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Commentaire 2nde 10


DS : commentaire (en temps limité, les élèves ne doivent rédiger qu’un seul axe de lecture

À Cassandre, de Pierre de RONSARD, tiré du recueil Les amours de Cassandre (1550)


RONSARD (1524 – 1585) est un poète appartenant au mouvement humaniste. Il devient le chef de file de la Pléiade, groupe de poètes de XVIème siècle. Le poème ci-dessous est dédié à Cassandre SALVIATI, jeune fille dont le poète tombe amoureux alors qu’il a une vingtaine d’année. Bien qu’il soit noble, RONSARD ne peut prétendre à épouser sa belle, fille de banquier italien, d’un rang plus élevé que le sien.


Mignonne, allons voir si la rose
Qui ce matin avait déclose
Sa robe de pourpre au soleil,
A point perdu cette vesprée
Les plis de sa robe pourprée ,
Et son teint au vôtre pareil.

Las  ! voyez comme en peu d’espace ,
Mignonne, elle a dessus la place ,
Las, las ses beautés laissé choir  !
Ô vraiment marâtre  Nature,
Puisqu’une telle fleur ne dure
Que du matin jusques au soir !

Donc, si vous me croyez, mignonne,
Tandis que votre âge fleuronne
En sa plus verte nouveauté,
Cueillez, cueillez votre jeunesse :
Comme à cette fleur, la vieillesse
Fera ternir votre beauté.

 

Devoir d'Anaïs : 


            Le XVIème est marqué par un développement intellectuel dans les arts et dans les sciences avec la Renaissance. Il est aussi marqué par l'apparition du mouvement humaniste. Ce mouvement littéraire s'inspire des modèles antiques gréco-latins et place l'Homme au centre en valorisant les caractères humains. Pierre de RONSARD est un poète appartenant au mouvement humaniste. Par ailleurs, il devient le chef de file de la Pléiade, un groupe de poètes engagés du XVIème siècle. A cette époque, il écrit le recueil Les amours de Cassandre, où l'un des poèmes qui le compose est dédié à Cassandre SALVIATI, une jeune fille dont il est amoureux. « A Cassandre » est composé de trois strophes de six octosyllabes. Ce poème est axé sur deux thèmes importants : la fuite du temps et la nature.


          Tout d'abord, la fuite du temps est dominant tout au long du poème. De nombreuses expressions font référence au temps qui passe. Le poète utilise le champ lexical du temps « matin » (v.2), « vesprée » (v.3), « âge » (v.14), « nouveauté » (v.15) … La métaphore de « les plis de sa robe » (v.5) indique que la rose fane, qu'elle meurt sous l'effet du temps. RONSARD exprime son désespoir, devant la disparition de la beauté avec l'anaphore de l'hyperbole « Las » (v.9) et l'utilisation du point d'exclamation aux vers 7, 9 et 12. Il laisse entrevoir que la vieillesse emporte la beauté : « la vieillesse/Fera ternir votre beauté » (v.17-18). Dans cette même citation, le verbe est au futur, pour insister sur le fait que le temps emportera la jeunesse et amènera la vieillesse. Le poème évoque bien la fuite du temps et son aspect dévastateur.
          De plus, le poète utilise deux anaphores pour demander, pour supplier cette jeune fille de profiter de sa jeunesse : « Mignonne » (v.1-8) occupe une place privilégiée par sa position en début de vers. L'anaphore de « Cueillez » (v.16) évoque le Carpe Diem. Elle insiste auprès de la jeune fille sur la nécessité d'attraper sa jeunesse. Pour cela, il utilise l'impératif et lui formule sa demande en s'adressant directement à elle avec l'emploi du pronom personnel « vous » (v.13) et de « votre » (v.14-16-18). L'utilisation du verbe « ne dure » (v.11) au présent de vérité générale évoque l’inexorable écoulement du temps. Le poète continue d'insister sur son désespoir avec la répétition de « Las » (v.7-9) et la ponctuation forte constituée par un point d'exclamation au vers 7, 9 et 12. Il ose même invoquer « marâtre Nature » (v.10) pour lui dire qu'elle est cruelle. Tout cela prouve la fuite connotée de façon dépréciative.


         Le poème reste centré sur la fuite du temps et la nature. C'est même l'inarrêtable écoulement du temps qui va provoquer la disparition de la beauté. Ici, RONSARD voit la fuite du temps comme destructrice mais bon nombre d'autres poètes la voit consolatrice comme La FONTAINE dans « la jeune veuve » ou encore Charles d'ORLEANS dans « le temps a laissé son manteau ».

Anaïs, section ESABAC, mars 2022.

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Devoir de Lisa B. : 

     Le XVIème siècle, période de la Renaissance et d’un renouveau dans la littérature, les arts et les sciences, voit apparaître le mouvement humaniste. Ce mouvement inspiré de l’Antiquité a pour objectif d’affirmer sa foi en l’être humain et de le placer au centre de tout. Pierre de Ronsard est un poète appartenant au mouvement humaniste. Il fut le chef de la Pléiade, groupe de poètes du XVIème siècle qui avait pour ambition de renouveler et de perfectionner la langue française. Le poème « À Cassandre » de Ronsard est dédié à son amante Cassandre Salviati, dont l’amour est impossible car sa belle est d’un rang plus élevé que le sien. Ce poème fait partie du recueil Les amours de Cassandre. Il est composé de trois sizains, eux-mêmes composés d’octosyllabes. Ce poème est axé sur deux thèmes principaux. Dans un premier temps nous allons nous intéresser à la fuite du temps puis, dans un second temps, nous allons nous pencher sur la Nature, qui joue aussi un rôle très important dans ce poème.


     Tout d’abord, l’idée de la fuite du temps est omniprésente. En effet, elle cause la perte de la beauté. On le voit grâce aux antithèses de « sa plus verte nouveauté » (v 15) contraire à « fera ternir sa beauté » (v 18) qui montre que le temps qui passe ternira la beauté de Cassandre, que le poète compare à une rose : « comme à cette fleur » (v17). On le constate également grâce au vers 9 : « Las, las ses beautés laissé choir ! », montrant les beautés disparues « en peu d’espace » (v 7). La fuite du temps qui passe entraîne donc la beauté de ses victimes avec elle.
      En outre, on ressent le désespoir du poète causé par la fuite du temps. On le constate grâce à l’anaphore de « las » présente au début des vers 7 et 9. De plus, il y a une répétition de « las » (v 9)  pour montrer le désespoir et la tristesse ressentis par le poète pour la rose qui fane. Les points d’exclamation (v 9-12) accentuent d’autant plus la tristesse du poète de voir la fleur dépérir. Aussi, la répétition de « cueillez » (v 16) incite la femme tant aimée de Ronsard à profiter de la beauté de sa jeunesse car cela le désole d’imaginer son amante vieillir. Ainsi, le désespoir du poète qui compare la rose qui fane au vieillissement de sa belle est une conséquence de la fuite du temps.
     Enfin, la rapidité incontrôlable de la fuite du temps effraie le poète. En effet, l’antithèse présente dans les vers 2 et 4 : « ce matin » et « cette vesprée » mais aussi dans le vers 12 : « matin » et « soir » prouve la rapidité de la journée qui est passée et qui a enlaidi la rose, comparée à la rapidité du temps qui passe aussi pour l’amante de Ronsard et qui fera vieillir la jeune femme. L’antithèse de « jeunesse » (v 16)  et vieillesse (v 17) est comparée à celles vues plus tôt, reliant le temps de beauté éphémère de la rose et de la femme qui, certes, est plus long pour cette dernière mais qui ne suffit pas pour rassurer le poète sur la frayeur que celui-ci ressent de savoir que la beauté de son amante n’est pas éternelle à cause de la fuite du temps.


     En conclusion, le poème « À Cassandre » de Pierre de Ronsard compare la beauté éphémère d’une rose à celle de Cassandre Salviati. La perte de cette beauté est causée par la fuite du temps et par la Nature, aussi injuste, désespérante et effrayante soit-elle. Mais bien d’autres poètes ont une opinion totalement différente de celle de Ronsard. Charles d’Orléans, dans son poème « Le temps a laissé son manteau » offre un aspect consolateur de la fuite du temps et de la Nature en illustrant son propos en décrivant sa joie ressentie en voyant arriver les beaux jours, qui reviennent tous les ans.

Lisa B., section ESABAC, mars 2022.

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Devoir de Jeanne S. : 

     Le XVIème siècle est une période d’enrichissement intellectuel, artistique et scientifique. Il est marqué par l’apparition de l’Humanisme, un mouvement littéraire qui remet en cause les certitudes du passé. Il est caractérisé par la redécouverte de l’intérêt pour la littérature de l’antiquité gréco-latine, l'anthropocentrisme, ainsi que la mise en valeur de l’être humain et de ses émotions, qui vont faire surgir les travaux de nombreux philosophes et écrivains à travers l’Europe. Parmi eux, le poète Pierre de RONSARD, initia et devint le chef de file d’un groupe de poètes s’intitulant la Pléiade, qui avait pour but d’enrichir la littérature française, en s’inspirant de la littérature antique. Au cours de sa vie, RONSARD tombe amoureux d’une jeune fille, Cassandre SALVATI qu’il ne pourra jamais épouser, pour des raisons de conflit de classes sociales. Il écrit « À Cassandre », tiré de son recueil Les Amours de Cassandre, dans lequel il implore la fuite du temps, mais aussi la passion qu’il ressent pour son amante à travers la nature.

 

     Pour commencer, le poète met en avant plusieurs aspects faisant référence à la fuite du temps inévitable. Pour cela, il emploie la métaphore, il compare la vieillesse à une rose fanée. Il utilise aussi la structure de son poème, afin de souligner la très rapide dégradation de la rose: dans la première strophe, il personnifie la rose afin d’insinuer qu’elle est belle avec « sa robe de pourpre au soleil »(v.5) et jeune car elle « avait déclose »(v.2), mais dans la deuxième strophe « ses beautés (sont) laissé choir »(v.9) ce qui indique qu’elle a vieilli et qu’elle meurt. Pour développer cette idée, RONSARD emploie le champ lexical du temps, « matin »(v.2), « vesprée »(v.4), « espace »(v.7), « soir »(v.12), « âge »(v.14), « nouveauté »(v.15), et se sert aussi de la juxtaposition entre le « matin », qui représente le début d’une journée, l’arrivée du « soleil » et donc la jeunesse, et la « vesprée », qui marque la fin d’une journée, la tombé de la nuit qui indique la fin d’une vie, afin de visualiser la fuite du temps. De plus, on peut constater la présence de l’anaphore « Las » dans les vers 7 et 8, ce qui crée une sorte d’exagération, accompagnée de points d’exclamations, qui amplifient la tragédie qu’est la fuite du temps, ses effets dévastateurs et le chagrin que cela suscite chez l’auteur, qui ne peut l’empêcher.
     En outre, l’inévitabilité et la fatalité qui amplifient la fuite du temps, obligent RONSARD à prevenir son amante. En effet, il l’avertit que « la vieillesse/Fera ternir votre beauté »(v.17-18), on observe qu’il s’adresse directement à la jeune fille, en employant la seconde personne du pluriel « vous »(v.13), « votre »(v.14), mais aussi grâce à l’anaphore « Mignonne »(v.1 et 8) placée au début de la phrase. Dans la dernière strophe, on distingue clairement l’inquiétude de RONSARD pour son amante lorsqu’il dit « Donc, si vous me croyez », la conjonction de subordination « si » et le verbe « croire » suggèrent  un ton interrogatif et hypothétique, ce qui montre que le poète ne demande pas, il l’a supplie de le croire. De plus, il utilise l’anaphore « cueillez »(v.16) employée à l'impératif, il insiste sur le fait qu’elle « attrape sa jeunesse » à tout prix car « telle fleur ne dure/Que du matin jusqu’ au soir ! »(v.11). Dans sa dernière strophe, RONSARD dénonce la destruction imminente et inévitable de la fuite du temps et implore son amante de profiter de sa beauté alors qu’elle est encore jeune.

 

     Pour conclure, à travers son ode « À Cassandre », RONSARD illustre la splendeur qu’il voit chez la jeune Cassandre SALVATI, pour qui il éprouve une passion amoureuse, à travers la nature, mais il décrit aussi les ravages de la fuite du temps et ses conséquences néfastes sur la beauté. Bien que le poète évoque un ton plutôt mélancolique et inquiétant afin de sensibiliser son amante, on remarque aussi qu’il en fait davantage, comme un argument de séduction amoureuse. Plus tard la malice de RONSARD sera reprise par de nombreux auteurs, notamment les poètes CORNEILLE dans les « Stances à Marquise » et QUENEAU « Si tu t'imagines »

Jeanne S., section internationale, mai 2022.

 


Date de création : 15/03/2022 @ 16:54
Dernière modification : 09/05/2022 @ 10:33
Catégorie : Copies d'élèves 2021/2022
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