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Copies d'élèves (2007/2008) - Ecriture d'invention 2nde 1
1er sujet d'écriture d'invention. Les devoirs proposés ci-dessous ont été rédigés en temps libre, à l'issue de la séquence n°1 consacrée au genre narratif, et intitulée Comment lire une nouvelle? Comment lire un début de roman? A l'étude de Solitude de la pitié, nouvelle de Jean Giono (oeuvre intégrale) s'ajoutait celle d'un groupement de textes, Les débuts de roman, composé des lectures analytiques des incipits suivants : La cousine Bette (Balzac), Madame Bovary (Flaubert), Germinal (Zola) et Aurélien (Aragon). Les élèves avaient en outre étudié la typologie des textes et les focalisations, en méthodologie. La mise en ligne de ces quelques copies complète le compte-rendu du devoir, et peut servir de support à une éventuelle remédiation.
Le sujet était le suivant : Après l'étude du GT1 (Les débuts de roman), vous rédigerez à votre tour un incipit régi par les consignes suivantes :
*** Code des couleurs :
Code des couleurs : ce guidage méthodologique ajouté aux copies elles-mêmes est destiné à faire de ces productions d'élèves un potentiel outil d'élaboration de futurs devoirs, ou encore de remédiation ou de correction.
Devoir de Jenny P. (focalisation zéro) (16/20) :
À quelques rues du cours Mirabeau, les cafés se remplissaient en abondance et à la tombée de la nuit, la ville se trouvait submergée des rires des étudiants ambitieux et amoureux. Cependant, ce soir-là, Sacha n’y était pas. Quelques personnes de son cours d’économie le cherchaient vaguement du regard en bas de son immeuble mais ce n’était pas la première fois que Sacha disparaissait sans prévenir et ses amis savaient qu’il finissait toujours par réapparaître. Dans son studio mal rangé, Sacha était seul. Il attendait la venue d’Emy. Cette pièce qui lui servait à la fois de cuisine, de salle à manger et de chambre s’obscurcissait au fur et à mesure que le temps s’écoulait, et seule une lumière insipide provenant des lampadaires de la ville subsistait encore. Sacha restait là, allongé sur son lit défait, pensif. Il se sentait captivé par les sons mélangés de la rue qui accompagnaient le souffle du vent d’automne. Le jeune homme se leva enfin, s’approcha de la fenêtre et souleva le rideau poussiéreux afin de mettre un visage sur ces voix qui brisaient le silence de sa solitude. En bas, les rues grouillaient de monde. Quelques voitures essayaient de se frayer un chemin entre deux tables de restaurant et Sacha ne pouvait ignorer l’effervescence de cette vie qui se déroulait sous ses yeux. Il leva légèrement la tête et regarda la vitre avec insistance. Les traits fins et réguliers de son visage se reflètaient sur la paroi de verre et une mèche de cheveux noirs lui caressait les cils. Le regard perdu, Sacha se surprit à murmurer les paroles du dernier succès du célèbre groupe Téléphone : " Un autre monde ". En effet, c’était bien de cela qu’il s’agissait. Curieux de tout, Sacha possédait cette envie d’aller toujours plus loin et de franchir les barrières de l’interdit. Aujourd’hui épris de liberté, il se sentait enfermé et rêvait de partir découvrir un autre monde. La lecture de " L’Attrape Cœur " de J.D. Salinger avait été une véritable révélation pour Sacha. Ce livre était désormais devenu une référence pour lui. Il voyait en Holden Caulfield le reflet exact de sa personnalité car, comme lui, Sacha n’était pas de ceux qui se contentaient de vivre leur vie comme elle s’offrait à eux. Il était désespérément à la recherche de lui-même et en quête de bonheur. Alors que Sacha continuait à regarder au-dehors, une évidence s’imposa à lui. A seulement vingt-et-un ans, il allait changer de vie, parcourir des chemins de traverses et explorer ce monde qui lui promettait d’infinis horizons. On entendit sonner. Sacha s’approcha de la porte, eut une légère hésitation avant de tourner enfin la poignée résolument et de découvrir un visage couvert de larmes. C’était celui d’Emy.
Jenny P., 2nde section internationale, lycée international de Valbonne Sophia-Antipolis, novembre 2007.
Devoir de Léa R. (18/20) (NB : dans cette copie, cette couleur signale les perceptions caractéristiques d'une focalisation interne) : Louise De Clévy était assise sur son lit, une cigarette à la main, comme à son habitude. Elle contemplait d’un regard vague son appartement. Ses yeux vagabondèrent un instant sur sa commode, importée d’Italie, imposante et fabriquée en ébène. Sa cheminée de marbre noir contrastait avec la pâleur des murs dégarnis, à l’exception du portrait, qu’elle trouvait morose, d’un empereur dont elle avait oublié le nom. Ses yeux se posèrent ensuite sur sa coiffeuse aux pieds élégants et surmontée d’un miroir ovale qui étincelait de mille feux. Malgré tout ce luxe, elle se sentait malheureuse. Elle aurait voulu s’évader dans un autre monde. Cette pièce lui semblait monotone, morne et étouffante. Prise d’une soudaine bouffée de chaleur, elle se leva et se dirigea vers la fenêtre, qu’elle ouvrit en grand. On était à l' hiver de l’année 1848, et le froid était saisissant. Il pénétrait dans chaque maison, infiltrait chaque foyer. Louise, respirant à pleins poumons la bise glacée, fut parcourue d’un sourire furtif, et, dans toute la candeur de sa jeunesse, ne prêtait pas attention aux souffrances du peuple qui s’étendait devant ses yeux, à la longue plainte glacée qui emplissait les campagnes, et que le vent avait apportée jusqu’à la capitale, aux ouvriers au teint crayeux que le froid et la colère faisaient grimacer, rentrant chez eux le dos courbé par le travail et le cœur rempli d’un sentiment de révolte meurtrière. Louise lâcha sa cigarette et la regarda se faire emporter par le vent, voleter puis atterrir dans la neige, où elle se fit presque immédiatement écraser par le sabot d’un cheval fougueux. Prise d’un soudain malaise, comme si l’air extérieur faisait entrer toute la misère du monde, Louise battit en retraite et se hâta de fermer la fenêtre d’un geste vif. D’un pas chancelant, elle se rendit à sa coiffeuse, s’assit et fixa le miroir qui se trouvait en face d’elle. Ses beaux yeux la dévisageaient, et ses sourcils étaient légèrement froncés. Le froid avait faire rosir ses joues rondes et son nez retroussé était presque rouge. Constatant que le vent avait ébouriffé ses longs cheveux châtains, elle sortit une brosse et commençait à se coiffer quand elle interrompit brusquement son geste. On frappait à la porte. Remarques : Focalisation : J’ai choisi une alternance des deux focalisations. Dans le premier paragraphe ainsi que dans le troisième j’ai utilisé une focalisation interne, alors que dans le deuxième, il y a une focalisation zéro. Beaucoup d’éléments du deuxième paragraphe sont des métaphores. Par exemple, le cheval symbolise le peuple et la cigarette, la bourgeoisie. Léa R., 2nde section internationale, lycée international de Valbonne Sophia-Antipolis, novembre 2007.
Devoir de Célia R. (15,5/20) (focalisation interne) (NB : dans cette copie, cette couleur signale les perceptions caractéristiques d'une focalisation interne) : Il est quatre heures passées de six minutes , Lisa est en retard. Nous avions rendez-voussous le porche du cinéma de ma rue, pour ensuite nous diriger ensemble dans le cinquième arrondissement de la capitale. Je la vis arriver, quel soulagement ! Elle portait cette étoile jaune cousue sur son manteau noir. Elle était munie d’un petit baluchon. Je lui pris la main et lui souris, mais elle ne me rendit qu’un petit éclat, les traits de son visage faisaient paraître une peur omniprésente. Elle était belle, Lisa, ses yeux étaient d’un bleu si profond que je ne pouvais m’empêcher de la regarder encore et encore… Son visage semblait pâle mais ses joues étaient rosées à cause du froid. Elle portait un petit collier qui habillait son cou (elle l’avait certainement hérité de sa mère). Dans la pénombre de la nuit, je vis une lumière au loin, nous dûmes alors nous hâter pour ne prendre aucun risque.
Nous prîmes le boulevard de l’hôpital pour arriver à la gare d’Austerlitz. Le lieu de rencontre était le quai numéro onze (de l’autre coté de la gare), à quatre heures et demie. Nous étions une petite quinzaine à attendre, il y avait de nombreux enfants et le peu d’adultes pouvaient se compter sur les doigts d’une main. La locomotive à vapeur entra en gare dans la plus grande discrétion. D’habitude, ce train transportait du bétail, venu des campagnes provinciales. Nous entrâmes dans le wagon qui était vide, où seul le foin trônait. Le conducteur entra et nous demanda l’argent qui était convenu pour le voyage. Lisa lui tendit notre enveloppe qui était commune. Je songeais à l’aide financière que Lisa m’avait prêtée pour pouvoir payer le déplacement, car je travaillais dans un petit commerce près de l’appartement de mes parents. Je devais financer mes courtes études ainsi qu’aider au bon fonctionnement de l’économie familiale. Il me manquais alors quelques fonds pour compléter le prix excessif du billet. Elle avait peur, Lisa, et elle serrait ma main de toute ses forces. Nous étions livrés à nous-mêmes du haut de nos dix-sept ans. Ses parents étaient comme les miens, envoyés dans des endroits tenus secrets. Nous ignorions leurs activités, leur état de santé… Ma grande sœur, Sarah, actrice en Suisse, aidait la famille pour les biens vitaux, mais elle cessa les mandats à cause des censures qui auraient pu lui coûter la vie… La voix du conducteur me fit revenir à mes esprits. Il jeta un bref coup d’œil dans le wagon et descendit du train. La personne qui comptait à présent le plus pour moi, me glissa quelques mots à l’oreille : « Samuel, si on meurt avant d’arriver dans ce fameux Sud, cette zone libre, je tiens à te dire que,… que je t’aime ». Ces mots résonnaient et résonnaient dans ma tète et j’oubliais la situation dans laquelle je me trouvais, elle m’aimait, elle m’aimait du plus profond de son cœur. Je la serrai alors contre moi, et nous nous échangâmes un baiser tendrement. Mais le bruit du train qui commençait à entamer son long voyage nous rappela à la réalité, et je sentis mon cœur battre de plus en plus fort dans ma poitrine. Personne ne parlait, un silence de mort régnait dans le wagon et l’on entendit que le grincement régulier des rails. J’avais de l’espoir beaucoup d’espoir. Nous devions arriver à destination, nous devions, nous devions, nous devions,…Célia R., 2nde section internationale, lycée international de Valbonne Sophia-Antipolis, novembre 2007.
Devoir de Michel S. (focalisation interne) (14/20) :
L’après-midi du trois novembre 1942, je me trouvais dans le ghetto de Varsovie, vers le numéro trente-sept de la rue Chlodna, lorsque j’entendis des coups de feu. Je pris peur et courus le plus rapidement possible pour regagner mon logis. Je m’appelle Joseph Stein et cela faisait presque deux ans et demi quema famille et moi étions enfermés avec toute la communauté juive de Varsovie dans cette horrible prison. J’habitais au quinze de la rue Mirowski, un minuscule appartement, que je partageais avec mes parents, ma sœur Rifka et mes deux frères aînés Jacob et Benjamin. Mais mon frère Jacob n’était pas à la maison ; le matin même il avait quitté l’appartement, décidé à s’enfuir du ghetto ce jour-là. J’étais à peine arrivé, quand on frappa à la porte, et je découvris Piotr, un vieil ami polonais de mes frères, portant le corps livide de Jacob ; il était mort. Le sang continuait de s’écouler lentement sur son visage qui conservait encore cette expression héroïque qui m’avait toujours touchée chez lui. J'étais bouleversé, je revis tous les instants de bonheur et de joie que j’avais vécus avec Jacob, etune immense tristesse m’envahit ; de grosses larmes coulèrent sur mes joues. J’étais comme paralysé à la vision de mon frère mort. Dans le ghetto, nous étions privés de tous nos droits, nous étions des animaux que l’on pouvait abattre. Pourtant, deux ans auparavant, tout allait bien. Mes parents avaient une grande ferme ; c’était une belle bâtisse en vieilles pierres, qui avait été construite par mes arrières grands-parents, elle était entourée d’immenses pâturages verdoyants. Puis la guerre avait éclaté, le 12 octobre 1940 les Allemands étaient venus chez nous, ils avaient brûlé notre ferme, et nous avaient conduits dans le ghetto. Le 8 novembre, au matin,un groupe de deux cents soldats allemands entra dans le ghetto. Les militaires firent irruption dans les maisons, malmenèrent les habitants et les obligèrent à sortir sur la grande place. Si les gens résistaient, on les frappait ou on les abattait sur place. Vers midi, on était tous rassemblé, tout le ghetto. Les allemands nous comptèrent et choisirent les hommes qui seraient envoyés quelque part à l’est, mais personne ne savait où, ni pourquoi. Mon père et mon second frère furent sélectionnés ; c’étaient deux hommes forts et grands. Puis tous ces hommes furent entassés comme du bétaildans des camions. Et les véhicules démarrèrent et s’éloignèrent lentement sous nos yeux apeurés et impuissants.
Michel S., 2nde section internationale, lycée international de Valbonne Sophia-Antipolis, novembre 2007.
Devoir de Chloé R. (15/20) :
Le clocher de la place indiquait sept heures trente lorsque Julien passa le palier de la porte. Il vivait à Paris depuis peu et se rappelait encore les chants matinaux des oiseaux qu’il avait quittés quelques semaines auparavant. Il descendit dans la rue et se dirigea vers le quartier Montmartre qu’il aimait tant. Une fois arrivé, il s’assit à la terrasse d’un café et le serveur qui le connaissait bien lui apporta le journal. Il aimait rester assis et regarder les gens. Effectivement, il était de ces personnes qui apprécient l’imperfection de la nature humaine, et il prenait un plaisir immense à l’observerchaque matin, assis sur cette terrasse. Il y avait en face de lui une jeune femme vêtue d’un gros manteau de fourrure, extrêmement distinguée malgré ses allures de petite fille. Julien compris à sa façon de regarder sa montre qu’elle attendait impatiemment la venue de quelqu’un. Lorsqu’elle ôta ses lunettes de soleil, Julien put lire dans ses yeux l’amertume d’une jeune femme déjà désabusée. Ses lèvres légèrement pincées et son nez pointu lui donnait un air austère et hautain, tout comme sa posture. Elle se tenait le dos creusé, les épaules en arrière et son menton était légèrement relevé. Il observa cette drôle de dame un long moment puis tourna la tête. Il savourait le croissant frais et le café serré que lui avait apporté le garçon. Il prit alors d’une main le journal disposé sur une table. Il balaya les pages de yeux et s’intéressa quelques minutes à l’article concernant le livre de Christine Ockhrent ‘’ Le livre noir de la condition des femmes’’ qu’il avait jugé lui-même très intéressant et jeta aussi un regard sur les pronostics des élections présidentielles aux Etats-Unis. Quant à l’article sur le réchauffement climatique, il n’y prêta pas attention, il le connaissait par cœur, il l’avait écrit. Il reposa le journal du 5 mars sur la table. Le garçon de café lui apportait toujours le journal sorti quelques heures auparavant. Il sentait chauffer sur ses joues le soleil perçant du printemps proche. Il aimait les plaisir simples et celui-là en faisait partie, tout comme l’odeur du pain frais qu’il respirait avec plaisir en passant devant la boulangerie. La cloche qui sonnait le fit sortir des ses pensées. Après plus d’une heure assis à cette terrasse, il se leva et s’apprêtait à régler l’adition au comptoir lorsqu’il croisa le regard de la jeune femme au manteau de fourrure ; la personne qu’elle attendait n’était pas venue et il vit dans son regard un besoin d’aide. Il posa le journal et alla s’assoir à coté d’elle. Chloé R., 2nde section internationale, lycée international de Valbonne Sophia-Antipolis, novembre 2007.
Devoir de Camille F. (15/20) :
ECRITURE D’INVENTION TYPE III DU BAC (pour le jeudi 15/11/07) Séquence 1 : Comment lire une nouvelle ? un début de roman ? J’ai choisi d’écrire cet incipit avec une alternance de la focalisation zéro (signalée en italique) et focalisation interne. Les références culturelles sont soulignées. C’était un de ces soirs de 1943. En période de guerre, sous l’Occupation, la vie était vraiment dure pour tout le monde. Et chacun survivait comme il le pouvait. C’est pourquoi j’avais décidé de m’engager dans Je me souvins alors que Noël approchait et je décidai donc de sortir pour me changer les idées. Les fêtes arrivaient à grands pas et j’aurais voulu trouver un sapin pour illuminer cette vie si sombre. Je me couvris et descendis dans la rue. Je sentis soudain l’air frais que la tombée de la nuit rendait plus glacial encore. Je marchais sur le trottoir en contemplant la lune qui se levait. Mais une traction avant Citroën m’éclaboussa, accéléra dans un crissement de pneus et me ramena à la réalité. Soudain, une vitrine attira mon attention. C’était, sans aucun doute, une des seules décorées de toute la ville. Je m’approchai. Que d’émotions en l’observant ! Un petit train en bois sculpté naïvement roulait sur des rails, franchissait un pont, traversait un tunnel, puis enfin arrivait à la gare où des gens l’attendaient sur le quai. Cette scène me rappelait mon enfance, quand mon père, ma petite main bien serrée dans la sienne, m’emmenait rencontrer le Père Noël. D’ailleurs, l’envie de lui tirer la barbe m’était restée et cela me fit sourire avec nostalgie. J’étais tellement absorbé par mes pensées que je n’avais pas remarqué la présence d’une femme à mes côtés, dont la vitrine me reflétait l’image. Elle regardait fixement, les yeux dans le vague, le regard flou… Je ne pus m’empêcher de la fixer avec attention. Elle portait une de ces toilettes si délicates qui lui donnait une allure élancée et un chapeau orné d’une belle plume de faisan. Il était rare par ces temps de guerre, de voir une femme aussi élégamment vêtue. Enfin, elle tourna la tête, paraissant inquiète tout à coup, et me demanda l’heure. Cette femme avait un charme mystérieux et hypnotisant à la fois, un de ces regards où vos yeux se noient dans l’immense flaque bleue et d’où l’on ne ressort jamais indemne. Je lui répondis qu’il était bientôt dix-sept heures, elle hocha simplement la tête en guise de remerciement puis tourna les talons et disparut au coin de la rue. Je poursuivis mon chemin et une fois arrivé dans la rue de De retour à l’appartement, j’allumai un bon feu de cheminée pour me réchauffer. Assis dans mon fauteuil, je feuilletais le journal tout en repensant à cette étrange rencontre. J’attendais un message radio de mon contact à Londres qui resta muet ce soir-là. Finalement, je m’assoupis avec mes réflexions, devant la douce chaleur que rejetait l’âtre. * Le lendemain matin, je m’éveillai de fort bonne heure pour me rendre à la librairie. Je sortis de l’immeuble mais le spectacle qui s’offrait à mes yeux me laissa sans voix. Pendant toute la nuit, la neige n’avait pas cessé de tomber et la ville était comme endormie sous un épais manteau blanc. Seuls quelques promeneurs matinaux avaient altéré ce beau paysage. Enfin, je pris le tramway et je me retrouvai assis face à un officier allemand qui lisait le journal. Je parcourus des yeux les gros titres : RAFLES DE JUIFS, RESTRICTION DES TICKETS DE RATIONNEMENT, UNE FEMME ASSASSINEE A LYON… Mon regard s’attarda sur le dernier article. La photo de la victime me parut familière. En le demandant poliment, j’empruntai le journal à mon voisin. Quelle ne fut pas ma surprise en reconnaissant la belle inconnue! Confus et préoccupé, je rendis le journal à son propriétaire. Troublé, je me demandai alors qui pouvait bien être cette femme rencontrée fortuitement la veille au soir.
Camille F. , 2nde section internationale, lycée international de Valbonne Sophia-Antipolis, novembre 2007.
Devoir de Marianne G. (15/20) :
La nuit n’était pas encore tombée lorsque l’on le vit longer les sublimes côtes de Strangford. Il n’était vêtu que d’une légère veste en toile et d’un pantalon verdâtre quelque peu usé par le temps, mais malgré cela, il avait en lui un charisme particulier, une certaine allure qui lui donnait l’air d’un gentleman ayant perdu le fil du temps. Il se déplaçait, le pas confiant mais le regard ailleurs, un regard dans lequel on pouvait deviner son douloureux passé encore si présent en lui.C’était un homme solitaire, de nature discrète, il ne bavardait que très peu, à part peut être en compagnie de Monsieur Flynn, le vieux libraire avec qui il partageait une passion commune pour la littérature, autant pour les romans d’Oscar Wilde que pour les poésies de William Blake. Il était beau comme le jour, pourtant homme de la nuit. Tous les soirs, il sortait se promener avant le lever du soleil. Il traversait perpétuellement le même chemin le long du port, s’arrêtait toujours au même endroit, sur le même banc en bois, et attendait inlassablement le premier chant d’oiseau avant de rentrer chez lui. Telles étaient ses habitudes, qui n’avaient pour lui rien d’une routine. Il profitait des premiers rayons de soleil qui s’offraient à lui, et à lui seul, pendant que la ville dormait encore, paisible et inconsciente. Assis devant cette magnifique étendue, il semblait imperturbable. Nul ne sait ce qu’il regardait véritablement, la nuit était si sombre qu’on ne voyait rien d’autre qu’une étendue noire, comme si une couverture de velours recouvrait toute la ville. Mais rien ne pouvait déranger ses songes si personnels, pas même le traité de Washington ou la guerre franco-prussienne dont tout le monde parlait, à part lui. Il était si loin de cette réalité, dans un monde où nul ne pouvait l’atteindre. Ces quelques heures étaient pour lui des instants de pur bonheur, où il se retrouvait seul, loin de l’agitation du village. La nuit, il ne voyait que ce qu’il voulait voir, et oubliait le reste. Il restait là des heures, tous les soirs, le temps dont les étoiles ont besoin pour revêtir leur voile et devenir invisible aux yeux de l’Irlande, le temps que l’oiseau se réveille et vante sa voix si mélodieuse, l’avertissant qu’il est tant de rentrer. Mais aujourd’hui, il ne bougea pas. La brume du matin commençait à disparaître et les doux rayons de soleil caressaient délicatement ses joues, mais il ne broncha pas. Sur l’étendue sombre du lac dont il était spectateur, une barque s’approchait. Au loin on devinait la silhouette d’un jeune homme, ou peut être même d’un enfant seulement, qui ramait à petits coups de bras vacillants. D’ordinaire, il n’aurait pas attendu, mais il y avait quelque chose dans les gestes du petit, dans sa façon de pousser sur les rames qui lui rappelait quelqu’un, et pas n’importe qui. Le petit n’était maintenant qu’à une dizaine de mètres de lui, un enfant gringalet doté d’une petite tête blonde, et de traits terriblement fin. Il paraissait épuisé par tant d’effort, et jetait des coups d’œil furtifs et méfiants. L’homme le regardait avec curiosité, il le fixa droit dans les yeux et eut l’impression de s’y voir, quelques années auparavant. Marianne G., 2nde section internationale, lycée international de Valbonne Sophia-Antipolis, novembre 2007.
Devoir de Mélanie S. :
J’ai choisi l’alternance d’une focalisation zéro (notée *) et d’une focalisation interne (notée *). * LeBoeing 747 venait d’atterrir. Le commandant de bord prit la parole dans le microphone: « Mesdames et Messieurs, nous sommes bien arrivés à l’aéroport international de Kuala Lumpur, Malaisie. Nous somme le 22 décembre, il est dix heures et quinze minutes du matin et la température extérieure est de 38° Celsius. Nous espérons que vous avez passé un agréable voyage durant ce vol en provenance de Paris. » La dernière syllabe fut à demie couverte par le raccrochement du microphone, ce qui émit un bruit semblable au déchirement d’une feuille de papier. Peu à peu les passagers commencèrent à s’assembler vers les multiples sorties de l’avion. Certains faisaient mine d’attendre patiemment l’ouverture des portes, alors qu’ils se lançaient entre eux des regards noirs pour éviter de se faire doubler, comme des chiens qui se fixent du coin de l’œil avant de s’attaquer ; tandis que d’autres, trop fatigués par le long voyage, se tenaient debout, se balançant légèrement en avant puis en arrière, le regard dans le vide comme s’ils allaient soudain s’effondrer. Puis parmi les quelques personnes encore assises, une jeune femme aux cheveux blonds regardait sans arrêt autour d’elle. * Elle tournait vivement la tête de droite à gauche, puis de gauche à droite, comme un enfant émerveillé par quelque chose de nouveau. Dehors, les pistes d’atterrissage semblaient désertes. Malgré les épais nuages gris, le soleil et la chaleur régnaient et les gouttelettes de transpiration sur la peau des quelques employés présents traduisaient une forte humidité. Après avoir observé les alentours à travers la fenêtre, la jeune femme sortit délicatement un carnet où elle griffonna quelques mots: « Arrivée dix heures quinze ». Elle avait été invitée par sa famille qui vivait en Malaisie en tant qu’expatriés, à passer Noël, puis le Nouvel An de 1999 - 2000. Elle ne connaissait rien de ce pays qu’elle espérait découvrir. * Enfin, les portes de l’avion s’ouvrirent et les passagers sortirent peu à peu, marchant près les uns des autres, se suivant à petits pas. La jeune femme se leva. Le haut de son corps était enveloppé d’ un manteau épais de haute qualité, et sur ses épaules reposaient ses cheveux blonds et ondulés. Ses yeux brillants rendaient son visage fin et pâle, très vif. La jeune femme se joignit à la foule de passagers, et une fois sortie de l’avion, elle suivit d’un pas énergique les autres passagers vers le bus destiné à les transporter à l’aéroport. Peu de temps après, la jeune femme se retrouva enfin dehors. Envahie par la chaleur humide, elle fut forcée d’ôter son manteau. Le temps se faisait très lourd car la Malaisie est située au dessus de l’équateur et non loin de la mer. Elle entra dans un taxi au moment même où il commençait soudain à pleuvoir. « C’est la mousson, lui dit le chauffeur en anglais, il fait toujours ce temps à cette époque de l’année. Méfiez-vous, il peut pleuvoir à n’importe quel moment. » Peu sûre de son anglais, la jeune femme ne préféra pas répondre, mais fit un signe de tête. * Tout le long de la route, elle observa les mouvements à l’extérieur. Elle remarqua une étendue de paires de chaussures devant une sorte de chapelle circulaire. Ce n’est qu’en voyant les femmes voilées qu’elle comprit finalement que la chapelle était en fait une mosquée, et que la majorité des gens étaient donc musulmans. * Le taxi arriva à l’hôtel devant lequel stationnaient déjà d’autres véhicules. Un employé avec un parapluie vint ouvrir la porte. Derrière, des gardes se tenaient fièrement debout. La jeune femme sortit. Par inattention, elle marcha dans une profonde flaque d’eau. « Si vous voulez bien me suivre, commença l’employé, vous êtes attendue à la réception de l’hôtel ». Elle hésita quelques secondes, mais n’eut que le choix de suivre l’employé car les gardes la poussaient brusquement vers l’intérieur.
Mélanie S., 2nde section internationale, lycée international de Valbonne Sophia-Antipolis, novembre 2007.
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2ème sujet d'écriture d'invention : 2nde 1 Devoir à rendre le jeudi 07 février 2008 Séquence n°2 : La poésie romantique. Objets d'étude :
Perspective dominante : histoire littéraire et culturelle Perspective complémentaire : genres et registres Problématique : quels sont les différents modes d'expression du Moi dans la poésie romantique? Vers l’écriture d’invention (sujet de type III du bac) Relisez attentivement Ondine, d’Aloysius Bertrand (GT2) (voir poème ci-dessous). Composez à votre tour un poème en prose, traitant de la thématique de votre choix (dans les limites des convenances scolaires, naturellement), et obéissant aux contraintes suivantes :
Ondine
Devoir de Jenny P. :
« Rêvez ! Rêvez ! Quittez cette réalité qui vous enferme dans ses conventions détestées. Promis à l’excellence, je me dirige vers la lumière de la connaissance, mais en vain : Carpe Diem ! Ces deux mots coulent dans mon sang tel un virus incandescent et chaque texte déclamé est un nouvel élan de vie. Mon âme a son secret, ma vie a son mystère et je les ai démasqués. Anaphores. Rythmes ternaires.
Jenny P., 2nde section internationale, lycée international de Valbonne Sophia-Antipolis, février 2008.
Devoir de Ha-Yeon K. : -Anaphore d’un verbe à l’impératif -Rythme ternaire -Allitération en [l] -Allitération en [p] -Allitération en [t] -Référence culturelle(en rouge ce qui n’est pas dans le poème)
« Ne pleure pas! Ne pleure pas! Je suis là, moi, ton amour d’antan, allongé dans ces massifs de roses sans éclat qui se plient docilement sous les larmes scintillantes et illuminées par la tristesse et le languissement du ciel éploré. « Laisse tes sentiments confus et douloureux se libérer, s’échapper et s’envoler dans les soupirs du vent mélancolique ; ne laisse pas le temps s’écouler, s’enfuir et partir, et écoute les doux sons laconiques de l’eau qui se dilue dans la terre, s’évapore dans le feu et s’épanouit dans l’air. « Ne pleure pas ! Ne pleure pas ! La pluie avenante le fait pour toi, et chaque goutte qui tombe est un regret qui s’efface, un souvenir détaché de ton être et la prospérité de nouveaux sentiments perturbateurs ; ta protectrice est Aphrodite, et non Eris et Déméter en hiver. » * Ses paroles fluides ayant cessé leurs cours, voyant que mes larmes étaient parties, il me sourit, regarda le paysage d’un air absent puis s’éleva en fines gouttelettes d’eau brillantes qui se mêlèrent aux pleurs divins. L’instant d’après, ma tristesse s’évanouit, mon cœur retrouva sa joie de vivre ; et le ciel, s’en réjouissant, retira ses sombres pleureuses pour laisser place à un soleil éclatant dont les rayons lumineux réchauffaient les plus purs des sentiments. L’allitération en [l] : (ici, a plusieurs significations selon les strophes) -1ère strophe : languissement -2ème strophe : légèreté, liberté -en général : son de la pluie et du temps qui coulent lentement. L’allitération en [p] : sonorité forte qui illustre l’insistance de l’amant dans ses paroles. L’allitération en [t] : sonorité forte qui semble compresser les doutes du poète-narrateur et dominer ses craintes. Aphrodite (grec) : déesse de l’Amour et de la Beauté. Eris (grec) : déesse de la Discorde Déméter (grec) : déesse de la moisson et de la nature. Pleure l’absence de sa fille Perséphone (déesse des Enfers) en hiver, quand celle-ci est en captivité chez Hadès, le dieu des Enfers, pour avoir mangé de la nourriture des morts, ce qui la rattacha à tout jamais au monde des Enfers. Ha-Yeon K., 2nde section internationale, lycée international de Valbonne Sophia-Antipolis, février 2008.
Devoir de Mélanie S. :
Ulysse et les sirènes + « - Viens ! - Viens, Ulysse ! Nous sommes les reines des océans, les déesses + de la mer, les belles de l’écume qui t’appellent du fond de notre royaume+ écaillé, qui chantent à la surface de ces eaux lisses et qui apparaissent aux côtés de ta voile gonflée par le vent. + « - Viens ! - Viens ! Nous implorons sans cesse les marins avec nos chants, + nos cris, nos appels et nous te supplions, ô Ulysse, de suspendre ton cours pour à ton tour plonger dans ces mers que nous enchantons. + « Aie pitié de notre solitude, de notre souffrance, de notre chagrin ; et glisse-toi dans ce paradis cristallin où nous demeurons, paradis où tout homme n’a trouvé que du bonheur, et ce bonheur nous te le promettons,gracieux et véritable ! » * + Les sirènes surgirent, chantèrent leur ode suppliante et tendirent leur main m’invitant à descendre au delà des ondes et des profondeurs de la mer, où je ne + voyais nulle autre qu’une mort atroce, cruelle et regrettée. Ainsi, je restai figé et hurlai que jamais je n’irais rejoindre ces enfers hantés, tandis que les sirènes, envahies de rage et de colère, laissèrent apercevoir leur véritable apparence monstrueuse avant de redescendre dans leur domaine abyssal. Interprétations des allitérations : -l’allitération en [l] est symbolique du milieu de l’eau et de la liquidité ; -l’allitération en [s] représente la tentative de séduction des sirènes ; -l’allitération en [r] rappelle la mort et la colère des sirènes. Chaque ‘+’ signale un rythme ternaire.
Mélanie S., 2nde section internationale, lycée international de Valbonne Sophia-Antipolis, février 2008.
Devoir de Léa R. :
Echo et Narcisse « Parle, parle, pour que je puisse te parler à mon tour, et te dire à quel point tu es beau, Narcisse, objet de mon désir ! Voilà maintenant des heures, des jours, des semaines que je te suis ; j’aurais voulu t’adresser un mot, une caresse, mais le cruel destin en a voulu autrement, et m’empêche de satisfaire mon envie. « Viens, suis-moi, avec moi tu ne connaîtras pas la malheur, car je suis Echo, nymphe, fille de Zeus et du Ciel, protectrice de la montagne, et que mon cœur tout entier ne bat que pour toi. « Fuyons, fuyons ensemble, mon enfant ; prends-moi pour femme. La flamme de mon amour fou nous fera oublier le sort qui m’afflige. Pour nous, le temps suspendra sa course infernale, et nous laissera profiter du doux parfum des fleurs enivrantes, de la fraîcheur des sources miroitantes. » * A sa supplique muette, je ne répondis rien, et me contentai de la repousser avec dédain. Son étreinte vaine me laissa froid, et sans plus attendre je repris mon chemin. Repoussée, méprisée, ignorée, je la vis se cacher la figure de ses mains blanches si fines, et, telle une biche blessée, s’enfuir en sanglotant vers la forêt qui était sa demeure, ou elle se laissa mourir de honte et de chagrin.
Léa R., 2nde section internationale, lycée international de Valbonne Sophia-Antipolis, février 2008.
Devoir de Charles T. :
Le rêve d'Icare... « La fuite peut être entravée par la terre et par l'eau Dédale « Regarde ! Regarde-moi, volant tel un oiseau dans ce ciel si limpide et si bleu, plus haut que l’espoir de tout homme. Le vent glisse sur mon corps et envahit mon esprit. Les rayons propices du soleil caressent mon être et me rendent invincible ; rien ne me retient plus dans l’immensité des cieux ! « Ma fougue m’emporte, grisé par l’ivresse de la découverte, je m’élève vers le sublime. Ne me rapprocherais-je pas trop des Dieux ? Je sens la douce chaleur de cet astre qui me tend les bras, l’altitude me rend insensible au danger. Où suis-je ? La voix de mon père se fait de plus en plus lointaine, estompée par la violence soudaine du vent. « Regarde ! Regarde, les bienfaits du soleil n’étaient qu’un leur ; ses rayons agressifs me transpercent et je me brûle les ailes.J’agite en vain mes bras, qui, démunis de leur plumage opportun, ne me soutiennent plus.Je contemple désormais la mort, pâle, frêle, et tremblant ». ê En un instant, Icare avait disparu, ne laissant à la surface de l’eau que l’onde éphémère de sa dernière bataille pour la vie. Dédale, prit de désespoir, continua cependant son voyage, piégé entre la mer et le ciel. L’horizon s’assombrit soudain, il avait payé sa liberté au prix de la vie de son fils. La mer portera à jamais dans son nom, le souvenir d’une jeunesse brisée, d’un rêve de liberté bafoué, d’un père désespéré… L’espace d’un moment, Icare avait cru pouvoir défier L’allitération en [s] des trois premiers paragraphes évoque le sifflement du vent. L’allitération en [p] des deux derniers paragraphes, sonorité dure et rigide, évoque la perte et la punition infligée par Rythmes ternaires.
Charles T., 2nde section internationale, lycée international de Valbonne Sophia-Antipolis, février 2008.
Devoir d'Anaïs P. :
< Regarde! Regarde! Ces roses, si belles, si pleines de couleurs, si pleines de vie. Ces roses me rappellent ta beauté que j’observe depuis mon jardin secret. J’attends le cœur battant l’instant de t’apercevoir à nouveau. Comme le soleil brillant qui se lève à l’aurore, je te vois apparaître à la fenêtre. Tes cheveux rayonnant comme le sable doré coulent de tes épaules. J’aperçois ton teint pâle ressemblant à la neige et tes joues que je ne toucherai jamais. > < Je suis ici, à deux pas, et pourtant loin de toi. Ma laideur absolue sans cesse nous sépare. Ce physique repoussant, résultat d’une naissance tragique. Cette barrière infranchissable pour l’éternité. Pourras-tu un jour me regarder dans les yeux et y voir tout l’amour de mon cœur ? > < Regarde ! Regarde ! Mon cœur douloureux sans toi cesse de battre. Ai-je le droit de porter un espoir pour cet amour impossible entre la Belle et la Bête ? Ma tête tourne comme une valse de Chopin. Tant de bonheur et de joie mêlés a tant de souffrance. > * Le médecine fut appelée au secours. Elle ne le guérit pas, mais soulagea la douleur. Un automne, alors que les feuilles commençaient à tomber, il revint dans son jardin secret. Le bonheur hélas fut de courte durée. Finis les espoirs et les fantaisies. Fini l’amour éternel. Tout était clos. La belle avait disparu. L’oiseau s’était envolé. -------------------------- Rythmes ternaires Allitération en [s] Allitération en [r]
Anaïs P., 2nde section internationale, lycée international de Valbonne Sophia-Antipolis, février 2008.
Devoir de Sarah S. :
« -Regarde !-Regarde ! Me voici, Diane Chasseresse, cette femme déterminée à te ramener à moi ; toi, l’homme que j’aime tant, je suis accompagnée de mes chiens traquant dans la foret chacune de tes apparitions. « -Regarde !-Regarde ! Cette eau bleue, limpide et glaciale, couler dans cette forêt. La lueur du soleil donne des reflets à ce fleuve qui m’aveugle et m’empêche de te retrouver. « Le chuchotement des oiseaux dans les arbres, les pierres qui s’entrechoquent sous les pattes de mes chiens et le soleil qui me réchauffe sous tant de signes me rappelant ta présence. » *** Il m’a semblé que j’avais reconnu sa voix, si douce, chaude et mélodieuse, mais les apparences sont trompeuses lorsque l’on connaît cette femme sévère, cruelle et même vindicative. Mais malgré sa hargne et ses rébellions, mon amour est réciproque, sa beauté et son âme torturée m’ensorcèlent. Quand je lui dis, elle fut si heureuse que ce jour–là, elle eut un sourire avant de s’endormir.
Sarah S., 2nde section internationale, lycée international de Valbonne Sophia-Antipolis, février 2008.
Devoir de Chloé R. :
« Reviens ! Reviens ! Toi qui me faisais rêver, vivre, espérer. Toi qu’elle surnommait mon ange, Laima a décidé de t’arracher à moi pour te jeter dans les griffes d’Ah Puch. « Chaque jour se fait plus dur, plus dur encore que le veille. Cette souffrance me pousse vers le bas mais je résiste et je me bas, je te cherche mais tu t’en vas. « Reviens ! Reviens ! Je me remémore nos plus beaux souvenirs, nos éclats de rire, nos rêveries de ce temps. Des mois déjà que tu es partie, laissant derrière toi une vie qui s’effondre, s’enfuit, se ternit. » *C’est alors que le réveil est brutal. Apaisée, elle s’adresse à moi. Elle le sait mais je lui dis : la vie n’a point de but si l’angoisse empêche d’avancer. Ce songe qu’elle vit toute les nuits la hante. Elle souffre et saccage chaque espoir, submergée pars ses émotions qu’elle ne sait contenir. Elle essaye de se convaincre qu’elle ressortira plus forte des épreuves dont elle n’est pas morte. Je lis dans ses yeux la souffrance, la peur et le dénide tout perdre un jour. Mais le temps passe, ce jour viendra. -Allitération en [r] -Allitération en [s] -Abc : Anaphore -abc : Rythmes ternaires
Chloé R., 2nde section internationale, lycée international de Valbonne Sophia-Antipolis, février 2008.
Devoir de Michel S. :
« Cours, cours enfuis-toi et ne te retourne plus ! Pars en vainqueur, comme Orphée a traversé l’Achéron. Cours pour ne plus revenir. « Tu dois partir puisque c’est ton choix. Suis ta destinée et vis tes rêves. Laisse derrière toi la maison de ton père, de ta mère, et de tes frères pour retrouver celle qui t’est chère. Va dans un endroit ou il y a ni flammes, ni guerres, ni horreurs ! « Cours, cours vers Kanaan pour retrouver ton amour, ton amour perdu si tu ne te hâtes pas. Il faut que tu la retrouves, cours donc ! » * L’homme devait tout abandonner pour retrouver sa bien-aimée ! Et son ami le lui dit et redit, en prenanttous les sacrifices sur lui ! L’homme l’écouta et rejoignit son amour. Un amour qui durera jusqu’à l’éternité ! Et il n’oubliera jamais son ami qui lui avait dit : « Cours, cours, enfuis-toi et ne te retourne plus ».
Michel S., 2nde section internationale, lycée international de Valbonne Sophia-Antipolis, février 2008.
Devoir de Julia P. :
« Laisse-moi ! Laisse-moi ! Toi qui t’immisces dans ma chair et prends possession de mon esprit. Mon cœur est noircit par ton souffle, mon sang se gèle et mon corps brûle du feu de la folie. Ma vision est brouillée. Il m’est maintenant impossible de réfléchir. « Ton image me hante, m’obsède, me harcèle. Je sens ton regard sur moi à chaque instant. Chaque sourire me fait sombrer un peu plus dans cette tendre douleur. Délivre-moi de cette souffrance car c’est plus que ce que je peux supporter. « Laisse-moi ! Laisse-moi ! Je te supplie, mais toi tu ris. J’aperçois sur ton visage adoré ce petit sourire narquois et je sens la rage monter en moi. Alors j’attrape mon arme et mets fin à ce cauchemar, pour qu’enfin tu partes. » *** D’un geste théâtral, il planta son poignard dans son ventre. Dans sa douleur, je le regardai mourir. Il n’y avait pas une pointe de douceur dans mon cœur. La blancheur de son visage ne m’inspirait que le dégout, et la rancœur. Et en pensant à la faiblesse des hommes, je murmurai ces mots : « Je suis belle, ô mortels ! Comme un rêve de pierre, Et mon sein où chacun s’est meurtri tour à tour, … »
Julia P., 2nde section internationale, lycée international de Valbonne Sophia-Antipolis, février 2008.
Devoir de Yaël Z. :
"Reviens! - Reviens! - Tu cours, traverses les bois, les forêts et les champs. Ô Daphné, tes yeux sont des astres, ta bouche est vermeille. Les branches carressent tes bras nus et tu fuis, plus légère que le vent." "Reviens! - Reviens! - C'est moi, Apollon, Dieu de la lumière, de la raison et des arts. C'est moi, le seigneur de Delphes. Chaque matin, je conduis le char du soleil et amène la clarté ici-bas. Et tu m'échappes encore, tu es la nuit devant ce char." "La brebis fuit le loup, la biche le lion ; devant l'aigle, la colombe vole épouvantée. Tu glisses comme l'eau dans nos mains. Tu es insaisissable comme l'air et le temps qui passe. Et pour cela, le feu qui dévore mon coeur brûle plus vif encore." * Daphné fuyait toujours, plus effrayée que jamais. Lorsqu'elle sentit le souffle d'Apollon sur sa nuque, désespérée, elle me supplia de la sauver. Et de mon bras, je la transformai en laurier. Il regarda alors la plus belle des jeunes filles, son premier amour, se métamorphoser. Puis, dépité, il prit une branche et en orna ses cheveux, sa lyre et son carquois. Et le laurier devint son arbre sacré.
Rythme ternaire Répétition d'un verbe à l'impératif Allitération en [l]: elle représente la liquidité et donc l'insaissisable, comme Daphné pour Apollon. Allitération en [s]: elle représente le glissement et de nouveau l'insaissisable.
Yaël Z., 2nde section internationale, lycée international de Valbonne Sophia-Antipolis, février 2008.
Devoir d'Ornella M. :
« Va-t’en, va-t’en, et ne reviens jamais ! Moi qui t’aimais tellement, maintenant j’ai besoin de temps pour t’effacer de mes pensées. Mon amour était si intense que traverser le Sahara était une bien petite épreuve. Cupidon avait transpercé mon cœur fragile de sa flèche d’or pour que je sois tous les jours un peu plus amoureuse de toi. Chaque jour, je me force à sourire et à reprendre goût à la vie, mais chaque nuit, une larme coule sur mon visage. Comme tu m’as fait du mal ! A présent, mon cœur, mon corps et ma mémoire doivent essayer d’oublier les souvenirs d’autrefois, les déceptions et les regrets. Va-t’en, va-t’en ! Tu as fait de mon cœur une pierre, de ma fierté une faiblesse et de mon existence un cauchemar … Je te croyais mon amour, mon amant et ma vie, mais notre histoire d’amour était trop belle pour être vraie. Tu as trahi mes sentiments ; je te demande de t’en aller pour qu’enfin l’orage et les éclairs passent et qu’enfin apparaisse le beau temps. J’ai séché mes larmes pour ressembler à celle que j’étais avant de te rencontrer. » * Ses mots furent comme des coups de couteaux dans mon cœur. Face à cette dure réalité, j’eus le pressentiment d’être seul mais surtout de ne jamais pouvoir la retrouver. La flamme qui était dans ses yeux amoureux auparavant avait bel et bien disparu … Elle était si belle, c’était tout simplement une étoile dans le ciel qui faisaient scintiller ma vie. Mais je l’avais perdu, et à chaque seconde qui passait, je repensais au mal que je lui avais fait subir et je regrettais fortement mes paroles blessantes qui avaient maintes fois fait couler ses larmes le long de ses joues. Le cœur lourd, je m’en allai comme elle me l’avait demandé, désespéré de mes erreurs, lalaissant reconstruire une nouvelle vie, sans moi cette fois.
INTERPRETATIONS : - Allitération en [m] : représente l’amour qui existait entre les deux personnes. - Allitération en [l] : représente les larmes de la jeune fille. - Allitération en [t] : représente le temps qui passe et celui que mettra la jeune fille à refaire sa vie. - Allitération en [s] : représente les soupirs de l’homme qui regrette d’avoir perdu son « étoile ».
Ornella M., 2nde section internationale, lycée international de Valbonne Sophia-Antipolis, février 2008.
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Devoir de Célia R. : "Fuis ! Fuis ! Roméo ! Vérone nous détruit, s'oppose à nos envies d'amour éternel ; cette ville brûle nos ailes, fuyons vers un monde de merveilles.
Célia R., 2nde section internationale, lycée international de Valbonne Sophia-Antipolis, février 2008.
Devoir de Tim E. :
MENELAS. + Rythmes ternaires. X Alliteration en [s]. X Alliteration en [g]. « Cède! Cède! Rien ne peut m’arrêter, rien ne peut me bloquer, rien ne peut m’empêcher de reconquérir l’amour de ma femme. Toute la Grèce te honnit et me soutient ! Toute la Grèce fera la guerre pour moi ! « Sur toi le déshonneur d’avoir trahi les lois de l’hospitalité ; sur toi le déshonneur d’avoir violé les lois sacrées du mariage. Ne soupire plus, ton sort sera souffrance et sang. « Cède ! Cède ! Seule la mort au combat de tes cinquante frères, seule la destruction de ton peuple, seule la destruction de Troie pourront me rendre mon honneur. Par la guerre et par le glaive, les Grecs gagneront la gloire. » * Pâris soutenu par son orgueil, soutenu par l’amour d’Hélène, soutenu par la fierté de sa famille, refusa d’entendre la voix de la raison, refusa d’entendre la colère des Grecs, refusa d’entendre les prophéties de Cassandre. Ulysse et Hector ne purent s’opposer à l’orgueil des Troyens et à la colère des Grecs ; ils succombèrent à la volonté des dieux, ils ne purent empêcher la guerre ; “elle” aurait lieu. Interprétations possible des allitérations : En [s] elle peut suggérer la souffrance que subit Ménélas suite à la trahison de sa femme. En [g] elle peut symboliser la guerre qui se rapproche, lancée par la fureur de Ménélas.
Devoir de Lilas B. : " Regarde, Regarde ! C'est Lilas, tu sais, celle que tu as prise pour cible simplement par amour, la fille aux cheveux blonds qui, lorsqu'elle t'as vu pour la premiére fois, s'est sentie comme dans un rêve devenu réalité, d'un simple espoir elle a fait de ce moment une pure fatalité. Mon coeur a été trop tôt volé par le tien, la lueur que j'avais dans mes yeux petit à petit s'éteint, mais je m'efforce de créer mon destin. Sous l'espace assoupi, bercé par le silence, je me remémore toujours les mêmes faits, les mêmes traces, laissées par ce passé trop présent dans mon futur. J'aurais tant voulu entendre un simple " je t'aime", avoir une vision parfaite d'un amour parfait. Mais ce n'est qu'illusion, que soupir, car ce que j'ai vécu, il n'y a rien de pire. Regarde, Regarde ! Ces larmes glissant sur mes joues et naissant dans le fond de mes yeux, comme la caresse du soleil dès l'aube et se mêlant parfaitement avec ce que je ressens, avec cette absence qui me pèse chaque jour. Ainsi, c'est de l'amour dont je te parle maintenant ! " Ces larmes qu'elle fit couler me touchèrent, comme si on m'avait planté un couteau en plein coeur. Je compris qu'elle ne pouvait contenir celles-ci car leur mère est la tristesse, leur père ne se manifeste pas souvent, car l'amour est synonyme de souffrance. Et comme elle me fit une véritable déclaration, je dus faire comme Eurydice, pour qu'il récupére Orphée, agir seul et paraître crédible pour qu'ainsi je ne puisse plus la décevoir et partager cet amour qui, malgré notre destinée, sera possible. Juste un dernier mot pour lui dire que les larmes sont à l'amour ce que mon coeur est et sera pour elle chaque jour. Lilas B. , 2nde section internationale, lycée international de Valbonne Sophia-Antipolis, février 2008.
Devoir de Matthew S. : « Regarde! –Regarde! Ce qu’est devenu Œdipe, prince royal de Corinthe et roi de Thèbes. La colère d’Apollon s’est abattue sur moi dès ma naissance, faisant de moi un exilé, un meurtrier, un souillé, destiné à errer, aveugle, jusqu'à la mort. »
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Matthew S, 2nde section internationale, lycée international de Valbonne Sophia-Antipolis, février 2008. Date de création : 23/11/2007 @ 07:28 |