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Banc blanc écrit n°2 FLS

1ère FLS                                                                                                                      Mercredi 17 janvier 2018

Bac blanc écrit n°2 ; corpus : La déclaration d'amour

Texte A - Marivaux : L’île des esclaves (1725), scène 6 (extrait).
Texte B - Marivaux : Le Jeu de l'amour et du hasard (1730), Acte III, scène 8 (extrait).
Texte C - Musset : On ne badine pas avec l'amour (1834), Acte III (scène 3)

***

Texte A - Marivaux : L’île des esclaves (1725), scène 6 (extrait).

 CLEANTHIS, IPHICRATE, ARLEQUIN, EUPHROSINE.

ARLEQUIN, la regardant : Malepeste, quand ce visage-là fait le fripon, c'est bien son métier. Mais parlons d'autres choses, ma belle damoiselle: qu'est-ce que nous ferons à cette heure que nous sommes gaillards?

CLEANTHIS : Eh! mais la belle conversation!

ARLEQUIN : Je crains que cela ne vous fasse bâiller, j'en bâille déjà. Si je devenais amoureux de vous, cela amuserait davantage.

CLEANTHIS : Eh bien, faites. Soupirez pour moi, poursuivez mon coeur, prenez-le si vous pouvez, je ne vous en empêche pas; c'est à vous à faire vos diligences, me voilà, je vous attends: mais traitons l'amour à la grande manière; puisque nous sommes devenus maîtres, allons-y poliment, et comme le grand monde.

ARLEQUIN : Oui-da, nous n'en irons que meilleur train.

CLEANTHIS : Je suis d'avis d'une chose, que nous disions qu'on nous apporte des sièges pour prendre l'air assis et pour écouter les discours galants que vous m'allez tenir: il faut bien jouir de notre état, en goûter le plaisir.

ARLEQUIN : Votre volonté vaut une ordonnance. (A Iphicrate.) Arlequin, vite des sièges pour moi, et des fauteuils pour Madame.

IPHICRATE : Peux-tu m'employer à cela?

ARLEQUIN. : La République le veut.

CLEANTHIS : Tenez, tenez, promenons-nous plutôt de cette manière-là, et tout en conversant vous ferez adroitement tomber l'entretien sur le penchant que mes yeux vous ont inspiré pour moi. Car encore une fois nous sommes d'honnêtes gens à cette heure; il faut songer à cela, il n'est plus question de familiarité domestique. Allons, procédons noblement, n'épargnez ni compliments, ni révérences.

ARLEQUIN : Et vous, n'épargnez point les mines. Courage! quand ce ne serait que pour nous moquer de nos patrons. Garderons-nous nos gens?

CLEANTHIS : Sans difficulté : pouvons-nous être sans eux? c'est notre suite; qu'ils s'éloignent seulement.

ARLEQUIN, à Iphicrate : Qu'on se retire à dix pas!

Iphicrate et Euphrosine s'éloignent en faisant des gestes d'étonnement et de douleur. Cléanthis regarde aller Iphicrate, et Arlequin Euphrosine.

ARLEQUIN, se promenant sur le théâtre avec Cléanthis. : Remarquez-vous, Madame, la clarté du jour?

CLEANTHIS : Il fait le plus beau temps du monde; on appelle cela un jour tendre.

ARLEQUIN :Un jour tendre? Je ressemble donc au jour, Madame.

CLEANTHIS : Comment, vous lui ressemblez?

ARLEQUIN : Eh palsambleu! le moyen de n'être pas tendre, quand on se trouve tête à tête avec vos grâces? (A ce mot il saute de joie.) Oh! oh! oh! oh!

CLEANTHIS : Qu'avez-vous donc, vous défigurez notre conversation?

ARLEQUIN : Oh! ce n'est rien, c'est que je m'applaudis.

CLEANTHIS : Rayez ces applaudissements, ils nous dérangent. (Continuant.) Je savais bien que mes grâces entreraient pour quelque chose ici. Monsieur, vous êtes galant, vous vous promenez avec moi, vous me dites des douceurs; mais finissons, en voilà assez, je vous dispense des compliments.

ARLEQUIN : Et moi, je vous remercie de vos dispenses.

CLEANTHIS : Vous m'allez dire que vous m'aimez, je le vois bien; dites, Monsieur, dites, heureusement on n'en croira rien; vous êtes aimable, mais coquet, et vous ne persuaderez pas.

ARLEQUIN, l'arrêtant par le bras, et se mettant à genoux : Faut-il m'agenouiller, Madame, pour vous convaincre de mes flammes, et de la sincérité de mes feux?

CLEANTHIS : Mais ceci devient sérieux. Laissez-moi, je ne veux point d'affaire; levez-vous. Quelle vivacité! Faut-il vous dire qu'on vous aime? Ne peut-on en être quitte à moins? Cela est étrange!

ARLEQUIN, riant à genoux : Ah! ah! ah! que cela va bien! Nous sommes aussi bouffons que nos patrons; mais nous sommes plus sages.

CLEANTHIS : Oh! vous riez, vous gâtez tout.

 

***

 

Texte B - Marivaux : Le Jeu de l'amour et du hasard (1730), Acte III, scène 8. 

                Dorante / Silvia

[Promis en mariage par leurs pères, Dorante et Silvia ont pris l'identité de leurs valets pour mieux s'observer. Dorante s'est démasqué alors que Silvia poursuit le rôle de Lisette pour voir si l'amour vaincra le préjugé.]

[...]

SILVIA. [...]—Que vous importent mes sentiments ?
DORANTE.—Ce qu'ils m'importent, Lisette ? peux-tu douter encore que je ne t'adore ?
SILVIA.—Non, et vous me le répétez si souvent que je vous crois; mais pourquoi m'en persuadez-vous, que voulez-vous que je fasse de cette pensée-là, Monsieur ? Je vais vous parler à cœur ouvert. Vous m'aimez, mais votre amour n'est pas une chose bien sérieuse pour vous; que de ressources n'avez-vous pas pour vous en défaire ! La distance qu'il y a de vous à moi, mille objets1que vous allez trouver sur votre chemin, l'envie qu'on aura de vous rendre sensible2, les amusements d'un homme de votre condition, tout va vous ôter cet amour dont vous m'entretenez impitoyablement; vous en rirez peut-être au sortir d'ici, et vous aurez raison. Mais moi, Monsieur, si je m'en ressouviens, comme j'en ai peur, s'il m'a frappée, quel secours aurai-je contre l'impression qu'il m'aura faite ? Qui est-ce qui me dédommagera de votre perte ? Qui voulez-vous que mon cœur mette à votre place ? Savez-vous bien que si je vous aimais, tout ce qu'il y a de plus grand dans le monde ne me toucherait plus ? Jugez donc de l'état où je resterais, ayez la générosité3de me cacher votre amour : moi qui vous parle, je me ferais un scrupule de vous dire que je vous aime, dans les dispositions où vous êtes. L'aveu de mes sentiments pourrait exposer4votre raison, et vous voyez bien aussi que je vous les cache.
DORANTE.—Ah ! ma chère Lisette, que viens-je d'entendre : tes paroles ont un feu5qui me pénètre, je t'adore, je te respecte; il n'est ni rang, ni naissance, ni fortune qui ne disparaisse devant une âme comme la tienne. J'aurais honte que mon orgueil tînt encore contre toi, et mon cœur et ma main t'appartiennent.
SILVIA.—En vérité, ne mériteriez-vous pas que je les prisse, ne faut-il pas être bien généreuse6pour vous dissimuler le plaisir qu'ils me font, et croyez-vous que cela puisse durer ?
DORANTE.—Vous m'aimez donc ?
SILVIA.—Non, non; mais si vous me le demandez encore, tant pis pour vous.

1. Personnes désireuses de se faire aimer.
2. Amoureux.
3. Sympathie désintéressée.
4. Mettre en danger.
5. Force de persuasion.
6. De sentiments nobles.

 

***

 

Texte C - Musset : On ne badine pas avec l'amour (1834), Acte III, scène 3. 

               Camille (cachée) / Perdican / Rosette

 [Une jeune aristocrate, Camille, et son cousin Perdican s'affrontent sur leur conception de l'amour. Il goûte le badinage et la liberté. Elle a été influencée par le pessimisme des religieuses de son couvent et le juge incapable d'une passion sincère. Par vengeance, Perdican badine et place Camille en situation d'entendre la déclaration d'amour qu'il adresse à une jeune paysanne, Rosette.]

CAMILLE, cachée, à part. — Que veut dire cela ? Il la fait asseoir près de lui ? Me demande-t-il un rendez-vous pour y venir causer avec une autre ? Je suis curieuse de savoir ce qu'il lui dit. 
PERDICAN, à haute voix, de manière que Camille l'entende. — Je t'aime, Rosette ! toi seule au monde tu n'as rien oublié de nos beaux jours passés; toi seule tu te souviens de la vie qui n'est plus1; prends ta part de ma vie nouvelle; donne-moi ton cœur, chère enfant; voilà le gage de notre amour.
Il lui pose sa chaîne sur le cou.
ROSETTE. — Vous me donnez votre chaîne d'or ? 
PERDICAN. — Regarde à présent cette bague. Lève-toi, et approchons-nous de cette fontaine. Nous vois-tu tous les deux, dans la source, appuyés l'un sur l'autre ? Vois-tu tes beaux yeux près des miens, ta main dans la mienne ? Regarde tout cela s'effacer. (Il jette sa bague dans l'eau.) Regarde comme notre image a disparu; la voilà qui revient peu à peu; l'eau qui s'était troublée reprend son équilibre; elle tremble encore; de grands cercles noirs courent à sa surface; patience, nous reparaissons; déjà je distingue de nouveau tes bras enlacés dans les miens; encore une minute, et il n'y aura plus une ride sur ton joli visage; regarde ! c'était une bague que m'avait donnée Camille2
CAMILLE, à part. — Il a jeté ma bague dans l'eau. 
PERDICAN. — Sais-tu ce que c'est que l'amour, Rosette ? Écoute ! le vent se tait; la pluie du matin roule en perles sur les feuilles séchées que le soleil ranime. Par la lumière du ciel, par le soleil que voilà, je t'aime ! Tu veux bien de moi, n'est-ce pas ? On n'a pas flétri ta jeunesse ? on n'a pas infiltré dans ton sang vermeil les restes d'un sang affadi3 ? Tu ne veux pas te faire religieuse; te voilà jeune et belle dans les bras d'un jeune homme. ô Rosette, Rosette ! sais-tu ce que c'est que l'amour ?
ROSETTE. — Hélas ! monsieur le docteur4, je vous aimerai comme je pourrai.

 

1. Il a reproché à Camille d'être indifférente à leurs souvenirs d'enfance.
2. Un don entre deux enfants de huit et onze ans.
3. Allusion à la funeste influence des religieuses du couvent qui ont inculqué leur pessimisme à Camille.
4. Perdican est docteur en droit, littérature et botanique.

 

A) Question de corpus (4 pts) : Comment le sentiment amoureux est-il révélé, dans le corpus proposé ?

 

B) Dissertation (16 pts) : Comment le théâtre permet-il de convaincre, de persuader et d’émouvoir ? 
Pour répondre à cette question, vous vous appuierez sur les scènes de ce corpus, sur les pièces que vous connaissez et les représentations que vous avez vues.

 

Question de corpus ; devoir d'Arina P. : 

Les trois textes présentés émanent des auteurs, des mouvements et des siècles différents. Le premier texte est un extrait de L'île des esclaves écrit par Marivaux en 1725. Le deuxième texte qui est aussi écrit par Marivaux mais en 1730 s'intitule Le Jeu de l'amour et du hasard. Ces deux textes appartiennent au mouvement littéraire de Lumières. Le troisième texte fait partie de XIX siècle qui se caractérise par le mouvement romantique. C'est  On ne badine pas avec l'amour écrit en 1834 par Musset. Nous allons nous intéresser à la représentation théâtrale. Dans un premier temps, nous allons voir comment les hommes puissants déclarent leur amour, puis, comment les femmes réagissent à ses mots et finalement, la manière dont l'amour est souvent masqué ou parodié. 

 

 

Tout d'abord, nous pouvons remarquer que dans les trois textes les hommes essaient de s'exprimer d'une manière hyperbolique: "l'arrêtant par le bras , et de mettant à genoux" , "convaincre de mes flammes" dans le texte A, l'anaphore du verbe "adorer" du deuxième texte et "par la lumière du ciel, par le soleil que voilà, je t'aime" dans le texte C. Cela nous montre que ses sentiments sont exagérés et, également, cela nous ressemble un registre ironique. Par ailleurs, les hommes de la noblesse sauf Arlequin qui est devenu un maître sur l'île des esclaves. Donc, en effet, les textes B et C montrent comment les personnages s'expliquent devant les femmes qui appartiennent à une classe sociale plus bas (dans le texte B Dorante ne sait pas Lisette est Silvia en vérité). Ils n'ont pas peur qu'ils sont amoureux de "servante" (deuxième texte) et de "paysanne" (troisième extrait).

 

 

   Cependant, la réaction des femmes est différente. Personne ne fait pas confiance à l'homme qui est présent dans la scène à l'exception de Rosette.  Mais il ne faut pas oublier que Perdican fait cette scène pour Camille qui n'est pas d'accord avec son opinion. Les phrases interrogatives illustrent la méfiance, le mécontentement des femmes: "Qu'avez-vous donc, vous défigurez notre conversation?", "..., que voulez-vous que je fasse de cette pensée-là, Monsieur ?", "Que veut dire cela?"  De plus, nous voyons que l'argumentation des femmes sont plus logiques en comparant avec les mots des hommes  qui parlent juste de l'amour et de la passion. Elles sont plus larges répliques que celles des Arlequin, Dorante et Perducan. 

 

 

   Toutefois, les trois scènes représentent la mise en abime qui porte aussi un sens ironique. Par exemple, dans L'île des esclaves Arlequin et Cleanthis jouent les rôles de leurs maîtres, en imitant leur manière de parler et se comporter. Au même temps, Silvia continue à faire semblant qu'elle est Lisette afin de vérifier si les sentiments de Dorant sont vrais et que son lieu dans la société ne change pas ses sentiments. Enfin, l'extrait d'On ne badine pas avec l'amour raconte une histoire amoureuse entre Perdican et Rosette qui est jouée artificiellement, donc le spectateur est capable de différencier leurs émotions. 

 

 

   En conclusion, nous pouvons dire que ces textes du corpus parlent de la représentation théâtrale de l'amour. La connaissance de ces extraits fait partie de la culture qui nous permet de nous découvrir nous-mêmes. 

 

Arina P. (Russie), 1ère FLS, mars 2018.

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Devoir de Rose W. (corpus + dissertation) :

Question de corpus: Comment le sentiment amoureux est-il révélé dans le corpus proposé ?

          Le premier texte du corpus est un extrait de l'ile des esclaves , scène 6. C'est une texte écrit par Marivaux en 1725. Le deuxième texte est aussi écrit par Marivaux en 1730, c'est un extrait de son oeuvre, le jeu de l'amour et du hasard. Le texte C est un texte de Musset un auteur et dramaturge romantique. C'est un extrait de son pièce, On ne badin pas avec l’amour écrit en 1834. À partir de ces trois textes nous allons analyser comment le sentiment amoureux est montré. Premièrement, nous verrons comment l'amour est présenté comme une plaisanterie  puis nous étudierons le langage corporel à l'aide des didascalies et des mots doux qui évoque l'émotion amoureux.

          Dans les trois textes, l'amour est présenté comme une plaisanterie. Dans le texte A nous avons la présence de deux personnages, Arlequin et Cléanthis qui jouent une scène d'amour afin de se moquer de leurs maîtres. “Si je devenais amoureux de vous, cela amuserait d’avantage” (l.4-5), on peut voir que pour Arlequin, tomber amoureux de Cléanthis est juste un jeu amusant qui rendra leur imitation de leur maître plus intéressante. Comme l'illustre Cléanthis dans le (l.30), “vous défigurer notre conversation,” l’amour pour Arlequin et Cléanthis n’est pas un hasard mais totalement prévenu. Le fait d’avoir une conversation prévenue donne au spectateur une effet de mise en abîme ce qui démontre l’amour en tant qu'un plaisanterie. Dans le texte B il y a aussi la présence de l'amour comme plaisanterie parce que Silvia, contrairement à Dorante, ne se démasque pas et continue son rôle de Lisette sa servante. Cela rend leur amour irréel et comme un jeu qui fait penser au spectateur que l'amour est une plaisanterie. D'après le (l.21) “Non,non; mais si vous me le demandez encore, tant pis pour vous,” on peut voir la présence de l'ironie que Silvia utilise pour répondre à la question de Dorantes sur son amour pour lui. L'amour semble être une plaisanterie parce que l'ironie crée une atmosphère légère et peu enviable. Dans le texte C, l'amour est aussi présenté comme une plaisanterie parce que nous avons Perdican qui est amoureux de Camille mais flirte avec Rosette pour rendre Camille jalouse et la faire tomber amoureuse de lui. D'après les didascalies, ( à haute voix, de manière que Camille l'entende ) nous pouvons voir les intentions de Perdican qui font que l'amour ressemble à une plaisanterie.

          Le sentiment amoureux est aussi montrée par la présence des didascalies qui montre la langage corporelle et les mots doux qui évoque l'émotion amoureux. Dans le texte A , la présence des didascalies aide à montre le sentiment amoureux , “s'arrêtant par le bras et se mettant à genoux,” cela nous montre une rapprochement intime entre les deux personnages ainsi qu'une geste très importante ( se mettre à genoux ) . “La regardant” ce didascalie nous montre la présence du sentiment amoureux  par des gestes intimes entre les deux personnages. Dans le texte C, “il lui pose sa chaine sur le cou,” cela nous montre le rapprochement entre les deux personnages ainsi qu'un geste d'amour ce qui peut évoquer le sentiment amoureux . Le sentiment amoureux est aussi démontré par la présence de la nature dans les paroles. Cette référence de la nature est un facteur important dans le Romantisme qui est un mouvement qui prône l’exaltation des sentiment. “ Le vent se tait ; la pluie du matin roule en perles sur les feuilles séchées que le soleil ranime,” texte C, et “ la clarté du jour” texte A , ces deux textes évoque la nature ce qui montre le sentiment amoureux .

          Le sentiment amoureux est révélé par la présence des didascalies et l'évocation de la nature dans les dialogues . le sentiment amoureux est montré dans une façon de plaisanterie car les auteurs et dramaturges représente l’amour en tant qu’un jeu .

 

Dissertation: comment le théâtre permet-il de convaincre, de persuader et d'émouvoir?

          Issu d'un rite religieux au culte de Dionysos, le théâtre à quitté la sphère sacrée à la chute des civilisations antiques. Pendant les siècles des lumières le théâtre était un divertissement et un moyen pédagogique pour éclairer le peuple. Comment le théâtre permet-il de convaincre, de persuader et d'émouvoir ? Autrement dit,comment le théâtre touche t-il le spectateur et le lecteur pour exhorter les spectateurs ou parfois persuader plus par les sentiments autant que par la raison. Dans un premier temps nous verrons comment le théâtre permet de persuader et d'émouvoir et ensuite nous allons voir comment le théâtre permet de convaincre.

 

 

           Tout d’abord la mise en scène rend la pièce plus réelle et plus crédible, ce qui permet de persuader et d'émouvoir. Les didascalies montrent au lecteur ou spectateur les gestes des acteurs ce qui permet d'émouvoir. Par exemple dans la pièce de Musset, proposé dans le corpus , “à part” cela nous montre que Camille ne veut pas que Perdican entende ce qu’elle dit , “il a jeté ma bague dans l’eau” c'est le suite de ce que dit Camille . Cela peut créer l'émotion car le spectateur ne comprend pas la réaction rapide de Perdican. Pareillement  dans le texte de Marivaux également proposé dans le corpus,  les didascalies nous enseignent sur les émotions des acteurs qui peuvent aussi créer des émotions pour les spectateurs, “ il saute de joie,” cela nous montre que le personnage est heureux ce qui peut rendre le spectateur détendu et heureux aussi. Le texte de Marivaux est un pièce de théâtre du registre comique ce qui doit évoquer l’humour tandis que dans une pièce tragique  les didascalies ont habitude d'évoquer chagrin ou suspense, par exemple dans Horace écrit par Corneille, où les acteurs montrent leur haine l’un contre l’autre par des mots mais aussi par des didascalies , “mettant l'épée, à la main, et poursuivant sa soeur qui s'enfuit,” (scene V), cette didascalie crée un suspense pour le spectateur ou le lecteur et laisse le lecteur dans l'émerveillement de ce qui va arriver à Camille. La mise en scène rend la pièce plus crédible et réelle ce qui permet d'évoquer des émotions et de persuader.  
          De plus , le théâtre peut faire appel aux sentiments, en faisant rire le spectateur ou le lecteur. Cela est surtout présent dans le registre comique où l'auteur provoque le rire en utilisant le comique de situation, de paroles, de geste et de caractère. Par exemple, dans la pièce Dom Juan de Molière on a du comique de situation lors de la querelle entre Charlotte et Mathurine quand chacune déclare être l’élue de Dom Juan sans pouvoir le prononcer. Egalement, on a un comique de situation avec la mise en abyme dans la pièce  proposée dans le corpus où Arlequin et Cléanthis jouent les amoureux, et comme le théâtre est aussi un spectacle, on peut voir les gestes des personnages et entendre le ton. Par ailleurs, le thème qui est le plus présent  dans le théâtre est l'amour, qui peut provoquer le rire dans la comédie ou les pleurs dans la tragédie. Par exemple dans la pièce de Musset On ne badine pas avec l'amour on voit comment Perdican joue le rôle d'un amoureux quand Rosette, une paysanne, est vraiment amoureuse de lui. De plus, Marivaux dans Le jeu de l'amour et du hasard nous montre comment les deux personnages, Dorante et Silvia, vont apprendre à se connaître par le biais du déguisement, car ils sont promis en mariage par leurs père. Ainsi, cela nous provoque des émotions, ce qu'on appelle catharsis dans la tragédie. Cela permet au théâtre de persuader.

 

 

          De même que le théâtre fait appel aux sentiments, il fait aussi appel à la raison, cela veut dire qu’il cherche à convaincre.  D’abord le théâtre peut convaincre car les écrivains peuvent montrer les idées par rapport à leur mouvement ou à leurs propres pensées à travers des personnages différentes . Par exemple dans la pièce Rhinocéros d'Eugène Ionesco, l’auteur dénonce l’absurdité de la seconde guerre mondiale (et de la guerre en général) à travers l’absurdité du comportement de ses propres personnages. Egalement Marivaux dans L'île des esclaves utilise la tirade de Trivelin à la fin de la pièce pour conclure l'idée principale de l'œuvre, l'égalité des classes sociaux et pour la dénonciation de l’esclavage. Trivelin ne s'adresse pas qu'aux autres personnages, mais aussi aux spectateurs ou lecteurs. Dans la pièce Tartuffe de Molière  il ya aussi la présence de double énonciation notamment dans la scène d’exposition ou madame Pernelle s’adresse à la fois aux personnages présents en leur faisant la morale et en faisant le portrait de Tartuffe, tout en s'adressant au public. Cela permet de dynamiser la scène et de faire découvrir au public qui sont les personnages. Et de dépeindre le personnage Tartuffe alors qu'il est absent sur la scène. Donc, la double énonciation permet bien à l'auteur de convaincre les spectateurs ou les lecteurs à travers le théâtre.
          En outre, le théâtre à souvent caractéristique de démontrer les problèmes principaux de la société et les défauts des hommes . Par exemple, l'un des problèmes du XVIIIème siècle, est la lutte contre l'esclavage,  cela est présentée dans la pièce de Marivaux l'île des esclaves. Marivaux ne se réduit pas à montrer ce qui ne va pas, il prouve aussi qu’il existe une solution, le changement de statuts entre esclaves et maîtres. Egalement dans la pièce L’ecole des femmes de Molière  des questions importantes de  l’époque sont pose , à propos du mariage et de l’éducation des filles. Egalement Molière dans son oeuvre, La Misanthrope  ( acte III, scène 1 ) , Molière nous présente avec l’un des problèmes des hommes , l'égocentrisme . cela est présenté par Acaste l’un des prétendants de Célimène , Acaste décrit un portrait mélioratif de lui, il décrit un portrait parfait de soi, ce qui nous mène à voir le défaut humaine celle de déni d'imperfection qui est causée par la société.  Donc, le théâtre utilise les thèmes importants dans les pièces théâtrales pour critiquer les défauts humaines et parfois donner des solutions pour régler ou au moins améliorer la condition de l’homme. Donc le théâtre permet de convaincre les lecteurs ou spectateurs.

 

 

          Pour conclure, le théâtre permet de persuader et d'émouvoir grâce à la lecture de la pièce et sa représentation. Elle permet également de  convaincre avec le message dont le dramaturge essaye de mettre en évidence. Le théâtre s’approche des fables, qui est un forme d’apologue. L’apologue est un récit destiné à fournir une leçon à son lecteur. Donc comme le théâtre, les fables peuvent également permettre de convaincre , de persuader et d'émouvoir.
 

Rose W. (Kénya), 1ère FLS, mars 2018.

 

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Question de corpus : devoir d'Akmal I. : 

          L’amour est un thème qui prend une place très importante dans la littérature française à travers les temps. Les textes de corpus donne, l’Ile des Esclaves par Pierre Carlet de Marivaux, son Jeu d’amour et du Hasard, et On ne badine pas avec l’amour de Musset. Les auteurs arrivent à exprimer les sentiments tels que le lecteur est en empathie avec les personnages. D’une part, cet effet est créé par le langage du corps, des gestes et des symboles, qui se trouve surtout dans les didascalies. D’autre part, les sentiments amoureux sont révélés par le beau langage et discours entre les personnages, qui montre la passion et la compréhension entre eux.

 

            Tout d’abord, l’amour peut être révélé par le langage symbolique et langage du corps, ou les deux peuvent être mélangés. Dans l'extrait de l’Ile des Esclaves, Marivaux donne beaucoup de vivacité aux scènes grâce aux didascalies, et la scène 6, qui montre le discours parodique des nobles entre Arlequin et Cléanthis n’est pas une exception. C’est aussi grâce à la mise en abyme de théâtre dans cette scène que l’effet d'exagération est atteint, ce qui renforce l’expression des sentiments entre les personnages par ces expressions corporels qui en font partie. Cléanthis demande à Arlequin: “Soupirez pour moi”; ce qui est suivi, vers la fin de l’extrait, par Arlequin “se mettant à genoux” pour essayer de “convaincre”, ou, plutôt, persuader Cléanthis. Ainsi Marivaux utilise le langage corporel, et le symbol de se mettre à genoux pour montrer les sentiments. Technique pareille est employé par Musset - “Il la fait asseoir près de lui”, pour montrer la volonté des personnages d'être ensemble, puis emploie des symboles dans un façon très puissant - “lui pose sa chaine sur le cou” et “jete [...] bague [de Camille] dans l’eau”, ce qui montre en même temps ses sentiments pour Rosette et rejet complet de Camille. Ainsi on peut constater que le langage corporel et symbolique constituent une partie importante de l’expression des sentiments, d’amour dans ce cas.

 

            Pourtant, les personnages (ou les auteurs) utilisent plutôt le langage sentimental hyperbolique et métaphorique pour révéler ses sentiments. Cléanthis demande encore de “poursuivre mon coeur, prenez le si vous pouvez” à Arlequin; lui même essaie de “convaincre de [ses] flammes”. Les deux personnages, dans un façon très exagéré, métaphorique, dans la scène de mise en abyme de théâtre montrent leurs sentiments l’un à l’autre. Dans le Jeu de l’amour et de l'hasard Dorante dit que les “paroles [de Silvia] ont un feu qui le pénètre, [il l'] adore” - la métaphore qui exagère, et donc renforce l’effet des fortes sentiments. Dans le texte de Musset c’est Perdican qui dit - “donne moi ton coeur, chère enfant; voilà le gage de notre amour”. Ainsi les auteurs expriment les sentiments entre personnages, en utilisant, pour renforcer l’expression, l’imagerie du coeur et du feu, ainsi que les figures de style comme les métaphores, ce qui augmente l'efficacité du discours.

 

            En conclusion, les auteurs pour révéler les sentiments amoureux en utilisant deux méthodes principales - langage corporel et symbolique et le discours. Les deux sont complémentaires et se renforcent pour avoir le plus d’effet possible sur le lecteur, les textes du corpus étants des exemples de cette combinaison.

 

 

Akmal I.. (Kazakhstan), 1ère FLS, mai 2018.

 

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Date de création : 09/03/2018 @ 15:04
Dernière modification : 26/05/2018 @ 16:46
Catégorie : Copies d'élèves 2017/2018
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