-même contrôle et fait partie de la nature. Dans la dernière strophe, l'auteur emploie le mot "puissance" et conseille à la jeune fille de l'ignorez. Tout porte à croire que la puissance de laquelle il parle est la puissance de la nature associée à celle du temps. La nature, c'est également ce qui nous a donné  la vie, un destin, et ce qui va nous les ôter par la même occasion.Victor Hugo, le narrateur,  l'adulte, se rend compte de cela et exprime à travers un lyrisme douloureux tous ses regrets car l'image de la jeune fille pressée et ignorante à laquelle il s'adresse, n'est rien d'autre que son reflet dont il se souvient à travers elle. S' il arrive à donner tous ces conseils, c'est parce qu'il regrette tout le temps perdu quand il était encore enfant et qu'il voulait aller trop vite comme la jeune fille. Dans la quatrième strophe, Hugo prouve qu'il regrette cette époque en employant le mot "regrets"(v14) mais il ne peut plus rien faire face au "destin qui [le] dévoue"(v13).
          Ensuite, l'invocation "Oh!" au vers 9 fait part de sa désolation et de son désespoir. La ponctuation forte, très présente dans tout le poème, traduit également la lenteur des mots et les soupirs du narrateur. Le vieux monsieur essaye maintenant de ralentir le temps et de faire face, pour lutter contre la nature, mais difficilement. La nature lui a donné une vie, il n'a pas su en profiter au début, lorsque tout était encore facile, à "l'âge insouciant"(v5) et maintenant, c'est trop tard, la nature l'emportera bientôt.
          Par ailleurs, ce poème a un aspect épicurien car à travers la connaissance et les regrets d'un homme adulte, l'idée du CARPE DIEM et donc du fait de profiter de la vie est bien présente et c'est cela qu'il essaye de faire comprendre à la jeune fille : il tente de lui faire passer ce message ou conseil. Même si ce poème est adressé à la jeune fille (comme nous l'indique le titre), c'est un message moral pout tous les autres lecteurs du poème et donc le but de Victor Hugo est de les faire réfléchir car ses paroles méritent réflexion...  
 
 
  
 
          L'écoulement du temps (la fuite du temps), le lyrisme douloureux avec l'expression des regrets et l'impuissance de l'Homme face au destin et à la nature sont trois grands thèmes du romantisme présents dans ce poème. "A une jeune fille", à travers un lyrisme parfois douloureux, nous rend nostalgique et fait passer un message moral au lecteur à travers ce dialogue entre deux générations différentes et nous rappelle l'importance du Carpe Diem. D'autres grands auteurs comme Lamartine ou G.de Nerval traduisent également leur desespoir et leurs sentiments de regrets à travers d'autres poèmes romantiques comparables à " A une jeune fille". Victor Hugo restera néanmoins un des poètes romantiques français les plus célèbres  aujourd'hui encore.

 

Mélodie D., 2nde section internationale, lycée international de Valbonne Sophia-Antipolis, janvier 2007.
 

 

 

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 Commentaire d'Eva L.

 

 

          Le romantisme est un mouvement littéraire apparu au XIXeme siècle précédant le réalisme ces plus grandes thématiques sont le lyrisme et sa projection sur la nature ainsi que l'exotisme et la fuite du temps. Victor Hugo est l'un de plus grands auteurs poétiques liés au romantisme. A une jeune fille a été écrit en 1826. Il a été publié dans le recueil Odes et ballades. Les principaux thèmes de cette oeuvre  sont le lyrisme, son reflet sur la nature  et le passage du temps.


          En premier lieu, nous pouvons remarquer que le lyrisme est très présent dans ce poème il s'adresse à la jeunesse et  à l'époque heureuse avec les pronoms personnels "vous" (v 1,9) ainsi que "vos" (v 4,9,11) et "votre" (v 5,18,19,20). "Belle" (v 1), "doux" (v 5), "front gracieux" (v18), "oeil d'azur" (v 19), "miroir de paix et d'innocence" (v19) sont autant d'éléments qui renforcent ce champ lexical très abondant quant à la description valorisante de la jeunesse. L'anaphore "Riez" (v17 et 18) a une valeur d'insistance sur ce qu'ils doivent faire. Or le rire est une allégorie du bonheur. Ces enfants le représentent complètement. "Combien l'enfance est belle" (v1) en est la description la plus illustrative.
          Par ailleurs, il y a un réel contraste entre l'époque parfaite qu'est l'enfance et le monde adulte. La référence aux adultes est possible grâce aux pronoms personnels "nous" (v14) ou encore "notre" (v2). Des expressions telles que "regrets", "à la fausse amitié", "ces maux sans espoir que l'orgueil
désavoue", "plaisirs qui font pitié" à la quatrième strophe ou encore des mots tel que "douleurs"(v2), "esclave et rebelle" (v3) nous montrent encore plus cette présence d'un ton dépréciatif. L'allitération en [r] ("notre", "douleur", "coeur", "tour", "rebelle", "rire", "triste", "pleurs") nous dévoile cette notion de regret et de tristesse dont le poète souffre. "notre âge de douleurs" achève de nous démontrer que  la vision du poète  sur le monde adulte et donc sur sa propre vie est malheureuse . Un lyrisme douloureux est donc présent tout au long au poème.


          Le lyrisme douloureux de Victor Hugo est cependant  renforcé par l'intermédiaire d'une projection sur la nature. Un champ lexical de cette nature est donc omniprésent. Il est caractérisé par des mots tel que "champs" au vers 6, "alycon" au vers 8, "mers" au vers 8, "airs" au vers 6 ou encore "fleurs"au vers 11. Le verbe "[effeuiller]" au vers 13 insiste encore plus sur cette valeur et cette importante que la nature prend dans l'épanchement de ses sentiments.
          De plus, cette nature est fortement comparée à "cet âge" qu' est l'enfance et également à l'âge adulte. L'anaphore de "comme" aux vers 7 et 8 a une valeur
d'insistance mais est aussi accentuée  avec sa valeur de comparaison. Elle est ici comparée à un souffle au vaste  champ d'"air", à "une voix joyeuse en fuyant affaiblie" et à "un alycon sur les mers". Ce dernier alycon montre la douceur et la naïveté que représente l'enfance. Cette nature est donc très importante et se caractérise par la douleur qu'elle peut apporter.


          En outre, le lyrisme douloureux de Victor Hugo est entièrement lié au passage du temps :  "il passe"(v 6), "laissez venir les ans"(v 13), "le destin vous dévoue"(v 13), "ne les effeuillez pas plus vite que le temps" (v 12) sont toutes des expressions qui montrent le passage inévitable du temps. L'allitération en [s] de la deuxième strophe montre que le temps passe comme le vent souffle ("si", "insouciant", "passe", "souffle", "vaste", "sur", "joyeuse").

          De plus  les rimes croisée (ABBA) tout au long du poème et les quatrains peuvent caractériser les saisons  et leur rythme inévitable. Ce passage  inévitable du temps nous amène a la doctrine épicurienne. Celle-ci est caractérisée par la phrase latine "carpe diem" inventée par Épicure. Elle veut faire passer le message selon lequel il faut profiter  de
la vie : "ne vous hâtez point de mûrir vos pensées!"  signifie qu'il faut profiter de la jeunesse. Le balancement binaire "jouissez du matin, jouissez du
printemps"(v10) renforce une fois de plus cela, ainsi que la métaphore "des heures" "enlacées" à des "fleurs" qu'il ne faut pas "[effeuiller]", mais  préserver.
          En dernier lieu, nous voyons ici la présence d'une élégie lié au passage du temps. "Comme nous, aux regrets" (v14) nous montre que le poète regrette  ce temps qui était presque parfait. L'interjection "Oh!" au vers 9 montre un soupir qui accentue la notion de regret. Maintenant qu' il est adulte, le narrateur voit 
la différence. C'est pourquoi il dit aux plus jeunes générations  et particulièrement  "à [cette] jeune fille" de profiter de son innocence et de sa gaité.


          Le lyrisme douloureux dont souffre Victor Hugo est donc du au passage du temps. Ces deux principales thématiques sont renforcées grâce à la nature. La naïveté et l'onirisme de ces ouvres romantiques vont être remplacées par l'arrivée du réalisme notamment avec Balzac dans la seconde moitié du XIXème siècle.

 

 

Eva L. ; 2nde section internationale ; lycée international de Valbonne Sophia-Antipolis ; janvier 2007.































 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 




Date de création : 22/02/2007 @ 10:58
Dernière modification : 25/09/2009 @ 22:40
Catégorie : Copies d'élèves (2006/2007)
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