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2nde 8

 Préparation n°1

Séquence n°1 : 

Comment lire un incipit? 

Groupement de textes n°1 : Les débuts de roman.

  

Objet d'étude : Le roman et la nouvelle au XIXème siècle : Réalisme et Naturalisme. 

 

 Problématique : En quoi l'incipit est-il un moment de rencontre privilégié avec l'oeuvre?

 

 

Texte n°3 : incipit d' Aurélien, de Louis ARAGON (1944). (NB : Les deux premiers débuts de roman étaient celui de La cousine Bette de Balzac et celui de Madame Bovary de Flaubert).

 

 Aurélien tombe amoureux de Bérénice Morel qui, de sa province, est venue passer quelques jours à Paris. Puis les circonstances de la vie éloignent les deux personnages : leur amour ne cesse pas, mais il ne peut pas non plus vraiment exister. En 1940, mobilisé, Aurélien retrouve Bérénice, qui a changé. Mais quelques heures plus tard, elle est tuée par les Allemands, en voiture.

                Voici les premières lignes du roman :

 

 

La première fois qu'Aurélien vit Bérénice, il la trouva franchement laide. Elle lui déplut, enfin. Il n'aima pas comment elle était habillée. Une étoffe qu'il n'aurait pas choisie. Il avait des idées sur les étoffes. Une étoffe qu'il avait vue sur plusieurs femmes. Cela lui fit mal augurer de celle-ci qui portait un nom de princesse d'Orient sans avoir l'air de se considérer dans l'obligation d'avoir du goût. Ses cheveux étaient ternes ce jour-là, mal tenus. Les cheveux coupés, ça demande des soins constants. Aurélien n'aurait pas pu dire si elle était blonde ou brune. Il l'avait mal regardée. Il lui en demeurait une impression vague, générale, d'ennui et d'irritation. Il se demanda même pourquoi. C'était disproportionné. Plutôt petite, pâle, je crois… Qu'elle se fût appelée Jeanne ou Marie, il n'y aurait pas repensé, après coup. Mais Bérénice. Drôle de superstition. Voilà bien ce qui l'irritait.

Il y avait un vers de Racine que ça lui remettait dans la tête, un vers qui l'avait hanté pendant la guerre, dans les tranchées, et plus tard démobilisé. Un vers qu'il ne trouvait même pas un beau vers, ou enfin dont la beauté lui semblait douteuse, inexplicable, mais qui l'avait obsédé, qui l'obsédait encore :

Je demeurai longtemps errant dans Césarée…

En général, les vers, lui… Mais celui-ci lui revenait et revenait. Pourquoi ? c'est ce qu'il ne s'expliquait pas. Tout à fait indépendamment de l'histoire de Bérénice…l'autre, la vraie… D'ailleurs il ne se rappelait que dans ses grandes lignes cette romance, cette scie. Brune alors, la Bérénice de la tragédie. Césarée, c'est du côté d'Antioche, de Beyrouth. Territoire sous mandat. Assez moricaude, même, des bracelets en veux-tu en voilà, et des tas de chichis, de voiles. Césarée… un beau nom pour une ville. Ou pour une femme. Un beau nom en tout cas. Césarée… Je demeurai longtemps … je deviens gâteux. Impossible de se souvenir : comment s'appelait-il, le type qui disait ça, une espèce de grand bougre ravagé, mélancolique, flemmard, avec des yeux de charbon, la malaria… qui avait attendu pour se déclarer que Bérénice fût sur le point de se mettre en ménage, à Rome, avec un bellâtre potelé, ayant l'air d'un marchand de tissus qui fait l'article, à la manière dont il portait la toge. Tite. Sans rire. Tite.

Question : en quoi cet incipit diffère-t-il de ceux que nous avons étudiés ?

Préparation d'Héléna C. : 

L’incipit d’Aurélien, de Louis Aragon, diffère énormément des incipit étudiés précédemment (incipit de Madame Bovary, de Flaubert, et incipit de La cousine Bette, de Balzac), principalement car ceux-ci ont pour fonction de répondre aux questions « qui ? », « où ? » et « quand ? », fonction qu’on ne retrouve pas ici. Cela est expliqué par le fait que contrairement à Balzac et à Flaubert, Aragon n’appartenait pas au mouvement réaliste mais au mouvement surréaliste, qui remet en cause toutes les notions d’incipit « traditionnel ».
 
Tout d’abord, cet incipit est raconté à travers les pensées d’Aurélien, et se concentre principalement sur ses perceptions et ses impressions. Cela n’a rien avoir avec les incipit réalistes qui rapportent des faits précis, et non ce que ressentent les personnages. Le deuxième paragraphe est une sorte de monologue intérieur sans but précis ; on suit le fil des pensées d’Aurélien comme elles apparaissent dans son esprit. C’est un flux de conscience, aussi appelé « stream of consciousness ». C’est donc une focalisation interne, avec un narrateur subjectif, qui diffère des incipit de La cousine Bette ou de Madame Bovary où les narrateurs étaient omniscients ou le devenaient.
 
Puis, on remarque que le style du texte diffère des autres textes étudiés : les phrases sont courtes, parfois non-verbales (« Mais Bérénice. Drôle de superstition » l.9), et finissent quelquefois en points de suspension. Cela donne au texte un rythme saccadé, syncopé, qu’on ne retrouve pas dans les incipit étudiés préalablement. De plus, le langage employé est particulier, familier, d’un style oral : « les cheveux coupés, ça demande des soins constants » (l.5) ; « des bracelets en veux-tu en voilà » (l.19) ; « des tas de chichis » (l.19). Les répétitions  (« étoffe » l. 2 et 3, « vers » l.10 et 11) soulignent le style oral et imitent l’obsession de la pensée d’Aurélien.
 
On remarque ensuite le manque frappant de précision ; le cadre spatio-temporel est flou. En effet, le narrateur évoque  « la guerre, dans les tranchées » (l.11), et « Beyrouth. Territoire sous mandat » (l.18), ce qui nous indique que le roman se situe après la première guerre mondiale, mais pendant que le Liban était sous mandat français. Le roman se passe donc quelque part entre 1920 et1943. Il fait aussi référence à la littérature française du XVIIème siècle, en citant Bérénice, de Racine, et cite des prénoms typiquement français (« Jeanne ou Marie » l.8), ce qui implique que le personnage est français et que l’histoire se déroule en France. Cette imprécision contraste avec le détail minutieux de La cousine Bette (« Vers le milieu du mois de juillet de l’année 1838 » l.1, « sur les places de Paris » l.2, « la partie de la rue comprise entre la rue de Bellechasse et la rue de Bourgogne » l.16).
 
De même, les personnages sont très peu décrits. Nous n’avons aucun détail précis sur leur physionomie. Bérénice est décrite selon les souvenirs vagues d’Aurélien, qui « n’aurait pas pu dire si elle était blonde ou brune. Il l’avait mal regardée » (l.6). Lui-même n’est pas sûr de bien se souvenir, comme le montre « Plutôt petite, pâle, je crois… » (l.8). Le narrateur étant subjectif, nous n’avons que sa perspective sur Bérénice, qu’il « trouva franchement laide » (l.1), sans raison apparente sauf ses habits et ses cheveux selon lui ternes et mal tenus. Alors que dans Madame Bovary on a une description détaillée de la casquette de Charles Bovary, ici, on est simplement averti que l’étoffe de la robe de Bérénice est « une étoffe qu’il n’aurait pas choisie. (…) Une étoffe qu’il avait vue sur plusieurs femmes » (l.2; 3).  Aurélien semble plus intéressé par le prénom de Bérénice et la pièce de Racine que par son apparence. De même, contrairement à Madame Bovary et La cousine Bette où nous avions des personnages visiblement médiocres, ici la maigre description physique ne s’associe pas à une description morale. Il n’y a pas davantage de description d’Aurélien, pourtant personnage éponyme du roman. On ne connaît de lui que son obsession du vers de Racine, son passé dans les tranchées, et son sentiment de supériorité par rapport à Bérénice: « Cela lui fit mal augurer de celle-ci qui portait le nom d’une princesse d’Orient sans avoir l’air de se considérer dans l’obligation d’avoir du goût » (l.3; 4).
 
 
En conclusion, cet extrait diffère manifestement des extraits étudiés précédemment de par son style, son manque de description et de précision et sa focalisation interne. Cet incipit ne nous apporte pas d’introduction en situant l’histoire et les personnages et en esquissant leur portrait, mais nous laisse découvrir tout cela par nous-même et nous plonge directement dans l’histoire. Nous n’avons donc pas le souci d’imiter le réel qui est si présent dans les incipit de Madame Bovary et de La cousine Bette, avec une remise en cause des codes stylistiques et romanesques traditionnels.


Héléna C., 2nde section internationale, octobre 2012.



 
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Préparation d'Eva S. : 

L'incipit d'Aurélien d'Aragon comporte des différences par rapport à celui de Madame Bovary et de La Cousine Bette.
Premièrement, ces trois œuvres ne sont pas du même auteur. On a, respectivement, les écrivains suivants : Louis Aragon, auteur surréaliste, Gustave Flaubert et Honoré de Balzac, auteurs réalistes, qui ont marqué leur époque.
Deuxièmement, l'incipit d'Aurélien ne nous présente, à nous lecteurs, que de très vagues informations concernant les axes de lecture « Où ? », « Quand ? » et « Comment ? ».
Pour le lieu, contrairement aux autres incipits réalistes, la localisation géographique est peu évoquée : On peut imaginer que l'histoire se déroule en France, grâce aux prénoms typiquement français « Aurélien », « Bérénice », « Jeanne », « Marie ». En outre, l'histoire de France est évoquée par le mot « tranchées » l.11, faisant référence à la première Guerre Mondiale et à la littérature française de Racine.
Pour le deuxième axe de lecture, l'époque, on sait que l'histoire se déroule après 1918 car Aurélien, après la deuxième Guerre Mondiale, fut « démobilisé » l.11.
Enfin, concernant le troisième axe de lecture, on a aucune indication pour le portrait d'Aurélien, ce qui est aussi vérifiable pour les indices psychologiques concernant Bérénice « sans avoir l'air de se considérer dans l'obligation d'avoir du goût » l.4. De plus, le point de vue est celui d'Aurélien, on ne sait donc pas si la description physique de Béréni ce est fiable, sachant que le héros a des souvenirs vagues « n'aurait pas pu dire » l.6, « l'avait mal regardé » l.6, « je crois » l.8.
On peut également remarquer que contrairement à l'incipit de Madame Bovary, le narrateur de l'incipit d'Aurélien est narrateur personnage (« je crois »), et non extradiégétique.
L'incipit d'Aurélien est narré à la troisième personne du singulier (« Aurélien », « il » ayant plusieurs occurrences), ainsi qu'à la première personne du singulier « Je crois ». Le point de vue de cet incipit est interne, c'est celui d'Aurélien. En effet, on connaît ses sentiments, ses ressentis lors de sa première rencontre et ses pensées, grâce à sa subjectivité «  il la trouva franchement laide » l.1.
Ce dernier incipit est original et diffère des autres de par l'analepse qu'il constitue. En effet, on a deux temps du passé : le passé-simple de l'indicatif « vit », « trouva », « déplut », « aima » l.1et 2; et l'imparfait de l'indicatif « aurait », « portait », « étaient » l.2, 3et 5.
Aragon, dans cet incipit, établit également un léger paradoxe : Bérénice répugne Aurélien mais elle le fascine tout autant ; ainsi qu'un phénomène de double mise en abyme, car dans son œuvre, Aragon inclut une seconde œuvre, Bérénice, de Racine, et Aurélien décrit Bérénice en la comparant avec « La vraie », celle de Racine.
Enfin on observe, dans Aurélien, une remise en cause romanesque de par le style oralisé (« En général, les vers, lui... » l.15) et très syncopé (on a beaucoup de courtes phrases qui se succèdent, avec une ponctuation très marquée).

Eva S., 2nde section internationale, octobre 2012.



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Préparation de Jonathan M. : 

L’incipit d’Aurélien, de Louis Aragon, dépayse totalement les réalistes habitués à des incipits comme La cousine Bette ou Madame Bovary. L’incipit d’Aurélien datant du XXème siècle, et les deux autres du XIXème, leur style est entièrement différent.
Premièrement, dans l’incipit D’Aurélien, le narrateur, n’est pas omniscient, des choses lui échappent, il le dévoile lorsqu’il dit : « je crois » (l.8) ou « elle lui déplut, enfin » (l.1). Cette erreur montre qu’il n’est pas sûr de lui et n’en sait pas plus que Aurélien. Il ne s’agit pas de focalisation zéro, comme dans la seconde partie de Madame Bovary ou dans la Cousine Bette, ou le narrateur omniscient est comme unDieu, et se moque, dans les deux cas de son héros principal, représentant un homme médiocre, banal. Mais il s’agit bien là d’une focalisation interne avec un point de vue limité, et des renseignements subjectifs.
De plus, l’incipit D’Aurélien n’est pas détaillé, on n’apprend rien sur le physique du personnage on ne connaît que le nom et les pensées du personnage. Quant à Bérénice, il ne détaille pas plus : « franchement laide » (l.1), « Aurélien n’aurait pu dire si elle était blonde ou brune » (l.6), et le fait qu’il utilise une focalisation interne renforce sa subjectivité. Quant à quelqu’un comme Charles Bovary, rien que sa casquette est décrite sur plusieurs lignes « c’était une de ces coiffures […] couvert d’une broderie en soutache compliquée » (l.23 ; 30). La différence de détails sont donc considérables et vont du tout au rien entre ces deux genres.
Le cadre spatio-temporel n’est pas clairement évoqué, même si on peut supposer que l’histoire se passe après la guerre des tranchées, de 1918, lorsqu’il dit « un vers qui l’avait hanté pendant la guerre, dans les tranchées » (l.10-11), ou « Beyrouth. Territoire sous mandat » (l.18). On se situerait donc entre 1920 et 1946. Tandis que pour l’espace, on pourrait ici aussi se référer à la guerre des tranchées, qui se passa en France. De plus, on peut supposer que l’histoire se déroule en France puisque Louis Aragon est un auteur français, ce qui reste un grand territoire, alors que, par exemple, dans la Cousine Bette, où le lieu est extrêmement bien indiqué, « Paris » (l.2 ; 11 ; 14), « rue de l’Université » (l.2), « Le milord arrêta dans la partie de la rue comprise entre la rue de Bellechasse et la rue de Bourgogne, à la porte d’une grande maison nouvellement bâtie » (l.16 ; 17).
Son manque de texte influe aussi sur les phrases écrites qui seront donc courtes et de temps en temps sans verbes : « Une étoffe qu’il n’aurait pas choisie. » (l.2), « Mais Bérénice » (l.9), « Ou pour une femme. » (l.20). Il utilise beaucoup de points de suspension (l.8/14/15/16/19/20/22…) qui renforce l’idée d’un narrateur moins sérieux, pensifs, avec des idées moins claires que dans les autres incipits. « Césarée… » (l.20), « l’autre, la vraie… » (l.16).
La focalisation interne de l’incipit nous permet d’entrer en contact avec les pensées  d’Aurélien car l’auteur, même si ce n’est pas un personnage de l’histoire, ou du moins il ne semble pas l’être, mais partage tout de même une certaine complicité avec Aurélien, et semble en savoir plus sur lui que quiconque.
On voit donc que l’incipit  D’Aurélien change de l’ancien style des incipits en ne racontant rien sur la personnalité du personnage principal, n’expliquant pas le cadre spatio-temporel et en ne présentant pas l’histoire du livre.
Pour conclure, on remarque bien la différence de style entre ces deux types d’incipits, qui sont d’une différente époque et d’un mouvement littéraire, D’Aurélien appartenant au surréalisme et La Cousine Bette et Madame Bovary appartenant au réalisme. On voit donc bien que ces deux genres ont un style complètement opposé et on donc des incipits ne se ressemblant en aucun point. Louis Aragon, détruit donc la précision du réalisme en étant le principal surréaliste (c’est lui qui a commencé ce mouvement littéraire).

Jonathan M., 2nde section internationale, octobre 2012.



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Préparation de Cloé T. : 
 
Le roman Aurélien de Louis Aragon est une des plus grandes œuvres de cet écrivain qui est paru en 1944. Il représente le mouvement littéraire surréaliste. En effet, Louis Aragon est un des principaux fondateurs du surréalisme qui consiste à ne plus représenter les images du réel de la vie quotidienne mais de chercher à décrire les images du désir. Le texte que nous allons étudier représente l’incipit de ce roman. De plus il diffère des incipits réalistes étudiés jusqu’à présent car il ne répond pas aux questions que le lecteur se pose en entrant dans la fiction, c’est-à-dire : Quand ? Où ? Qui ? Ce roman est dit déceptif. En revanche, le lecteur entre directement dans l’histoire principale du roman et plus précisément sa rencontre avec Bérénice où Aurélien en fait sa description.

            Dans un premier temps, la datation des évènements est faite de façon peu précise. Grâce au ressenti d’Aurélien durant la description physique de Bérénice, nous pouvons situer l’histoire qui se déroule après la Première « Guerre » (l.1)  mondiale puisqu’ Aurélien fut « plus tard démobilisé » (l.11), c’est-à-dire après 1918. Cela reste tout de même assez vague.
 
 
Contrairement à Louis Aragon, Honoré de Balzac écrit ses romans avec des détails extrêmement précis qui nous permettent une datation bien définie. Cela s’observe dans l’incipit de La cousine Bette où l’histoire se déroule « vers le milieu du mois de juillet de l’année 1838 ».

De plus, cet incipit ne nous donne pas plus d’indication temporelle que spatiale. La fiction se déroule en France, territoire très vaste, car le principe d’utilisation des « tranchées » (l.11) est un procédé français de la Première Guerre Mondiale. En outre, il a une référence culturelle qui permet de confirmer cette hypothèse : la citation de l’écrivain « Racine » (l.10), écrivain français. Il y a également les deux prénoms des personnages principaux « Aurélien » et « Bérénice » (l.1) qui sont des prénoms français. Mais ces indications sont comme précédemment très peu précises.
Cependant dans La cousine Bette de Balzac, le lieu où se déroule l’histoire est dite de façon très explicite : à l’extérieur dans « Paris » et dans les rues « de l’Université »,«  de Bellechasse » et « de Bourgogne ».
 
Les descriptions physiques sont particulièrement axées sur Bérénice. Malheureusement cette description est très confuse et subjective, en effet le point de vue du narrateur est interne, focalisation interne, par conséquent  à travers le regard d’Aurélien.  Bérénice est décrite de façon péjorative avec les mots tels que : « laide », « déplut », « n’aime pas », « cheveux […] ternes […] mal tenus ». De plus, le narrateur utilise des verbes ou expressions pour montrer  que la description physique de Bérénice est incertaine : « je crois », « n’aurais pas pu dire », « mal regardé ». C’est pour cela que nous ne pouvons pas nous faire notre propre opinion sur le physique de Bérénice car il est subjectif et incertain. Nous ne sommes donc pas sûr que Bérénice soit si laide que ça.
En ce qui concerne Aurélien, le lecteur ne connaît absolument pas l’apparence physique d’Aurélien.
Pour ce qui est de l’état psychologique des deux personnages, ils sont tous les deux quasi inexistants : Aurélien est « obsédé » (l.12) par un vers de Racine quant à Bérénice, elle n’a pas « l’air de se considérer dans l’obligation d’avoir du goût » (l.4).
 
 
Ces descriptions physiques et psychologiques diffèrent des descriptions étudiées dans les textes précédents. Par exemple dans Madame Bovary de Gustave Flaubert, la description du personnage principal est infiniment  précise et complète. Il décrit la casquette du nouveau de manière très détaillée. « C’était une de ces coiffures d’ordre composite […] la visière brillait »
 
 
La classe sociale d’Aurélien reste floue. Vu que sa description physique est absente, les indices sur sa tenue vestimentaire auraient pu nous aiguiller. Seulement un indice peut nous orienter sur sa classe : Aurélien préfère les femmes soignées et belles « une étoffe qu’il aurait vu sur plusieurs femmes ». Il peut appartenir à la bourgeoisie mais ce n’est uniquement qu’une supposition.
Ce passage peut également nous révéler une partie de son caractère. Aurélien peut être un homme difficile et exigeant. Une fois encore, ce n’est pas une certitude.
En revanche, dans Madame Bovary et La cousine Bette, incipits étudiés précédemment où les classes sociales et les apparences physiques des personnages principaux sont expliquées :
-       dans Madame Bovary, le « nouveau » est vêtu de façon ridicule et il appartient à la classe sociale paysanne.
-       ainsi que dans La cousine Bette, le personnage principal a un teint rougeaud et une figure passablement joufflue, de plus il est un ancien adjoint de son arrondissement.
 
Louis Aragon diffère des autres écrivains au niveau du style. C’est-à-dire qu’il utilise beaucoup de procédés qui permettent d’imiter la pensée d’Aurélien comme les répétitions du mot « vers » (l.10 et11) pour montrer l’obsession qu’Aurélien a de ce vers.
L’organisation des idées et leur enchaînement sont confus. On remarque que dans le second paragraphe les phrases averbales sont omniprésentes « En général, les vers, lui… » (l.15), « Territoire sous mandat. Assez moricaude même, des bracelets en veux-tu en voilà, et des tas de chichis, de voiles. Césarée… un beau nom pour une ville. Ou pour une femme. Un beau nom en tout cas. Césarée… Je demeurai longtemps … je deviens gâteux. » (l.18 à 21)Il utilise donc le flux de conscience.
Sans oublier que le registre soutenu occupe une majeure partie de l’incipit mais Louis Aragon emploie très rarement quelques termes assez familiers ou oralisés comme « enfin » (l.1), « ça » (l.5), « en veux-tu en voilà » (l.19).
Ceci divergent de Madame Bovary et La cousine Bette où les paragraphes se suivent de façon cohérente avec des phrases verbales sans aucune répétition ainsi qu’avec un registre soutenu tout le long du roman.
 
Aragon utilise aussi deux personnes tout à fait opposées pour désigner un même personnage : dans le premier paragraphe, pour commencer le narrateur parle à la troisième personne du singulier pour désigner Aurélien « il la trouva franchement laide », puis Aurélien est désigné par la première personne du singulier « plutôt petite, pâle, je crois… ». Cela déstabilise le lecteur.
A l’inverse, Flaubert et Balzac utilisent durant tout le long de leur paragraphe une seule et même personne pour un même personnage : dans Madame  Bovary, « le nouveau » est désigné par la troisième personne du singulier, de même pour le personnage principal dans La cousine Bette.
 
Pour finir, l’incipit en lui-même s’oppose à celui de Madame Bovary car Aurélien relate l’histoire d’une rencontre plutôt négative entre les deux personnages principaux ; or, plus tard Aurélien et Bérénice vivront un amour intense, c’est donc un amour imprévisible en ayant lu uniquement l’incipit. Alors que dans l’incipit de Flaubert, Charles Bovary est un personnage médiocre dès le début du roman et il continuera à le devenir dans sa vie future.
 
On peut donc conclure que l’incipit intitulé Aurélien de Louis Aragon diffère  des incipits étudiés auparavant car le lecteur entre directement dans la fiction sans avoir de précision sur les questions qu’il se pose en entrant dans l’histoire. Ce principe est dit surréaliste, c’est-à-dire qu’il s’oppose au réalisme. Il ne veut pas reproduire la réalité ni donner de précision que les réalistes donnent aux lecteurs.
On suppose qu’il faudra sûrement lire plusieurs pages du roman pour obtenir davantage d’explications et de détails.

Cloé T., 2nde section internationale, octobre 2012.


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Préparation de Matthieu G. : 

 
Le surréalisme est un mouvement littéraire et culturelle dominant la première moitié du XXème siècle. Il cherche à exprimer la pensée. Louis Aragon est un des fondateurs du mouvement surréaliste.
L’incipit d’Aurélien d’Aragon diffère des incipits que nous avons étudiés jusqu’à présent, notamment celui de Madame Bovary de Flaubert et celui de La Cousine Bette de Balzac qui appartiennent eux au mouvement réaliste.
 
 
Contrairement aux incipits réalistes étudiés précédemment, un manque de précisions au sujet du cadre spatio-temporel est constaté dans celui d’Aragon. En effet Aragon nous donne une très vague idée de l’époque et du lieu. La seule précision est que l’oeuvre s’ouvre après la première guerre mondiale “un vers qu’il avait hanté pendant la guerre, dans les tranchées, et plus tard démobilisé”(l.12). Il n’y a aucun renseignement sur le lieu de la rencontre qu’Aurélien se rappelle. Cependant le lecteur s’imagine que l’histoire se déroule en France grâce au vocabulaire se relatant à la première guerre mondiale “tranchées” (l.11) ainsi qu’aux prénoms des personnages aux consonances françaises “Bérénice” (l.1), “Jeanne ou Marie” (l.8), “Aurélien” (l.1). Cela marque donc une première rupture avec les incipits de Balzac ou de Flaubert  qui donnaient au lecteur un maximum d’informations sur le cadre spatio-temporel dès les premières lignes du roman.
 
 
De plus l’incipit d’Aragon emploie une focalisation interne. L’incipit de La cousine Bette utilise lui, dès le début, une focalisation zéro et celui de Madame Bovary est une focalisation interne au début de l’oeuvre mais  une focalisation zéro par la suite. Ainsi l’oeuvre d’Aragon s’ouvre avec une action déjà passée dont Aurélien essaye de se rappeler et non une action décrite au moment où se déroule l’action comme dans les incipits de Balzac ou de Flaubert.
C’est à travers le regard d’Aurélien que nous rencontrons Bérénice qu’il trouve “franchement laide” (l.1) .Aurélien décrit Bérénice dans tout le premier paragraphe sans justifier son jugement: “il l’avait mal regardée” (l.6).  Aurélien porte donc un jugement sans aucunes justifications sur la description de Bérénice qui n’est pas détaillée. Cela illustre le surréalisme car Aurélien utilise un simple phénomène psychique pour la décrire.
Puis la description de Bérénice est coupée subitement quand Aurélien pense à un vers de Racine “je demeurai longtemps errant dans Césarée…” (l.14). Ce changement de sujet rapide prouve qu’Aurélien ne porte aucun intérêt à Bérénice, n’admire absolument pas son portrait et préfère donc changer de sujet . Bérénice apparait donc inintéressante et laide. Cependant il ne parvient pas à se rappeler du vers alors qu’il “l’avait hanté pendant la guerre(…) mais l’avait obsédé, (…) l’obsédé encore.” (l.11-12)
 A travers la seconde partie de l’incipit Aragon se focalise donc sur la pensée d’Aurélien. Aurélien comparera son histoire à celle de Racine, sa Bérénice  à celle de Titus.
 
Enfin les pensées d’Aurélien sont exprimées à un langage courant voir familier “comment s’appelait-il, le type qui disait ça,”(l.22) alors que les incipits précédents étaient au langage soutenu. En exprimant les pensées d’Aurélien au langage familier, Aragon reste fidèle au surréalisme en imitant au mieux la réalité et les pensées du personnage: il imagine ce qu’Aurélien pourrait se dire dans sa tête.
 
Pour conclure l’incipit d’Aurélien de Louis Aragon diffère des incipits réalistes étudiés dont celui de Madame Bovary de Gustave Flaubert et celui de La Cousine Bette d’ Honoré de Balzac. En effet Aragon a utilisé le phénomène de la pensée propre au surréalisme comprenant très peu de détails qui eux appartiennent au Réalisme.
 
 Matthieu G., 2nde section internationale, octobre 2012.


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Préparation de Sarah N. : 

L'incipit d'Aurélien de Louis Aragon rédigé en 1994 diffère des incipits étudiés jusqu'à présent, c'est-à-dire Madame Bovary de Gustave FLAUBERT (1857), et La Cousine Bette d'Honoré de BALZAC (1847) de plusieurs façons. Essentiellement car Aragon est un auteur surréaliste, et que son incipit ne permet pas de répondre aux questions habituelles «  Qui  ?  », «  Où  ?  », et «  Quand  ?  ».
 
            Contrairement aux autres incipits, celui d'Aurélien n'appartient pas au mouvement littéraire réaliste du XIXème siècle mais plutôt au surréalisme (vers le milieu du XXème siècle). Nous pouvons le démontrer par la façon dont Aragon rédige et débute son incipit  : «  La première fois qu'Aurélien vit Bérénice, il la trouva franchement laide.  » (l. 1). L'incipit commence d'emblée par une description péjorative non pas de celui qui semble être le personnage principal et éponyme de ce roman, Aurélien, mais de Bérénice. «  Elle lui déplut  » (l.1), «  Il n'aima pas comment elle était habillée.  » (l.2). Bérénice est décrite comme laide et médiocre et nous la voyons à travers le seul regard subjectif d'Aurélien. Ce premier paragraphe nous décrit simplement les impressions et le ressenti d'Aurélien par rapport à Bérénice. C'est donc une focalisation interne, avec le seul point de vue d'Aurélien, ce qui diffère des incipits précédemment étudiés où les focalisations et le narrateur étaient majoritairement omniscients.
 
            Comme précisé ci-dessus, Aragon n'est pas un auteur réaliste, et ne se soucie pas de la précision du cadre spatio-temporel contrairement à Flaubert «  Nous étions à l'Etude [...]  » (l.1) et Balzac «  Vers le milieu du mois de juillet de l'année 1838  » (l.1), et «  La partie de la rue comprise entre la rue de Bellechasse et la rue de Bourgogne  » (l.16). Le narrateur mentionne cependant quelques indications telles que «  pendant la guerre, dans les tranchées, et plus tard démobilisé  » (l.11). Les prénoms des personnages sont français «  Aurélien  » (l.1), «  Bérénice  » (l.1), «  Jeanne  » (l.8), «  Marie  » (l.8), le lecteur peut donc en conclure que l'histoire se passe en France pendant l'entre guerre même si cela reste tout de même imprécis.
 
            De plus, contrairement encore aux incipits étudiés, il nous est difficile de répondre aux axes de lecture habituels «  Qui  ?  », «  Où  ?  » et «  Quand  ?  » du fait qu'aucune indication explicite n'est donné. Tout d'abord Aurélien, Aragon ne nous donne aucun renseignement sur le portrait physique de ce personnage. Il nous donne simplement quelques informations concernant son portrait psychologique, comme quoi penser à Bérénice lui rappelait «  un vers qui l'avait hanté [...]  » extrait d'une célèbre tragédie de Jean Racine. Puis il y a une description de Bérénice selon le seul point de vue subjectif d'Aurélien qui lui-même est assez imprécis «  Aurélien n'aurait pas pu dire si elle était blonde ou brune  » (l.6) car «  Il l'avait mal regardé  » (l.6).
 
            Cet incipit est une fois de plus différent des autres que nous avons étudiés du fait qu'à partir de la ligne 10 jusqu'à, Aurélien est obsédé par un vers de Racine. Et à partir de ce moment là, c'est comme si nous «  entrions  » dans l'esprit d'Aurélien car nous connaissons alors toutes ses pensées et nous en suivons le fil au fur et à mesure. Cela peut être démontré par le vocabulaire assez familier utilisé dans ce second paragraphe par Aurélien où celui-ci qualifie Titus de «  bellâtre potelé  » (l.24), «  type  » (l.21), «  une espèce de grand bougre ravagé [...]  » (l.22)... Aurélien est confus et n'arrive pas à se rappeler de quelque chose «  comment s'appelait-il, le type qui disait ça [...]  » (l.21) cela est confirmé par l'utilisation des points de suspensions et le fait que certaines phrases sont courtes «  Territoire sous mandat  » (l.18), «  Ou pour une femme. Un beau nom en tout cas.  » (l.20).
 
            Pour conclure, l'incipit du roman d'Aurélien se distingue des incipits déjà étudiés du fait de nombreuses raisons. Notamment le style d'écriture, du fait du manque de description des personnages, du lieu et de l'époque. Dans son roman Aragon fait allusion à une célèbre tragédie de Racine où l’empereur Titus tombe amoureux de la reine de Palestine, Bérénice. Ce dernier doit alors choisir entre perdre son trône et le pouvoir afin d'aimer Bérénice, ou être roi et perdre Bérénice. Il choisira finalement de perdre Bérénice, ce qui nous donne une indication sur la suite du roman.
 
  Sarah N. 2nde section internationale, novembre 2012.


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Préparation de Victoria Y. : 

Le texte étudié est l'incipit d'Aurélien de louis Aragon, écrit au Xxème siècle. Cet extrait raconte la rencontre entre Aurélien et une jeune fille, Bérénice. Aurélien va faire une description de cette rencontre, et surtout de la jeune fille. Ce portrait amène ensuite aux pensées du garçon. Ce début de roman nous incite à se demander en quoi cet incipit est différent de ceux que nous avons étudiés : l'incipit de Madame Bovary de Flaubert, et l'incipit de La cousine Bette de Balzac.
 
Plusieurs éléments permettent de montrer les différentes entre ces incipit. Dans l'incipit d'Aurélien, il n'y a pas de description, qu'elle soit physique ou morale, du personnage principal. Dans le récit de Madame Bovary, Gustave Flaubert décrit Charles Bovary physiquement : « un nouveau habillé en bourgeois » (l.1) « plus haut de taille » (l.9). Dans l'incipit de La cousine Bette, le personnage principal est décrit physiquement : « un gros homme de taille moyenne » (l.3) et psychologiquement. En effet, le narrateur définit son caractère avec les expressions : « un contentement de lui-même » (l.8-9) « crânement bombée à la prussienne » (l.12-13).
En fait, c'est Bérénice qui va être décrite dans l'extrait d 'Aurélien, mais seulement physiquement, sous le point de vue négatif d'Aurélien : « ses cheveux étaient ternes » (l.4-5) « si elle était blonde ou brune. Il l'aurait mal regardée » (l.6). C'est une focalisation interne. Contrairement à l'incipit d'Aurélien, l'incipit de La cousine Bette est montré sous le point de vue omniscient du narrateur : on sait tout du personnage. L'incipit de Madame Bovary est nuancé : il allie la focalisation interne et la focalisation zéro.
Les personnages principaux de Madame Bovary et de La cousine Bette sont ridiculisés : dans Madame Bovary, la casquette de Charles Bovary est décrite de manière péjorative par le narrateur : «  ces coiffures d'ordre composite » (l.24) « renflée de baleines » (l.27). L'attitude du personnage le dévalorise aussi : « Il se leva. Sa casquette tomba. Toute la classe se mit à rire » (l.33). Dans La cousine Bette, le narrateur ironise sur le comportement et le statut du personnage : « au moins ancien adjoint de son arrondissement » (l.11) « la légion d'honneur ne manquait pas sur la poitrine » (l.12). Dans l'incipit d'Aurélien, Bérénice n'est pas ridiculiséé, elle est seulement décrite sous un point de vue péjoratif : «  ses cheveux étaient ternes » (l.4-5) « mal tenus » ( l.5).
L'incipit d'Aurélien ne présente pas l'endroit où se déroule l'action, seul l'évocation d'une ville, « Césarée » (l.14) est exprimée : lorsque Aurélien a pensé à Bérénice, ses pensée sont détournées vers une vers de Racine, qui ensuite l'a amené à réfléchir sur cette ville. Alors que dans les incipits de Madame Bovary et La cousine Bette, les lieux où se passe la scène sont clairement décrits : « Nous étions à l’ Étude » (l.1) «  en cinquième » (l.6) (Madame Bovary, champ lexical de la scolarité) «  sur les places de Paris » (l.2) (La cousine Bette, la ville est énoncée : « Paris »).
Ces trois récits ont été décrits à différentes époques (XIXème et XXème siècle), donc à des mouvement littéraires différents : le Réalisme (Madame Bovary et La cousine Bette) et le Surréalisme (Aurélien). Le Réalisme cherche à reproduire le plus fidèlement possible la réalité, le quotidien de sujets de classe moyenne ou populaire, et prenant pour thème le travail salarié, les relations conjugales, ou encore les affrontements sociaux. Le Surréalisme est différent du Réalisme. Le Surréalisme repose sur les refus de toutes les constructions logiques de l'esprit et sur les valeurs de l'irrationnel, de l'absurde, du rêve, du désir et de la révolte mais aussi sur la volonté de libérer l' homme sur les morales qui le contraignent et l’empêchent d'agir.
Les incipits de Madame Bovary et de La cousine Bette respectent le style du roman traditionnel : le système de l'énonciation est clairement défini : le texte de Madame Bovary est écrit à la 1ère personne du pluriel : « Nous étions » (l.1) « Nous avions » (l.19). Quant au texte de La cousine Bette, c'est la troisième personne du singulier qui désigne le personnage principal : « cet homme » (l.13). Mais dans l'incipit d'Aurélien, il y a un brouillage de l'énonciation : au début du texte, Aurélien est désigné par la 3ème personne du singulier : « il n'aima pas » (l.1-2) « il avait des idées » (l.2). Mais une autre personne grammaticale va de désigner dans ce même extrait : « je crois » (l.8) ; il s'agit de la 1ère personne du singulier. L'incipit d'Aurélien montre aussi plusieurs éléments qui n'apparaissent pas dans les autres incipits : les répétitions voulues d'Aragon (« étoffe » l.2-3), le style oral est utilisé à l'écrit, il y a une oralité des expressions (« enfin » l.1) et des termes relâchés (« flemmard » l.22), le rythme est syncopé avec des phrases averbales et une ponctuation forte (« territoire sous mandat » l.18 « Césarée... » l.20). Retrouver ces éléments dans le roman traditionnel était impensable au XIXème siècle.
 
C'est donc tous ces arguments qui ont pu démontrer que l'incipit d'Aurélien de Louis Aragon est différent des incipits que nous avons étudiés en classe.
 Sarah N. 2nde section internationale, novembre 2012.

Date de création : 03/11/2012 @ 15:33
Dernière modification : 21/11/2012 @ 08:41
Catégorie : Préparations 2012/2013
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