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Copies d'élèves 2018/2019 - Bac blanc n°2 1ère FLS
1ère FLS Mercredi 16 janvier 2019
Bac blanc écrit n°2
Objet d’étude : Ecriture poétique et quête de sens, du Moyen Age à nos jours
Corpus :
· texte A : Le lac (extrait, neuf premières strophes), d’Alphonse de LAMARTINE (Méditations poétiques, 1820) ; · texte B : Soleils couchants (Victor HUGO, Les Feuilles d'automne, 1831) ; · texte C : Mai (Guillaume APOLLINAIRE, Alcools, 1913).
Texte A : Le lac (extrait, neuf premières strophes), d’Alphonse de LAMARTINE (Méditations poétiques, 1820.
Le lac est probablement le poème le plus connu de Lamartine. Nous en avons ici les neuf premières strophes. C’est un poème composé en alexandrins et hexasyllabes. L’histoire est la suivante : Lamartine passe l’été 1816 sur les bords du lac du Bourget, où il rencontre Julie Charles, dont il tombe amoureux (cet amour est réciproque). Ils se promettent donc de se retrouver l’été suivant, en 1817. Malheureusement, Julie n’est pas au rendez-vous. En effet, Julie se trouvait au lac du Bourget pour tenter d’y soigner sa tuberculose. Au cours de l’année, son état de santé s’est aggravé, et Lamartine devine qu’elle va mourir.
Ainsi, toujours poussés vers de nouveaux rivages,
"Ô temps ! suspends ton vol, et vous, heures propices[5] !
Texte B : Soleils couchants (Victor HUGO, Les Feuilles d'automne, 1831).
Victor Hugo (1802 – 1885) est un des plus grands romantiques français. Il a excellé dans les trois genres, à savoir le roman, le théâtre et la poésie. Les feuilles d’automne constituent un recueil poétique d’une grande maturité, alors que l’auteur n’a que vingt-neuf ans. Le Romantisme est un mouvement littéraire et culturel qui privilégie des thèmes comme le lyrisme, la nature, la fuite du temps ou encore l’exotisme.
Le soleil s’est couché ce soir dans les nuées[9]. Demain viendra l’orage, et le soir, et la nuit ; Puis l’aube[10], et ses clartés de vapeurs obstruées[11] ; Puis les nuits, puis les jours, pas[12] du temps qui s’enfuit !
Tous ces jours passeront ; ils passeront en foule Sur la face des mers, sur la face des monts, Sur les fleuves d’argent, sur les forêts où roule Comme un hymne[13] confus des morts que nous aimons.
Et la face des eaux, et le front des montagnes, Ridés et non vieillis, et les bois toujours verts S’iront rajeunissant ; le fleuve des campagnes Prendra sans cesse aux monts le flot qu’il donne aux mers.
Mais moi, sous chaque jour courbant plus bas ma tête, Je passe, et, refroidi sous ce soleil joyeux, Je m’en irai bientôt, au milieu de la fête, Sans que rien manque au monde, immense et radieux !
Texte C : Mai (Guillaume APOLLINAIRE, Alcools, 1913).
Le mai le joli mai en barque sur le Rhin
Or des vergers fleuris se figeaient en arrière
Sur le chemin du bord du fleuve lentement
Le mai le joli mai a paré les ruines
I) Après avoir pris connaissance de l'ensemble des textes, vous répondrez d'abord à la question suivante (4 points) : vous étudierez la fuite du temps et sa projection sur la nature dans les trois textes du corpus. II) Vous ferez le commentaire du texte B (16 points). [1] L’année entière est passée [2] criais [3] Les eaux [4] T’ensouviens-tu [5] agréables [6] souffrances [7] inutilement [8] profitons [9] nuages [10] Lever du jour [11] Qui gênent le passage de la lumière [12] Au sens des pas lorsque l’on marche [13] chant
Devoir de Polina V. : Question de corpus. Le corpus proposé contient les textes d’auteurs et d’époques différentes : le texte A, intitulé “Le lac” tiré du recueil Méditations poétiques, est le poème d’un auteur romantique de XIXème siècle Alphonse de Lamartine, qui parle d’un amour malheureux du poète pour une femme morte de tuberculose, écrit en 1820. Le texte B est un poème “Soleil Couchants”, qui appartient de recueil Les Feuilles d’automne, de Victor Hugo, un auteur romantique du XIXème siècle, écrit en 1831. Le texte C est aussi un poème, qui porte le titre “Mai”, issu du recueil Alcools et qui est composé par Guillaume Apollinaire, précurseur de surréalisme. Ce poème est composé en 1913, il parle d’un amour passé du poète. Il serait intéressant d’étudier la fuite du temps et sa projection sur la nature dans les trois textes du corpus. Tout d’abord, on va analyse la manière avec laquelle les auteurs montrent la fuite du temps, et, en second lieu, comment la nature reflète leurs sentiments. Tout d’abord, les auteurs des trois textes projettent la fuite du temps sur l’eau, qui coule. Dans le texte A, l’action se passe au bord d’un lac. L’eau coule et prend tous les souvenirs avec. Par exemple, dans le deuxième vers de la strophe 7, Lamartine demande aux malheurs de “…coul[er], coul[er]…” loin. De plus, l’auteur dit, que le temps ne peut pas s’arrêter (“Ô temps! suspends ton vol, et vous, heures propices” (v.21); “Ne pourrons-nous jamais sur l'océan des âges/ Jeter l'ancre un seul jour?” (v.3 et 4); “…le temps n'a point de rive; / Il coule, et nous passons! " (v. 35-36)). Victor Hugo, dans le texte B, compare aussi le temps avec l’eau, qui coule. Le temps passe “ [s]ur la face des mers”(v.6), [s]ur les fleuves d’argents”(v.7), et à “…la face des eaux”(v.9), “…fleuve des campagnes/Prendra sans cesse aux monts le flot qu'il donne aux mers.” (v.11 et 12). Quand à Apollinaire, son héros lyrique se trouve sur “la barque” (v.3), qui “s’éloigne”(v.3) de son amour passé. Donc il y a aussi un rapport avec la rivière et l’eau. De plus, l’action se passe au bord du Rhin, le fleuve allemand. On peut constater que dans ces trois poèmes le temps coule comme l’eau. Ensuite, dans les trois textes on voit le changement de la nature, qui montre, que le temps passe. Dans les textes A et B c’est le ciel, qui reflète le passage du temps. Dans “Le lac”, on est d’abord dans la journée, après, à partir de vers 12, c’ est le soir (“Un soir, t’en souvient – il..”) ; ensuite, la nuit tombe, puis c’est l’aurore, qui montre le changement du temps (“…et l’aurore/Va dissiper la nuit” (v.31-32)). Dans le texte B, dans la première strophe, on voit aussi les changements dans ciel, qui marque la fuite du temps. Le soir, avec le coucher du soleil devient la nuit, puis “l’aube” (v.3) ramène le jour. On voit le cycle de la journée, et, grâce à l’anaphore “puis” (v.3 et 4), on comprend, que cela va se répéter encore et encore. En outre, dans le texte B, la nature ne change pas, malgré le passage tu temps (“Et la face des eaux, et le front des montagnes,/Ridés et non vieillis, et les bois toujours verts/S'iront rajeunissant” (v.9-11)). Dans le texte C, c’est la nature végétale, qui montre le passage du temps. Dans la deuxième strophe, on peut observer le changement de la saison, avec “[l]es pétales flétris…” (v.8) et “[l]es pétales tombés” (v.6). On comprend, que le printemps va bientôt se terminer. Donc, la nature montre le changement du temps. En conclusion, on peut dire, que ces trois poèmes expriment un registre élégiaque, car tous les trois poètes parlent du temps passé, et il ne revient jamais. ***
Polina V. (Russie), février 2019.
Date de création : 26/02/2019 @ 15:19 |