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Copies d'élèves (2007/2008) - Commentaires 2nde 2

 Vous trouverez ci-dessous quelques commentaires rédigés par des élèves de seconde de section internationale du lycée international de Valbonne Sophia-Antipolis (Centre International de Valbonne) au cours de l'année scolaire 2007/2008 (professeur de Lettres : M. JF Bouché.)  Ces quelques exemples de devoir peuvent aider les élèves qui sont en cours d'acquisition de la méthodologie du commentaire, et peuvent aussi servir de support à une éventuelle remédiation.

 

 

civ.jpg

 

 

        Ce devoir a été réalisé en trois heures, dans des conditions d'examen (le sujet ne comportait pas de question préalable), le lundi 03 mars 2008. Il concluait une séquence consacrée au Romantisme (objet d'étude : Un mouvement littéraire et culturel du XIXème siècle) et à la méthodologie du commentaire et de la lecture analytique. Il s'agissait, pour ces élèves, de leur premier devoir de commentaire, en temps limité.

 

 

 

2nde 2

Devoir surveillé coefficient 3


Bilan de la séquence n°2 consacrée à la poésie romantique

et à la méthodologie du commentaire



Sujet : Vous ferez un commentaire du texte suivant.



Rêverie (in Les Orientales), de Victor HUGO (1828).




Rêverie

Oh ! laissez-moi ! c'est l'heure où l'horizon qui fume
Cache un front inégal sous un cercle de brume,
L'heure où l'astre géant rougit et disparaît.
Le grand bois jaunissant dore seul la colline.
On dirait qu'en ces jours où l'automne décline,
Le soleil et la pluie ont rouillé la forêt.

Oh ! qui fera surgir soudain, qui fera naître,
Là-bas, - tandis que seul je rêve à la fenêtre
Et que l'ombre s'amasse au fond du corridor, -
Quelque ville mauresque, éclatante, inouïe,
Qui, comme la fusée en gerbe épanouie,
Déchire ce brouillard avec ses flèches d'or !

Qu'elle vienne inspirer, ranimer, ô génies,
Mes chansons, comme un ciel d'automne rembrunies,
Et jeter dans mes yeux son magique reflet,
Et longtemps, s'éteignant en rumeurs étouffées,
Avec les mille tours de ses palais de fées,
Brumeuse, denteler l'horizon violet !

 

 

hugo 2.jpg

 

 

Code des couleurs :

-1ère étape de l'introduction : présentation de l'époque et du mouvement littéraire.

-2ème étape  de l'intro : présentation de l'auteur et de l'oeuvre dont émane le texte à commenter.

-3ème étape : présentation de l'extrait.

-4ème étape : annonce des axes de lecture.

-Connecteur logique.

-Amorce d'un axe de lecture.

-Rappel de l'axe de lecture en cours.

-Transition.

-1ère étape de la conclusion : rappel des axes de lecture du devoir.

-2nde étape de la conclusion : Ouverture.

 

 

Code des couleurs : ce guidage méthodologique ajouté aux copies elles-mêmes est destiné à faire de ces productions d'élèves un potentiel outil d'élaboration de futurs devoirs, ou encore de remédiation ou de correction.

 

 

 

 

Commentaire de Marie D. :

 

 

          Le Romantisme, principal mouvement du XIXème siècle, voit ses poètes exprimer leurs sentiments profonds et leur envie d’ailleurs. Victor Hugo, grâce à de nombreux recueils tels que Les Orientales, est l’un des plus grands auteurs de ce mouvement. Le poème Rêverie, écrit durant la jeunesse du poète, traduit son envie d’exotisme et de changement. Il est axé sur l’opposition entre l’aspect insipide du lieu réel et le désir d'évasion du poète.

 

 

 

          Ce poème, dans un premier temps, relate la monotonie du quotidien du poète. Son sentiment de lassitude est projeté sur la nature comme l’atteste le champ lexical d’une nature triste et morne (« le grand bois jaunissant » (v. 4), « l’automne décline » (v. 5), « le soleil est la pluie ont rouillé la forêt » (v. 6), « déchire ce brouillard » (v. 12)). Ses émotions sont aussi projetées sur le climat qui, lui aussi, prend une teinte monotone : « la pluie » (v.6), « brouillard » (v. 12). Le poète compare même explicitement ses chansons au climat au vers 14 : « mes chansons, comme un ciel d’automne rembrunies ». La projection des sentiments du poète se poursuit avec un champ lexical de l’obscurité comme le montrent les termes « l’ombre » (v. 9), « s’éteignant » (v.16) et « rembrunies » (v. 14). Finalement, on constate que le poète utilise les couleurs de la nature pour exprimer ses émotions, par exemple, « jaunissant » (v. 4), « rouillé » (v. 6). Cette expression des sentiments à travers la nature contribue à relater la monotonie du quotidien du poète.

          Deuxièmement, le poète exprime la monotonie qu’il ressent à travers le temps qui passe. On peut voir, dans tout le texte, un champ lexical du temps (« l’heure » (v. 1 ; 3), « ces jours » (v. 5), « longtemps » (v.16)) qui est renforcé par l'anaphore du mot « l’heure » (v. 1 et 3). De plus, la longévité du passage du temps est mise en évidence par les alexandrins utilisés tout au long du poème. Ces vers longs et amples insistent sur l’ennui et la langueur du poète, ainsi que sur la monotonie du quotidien.

          Finalement, la morosité et la monotonie du poète sont mises en évidence par l’ennui profond qu’il ressent en France. On le retrouve avec un champ lexical de la tristesse et de la solitude (« seul » (v. 4), « rouillé » (v. 6), « décline » (v. 5)). Ce sentiment est mis en évidence par deux allitérations. La première est l’allitération en [l] des mots « laissez », « l’heure » et « l’horizon » (v.1), « inégal » (v.2), ou encore « la colline » (v. 5). L' insistance de cette sonorité reflète l’état du poète qui est bercé par la nature et l’écoulement du temps. L’allitération en [r] que l’on retrouve vers 3 avec « l’heure », « l’astre », « rougit » et « disparaît » ou vers 6 avec « rouillé » et « forêt » fait ressentir au lecteur le râle intérieur du poète et son envie d’évasion, contrariée par la monotonie du quotidien qui l’envahit.

 

 

 

          Cependant, bien que le poète semble prisonnier, sa quête d’un ailleurs, grande thématique romantique, se fait ressentir tandis qu’il évoque son désir de changement. Il voudrait le contraire de ce qu’il vit. Cette opposition est illustrée à trois reprises avec la diérèse « violet » (v. 18), qui sépare en deux syllabes distinctes le début de cet adjectif, ainsi que les deux antithèses « le soleil et la pluie » (v. 6) et « déchire ce brouillard avec ses flèches d’or » (v. 12). D’autre part, Victor Hugo exprime son envie immédiate et désespérée de changement à travers l’interjection « Oh ! » présente aux vers 1 et 7 ainsi que le subjonctif « Qu’elle vienne ! » (v. 13) qui prend une valeur de souhait intense. Ces supplications sont accompagnées de l’impératif « Laissez-moi » (v.1), qui insiste aussi sur le besoin de renouveau auquel il aspire. Ensuite, les hyperboles telles qu' « éclatante » (v. 10) ou « mille tours » (v. 17) témoignent de la précipitation du poète à accomplir sa quête d’un ailleurs.

          De même, l’exotisme dans lequel est plongé le texte s'inscrit bien dans la perspective de la recherche d’un ailleurs. Le champ lexical de l’exotisme (« l’horizon » (v. 1), « mauresque » (v. 10), « mille tours » (v. 17)) ainsi que le titre de l’œuvre, Les Orientales, insistent sur cette envie de nouveauté. De même, l’assonance en [i] que l’on retrouve tout au long du texte grâce aux mots « inouïe » (v. 10), « Qui » et « épanouie » (v. 11), « inspirer », « ranimer » et « génies » (v. 13) ainsi que le champ lexical du dynamisme (« surgir », « soudain » (v. 7), « la fusée » (v. 11) et « flèches » (v. 12)) introduisent l’idée d’un monde heureux et dynamique qui contraste complètement avec la monotonie de la France et réitère la thématique de la quête d’un ailleurs.

          En outre, tout au long du texte, on ressent bien l’idée du rêve mystérieux et magique dans lequel est plongé le poète. On peut distinguer un champ lexical du rêve (« je rêve » (v. 8), « mauresque » (v. 10), « magique » (v. 15) et « fées » (v. 17)) et on peut relever que le titre du poème est Rêverie. Par ailleurs, on a une allitération en [f] et en [v] avec les mots « fera » (v. 7), « rêve » (v. 8), « fenêtre » (v. 8), « fusée » (v. 11) et « ville » (v. 10). Ces sonorités douces et feutrées imitent presque la chaleur et les embruns orientaux et nous font ressentir le parfum et le rêve, qui contribuent à l’idée de la quête d’un ailleurs.

          Enfin, le poète nous fait imaginer la beauté de l’étranger qui renforce chez Hugo l'envie de liberté et d’évasion. On remarque un champ lexical de la lumière (« l’astre » (v. 3), « éclatante » (v. 10), « flèches d’or » (v. 12)) qui donne l’image d’une ville resplendissante et magnifique. La seule mention du terme « mauresque » (v. 10) évoque une beauté lumineuse et chaleureuse. De nombreuses couleurs sont aussi évoquées telles que « violet » (v. 18), « la fusée » (v. 11), « dore » (v. 4), ce qui renforce la beauté que l’on imagine à propos de cet endroit. La comparaison de la ville, « comme la fusée en gerbe épanouie » (v. 11), s’inscrit aussi dans cet esprit. Finalement, la personnification de la ville, comme l’attestent les verbes « naître » (v. 7), « [déchirer] » (v. 12), « [venir] » (v. 13), finalise l’image belle et majestueuse  que donne l’auteur de ce pays lointain, et alimente son désir d’un ailleurs.

 

 

 

          Ce poème, opposant la monotonie du quotidien à la quête palpitante d’un ailleurs , et tant d’autres œuvres, ont fait de Victor Hugo un des auteurs phares du Romantisme. Son envie d’exotisme peut être comparée à celle de Baudelaire qui, lui aussi, a permis à ce mouvement de durer et d'évoluer, avec le Symbolisme, jusqu’à la fin du XIXème siècle.

 

 

 

Marie D.,  2nde section internationale, lycée international de Valbonne Sophia-Antipolis, mars 2008.

 

 

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Commentaire de Caroline A. :

 

 

          Le Romantisme est le mouvement littéraire dominant au XIXème siècle et consiste en la réaction du sentiment contre la raison, caractéristique du XVIIIème siècle rationaliste, provoquant ainsi une certaine intimité entre l’auteur et le lecteur. Victor Hugo, grand écrivain français, participe à ce mouvement et écrit plusieurs œuvres dont le recueil Les Orientales (1828). Le poème Rêverie montre que l’auteur rêve d’un endroit qui pourrait l’inspirer afin qu’il puisse écrire des poèmes plus joyeux. Les thèmes dominants sont le lyrisme douloureux et la joie, apportée par l’onirisme, qu’exprime l’auteur.

 

 

 

          Le lyrisme douloureux de l’auteur s’exprime de plusieurs manières. Tout d’abord, dans le poème, on peut noter un ton dépréciatif dominant qui s’exprime grâce au champ lexical du malheur. On note cela aux vers 6 avec « rouille », au vers 5 avec « décline », au vers 12 avec « déchire » et au vers 16 avec l'adjectif « étouffés ». L’auteur utilise aussi l’impératif « laissez-moi ! » au premier vers, ce que l’on peut comprendre comme supplique : il veut être seul pour contempler sa situation. Cette exclamation peut être interprétée comme un cri désespéré de lamentation. Voila qui ne fait que renforcer l’impression forte du lyrisme douloureux.

          Ce mal-être se voit encore grâce à des allitérations. Il y a l’allitération en [s] qui pourrait indiquer un sentiment de solitude chez l’auteur. Plusieurs exemples de mots constituant cette allitération seraient « seul » (v. 8), « jaunissant » et « seul » (v. 4) puis « s’amasse » (v.9). D’autres allitérations évoquant la misère psychologique de l’auteur seraient l’allitération en [f] qui pourrait représenter le son des feuilles mortes qui tombent (« fenêtre » (v.8), « fond » (v.9) et « foret » (v.6)) ou encore l’allitération en [l] qui montre la lenteur avec laquelle le temps passe, et marque l’ennui. Cette allitération ce voit au vers 1 avec « l’heure », « brouillard » au vers 12 et « colline » au vers 4. Ces allitérations et leurs sens démontrent le lyrisme douloureux qu’exprime l’auteur.

          La nature montre aussi les marques de ce lyrisme. Les allitérations précédentes peuvent être interprétées comme des sons ou des bruits provenant de l’environnement gris qui entoure l’auteur. Il y a un effet de personnification : les sentiments de l’auteur se reflètent sur la nature. Des exemples sont « brume » (v. 2) et « pluie » (v.6). On peut, grâce à ce lexique, déterminer que le lyrisme douloureux est un des thèmes les plus importants dans ce texte.

 

 

 

          Malgré l’aspect triste et gris du poème, Hugo imagine un autre endroit où il serait capable d’écrire des poèmes plus gais, où il serait inspiré. Il y a donc un champ lexical plus joyeux qui survient à partir de la deuxième strophe : « éclatante » (v.10), « inouïe » (v.10), « fusée » (v.11), « épanouie » (v.11) et « flèches d’or » (v.12). L’auteur rêve d’une « ville mauresque » (v.10) d’où viennent l’onirisme et l’exotisme de ce poème ; il rêve d’un endroit meilleur.

          De plus, l’auteur semble ressentir plus d’émotions fortes dans ce lieu magique. Cette ville idéale semble provoquer en lui des sensations mélioratives : l’apparition de points d’exclamation (à la fin du vers 12 et du vers 18) et l’utilisation d’interjections au vers 1 et 7 « Oh ! » sont à cet égard révélatrices. Ces ponctuations fortes montrent l’enthousiasme d’Hugo. Il y a aussi l’anaphore de « qui » aux vers 7 et 11 qui montre une forte intensité émotionnelle chez l’auteur. Cette joie est d’autant plus forte à cause de la perfection que l’auteur confère à cette ville ; il en devient idolâtre, commele montre l’invocation « ô génies » (v.13). On note la traduction cette perfection dans la structure du poème qui est écrit en alexandrins, vers lents, amples et riches, et le rythme binaire au vers 7 « qui fera surgir soudain, qui fera naitre » évoque l'équilibre, la symétrie et l'harmonie. L’idée de cette perfection n’attenue pas l’impression qu’a le lecteur de cette ville enchanteresse, irréelle. Cela rappelle encore l’aspect onirique du poème qui provoque ces émotions chez l’auteur.

          Enfin, ce texte est presque subjugué par l’onirisme, le rêve de l’auteur. Le poème est partagé en deux entre la réalité désolante et le rêve qu’on ne peut que qualifier de radieux. On peut observer cette séparation aux vers 13 et 10 qui comportent une césure à l’hémistiche indiquée par une virgule, puis au vers 18 où on note la diérèse « violet », qui scinde en deux syllabes distinctes le début de cet adjectif. Rêverie parle surtout de rêve, d’exotisme et, par conséquent, de joie.

 

 

 

          Ce texte est véritablement divisé en deux parties qui représentent chacune une émotion, un endroit, un rêve ou une réalité pour l’auteur. Victor Hugo a beaucoup influencé la littérature française et le Romantisme en particulier, parmi d’autres auteurs tels que Gérard de Nerval ou Alphonse de Lamartine.

 

Caroline A.,  2nde section internationale, lycée international de Valbonne Sophia-Antipolis, mars 2008.

 

 

 

 

 

 

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Commentaire de Morgane M. :

 

 

 

 

          Le Romantisme est un des principaux mouvements littéraires du XIXème siècle, il est caractérisé par un échange intime entre le poète et le lecteur, contrairement au Classicisme, mouvement littéraire du XVIIème siècle. Victor HUGO, grand poète romantique connu pour sa célèbre devise « Ego Hugo», connaît sont premier grand succès avec ce recueil Les Orientales. Entre autres, le poème « Rêverie » exprime l’état d’esprit de Hugo à cette période importante de sa vie. Ainsi le lyrisme de ce poème est évoqué par la recherche de l’exotisme et la douleur du poète.

 

 

 

          La recherche de l’exotisme exprime d’une part l’amour que le poète ressent pour la nature. On le constate grâce à la personnification du soleil au crépuscule avec le verbe « rougit » (v.3), mais aussi grâce au champ lexical de la nature tout au long du texte avec « horizon » (v.1), « brume » (v.2), « astre » (v.3), « bois », « colline » (v.4), « soleil », « pluie », « forêt » (v.6) dans la première strophe, puis « ciel », « automne » (v.14), et enfin « brumeuse « (v.18). Le poète projette ainsi ses sentiments sur la nature pour exprimer son manque d’exotisme.

          D’autre part, la recherche d’exotisme est le grand rêve du poète. Il en fait part au lecteur en utilisant les termes « inspirer », « ranimer » (v.13), « reflet » (v.1), « ses palais de fées » (v.17), pour donner un ton appréciatif à la troisième strophe. Ces mots, ainsi que « s’éteignant », « étouffées » (v.16) «denteler», «violet» (v.18) forment une assonance en [e] qui exprime l’esthétique des lieux exotiques. L’auteur utilise également les termes « magiques » (v.15), et « mille » (v.17) à connotation hyperbolique pour exprimer le rêve, le désir, l’envie d’exotisme.

          Enfin, la recherche de l’exotisme montre les aspects les plus beaux et les plus attirants des villes mauresques. On remarque par exemple le champ lexical de la luminosité et des couleurs : «jaunissant», « dore » (v.4), « éclatante », « or » et « violet » (v.10, 12 et 18). Celui-ci évoque la luminosité des villes d’Afrique du Nord en comparaison avec les villes de France. Ce texte est donc fondé sur l’antithèse. Les villes exotiques sont très appréciées à cette époque et par là-même, Hugo se permet d’utiliser l’invocation pour qualifier ces lieux exotiques au vers 13 avec « ô ». Il désigne aussi ces villes avec trois adjectifs qualificatifs à connotation positive, créant un rythme ternaire à valeur d’insistance : « ville mauresque, éclatante, inouïe » (v.10). Ces expressions montrent à quel point le poète recherche l’exotisme.

 

 

 

          D’autre part sa recherche d’exotisme se traduit par un manque, une douleur qui pousse le poète à rêver. En 1828, la France est un pays peu attrayant aux yeux de Victor HUGO, comparé aux villes d’Afrique du Nord,  il utilise donc un champ lexical à sonorité dépréciative pour la qualifier ; « décline », « rouillé », « l’ombre », « déchire » et « étouffées ». Le terme « ombre » (v.9) s’oppose littéralement au champ lexical des couleurs et renforce la thématique antithétique du texte. On constate aussi que, contrairement au terme « printemps » utilisé pour définir un moment de joie, de renaissance et d’amour, on retrouve le mot « automne » au vers 5 et 14 qui exprime une période froide, peu plaisante qui insiste alors sur la douleur éprouvée par le poète.

          Cependant, l’auteur nous laisse un peu d’espoir quant à cette douleur grâce à l’anaphore de l'interjection « Oh » aux vers 1 et 7 puisqu’on attend une réponse à toutes ces suppliques. On constate aussi que le titre du recueil ainsi que celui de l’extrait ont un rapport direct avec les principales thématiques exprimées ici. On retrouve également une allitération en [r] très importante dans la deuxième strophe avec les mots : « fera surgir », « fera naître » (v.7), « rêve », « fenêtre » (v.8), « ombre », « corridor » (v.9), « déchire », « brouillard » et « or » (v.12) qui expriment la douleur du poète mais aussi l’espoir.

          Enfin, cette douleur s’exprime par le manque, la solitude du poète. Cette solitude est évoquée au vers 14 avec « seul », mais aussi avec la diérèse de « violet » au vers 18 qui insiste sur la séparation entre le rêve et la réalité. On trouve également une ponctuation forte à chaque fin de strophe avec un point (v.6), et des points d'exclamation (v.12 et 18) qui insistent sur la dureté de la situation. On a donc un ton principalement dépréciatif dans la deuxième strophe qui confirme la vraie douleur exprimée par le poète.

 

 

 

          Les principales thématiques abordées dans cet extrait lyrique sont la recherche d’exotisme ainsi que la douleur, la souffrance et le manque du poète. Ainsi, les auteurs contemporains de Victor Hugo tels que Gérard de Nerval et Alphonse de Lamartine utiliseront les procédés romantiques et permettront à ce mouvement littéraire de durer jusqu’à la fin du XIXème siècle.

 

 

 

Morgane M.,  2nde section internationale, lycée international de Valbonne Sophia-Antipolis, mars 2008.

 

 

 

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Commentaire de Mathieu S. :

 

 

 

          Le romantisme est un des mouvements phares du XIXème siècle, dont l’intention était l’expression des sentiments du poète. Ce mouvement a été littéraire, musical, et artistique. Victor Hugo est un des écrivains phares de ce mouvement, avec des œuvres comme Les Misérables, et des recueils de poésie (par exemple : Les feuilles d’Automne, Les Orientales). Le poème Rêverie, extrait du recueil Les Orientales, écrit par Victor Hugo lorsqu’il avait vingt-six ans, est un exemple typique de poème romantique. Le poète s’épanche sur sa quête d’exotisme, confronté à une fin d’automne rude sur lequel il reflète ses sentiments.

 

 

 

          Tout d’abord, le poète nous montre clairement tout au long du poème et même dans le titre du recueil son désir d’exotisme. Il y a un champ lexical de l’Afrique et de l’exotisme, dès le titre du recueil, « Les Orientales », mais aussi les « flèches d’or » (V.12) en référence à la richesse de l’orient, « ô génies » (V.13), « les milles tours de ses palais de fées » (V.17). Il y a aussi une allitération en [L] : "laissez-moi" , « éclatante » (V.10), « palais » (V.17), et « violet » (V.18). Cette allitération représente le désir du poète d’être « Là-bas », dans un pays exotique. Ce champ lexical de l’Orient et cette allitération en [l] nous montrent la quête d’exotisme du poète.

          Ensuite, le poème a un rythme lent, montrant l’aspect songeur du poète. Rêverie est formé de dix-huit alexandrins, ce sont des vers longs (douze syllabes), le poète exprime une certaine régularité, un certain calme. Il y a aussi trois strophes de six vers chacune, cela prouve encore plus le calme et la lenteur du poème. De plus, les rimes des strophes sont toujours demême structure (AABCCB). Dans la première strophe : « …ume »  « …ume » « …aît » « …line » « …line » « …êt ». Dans la deuxième strophe : « …aître », « …être, « …or » « …ouïe » « …ouïe » « …or ». Dans la troisième strophe : « …ies »  « …ies » « …let » « …fées » «…fées » « …let ». Cela confirme la lenteur, la régularité, et donc le calme de ce poème, qui montre un poète songeur, en quête d’exotisme.

          Enfin, il y a plusieurs rythmes ternaires qui nous montrent l’attachement à l’Orient du poète comme « mauresque, éclatante, inouïe » (V.10), ou « inspirer, ranimer, ô génies » (V.13) et aussi la présentation en trois strophes de six vers du poème. Ces rythmes ternaires sont présents dans de nombreuses musiques orientales (notamment les danses mauresques). Il y a aussi des rythmes binaires, par exemple avec l’antithèse « Le soleil et la pluie » (V.6), « Et jeter…Et longtemps… » (V.15-16), et l’anaphore de l'interjection « Oh ! » (V.1 et 7). Ce balancement nous suggère le partage du poète entre la France et sa quête d’exotisme.

 

 

 

          Deuxièmement, le poète oppose sa quête d’exotisme à l’automne qu’il vit en France, pour exprimer son humeur abattue, en la reflétant sur la nature environnante. Grâce, notamment, à plusieurs personnifications comme « l’horizon qui fume » (V.1), « cache un front inégal » (V.2), l’horizon est personnifié. « [L]’astre géant rougit et disparaît », le soleil a honte avant de s’en aller. Il y a aussi le « bois jaunissant [qui] dore » (V.4), le bois peint la colline. « Le soleil et la pluie ont rouillé la forêt » (V.6) : à eux deux, ils ont dégradé la forêt. Ces personnifications pessimistes nous montrent la souffrance du poète. Il y a aussi une comparaison entre ses chansons et un « ciel d’automne rembrunies » (V.14). Cela montre le malaise du poète, grâce à la nature. Le poète reflète ses sentiments sur cet automne qui lui parait rude, et qui semble le priver d'inspiration.

          En outre, le poète crée une antithèse grâce à un champ lexical de la lumière et de l’obscurité : «brume » (V.2), « astre » (V.3), « dore » (V.4), « l’ombre » (V.9), « éclatante » (V.10), et « s’éteignant » (V.16). L’on s’aperçoit que le bien et l’Orient sont représentés par la lumière alors que la souffrance du poète et l’Automne sont représentés par l’obscurité. Le poète reflète ses sentiments sur la lumière et l’obscurité en créant une antithèse entre l’Orient éclatant et l’automne français. L’on remarque encore que le poème se passe au crépuscule comme nous le fait savoir le vers trois, « l’heure où l’astre géant rougit et disparaît » : cela est représentatif du mal-être du poète, à cause de cet automne. Il y a encore une fois réflexion des sentiments du poète sur un élément de la nature.

          Enfin, dans ce poème il y a une allitération en [R] : « horizon » (V.1), « rougit » (V.3), « rouillé » (V.6), « corridor » (V.9), «  brouillard » (V.12), « brumeuse » (V.18). Cette allitération marque une autre dégradation dans l’humeur du poète. Cela nous rappelle la rouille, et donc l’on peut dire que l’humeur du poète est "rouillée" par le mauvais temps. « Rêverie » est aussi marquée par une ponctuation forte montrant la mauvaise humeur du poète par rapport à son environnement (cinq points d’exclamation, et trois points). Cela montre encore le reflet des sentiments du poète sur un automne pénible.

 

 

 

          « Rêverie » est donc une poésie marquant la quête de l’exotisme, et la réflexion des sentiments du poète sur son environnement, deux grandes thématique romantiques. Ce poème et le recueil dont il est extrait démontrent que Victor Hugo est bien un des auteurs phares du Romantisme. D’Autres auteurs tels que Lamartine avec Le lac, De Nerval avec son recueil Les Chimères ou Les filles du feu, contribueront à enrichir et à faire durer ce mouvement littéraire pendant une grande partie du XIXème siècle.

 

 

 

 

Mathieu S.,  2nde section internationale, lycée international de Valbonne Sophia-Antipolis, mars 2008.

 

 

 

 

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Commentaire de Florence T. :

 

 

 

           Au XIXème siècle naît un nouveau mouvement littéraire qui incarne la liberté et qui cherche l’évasion dans le rêve et l’exotisme. Cette nouvelle tendance s’inscrira dans l’Histoire pour bouleverser les règles strictes d’un Classicisme hérité de l’Antiquité et se nommera le Romantisme. Chef de file de l’école romantique, Victor Hugo (1802-1885) a rythmé de ses créations tout le XIXème siècle. Avec son recueil Les Orientales paru en 1828, l’auteur prend soin de peindre des paysages et se soucie des couleurs locales. « Rêverie » est un poème extrait de cette œuvre majeure qui rassemble en lui-même plusieurs illustrations d’un Romantisme à son apogée en nous peignant une Afrique dorée éclatante derrière ses mystères. Ici, Hugo exalte un « je » qui s’exprime au nom de tous, qui veut atteindre le plus intime de l’être, et son envie d’ailleurs, sa curiosité, s’inscrivent dans la perspective d’une communion avec la Nature.

 

 

 

 

          Dans une premier temps, nous nous attarderons sur l’exaltation de ce « je » qui réclame la libre expression de la sensibilité du poète. Dans « Rêverie », on ne retrouve pas la profonde souffrance des romantiques qui fuyaient leur réalité par l’écriture. Ici, Hugo exhibe un sentiment de rêverie face à la morosité de son quotidien.

          Cette morne routine s’inscrit dans la versification régulière du poème entier (en alexandrins), et l’utilisation du verbe « rêver », au vers huit. Elle porte également ses traces sur les anaphores récurrentes que comportent les strophes. Au vers huit, par exemple, la répétition de « qui fera » intensifie cet agacement du quotidien en interrogeant l’avenir sur des perspectives plus florissantes qui satisferont les attentes du poète.

          Ce même futur fort de rêves et d’illusions est la lumière qui vient éclairer la vie ennuyeuse, fade et insipide du poète. Ce rêve est la promesse d’un éclat de couleur, d’un embrun de joie, dans un monde marqué par l’ennui et la désillusion, où « l’automne décline » (v.5)) et où le crépuscule vient clore le jour avec son obscurité oppressante (« L'heure où l'astre géant rougit et disparaît », v.3). C’est ce tableau prodigieux et vivant qui viendra rompre la morosité qui déplaît tant au poète et qui « déchirera ce brouillard avec ses flèches d’or » (v.12) et son horizon si coloré (« horizon violet » (v.18)) et revendique bien ce lyrisme qui laisse libre cours à l’épanchement de la sensibilité du poète.

          Enfin, ce lyrisme est accentué par l’utilisation de la première personne du pluriel (« mes » (v.14) ; « je » (v.8)) qui semble constituer un « moi » fort et dominateur déterminé dans son envie d’ailleurs. Cette détermination est illustrée par des impératifs récurrents comme « Laissez-moi » au vers 1 et le subjonctif incitatif « Qu’elle vienne » au vers 13. C’est non seulement un désir foudroyant, intense, que décrit ce poème, mais un véritable appel à l’inconnu, semé de passions ravageuses, déroutantes, en prônant le culte d’un « moi » qui vise en fait l’universalité.

 

 

 

          En effet, ce « moi » rêveur et acharné contemple de sa fenêtre les perspectives d’un avenir exotique dans un lyrisme enjoué. Cet attrait pour l’Afrique se distingue de par la musicalité des sonorités [e] et [i] qui cadencent les vers et rappellent un accent étranger. De cette manière, des mots comme « éclatants », au vers 10, « fusée » et « épanouie » au vers 10, « déchire » et « ranimer » aux vers 12 et 13, font allusion à ces notes joviales et charmantes de la langue et l’accent mauresques. Ce détail-là ne passe pas inaperçu dans notre analyse puisque ce souci de couleur locale est renforcé par la proximité de ces mots. Ainsi, le poète se projette dans l’avenir pour l’imaginer dépaysant dans son exotisme enchanteur.

          De plus, les mots « horizon » au vers 1, « là-bas » au vers 8, « mauresque » et tous ceux qui pourraient s’inscrire dans le champ lexical de l’exotisme drécrivent ce paysage inconnu qui semble tant charmer l’auteur. C’est la célébration d’un ailleurs inexploré qui enchante chaque vers.

Cette conception de l’Afrique mauresque idéalise un territoire inconnu, puisque c’est cette création utopique –toujours plus créative - qu’admet le Romantisme. Comme dans un rêve d’enfant, Hugo visualise l’Orient avec ses « mille tours de ses palais de fées » (v.17), son « magique reflet » (v.15) et cet « astre géant ». Ces hyperboles accroissent cette image de sublime Afrique et révèlent toute sa splendeur dans un contexte monotone et sombre. Cette curiosité exotique est une façon d’aviver le mystère et le sentiment d’étrangeté dans un monde trop rigoureux et « banal ».

 

 

 

          De même que le poème chante la beauté d’un continent lointain, de même c’est la nature, exotique ou locale, qui fait office d’intermédiaire et de confidente. Le poète de l’intime se pose en interprète de la nature environnante toute entière en y projetant ses états d’âme. Cette dernière incarne la liberté telle que la conçoit le poète et ne constitue plus qu’un simple témoin. Les mots « cercle de brume « (v.2), « astre géant » (v.3), « bois » (v.4), « automne » (v.5), « colline » (v.4), « soleil » et « pluie » au vers 6 se placent en acteurs et agissent sur l’humeur intime de l’homme. Ce sont les véritables accords d’une symphonie magistrale qui louerait les charmes d’un monde coloré et affirme la place de médiateur qu’octroie le poète à la nature.

          Cette nature est non seulement le remède à son amertume, mais également sa source d’inspiration. On assiste en effet à la naissance d’une nouvelle nature, fraîche, luxuriante, mystique et médusante comme l’illustre le vers sept avec son « qui fera naître ». Ce renouveau naturel semble inaugurer à lui seul l’avortement d’une stérilité littéraire cultivée par un Hugo qui qualifie ses poèmes de « rembrun[i]s », et dont il veut « ranimer » (v.13) l’inspiration. Cette nature constitue donc l’espoir d’un avenir meilleur et la promesse d’un lendemain fructueux au matin d’une frustration désolante.

 

 

 

          Pour clore notre analyse, nous retiendrons que la poésie romantique se veut créatrice et se réfère à l’étymologie du grec « poeîsius » (création). On laisse libre cours à son imagination et à ses expectatives, ses regrets. « Rêverie » illustre majestueusement ce romantisme naissant qui, habilement, pousse le lecteur vers de nouveaux horizons en exaltant un « moi » meurtri et aigri et en peignant une terre riche de rêves et fructueuse. C’est cette manifestation de l’épanchement intérieur des désirs les plus violents de l’Homme, de ses passions de mystère, qui dotent le Romantisme de sa qualité humaine enchanteresse indéniable, la fantaisie de ses secrets et son goût pour l’inconnu que le mouvement a pérennisé jusqu’à la fin du XIXème siècle et qu’aujourd’hui encore, l’universalité de ce « moi » découvert, mis à nu, fait naître chez les lecteurs du XXIème siècle un réel sentiment d’identification et satisfait leur inexorable soif de curiosité.

 

 

 

 

Florence T.,  2nde section internationale, lycée international de Valbonne Sophia-Antipolis, mars 2008.

 

 

 

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Commentaire de Luc F. :

 

 

          Au XIXème siècle, un mouvement littéraire se dégage parmi tant d’autres : le Romantisme. Celui-ci est caractérisé par l’utilisation d’un registre lyrique et de différentes thématiques telles que l’exotisme, le nature, la fuite du temps. Comme nous le prouve son recueil de poésies « Les Orientales », Victor Hugo est très influencé par ce mouvement littéraire. Le poème « Rêverie » écrit en 1828 en est un exemple convaincant. Il est axé sur la morosité que ressent Victor Hugo pour son lieu de vie d’alors ainsi que le désir d’exotisme qui en découle.

 

 

 

          Dans un premier temps, la morosité de son lieu de vie, et par conséquent de sa vie en général, est exprimée à travers une grande thématique du romantisme : la fuite du temps. En effet l’exclamation « laissez-moi ! » (V1), ainsi que l’anaphore « c’est l’heure » (V1 et 3) illustrent l’envie d’oublier l’instant présent, d’accélérer le temps et de vivre de façon plus agréable. De plus, Victor Hugo, insinue, par la métaphore « l’heure où l’astre géant rougit et disparaît » (V3), que le seul moment où son perpétuel ennui s’arrête est le soir, au couché du soleil. Le « temps virtuel » de sa conscience s’arrête alors pour voyager à travers des endroits plus joyeux, tandis que le « temps réel » s’enfuit encore et de façon toujours aussi régulière. Celui-ci est également exprimé au vers 6 avec « le soleil et la pluie ont rouillé la forêt ». La rouille ne s’obtenant qu’au bout d’un certain temps, elle fait donc allusion à la fuite du temps, et, à travers celle-ci, Victor Hugo exprime son sentiment de morosité.

          Dans un second temps, cette morosité qui était jusqu’alors supportable devient insupportable. L’allitération en [ r ] présente dans les deux premières strophes nous le démontre (« rêverie » (titre), « l’heure » (V1), « l’horizon » (V1), « cercle » (V2), « brume » (V2), « rougit »(V3), « dore » (V4), « dirait » (V5), «rouillé » (V6), « fera » (V7), « ombre » (V9)). En effet, cette sonorité dure qui n’est pas très agréable à entendre en permanence évoque la teneur insupportable de la morosité que Victor Hugo vit. On remarque un champ lexical dépréciatif comme le prouvent les termes « inégal » (V2), « disparaît » (V3), « seul » (V4), « décline » (V5), « rouillé » (V6). Ce champ lexical indique que Victor Hugo ne supporte plus cet ennui, qu’il veut vivre autrement, que cette morosité l'exaspère.

 

 

 

          Après avoir évoqué la morosité de sa vie, Victor Hugo nous fait part de son désir d’exotisme. Dans un premier temps, celui-ci est exprimé à travers la nature qui représente le rêve d’un idéal. Le champ lexical de la nature, « l’horizon » (V1), « brume » (V2), « astre » (V3), « bois » (V4), « colline » (V4), « automne » (V5), « soleil et la pluie » (V6), ainsi que les références à des paysages sensationnels d’Afrique du Nord (« quelque ville mauresque, éclatante, inouïe » (V10)) n’en sont que la plus simple démonstration. Victor Hugo se laisse aller à une rêverie fondée sur le rêve d’un idéal comme peuvent le suggérer les métaphores décrivant le soleil, les fusées de feu d’artifice (« en gerbe épanouie » (V11)). L’allitération en [ r ] s’interprète ici comme une sonorité régulière évoquant l’idéal que Victor Hugo rêve depuis des années peut être. Toutes ces figures de styles expriment ainsi le désir d’exotisme à travers la nature.

          Enfin, ce désir de rencontrer un « ailleurs » devient une obsession. Les rythmes ternaires « mauresque, éclatante, inouïe » (V10), et « inspirer, ranimer, ô génies » (V13), ainsi que l’assonance en [e] (« inspirer » (V13), « ranimer » (V13), « mes » (V14), « jeter » (V15), « reflet » (V15), « étouffées » (V16)) nous suggèrent l’obsession, par la répétition,qu’éprouve Victor Hugo pour ce désir. Cette obsession est renforcée par l’anaphore de l’interjection « oh ! » (V1 et 7), ainsi que par la longueur des vers : ce sont des alexandrins. Ils apparaissent donc comme des vers longs et réguliers qui expriment le côté lancinant de ce désir d’exotisme. L’esprit de Victor Hugo est habité à tel point que ce désir d’exotisme devient une obsession.

          Cependant, son besoin de découvrir un autre paysage, son besoin de vivre son rêve, ne semble pas compatible avec la réalité. Effectivement, la supplique : « Oh laissez-moi ! » (V1) laisse supposer que son souhait n’est pas envisageable. De plus, la diérèse de l’adjectif qualificatif « violet » (V18), qui le sépare en deux syllabes, peut être interprété comme le coup fatal qui coupe Victor Hugo de sa rêverie et le ramène à la réalité, celle-ci étant incompatible avec son rêve. Et cette continuité recommence sans cesse, ne laissant finalement qu’un désir d’exotisme.

 

 

 

          Le poème « Rêverie » de Victor Hugo est ainsi un extrait de ce qu’il ressentait à ce moment-là, à savoir une morosité exaspérante qui donnait naissance à un désir d’exotisme irréalisable. Comme lui, d’autres piliers de la littérature française, tels Lamartine ou Gérard de Nerval, vont utiliser les mêmes thématiques du romantisme et feront vivre ce mouvement littéraire encore longtemps.

 

Luc F.,  2nde section internationale, lycée international de Valbonne Sophia-Antipolis, mars 2008.

 

 

 

 

 

 

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Commentaire de Matthew C. :

 

 

 

 

                 Le mouvement romantique est le mouvement culturel et littéraire le plus répandu dans la première moitié du XIXème siècle, il permet l’expression des sentiments intimes, personnels et forts des auteurs grâce à l’écriture. Victor Hugo est un des grands auteurs français romantiques (avec Gérard de Nerval et Alphonse de Lamartine). Né en 1802, il est encore très jeune lorsqu’il commence à écrire. Le recueil Les Orientales est un des plus connus de ce poète auquel il a procuré un grand succès. Rêverie, est un poème tiré de ce recueil. Dans ce poème, on  peut voir les rêves mais aussi les désillusions de Victor Hugo.

 

 

 

                  Ce poème est donc axé sur une grande solitude et un grand désespoir exprimés  par l’auteur avec notamment l’anaphore de l’interjection « Oh ! » aux vers 1 et 7, qui a ici un caractère dépressif, plaintif presque. Cela montre que le poète est tellement seul qu’il s’en plaint. Dans un deuxième temps, on peut constater la présence d’une allitération en [ l ], avec par exemple, au vers 1, « laissez-moi », au vers 3 « l’astre », « colline », « mille » ou enfin « palais ». Cette allitération peut-être le signe de la solitude et de la désillusion de l’auteur. On peut aussi noter le champ lexical de cette solitude avec au vers 1 « laissez-moi », « cache » au vers 2, et enfin « disparaît », « seul » et « décline » respectivement aux vers 3,4 et 5. Ce champ lexical vient sans aucun doute renforcer le sentiment de solitude exprimé par Victor Hugo.

                  D’autre part, le désespoir de cet auteur est remarquable de plusieurs façons : premièrement, le fait qu’il rêve pourrait signifier qu’il n’est pas heureux et qu’il cherche d’autres endroits, d’autres sources d’inspiration : « qu’elle vienne inspirer, ranimer » (vers 13), son magique « reflet » (vers 15). Le pronom personnel « elle » et les adjectifs se référant à cette « ville mauresque, éclatante, inouïe » citée au vers 16 seront présents jusqu’à la fin du poème. Ce désir d’ailleurs, cette quête d’exotisme (grande thématique romantique) vient contribuer à l’expression des sentiments de solitude et de rêverie exprimés par l’auteur.

                  Ce désespoir est d’autant plus évident grâce au champ lexical de l’automne, par exemple «  cercle de brume » vers 2, « le grand bois jaunissant dore » vers 4, « brouillard » vers 12, « ciel d’automne » vers 14 et enfin « l’horizon violet » vers 18, qui complète la périphrase au vers 3 « l’heure où l’astre géant rougit et disparaît » qui signifie tout simplement  le crépuscule. Ces deux notions se complètent car elles se situent toutes deux à la fin, de la journée ou de l’année, mais aussi car elles signifient que l’auteur est arrivé au bout, à la fin de ses sources d’inspiration.

                Voilà quelles figures de style dont l'interprétation s'inscrit dans la perspective des sentiments de solitude et de désespoir que le poète, Victor Hugo, ressent au moment de l’écriture de ce poème romantique.

 

 

 

                Si on a pu voir le côté obscur du désespoir et de la solitude dans ce texte, il y a aussi un aspect imaginaire, presque heureux, qui illuminerait le poète (dans les deux sens du terme). Ce côté lumineux s’oppose à l’obscurité vue précédemment. Cette première opposition, qui est bien entendu la plus évidente, est l’affrontement entre le champ lexical de la lumière, composé des expressions « astre géant rougit » au vers 3, « soleil », vers 6, ou bien « éclatante, inouïe », vers 10, ou enfin « flèches d’or » au vers 12 et le champ lexical de l’obscurité exprimé avec « brume » au vers 2, « disparaît » au vers suivant, « ombre » au vers 9, « s’éteignant » au vers 16 et enfin « brumeuse » au vers 18. Cette opposition contribue à la rencontre entre la réalité triste et l’imaginaire heureux.

               L’obscurité peut s’opposer aussi à l’espérance et l’espoir (l’espoir de trouver une meilleure vie ailleurs si la nôtre ne nous convient pas), qui sont de grandes thématiques du poème et du romanticisme. Dans le texte on la note avec l’assonance en [ e ] ( comme les E de "espoir" ou "espérance" ) avec les mots « c’est » au vers 1, « inégal » au vers suivant, « inspirer, ranimer, ô génies », vers 13 et enfin « palais de fée », vers 17. Une autre sonorité est remarquable dans ce texte, une allitération plus précisément, et elle est d’autant plus interprétable : l’allitération en [ r ] que l'on retrouve dans lesd expressions « heure » au vers 1, « front », vers 2, « forêt », vers 6, « gerbe » au vers 11, « rembrunies », vers 14, et enfin « horizon » au vers 18. Cette allitération est l’interprétation simple, logique et pertinente de l’opposition omniprésente entre le rêve, l’imaginaire et la dure réalité, le réel.

             Cette figure de style devient encore plus forte lorsqu’elle est accompagnée d’un champ lexical ayant le même thème, le rêve : par exemple au vers 2, "l’heure où l’astre géant rougit et disparaît" au vers 3 (indiquant le crépuscule), « rêve » et « fenêtre » au vers 8, « brouillard », vers 12, « génies », vers 13, sans oublier l’hyperbole qui fait sans doute penser à un rêve, « avec les mille tours de ses palais de fées », au vers 17.

             Enfin, on peut constater la présence de rythmes ternaires et binaires : « le soleil et la pluie » au vers 6, « qui fera surgir soudain, qui fera naître » au vers suivant, « mauresque, éclatante, inouïe » au dixième vers ou alors « inspirer, ranimer » au vers 13. Ces formations de « couples » et de « trios » s’opposent encore une fois au fait que le poète se sent seul dans la réalité.

 

 

 

            Ce texte est une opposition permanente entre la solitude, le désespoir de la réalité de la vie du poète et l’espérance du rêve, de l’imaginaire. En quelques vers, Victor Hugo arrive à exprimer un message qui paraît simple, compréhensible peut-être, mais ces vers sont écrits d’une telle façon qu’ils sont forts, et cela fait de lui un des auteurs maîtres du mouvement romantique qui prend place au XIXème siècle.

 

 

 

 

 

Matthew C.,  2nde section internationale, lycée international de Valbonne Sophia-Antipolis, mars 2008.

 

 

 

 

 

 

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Commentaire de Simon O. :

 

 

 

          Le Romantisme est le principal mouvement littéraire du XIXème siècle. Victor Hugo est un des auteurs qui a marqué le plus le Romantisme. Son recueil « Les Orientales », écrit après son voyage en Orient, est une des œuvres les plus importantes qu’il ait créées, dans laquelle se trouve « Rêverie ». Ce poème traite l’opposition entre un lyrisme mélancolique et un lyrisme enjoué, que le poète définit en fonction de la nature.

 

 

 

          Tout d’abord, il faut souligner que le poète se caractérise par un véritable dédoublement de  personnalité, ayant le choix entre une humeur positive et négative. L’opposition est donc un des thèmes à aborder. On remarque que l’auteur met en avant la cœxistence d’éléments opposés, comme le démontre l’antithèse « Le soleil » (lumière) « et la pluie » (obscurité) (v. 6). Il montre également que « l’astre rouge » (couleur forte) « disparaît » aussitôt (v. 3). Aux vers 8 et 9, il y a une opposition entre « la fenêtre » (lieu ouvert représentant la liberté) et le « corridor » (lieu fermé). Il y a un véritable oxymore de strophes entre la première et la deuxième, l’une traitant de la réalité douloureuse et l’autre du rêve réconfortant. La diérèse (qui scinde en deux une syllabe) « violet » au vers 18 évoque également la séparation et par conséquent l’opposition entre le lyrisme mélancolique et le lyrisme enjoué du poète.

          Ensuite, il faut analyser le premier lyrisme qu’adopte le poète. En l’occurrence, c’est le lyrisme mélancolique qu’il choisit. En effet, les mots « heure », « horizon » (v. 1) ; « front », « cercle », « brume » (v. 2) ; « astre », « rougit », « disparaît » (v. 3) ; « grand », « doré » (v. 4) partagent la même sonorité en [r] et sont présents dans une seule strophe, formant une allitération bien claire en [r]. Elle évoque le râle de par sa sonorité forte, et par la même occasion la tristesse. Le champ lexical est celui de la mélancolie : « inégal », « brume » (v. 2) ; « disparaît » (v. 3) ; « seul » (v. 4) ; « pluie », « rouillé » (v. 6). Toutes ces figures de style et procédés prouvent l’existence d’un lyrisme mélancolique, auquel le second lyrisme exprimé par l’auteur sera opposé.

          Enfin, comme énoncé précédemment, un tout nouveau lyrisme sera adopté par le poète. Il s’agit d’un lyrisme enjoué, comme l’atteste l’allitération en [s] (sonorité douce) présentée par les mots « surgir », « soudain » (v. 7) ; « seul » (v. 8) ; « s’amasse » (v. 9) ; « mauresque » (v. 10) ; « ce », « ses » (v. 12). Le champ lexical est rempli de mots à connotation positive : « naître » (v. 7) ; « rêve » (v. 8) ; « éclatante, inouïe » (v. 10) ; « gerbe épanouie » (v. 11) ; « or » (v. 12). Par ces preuves, on peut enfin démontrer l’existence de deux lyrismes antagonistes qu’un seul personnage exprime.

 

 

 

 

           Nous identifierons dans cette deuxième partie ce qui permet de faire varier l’humeur et le lyrisme du poète : la nature. La nature prend en effet une place considérable dans ce texte. On remarque deux types d’environnement : l’un, celui de la réalité, et l’autre, idéalisé et rêvé par le poète. On remarque clairement que la nature dans la réalité du poète ne lui convient pas. Il la connote négativement : « l’horizon qui fume » (v. 1) ; « cercle de brume » (v. 2) ; « Le grand bois […] seul » (v. 4) ; « Le soleil et la pluie ont rouillé la forêt » (v. 6). Même « l’astre rouge » (métaphore désignant le soleil) « disparaît ». On remarque par conséquent clairement que l’environnement dans lequel la réalité du poète se trouve ne lui convient pas. En outre, il montre une saison de l’année qui a tendance à avoir aussi une connotation négative : « l’automne » (v. 5). Pendant cette période, la nature est rendue encore plus repoussante puisque « la pluie » a « rouillé la forêt » (v. 6). Ce lieu serait responsable du lyrisme mélancolique de l’auteur, prouvant que la nature à un impact  sur le moral du poète.

          En revanche, le lyrisme enjoué est souligné par de nombreux mots évoquant la joie et la bonne humeur : « naître » (v. 7) ; « fenêtre » (v. 8) ; « éclatante, inouïe » (v. 10) ; « fusée en gerbe épanouie » (v. 11) ; « flèches d’or » (v. 12) ; « inspirer », « ranimer », « génies » (v. 13) ; « chansons » (v. 14) ; « magique » (v. 15) ; « palais de fées » (v. 17). Il précise que ce décor et cette nature sont tout à fait oniriques comme l’atteste l’expression : « je rêve » (v. 8). Il revit et est complètement transformé, comme l’illustrent les mots « inspirer », « ranimer », « génies ». Cet environnement semble beaucoup mieux convenir au poète, qui semble être pris par des émotions intenses et heureuses. En réalité, Victor Hugo montre son propre point de vue après être revenu d’Orient (ou en avoir rêvé) en décrivant cette nature éblouissante. La nature affecte encore une fois le poète qui, cette fois, exprime un lyrisme enjoué.

 

 

 

 

          En conclusion, nous pouvons rappeler que le Romantisme de Victor Hugo était majoritairement axé sur la nature, qui avait le pouvoir de modifier le lyrisme ou l’état d’esprit d’un personnage dans ses poèmes. Evidemment, d’autres auteurs romantiques tels que Lamartine et Gérard de Nerval ont ouvert de nouveaux points de vue, élargis les thématiques de ce mouvement et par conséquent montré la variété d’interprétations liées au Romantisme.

 

 

 

Simon O.,  2nde section internationale, lycée international de Valbonne Sophia-Antipolis, mars 2008.

 

 

 

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Commentaire de Clarisse L. :

 

 

 

 

Le romantisme est le mouvement littéraire prédominant au XIXème siècle. Le poète confie ses sentiments les plus intimes par le biais de l’écriture en s’exprimant à la première personne du singulier. Victor Hugo était un des auteurs les plus importants de cette époque et a écrit de nombreux recueils poétiques. « Rêverie » est un poème extrait du recueil Les Orientales datant de 1828. Dans cet extrait, l’exotisme et l’épanchement des sentiments du poète sur la nature sont deux thèmes récurrents.

 

 

 

 

Tout d’abord, nous pouvons remarquer à la première lecture du poème, que l’exotisme est un thème clé, l’auteur en rêve. Le titre « Rêverie » en est la preuve. Il pense aux villes lointaines : «Là-bas» (v.8). De nombreuses hyperboles telles que «éclatante » (v.10), «inouïe» (v.10), « épanouie » (v.11) définissent ces villes connotées de manière très positives comme l’illustrent les termes  « gerbes épanouie » (v.11), « palais » (v.17), « d’or » (v.12). Le poète s’évade grâce à «la fenêtre » (v.8) dans un monde magique de « génies » (v.13), de « palais de fées » (v.17). Il voyage à travers « l’horizon violet » (v.18), dans de « magiques reflets » (v.15). Tous ces termes se réfèrent à la magie, au rêve. L’auteur de cette manière s’évade et peut se ressourcer, comme lors d’une quête spirituelle qui lui permettrait de s' «inspirer, [se] ranimer » (v.13). Finalement, le poète, par la rêverie, arrive à s’évader, en pensant au monde exotique qu’il aimerait retrouver.

Par la suite, nous pouvons constater que Victor Hugo, à travers l’exotisme, joue d’un double sens. En effet, l’exotisme peut être relié à l’amour qu’il cherche désespérément. La supplique exprimée par l’interjection « Oh » (v.1 et 7) nous permet de comprendre cette association. Il s’interroge sur la personne qui lui fera vivre cet exotisme, grâce à l’amour, au vers 7 : « qui fera surgir soudain, qui fera naître. » L’auteur exprime cette attente avec une ponctuation forte telles que des points d’exclamation aux vers 1, 7,12 et 18 ou des points aux vers 3,4 et 6, mais aussi avec une invocation « Ô » (v.13). Le poète est jeune, il a vingt-six ans, et cherche le grand amour qui lui fera vivre de magnifiques choses car il est « seul » (v.8). L’attente de cet amour est exprimée par l’intermédiaire de l’exotisme.

Finalement, le poète compare ce monde de rêverie à la dure réalité de la vie. Il est en France et a envie de voyager, de s’en aller. Cette opposition est exprimée par le champ lexical de la couleur grâce aux termes « rougit » (v.3), « jaunissant » (v.4), « dore » (v.4), « éclatante » (v.10), « d’or »(v.12), « reflet »(v.15) et « violet »  (v.18) et aux termes « ombre »(v.9), « brouillard »(v.12), « rembrunies » (v.14), « s’éteignant » (v.16) et « brumeuse »(v.18). De plus, deux allitérations se contredisent, l’une, l’allitération en [s], permet d’exprimer l’exotisme, comme le montrent les mots « laissez » (v.1), « c’est » (v.1), « astre » (v.3), «  jaunissant » (v.4), « soleil » (v.6), « seul » (v.4), « s’amasse » (v.8), et l’autre, la dureté de la vie et la tristesse du quotidien, l’allitération en [r] exprimée par les termes « heure » (v.1),  « horizon » (v.1), « front » (v.2), « astre » (v.3), « surgir » (v.7), « corridor » (v.9), « gerbe » (v.11). Un rythme binaire permet d’associer ces deux extrêmes comme nous le montre la conjonction de coordination « et » (v.6, 9, 15, 16) et les virgules séparant deux termes comme dans le vers 18 « Brumeuse, denteler l’horizon violet ! ». Les rimes, ou plutôt les paronomase, figures de style permettant le rapprochement de mots différents par la similitude de leur sonorité, rapprochent une fois de plus ces deux mondes totalement différents que le poète associe dans son esprit. On les retrouvent dans les termes « étouffées » (v.16) et « fées » (v.17), « inouïe » (v.10 » et « épanouie » (v.11). Les comparaisons « mes chansons comme un ciel d’automne » (v.14) et « inouïe, qui, comme la fusée en gerbe épanouie » (v.10/11) permettent de nouveau l’association de deux contraires mêlant la rêverie du poète et le monde réel. Pour finir, l’antithèse vers 11 et 12 « la fusée en gerbe épanouie / Déchire ce brouillard » renforce un peu plus ce que nous venons de dire. Victor Hugo crée donc un certain parallélisme entre l’exotisme et le monde réel afin de mieux les distinguer. L’exotisme est une fois de plus évoqué.

 

 

 

 

Le poète évoque l’exotisme pour mieux s’évader mais s’épanche aussi sur la nature afin d’exprimer sa tristesse et sa solitude dans ce monde triste et dur. Il aborde tout d’abord le thème du temps qui passe : «l’heure » (v.1), « l’heure « (v.3), « ces jours » (v.5), « longtemps ». Celui-ci abîme la nature sans la détruire comme si « le soleil et la pluie [avaient] rouillé la forêt » (v.6). Les saisons sont exprimées avec une certaine rapidité, comme si l’auteur ne pouvait contrôler le temps grâce à un rythme ternaire : « Qu’elle vienne inspirer, ranimer, ô génie ! » (v.13), « quelque ville mauresque, éclatante, inouïe » (v.10). Le temps semble accélérer lorsque le poète s’évade, mais ralentit lorsqu’il revient à la réalité. Trois temporalités se succèdent, le présent comme le montre les verbes « c’est » (v.1), « dore » (v.4), « décline » (v.5), « je rêve » (v.8), le passé avec les verbes « ont rouillé » (v.6) et le futur exprimé par le verbe « fera » (v.7). Cela montre que le temps passe, qu’il y a une succession qui ne semble pas affecter « l’astre géant » (v.3) ou encore le « grand bois » (v.4). Les alexandrins, vers longs, amples, lents, expriment une certaine lenteur, une certaine monotonie, rappelant la dure réalité dans laquelle le poète est emprisonné. Le temps passe lentement mais n’abîme pas la nature sur laquelle l’auteur s’épanche.

Ensuite, nous pouvons remarquer un certain désarroi du poète qui évoque l’automne, saison lyrique par excellence. C’est une saison pendant laquelle les jours raccourcissent, qui n’évoque que de la tristesse. Certaines comparaisons associent cette saison à la solitude de Victor Hugo qui se cherche : « Mes chansons, comme un ciel d’automne rembrunies » (v.14). Cette époque évoque une ambiance triste, froide, comme le montrent les termes « fume » (v.1), « brume »(v.2), « seul » (v.4), « étouffées » (v.16). Il s’agit, ici, de la fin de l’automne comme l’indique le vers 5 : « ces jours où l’automne décline ». La métaphore « l’horizon qui fume » (v.1) permet d’accentuer cette ambiance triste. Il y a un parallélisme de construction, mêlant le soleil et la forêt à des couleurs vives et resplendissantes : « L’astre géant rougit » (v.3) et « le grand bois jaunissant » (v.4).Cela peut évoquer une réalité dure, stricte, rigide, contrairement à une nature pleine de couleurs mais prisonnière du monde réel. Il confie à la nature, décrite comme triste, ses sentiments d’évasion, nous pouvons alors parler d’épanchement des sentiments du poète sur la nature.

 

 

 

Pour conclure, ce poème présente deux thèmes principaux permettant d’évoquer les sentiments du poète. L’exotisme défini par la rêverie, comparé à l’amour et à la réalité, puis l’épanchement des sentiments du poète sur la nature par rapport au temps et à l’automne. Victor Hugo, comme bien d’autres poètes de la même époque, tels que Lamartine ou Gérard de Nerval, évoque de grandes thématiques romantiques essentielles à cette époque.

 

 

 

 

Clarisse L.,  2nde section internationale, lycée international de Valbonne Sophia-Antipolis, mars 2008.


 

 

 

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hugo 2.jpgCommentaire de Christophe W. :

 

Durant le XIXème siècle le mouvement romantique était prédominant (particulièrement dans l’art et l’écriture). Il consiste, en littérature, à relater l’expression des sentiments les plus intenses, les plus profonds, qui tournoient en notre être dans des recueils où domine la première personne du singulier (« je ») analysant le « moi ». Victor HUGO est un des co-fondateurs de ce mouvement littéraire en France. A l’intérieur du poème « Rêverie » dans le recueil Les Orientales (1828), on ressent très bien l’expression de sentiments intimes et la recherche de ce dont le poète à vraiment envie, ce dont il rêve. Ce poème est axé dans un premier temps sur le lyrisme douloureux du poète reflété sur la nature et dans un deuxième temps sur l’exotisme dont rêve le poète.

 

 

 

Dans la première moitié de ce poème, Victor Hugo projette ses sentiments douloureux sur la nature. La fin de l’automne approche, comme nous le montre l’expression « L’automne décline » au vers 5. On ressent le malheur du poète par la saison de l’automne car il la dévalorise en la percevant de manière péjorative, alors que c’est plutôt un « belle » saison, par la métaphore de la forêt rouillée (v6) qui rabaisse une forêt qui est couleur or vif, une allitération en [r] omniprésente dans la première moitié du poème caractérisée par les mots « heure »(v1), « horizon »(v2), « astre »(v3), « grand »(v4), « jours »(v5), « rouillé »(v6), « fera surgir »(v7), qui est une sonorité forte qui exprime le râle de la souffrance du poète. À cause de sa souffrance, de son malheur, le poète voit la nature de façon très pessimiste. Ce pessimisme est utilisé pour nous faire ressentir l’ampleur de son malheur qu’il projette sur une saison et non juste sur la nature environnante.

On peut aussi déceler un malheur à venir chez Victor Hugo, car c’est la fin de l’automne et le début de l’hiver, qui est une saison morne et quasiment « sans couleur ». L’anaphore de l’interjection « Oh ! » aux vers 1 et 7 accentue la brutalité du désespoir à venir. Cette mélancolie future est projetée sur l’obscurité qui arrive : « l’heure ou l’astre géant rougit et disparaît » (v3), c'est-à-dire l’heure où le soleil (désigné par la périphrase « astre géant ») se couche, et donc, c’est quand la nuit arrive. Ici on voit clairement que Victor Hugo pense à son futur, il ne saisit donc pas l’instant présent en essayent le plus possible de le rendre heureux du mieux possible, il enfreint donc le « Carpe Diem ». La présence grandissante de l’obscurité, du noir est exprimée par l’expression « l’ombre s’amasse » (v9). On peut imaginer que l’ombre est en train de s’amasser autour du poète et que bientôt elle le couvrira et s’en « emparera ». Le poète projette le lyrisme douloureux qu’il ressent sur la nature à une grande échelle, celle d’une saison en général.

 

 

 

Victor Hugo essaye de sortir de son désarroi en se réfugiant dans un rêve exotique, oriental. De ce fait il peut en quelque sorte échapper à la morosité que lui présentent les paysages de la France. Dans son rêve, il se plonge dans un monde oriental qu’il doit beaucoup apprécier comme l’indique le titre qu’il a choisi pour son recueil : Les Orientales. Ce voyage imaginaire est exprimé en majeure partie dans la deuxième moitié du poème. Le poète est épanoui, époustouflé devant cette vision d’Afrique du Nord, cela est caractérisé par les adjectifs hyperboliques : « ville mauresque, éclatante, inouïe » (v10), on peut aussi noter ici le rythme ternaire qui a une valeur d’insistance sur l’émerveillement du poète. Dans la première moitié de ce poème, Victor Hugo se croyait dans un brouillard mais, dans son rêve, ce brouillard est déchiré par des « flèches d’or » (v12) qui sont issues « des gerbes épanouies de la fusée » (v11). Il est soudainement éclairé par des couleurs vives (picturalisées par le feu d’artifice). Victor Hugo aime ce rêve exotique dans lequel il s’est plongé.

Enfin le poète veut faire durer ce moment oriental heureux « avec ses mille tours et ses palais de fées » (v17), il ne veut pas s’en détacher. Cette envie est exprimée par le fait que le poème soit écrit en alexandrins, qui sont des vers longs et amples et qui ont donc une valeur durative. L’allitération en [s] omniprésente dans ce poème caractérisée par des mots comme « mauresque » (v10), « chansons » (v14) qui est une sonorité douce qui cherche à donner une connotation méliorative à l’Orient. La ponctuation forte comme les points d’exclamation, et les points fortifie ce désir d’exotisme.

 

 

 

Dans ce poème, Victor Hugo vient « juste » de passer dans « l’âge de raison » (il a vingt-six ans) mais il ne veut pas se confronter à la réalité qui se présente à lui. Dans « Rêverie », le poète exprime ses sentiments et ses envies les plus intenses, il laisse libre cours à son imagination pour révéler le plus profond de son « moi ». Cela caractérise très fortement le lyrisme et donc le romantisme dont Victor Hugo est un maître, parmi d’autres poètes du XIXème siècle comme Alphonse de Lamartine, Châteaubriand et Vigny.


 

Christophe W.,  2nde section internationale, lycée international de Valbonne Sophia-Antipolis, mars 2008.

 

 

 

 

 

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Code des couleurs :

- 1ère étape de l'introduction : présentation de l'époque et du mouvement littéraire.

- 2ème étape de l'introduction : présentation de l' auteur et de l' oeuvre dont émane le texte à commenter.

- 3ème étape de l'introduction : présentation de l'extrait

- 4étape de l'introduction : annonce des axes de lecture.

- Connecteurs logiques

- Amorce de l'axe de lecture

- Rappel de l'axe de lecture en cours

- Transition

- 1ère étape de la conclusion : rappel des axes de lecture du devoir

- 2ème étape de la conclusion : ouverture

 

Commentaire de Camille P. :


 

 

Le Romantisme est un mouvement littéraire important du XIX ème siècle, qui marque un véritable tournant pour la littérature en cela qu’il succède au Classicisme. Il prône l’exaltation des sentiments, invite au rêve en suscitant l’imagination et se fonde sur l’émergence de l’individu en explorant la profondeur des sentiments humains. Victor Hugo se déclare comme l’un des auteurs phares de ce mouvement et ce dès ses débuts de jeune poète avec son recueil de poèmes Les Orientales dont est extrait « Rêverie ». Dans ce poème, on retrouve quelques-uns des thèmes romantiques fondamentaux comme le mal de vivre du poète et l’exotisme.

 

 

 

 

Dans un premier temps, on est frappé par le mal de vivre, la souffrance morale du poète. En effet, dès la première strophe, avec la description d’une nature en proie au déclin, on assiste à une métaphore du déclin psychologique du poète. Pour établir ce lien, il procède à une personnification de cette dernière comment le montrent les expressions « l’horizon qui fume » (v.1), « le grand bois jaunissant dore » (v.4) ou encore « le soleil et la pluie ont rouillé la forêt » (v.6). La nature, tout comme l’esprit de Victor Hugo, est peu à peu recouverte par une ombre comme l’attestent les expressions «l’horizon qui fume » et « un cercle de brume » respectivement aux vers 1 et 2. En jouant avec les couleurs, l’auteur crée une ambiance froide et obscure. Au vers 3, « l’astre géant rougit et disparaît », laissant place à l’ombre et aux « brumes » du vers 2, la forêt se revêt d’une teinte de rouille au vers 6 et enfin au vers 18, on a « l’horizon violet ! » avec la diérèse de « violet » et l’exclamation qui insistent et confère l’ultime touche à cette ambiance mortifère. De plus, le poète nous livre un jeu de mots pertinent au vers 5 avec « l’automne décline ». En effet, en littérature, l’automne est symbole de déclin et de mort. On remarque d’ailleurs que le vers 9 fait écho au vers 5 ; « l’automne s’amasse au fond du corridor » n’est autre qu’une métaphore d’une ombre qui plane sur la vie : la mort. Enfin, tout comme le sort s’acharne sur le poète, les éléments se déchaînent contre la nature : « Le soleil et la pluie ont rouillé la forêt » (v.6). Nous avons donc démontré que l’auteur réalise une véritable projection de ses sentiments, caractérisés par un mal-être profond, sur la nature et ce principalement à l’aide de procédés stylistiques permettant l’analogie, la personnification et la métaphore.

           De plus, cette souffrance morale que le poète reflète sur la nature environnante est un mal douloureux et lancinant, fruit de la solitude. Celle-ci est aussi bien physique que morale. En effet, elle est traduite par l’anaphore de l’adjectif « seul » aux vers 4 et 8. De plus, l’allitération en [R] avec notamment les expressions « heure » (v.1), « horizon » (v.2), « rouillé » (v.6), « ombre » (v.9), « ranimer » (v.13), « rumeurs » (v.16) et « brumeuse » (v.18), évoque un râle de souffrance, une plainte qui s’étend sur toute la longueur du poème, renforcée par ce sentiment de solitude. Pour accroître cette notion de vide, de manque, l’auteur choisit de situer sa « Rêverie » à « l’heure où l’astre géant rougit et disparaît » (v.3), c'est-à-dire à la tombée de la nuit lorsque le silence enveloppe la nature et que toute trace de vie s’endort et s’évanouit. Le poète utilise une périphrase pour « l’astre géant » (v.3) qui désigne le soleil pour marquer une opposition avec le « brouillard » (v.12) qui s’installe progressivement. En effet, la périphrase confère plus de noblesse à l’astre qui est source de vie et qui, en disparaissant, marque les heures de désespoir du poète. C’est ainsi que l’obscurité fait place à une douleur lancinante symbolisée par l’amplitude, la lenteur des alexandrins.

          C’est ainsi que le poète demande sa délivrance avec les interjections « oh » au vers 1 et 7, l’invocation « ô » au vers 13 et l’emploi du mode impératif avec « laissez-moi » (v.1). Ce sont des suppliques qu’il traîne sur toute la longueur du poème en espérant « ranimer » (v.13) ses « chansons comme un ciel d’automne rembrunies » (v.14). La place des expressions « chanson » qui constitue la tête du vers et « rembrunies » qui constitue la rime, leur confère une certaine importance qui interpelle. En effet, par l’expression « chansons », le poète entend désigner ses poèmes qu’il peine à « ranimer » (v.13) par le manque d’inspiration. Ces suppliques sont donc intenses. On peut ainsi affirmer que le poète est en proie à un grand désespoir, une détresse morale qui le pousse à invoquer des puissances dans l’espoir du repos de l’être.

 

 

 

          De ce poème se dégage un autre thème qui s’oppose au premier et constitue l’espoir de délivrance du poète, le rêve avec la quête d’un ailleurs. Il est ici marqué d’exotisme, d’orientalisme, ce qui n’est pas sans rappeler le titre du recueil dont est extrait « Rêverie » : Les Orientales. En effet, « la ville mauresque » (v.10) est une ville du nord de l’Afrique. Cette ville qui surgit des rêveries de Victor Hugo possède un caractère sacré. La description qu’il en fait est totalement hyperbolique comme l’attestent les expressions « éclatante » (v.10), « inouïe » (v.10), « magique » (v.15), « mille tours » (v.17), « palais de fées » (v.17). On remarque également que celles-ci confèrent à l’ensemble une ambiance merveilleuse, enchanteresse, qui invite au rêve. L’allitération en [f ] qui se dégage de la deuxième strophe avec l’anaphore du verbe « fera » (v .7), « fenêtre » (v.8), « fond » (v.9), « fusée » (v.11) et « flèches » (v.12) renforce cette sensation de part cette sonorité douce et feutrée. Cette ville possède un caractère miraculeux du fait qu’elle semble surgir de nulle part. « Soudain » au vers 7 et les verbes « [déchirer] » (v.12) et « [denteler] » (v.18) montre qu’elle perce les brumes qui troublent l’esprit du poète. De plus, le vers 7 duquel se détachent les verbes « surgir » et « naître » est mis en valeur grâce à un parallélisme de construction formé par la succession du pronom interrogatif « qui », du futur « fera » et des verbes à l’infinitif cités précédemment. Les exclamations des vers 12 et 18 participent également à la grandeur de la ville. Celle-ci fuse « en gerbe épanouie » (v.11), ce qui renvoie à une idée d’abondance, de foisonnement. Cette « fusée en gerbe » (v.11) est non sans rappeler les gerbes de fleurs qui décorent les fêtes. Enfin, la noblesse de l’alexandrin rejoint cette perspective de grandeur. Cette ville évoque donc les trésors de l’exotisme.

          Cependant, malgré cette apparence de reine, on pressent que la ville n’apportera pas la délivrance souhaitée par le poète. En effet, celui-ci, par ses suppliques désespérées, annonce déjà la suite. Cette ville est fictive. Sa personnification aux vers 12 comme le prouvent les expressions « Déchire […] avec ses flèches d’or », « surgir » et « naître »(v.7) montrent que la ville est le symbole d’une personne qui viendrait apaiser le poète. Le pronom personnel « elle » au vers 13 installe un doute, une ambiguïté. La troisième personne du singulier désigne-t-elle la ville ou une femme ? Le poète semble troublé, ses esprits perturbés, ce qui conforte le sentiment que nous sommes dans un rêve dont les éléments sont immatériels et insaisissables. L’auteur se soulage mais ne peut pas réellement trouver de délivrance, de solution à ses problèmes psychologiques. Il semble improbable que les « génies » mentionnés au vers 13 sauront lui apporter ce qu’il souhaite le plus ardemment : le repos de l’âme.

 

 

 

          Finalement, Victor Hugo, maître incontesté du romantisme, reprend avec art et maîtrise deux des thèmes proéminents du genre : la détresse morale et l’exotisme qui caractérise la quête d’un ailleurs. Rappelons que les auteurs romantiques étaient en proie au mal du siècle d’où la morosité et l’ennui ressentis par le poète. D’autres auteurs comme lui ont su explorer ces thèmes avec talent, notamment Chateaubriand. Victor Hugo disait à ce propos : « Je serai Chateaubriand ou rien » !

 

 

 

 

Camille P.,  2nde section internationale, lycée international de Valbonne Sophia-Antipolis, mars 2008.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


 

 

 

 

 


Date de création : 09/03/2008 @ 17:16
Dernière modification : 25/09/2009 @ 22:59
Catégorie : Copies d'élèves (2007/2008)
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